Les deux derniers grands patrons d'Hydro-Québec avaient fait leurs classes chez Gaz Métro avant d'être nommés à la tête de la plus importante société d'État québécoise. Maintenant que le président-directeur général Thierry Vandal a annoncé qu'il partirait en mai, la course à sa succession est ouverte et c'est encore vers Gaz Métro que les regards se tournent.
Le nom de Sophie Brochu, présidente et chef de la direction de Gaz Métro depuis 2007, s'est mis à circuler aussitôt que le départ de Thierry Vandal a été connu. Normal, l'expertise dans le secteur de l'énergie ne court pas les rues au Québec.
«Il n'y a pas une tonne d'expertise dans ce secteur au Québec», estime Yvan Allaire, président du conseil de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques.
La principale intéressée ne veut pas commenter «ces spéculations», a fait savoir une porte-parole de Gaz Métro.
M. Allaire ne connaît pas personnellement Mme Brochu, mais comme tout le monde, il en entend parler en bien. Elle ferait sans doute une bonne présidente pour Hydro, mais il ne faut pas hésiter à aller voir à l'extérieur du Québec pour trouver le meilleur candidat possible, selon lui.
«Ça prend quelqu'un qui est à l'aise avec les enjeux du monde de l'énergie, mais aussi avec les enjeux financiers. Hydro-Québec, c'est aussi une immense dette à gérer», souligne Yvan Allaire.
Le président d'Hydro-Québec doit aussi être à l'aise pour traiter avec l'appareil politique. «C'est un poste à mi-chemin entre celui d'un ministre et celui de président d'une grande entreprise.»
Le PDG d'Hydro-Québec est peut-être le mieux payé des présidents des sociétés d'État, mais il ne l'est pas trop, croit Yvan Allaire. «Il gagne infiniment moins que le président d'une entreprise comparable dans le privé et il n'a ni actions ni options.»
Le choix du C.A.
Les présidents d'Hydro-Québec ont toujours été recrutés au Québec et choisis par le gouvernement. Officiellement, toutefois, c'est le conseil d'administration qui est responsable du choix du PDG.
La Loi sur Hydro-Québec prévoit en effet que le conseil d'administration dresse un profil des compétences et des expériences recherchées et qu'il soumette ses recommandations de nomination au gouvernement.
«La nomination, comme le prévoit la Loi sur Hydro-Québec, sera confirmée par le gouvernement après recommandation du C.A.», a précisé la porte-parole du ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles Pierre Arcand. «Il s'agira d'un processus ouvert», a souligné la porte-parole.
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