Immigration: la CAQ félicitée par un «groupe de haine»

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La Fédération des Québécois de souche veut une immigration francophone et européenne

(Québec) Un groupe qui prône la fin de l'« immigration allogène » et l'« assimilation complète » des nouveaux arrivants à la société québécoise a applaudi le projet de loi sur l'immigration du gouvernement Legault.



La Fédération des Québécois de souche, identifié comme un « groupe de haine » par certains organismes, a présenté un mémoire pour exprimer son point de vue sur le projet de loi 9. Ce document a été déposé mercredi en commission parlementaire, et il est désormais accessible à tous sur le site de l'Assemblée nationale.


Dans ce document, le groupe tient à « féliciter » le gouvernement de la Coalition avenir Québec pour le projet de loi qui vise à réformer le système d'immigration pour admettre en priorité ceux qui peuvent s'intégrer au marché du travail. La pièce législative prévoit que les 18  000 demandes d'immigrations présentées sous l'ancien régime seront éliminées.


Le groupe recommande que Québec modifie davantage le système d'immigration afin de prioriser des personnes provenant de l'Europe francophone ou, dans une moindre mesure, du reste de l'Europe.


« Une immigration allogène entraîne davantage de difficultés d'intégration et pose à terme le risque, surtout si elle est trop massive, de changer l'identité même des Québécois », peut-on lire dans le document.


La Fédération des Québécois de souche est identifiée comme un « groupe de haine » par le Canadian Anti-Hate Network. Cet organisme a appelé Facebook à fermer sa page après que le réseau eut banni six autres groupes et individus jugés dangereux plus tôt cette semaine.



Le premier ministre François Legault a convenu en anglais que le groupe revêt un caractère « extrême ».



« Tout le monde a la liberté de présenter un document, a-t-il dit en anglais. Nous devons nous assurer que nous rassemblions le plus possible les Québécois. Ce type de commentaire n'a pas à être public, assurément. »



La présidente de la commission des relations avec les citoyens, MarieChantal Chassé, a expliqué qu'en vertu des règlements de l'Assemblée nationale, elle n'a pas le pouvoir d'empêcher un groupe de présenter un mémoire en commission parlementaire.



« Mon rôle, comme présidente de la commission, c'est de déposer tous les mémoires qui sont présentés à la commission, simplement », a-t-elle dit.



Retrait réclamé



Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a convenu que Mme Chassé n'avait guère le choix de déposer le mémoire de ce « groupe d'extrême droite dont la contribution au débat n'est pas la bienvenue ». Il compte présenter prochainement une motion pour faire retirer le mémoire de la Fédération des Québécois de souche.



« Il faut faire très attention, a convenu M. Nadeau-Dubois. Le droit pour les citoyens et les citoyennes, même ceux avec lesquels ont est en profond désaccord, de déposer un mémoire, c'est un droit citoyen fondamental. Alors il faut faire très attention si on restreint ce droit-là. »



Le chef du Parti québécois, Pascal Bérubé, a abondé dans le même sens. Il a tracé un parallèle entre le groupe et les commentaires du maire d'Hampstead, William Steinberg, au sujet du « nettoyage ethnique ».



« C'est le genre de propos qui doit être disqualifié. [...] C'est des deux bords : il y a des gens qui sont trop enthousiastes face au projet de loi. Je regarde ce qui sous-tend leur appui et ça ne me rassurer pas plus que les propos de M. Steinberg. »



- Avec la collaboration de Tommy Chouinard




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