Si Jean Charest affirme qu’un Québec indépendant serait viable, on le croit.
Mais si Pauline Marois affirme qu’elle veut faire le pays, on ne la croit pas, on monte sur ses grands chevaux, on démissionne de la façon la plus angoissée mais aussi la plus théâtrale, et on pousse l’audace ou la lâcheté, au choix, jusqu’à dénoncer non pas seulement la foi mais l’incapacité de « la Marois » à emmener le Québec à l’établissement de sa souveraineté.
Mais qui, par ailleurs, a assez de cran pour traiter Charest d’incapable et de menteur ? Pauline Marois. Ce n’est certainement pas Louise Beaudoin qui le ferait, elle qui veut faire de la politique autrement.
Quelqu’un aurait-il entendu récemment, depuis même des années, Parizeau ou Duceppe prononcer une seule fois le nom de Jean Charest ? Non, mais quand même—il faut le faire… et être drôlement déconnecté—Charest est le premier ministre québécois le plus fédéraliste des temps modernes.
Les démissions actuelles des députés à cheval sur leurs grands principes, jointes aux évènements du 2 Mai dernier, vont finalement constituer une purge profitable au P.Q., profitable à Mme Marois, profitable au P.Q.-Marois, et mènera sans doute à une salutaire épuration du mouvement souverainiste.
C’est après une épuration ET une élection gagnée que le Redressement National souhaité à l’Action Nationale pourrait s’effectuer, pas avant…
Les députés à cheval voulaient « crever l’abcès » parait-il. S’ils crèvent quelque chose, ce sera le P.Q. Autrement, ils s’apercevront, et bien d’autres avec eux, qu’ils faisaient partie du problème, et non pas de la solution…
Le Pouvoir est à la portée du P.Q. pour peu que les souverainistes respirent par le nez. Au pouvoir? Le P.Q. au Pouvoir ? Pas tout à fait. Pas tout le P.Q. en tous les cas. Mais oui Mme Marois et une équipe autour d’elle, des députés connectés et allumés aussi, tout ce que n’étaient pas, et ne sont pas plus aujourd’hui, les démissionnaires à cheval.
Une nouvelle génération de souverainistes doit prendre sa place. Elle le revendique poliment et très patiemment. Mme Marois démontre qu’elle est capable d’accéder à ce besoin et d’y présider. Hélas…Jacques Parizeau Nous démontre depuis 25 ans qu’il en est toujours incapable, lui dont la première cible fut René Lévesque lui-même.
Jacques Parizeau doit partir.