Le 1er janvier 1959, Fidel Castro entre en triomphe à Santiago de Cuba, pendant que des troupes révolutionnaires s'emparent d'autres villes stratégiques. Quelques jours plus tard, Castro marche sur la capitale La Havane
Cuba a célébré mardi les 60 ans de sa révolution socialiste, source d'inspiration pour la gauche en Amérique latine. Pourtant, l'heure n'est pas à la fête. L'héritage historique de la révolution cubaine semble très usé, tant d'un point de vue politique qu'économique. La situation économique de Cuba reste précaire, avec une croissance faible et un embargo toujours aussi pesant de la part des États-Unis.
Et Miguel Diaz-Canel, président depuis avril 2018, ne jouit pas, contrairement aux frères Castro, de la légitimité issue du renversement de la dictature de Fulgencio Batista. À 58 ans, il est plus jeune que la révolution. Pour sa part, le dissident Vladimiro Roca assure que la révolution « va s'éteindre sous son propre poids ». « D'abord, la jeunesse en a marre, elle ne croit en rien de tout ça, et ensuite la révolution n'a plus aucun soutien à l'étranger », a-t-il déclaré.
Porteuse de grandes avancées sociales dans la santé et dans l'éducation, la révolution castriste avait séduit la population cubaine, lassée des années de dictature, et inspiré la plupart des mouvements de gauche d'Amérique latine. Mais elle a ensuite suscité des critiques de la communauté internationale sur la question des droits de la personne et des prisonniers politiques.
Économiquement, elle est aujourd'hui à bout de souffle. La croissance stagne autour de 1 %, ce qui est insuffisant pour couvrir les besoins de la population, qui doit donc supporter les pénuries. Alors que La Havane se heurte à la politique hostile de Donald Trump, le tour d'horizon de ses alliés n'est guère flatteur.
Le Venezuela, lui-même en crise, peine à lui assurer son approvisionnement en pétrole. Et si Vladimir Poutine a qualifié dimanche Cuba de « partenaire stratégique et allié de confiance », dans un message adressé à Raul Castro et à Miguel Diaz-Canel, il n'est pas disposé à subventionner ce pays comme l'a fait l'Union soviétique pendant 30 ans. La Chine non plus. Enfin, la Corée du Nord, où s'est rendu le président cubain en novembre, prévoit tout juste de signer en janvier à La Havane un protocole d'échange commercial et de collaboration…
Henri Marineau, Québec
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