Il faut conserver des liens avec l'Arabie saoudite, dit Couillard

Inadmissible confusion entre ses intérêts personnels et ceux du Québec

QUÉBEC - Pas question pour le premier ministre Philippe Couillard de placer l'Arabie saoudite au ban de la communauté internationale.

Le royaume saoudien fait l'objet de nombreuses critiques ces jours-ci en raison de la peine infligée au blogueur Raif Badawi, dont l'épouse et les enfants sont réfugiés au Québec. Raif Badawi a été condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour avoir «insulté l'islam». L'Arabie saoudite impose une application stricte de la charia, en plus de nier les droits des femmes et de pratiquer la décapitation.

Pour Philippe Couillard, il faut continuer d'entretenir des liens avec ces pays qui violent les droits de la personne afin de les influencer positivement. «Une des façons de les rendre encore plus radicaux et éloignés de nos valeurs est de les maintenir dans l'isolement», a-t-il dit lundi matin.

Il faut aussi «leur dire de façon franche, comme j'ai eu l'occasion de le faire avec l'ambassadeur de l'Arabie saoudite il y a quelques jours, au sujet du cas de monsieur Badawi, que ces pratiques pour nous sont non seulement inacceptables, mais incompréhensibles», a ajouté Philippe Couillard.

Le premier ministre a d'ailleurs rejeté l'idée d'un boycottage de l'Arabie saoudite, comme cela a été fait contre l'Afrique du Sud à l'époque de l'apartheid. L'idée a été mise de l'avant par le candidat à la chefferie du PQ, Bernard Drainville.

Pour justifier sa position, Philippe Couillard a évoqué la réalité géopolitique de l'Arabie saoudite. «Vous comprendrez comme moi que le contexte du Moyen-Orient est très différent de celui de l'Afrique du Sud», a-t-il dit.

Pour sa part, la ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, a souligné le piètre bilan de l'Arabie saoudite en matière de droits humains. «C'est un pays qui pratique la torture», a-t-elle rappelé, en commentant la visite du gouverneur général du Canada dans le royaume pour souligner le décès du roi Abdallah.

«Les pays doivent souligner, et ils le font dans le cas de monsieur Badawi, que l'Arabie saoudite, sur la question des droits humains, a du travail à faire», a-t-elle ajouté.


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