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Depuis maintenant cinquante ans, voici l’une des tounes préférées que nous serinent les Canadians québécois aux accents des cornemuses écossaises constipées en érection: <
Il est pourtant évident que depuis Caïn et Abel, les hommes sont divisés. Pour prendre des exemples plus récents, les Américains se sont divisés à morts (500,000) entre Sudistes et Nordistes et ils sont toujours divisés entre Républicains et Démocrates. L’Espagne, elle aussi, s’est payé un demi-million de citoyens divisés à mort. Pour instaurer la paix communiste, les Russes, eux, ont fait ça en grand: 20 millions de morts de leurs chers compatriotes, et les Chinois ont doublé la mise: 40 millions. Les Français se sont divisés entre collabos et résistants, et aujourd’hui encore leurs gauchers affrontent virilement et parfois sauvagement leurs droitiers. Et vice versa. Même François Legault se souvient peut-être qu’au Rwanda il y eut une division à la machette qui a fait 800,000 Rwandais hachés à mort en quelques semaines. Ici, même, dans ce beau grand Canada harmonieux, les Anglais ont divisé les Acadiens des Anglais et les métis, des Canadians. Et les fédéralistes, comme de vulgaires séparatisses, se sont séparés des indépendantistes. Donc, la division, ça existe, tout autant que la soustraction et la multiplication.
On peut l’admettre: les Québécois sont bel et bien divisés. Mais qui les divise et qu’est-ce qui les divise? Au dernier référendum, 51% de Québécois ont choisi le Canada pour leur pays, et 49% ont choisi le Québec. Qui divisait les Québécois? Était-ce les Canadians québécois ou les Québécois québécois? Il faut être deux d’avis contraire pour se chicaner et diviser, à moins de dire avec le linguiste Jean Chrétien devant le Sénat de France: <
Quand les candidats à la chefferie libérale font appel au vote des anglophones, ils supposent qu’au Québec il y a division entre anglophones et francophones, et ils entendent bien l’exploiter à leur profit, en se mettant du bord des anglophones. Cette division, cette faille, existait bien avant l’apparition des séparatisses: elle est là, bien visible, depuis 1760. Mais imaginez quels cris d‘écorchés pousseraient les Canadians québécois, si un chef indépendantiste faisait appel aux francophones d’ici pour donner aux Québécois un pays francophone. Pourtant, nous avons autant de raison de faire appel aux francophones pour nous donner un pays francophone que les autres en ont de mobiliser les anglophones et l’alliance italiano-gréco-judaïque contre les Québécois qui veulent être des Québécois.
La vérité qui divise comme un coup d’épée, c’est que si le Québec devient un pays, c’est parce que les francophones auront décidé de se le donner. Actuellement, les anglophones du Québec, la majorité des allofuns et environ 30% de francophones disent qu’ils en ont déjà un pays: le Canada, anglais. Aussi longtemps que le Québec sera une province dans un Canada anglais, les Québécois seront profondément divisés, et pas seulement à la manière que les Libéraux canadians sont divisés des Conservateurs canadians et Npédistes canadians. Le remède à cette division? Que tous les Québécois deviennent des Canadians québécois, comme les Libéraux, les Caquistes et le West Island.
De son temps, Jules Fournier, notre mousquetaire québécois, divisait à l’épée, comme Cyrano et D’Artagnan divisaient de leur temps: d’un côté, la canaille des politiciens véreux, tel ce Lomer Gouin suintant l’infamie à la Charest et à la Cagliano, la racaille journalistique mercenaire de La Presse et des autres journaux corrompus comme les vedettes actuelles de la Commission Charbonneau. Fournier divisait ces gens-là des gens restés honnêtes et propres: une minorité que les impérialistes et fédéralistes d’alors appelaient des extrémistes qui cherchaient la chicane et la division. Comment? En disant et prouvant que des menteurs, des vendus, des serviles et des voleurs, eh bien! c’était des menteurs, des vendus, des serviles et des voleurs.
Ils appelent chicane le fait de vouloir se donner un pays. C’est assez dire qu’à leurs yeux l’indépendance, c’est bien secondaire et même tertiaire. Le fait de vouloir nous garder dans le pays des autres, ils appelent ça la paix. La paix des morts. <
Quand les choses vont bien, ils nous disent que ce n’est pas le temps de changer quoi que ce soit, puisque ça va bien. Et pour eux, un homme et un peuple, ça va bien, s’ils pensent avant tout à devenir riches selon le credo américain et sur le modèle Power Desmarais. Quand ça va mal, les gens efficaces-lucides-pratiques-rentables disent que ce n’est pas le temps de se lancer dans des aventures hasardeuses qui empireraient les choses. Autrement dit, ce n’est jamais le temps de parler de liberté. <
D’après eux, impossible de s’occuper de l’économie si on veut être indépendant. Ces deux-choses-là sont incompatibles, malgré ce que prétendait un séparatisse célèbre: <
Combien de temps choisiront-ils de mâcher plutôt que de marcher? S’ils n’en tient qu’à eux, ce sera tout l’temps. <<Ça fait déjà plus de trente ans que le Canada nous a poussés dans sa constitution. Dans le temps, nous lui avons dit poliment, comme l’ONU le dit aux Israéliens depuis soixante-ans, que ce n’est pas gentil de nous pousser ainsi, mais, que voulez-vous, les temps changent. Et après trente ans, il est temps de passer à autre chose qu’à ces chicanes de constitution. Tournons la page et concentrons-nous sur le Plan nord ou sur la vallée du Saint-Laurent à transformer en Silicone Valley.>>
Si les peuples européens asphyxiés dans la Confédération urrse, c’est-a-dire russe, avaient raisonné comme raisonnent nos fédéralistes inféodés, ils n’auraient pas fait leur libération après quarante-cinq ans de domination. Il y avait prescription! À plus forte raison des peuples comme les Grecs et les Irlandais avaient perdu la tête et la notion du temps lorsqu’ils ont voulu se libérer après quatre siècles de domination turque ou anglaise. Ils auraient dû avoir oublié depuis bien longtemps qu’on leur avait enlevé leur liberté. Il y a un temps pour chaque chose, et après trente ans, ou même deux siècles et demi de servitude, ce n’est plus le temps de se libérer: c’est le temps de passer à quelque chose de plus pratique, de plus sérieux, de plus rentable: le fric.
Trudeau a voulu séparer le Canada du Royaume-Uni. C’est donc un séparatisse, comme dirait Chrétien. II a rapatrié sa canadian constitution de façon unilatérale, antidémocratique, en faisant fi de ce que pouvaient penser et dire les pouilleux et chiâleux de Québécois. Pour avoir définitivement la paix avec ces séparatisses, il avait prévu d’accompagner le rapatriment de la constitution de sa charte des droits. Avec cette charte, il mettait les Québécois sur un pied d’égalité avec les Tamouls de Winnipeg et les Doukhobors des Prairies. Sa charte mettait la hache dans la Loi 101, par exemple, et Ottawa finançait à nos frais n’importe quel groupe de séparatisses à la Chrétien qui voulaient démolir la loi du Québec. <
Ce qu’il y a de plus scandaleux dans les manoeuvres de Trudeau et Cie pour rapatrier la constitution, ce n’est pas les magouilles légales ou illégales de la Cour Suprême. Pour nous, Québécois, une des magouilles majeures, permanentes, c’est la Cour Suprême elle-même. On s’étonne, naïvement ou hypocritement, que cette Suprême Cour ait pu manquer à son devoir d’indépendance. Mais comment cette cour pourrait-elle être indépendante quand il s’agit d’un sujet de première importance pour le Québec? Les juges de cette haute tribune sont nommés par le canadian government en place: 6 Canadians pure wool et 3 Canadians québécois choisis par Ottawa parce qu’ils sont d’abord des Canadians.
Confie tes affaires, ton histoire, à cette cour supposément impartiale et séparée de la politique, et attends sur ta tête et tes fémurs les tuiles et la toiture avec. Si l’Angleterre confiait son avenir à une cour suprême composée de 6 Français et de 3 Anglais à moitié délavés en français, il n’est pas nécessaire d’être fort en droit constitutionnel international pour savoir au profit de qui fonctionnera cette cour, sous les yeux des imbéciles qui croient à l’indépendance de cette cour.
On se scandalise que les juges puissent être corrompus ou du moins influencés par les politiciens, et vice-versa. Comme si ce n’était pas là une des choses les plus naturelles du monde. Les juges américains sont apparemment nommés de façon impartiale par les Républicains et les Démocrates. En réalité, ils doivent leur nomination au parti le plus fort au moment de leur nomination, et le parti le plus fort exigera qu’ils prennent position pour leur parti. La Force d’abord, la Justice ensuite! In Gun we trust.
Jules Fournier nous a décrit avec force détails comment se comportaient bon nombre de juges québécois, il y a de ça à peine cent ans. Il a parlé de la prostitution de la Justice, avec preuves solides à l’appui. On lui fit un procès, agrémenté de trois mois de prison, <
Alors, au lieu de faire tant de sparages au sujet de l’intrusion de la politique trudeauesque dans les parterres impartiaux de leur Suprême Cour, il y a lieu, du moins au Québec, de prendre les moyens pour neutraliser les magouilles légales de leur Suprême Cour et de leurs politiciens contre nous. Les neutraliser, c’est-à-dire nous en débarrasser. Libérés de cette Cour et de ses politiciens, nous aurons encore besoin de juges, et il faudra les surveiller avec une extrême vigilance pour qu’ils gardent un minimum de neutralité et de justice. Mais au moins nous aurons la possibilité de remplacer les plus véreux, alors qu’actuellement ces canadian juges peuvent, en toute majestueuse sérénité, décréter impunément n’importe quoi contre nous.
Ils divisent les québécois depuis plus de cent ans
La vieille recette des libéraux avec la complicité des juges
Tribune libre
Viateur Beaupré32 articles
Professeur à la retraite. Écrivain. Horticulteur, pêcheur et chasseur. Se bat depuis quarante ans pour défendre le français et l’indépendance du Québec. Sept-Ïles
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1 commentaire
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
19 avril 2013Voilà un brillant résumé de la part d'Histoire du Canada que nous ignorons tous, collectivement.
Moins optimiste, la conclusion pourrait être que l'Empire, pour diviser une population conquise, la faisait administrer par de loyaux serviteurs, dans une règle qui triompha en Inde, en Afrique, aux États-Unis: l'Indirect Rule. Cette règle incluant le gouvernement des juges, il devenait plus facile de couper un cadenas Krypton que de vouloir briser l'unité canadienne.
Si les survivants de 1759 avaient appris l'Histoire, ils auraient pu, jadis, prenant à témoin l'opinion internationale, se lever en bloc et déclarer unilatéralement leur retrait de ce marché de dupes. Mais aujourd'hui, les Québécois se disent comme René Lévesque, que le Canada, c'est pas le Goulag, il n'y a qu'à parler anglais. Le plan de Lord Durham a réussi: l'assimilation sans douleur. L'immigration massive non intégrée y aura contribué.