Je ne souhaite pas l'indépendance-sans-référendum

PQ - gouvernance nationale<br>Conseil national 14-15 et 16 mars

Dans un texte paru récemment sur Vigile, [Éric Tremblay dénonce un débat péquiste qui a cours->11369], dit-il, entre référendistes et affirmationnistes. Je ne sais pas à quel point cette discussion a réellement lieu, ne connaissant pas ce parti de l'intérieur, mais je suis d'accord avec monsieur Tremblay pour dire qu'actuellement, le PQ ne semble pas faire de l'indépendance une priorité -- c'est le moins qu'on puisse dire, d'ailleurs --, et je salue ses efforts pour souligner ce navrant état de choses.

Cependant, je remarque que, du même souffle, monsieur Tremblay prend lui-même part, allègrement, à ce débat qu'il qualifie pourtant, avec raison, de byzantin.

En effet, il se dit fermement opposé au référendum, et affirme : " Les indépendantistes ne veulent pas rejouer dans la sinistre farce d’un troisième référendum qui permettrait à Ottawa de nous voler une seconde fois. ".

Bien sûr, personne ne veut se faire voler, mais pour le reste, je ne souscris pas à cette affirmation, et je dénonce à mon tour cet empressement à lier anti-référendisme et indépendantisme.

Le référendum, je ne suis ni pour ni contre. C'est un outil comme il y en a, j'imagine, d'autres. Si on me présente une façon alternative d'accéder à l'indépendance, jugée solide et efficace par des gens crédibles et qualifiés, j'y adhère. À cet égard, l'argument voulant qu'il faille changer de moyen parcequ'Ottawa ne joue pas franc jeu dans les référendums ne pèse pas lourd, puisqu'on peut fort bien en conclure, justement, qu'Ottawa enfreindra les règles de quelque démarche que ce soit, et fera tout pour faire avorter le projet de toute façon, référendum ou pas.

Je ne souhaite pas l'indépendance-sans-référendum, je souhaite l'indépendance, point.

Cette position catégorique anti-référendiste permet d'une certaine façon au PQ de continuer dans le flou, sachant ses éventuels concurrents tenants de cette démarche dont il est loin d'être certain, à ce moment-ci, qu'elle soit aussi rassembleuse que semble le prétendre Monsieur Tremblay.

Remarquons ici que, en disant refuser de parler de mécanique tout en se disant " souverainiste ", le PQ, paradoxalement, ne fait que ça dans le fond, mettre l'accent sur ladite mécanique.

Ainsi s'ouvre encore davantage le piège de la division à ce sujet, qui pourrait repousser des militants et électeurs vers ce parti qui fait mine de laisser certaines portes ouvertes, même s'il se prépare peut-être à proposer un " bon gouvernement " sans aucune velléité indépendantiste réelle.




N.Payne

Montréal


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 janvier 2008

    Bonjour Monsieur Bergeron.
    Non, je ne suis pas politicien.
    Le titre vous a-t-il trompé ? Je dis seulement que, pendant que le PQ ne semble plus indépendantiste, je trouve potentiellement contre-productif de lier obligatoirement l'indépendance à cette démarche que vous défendez ici bec et ongles, et que je n'ai pourtant pas dénoncée. Je constate simplement qu'elle fait l'objet de controverse -- pas de ma part, j'insiste -- depuis des décennies, et ne semble pas avoir fait clairement, jusqu'ici, l'unanimité chez les indépendantistes.
    Quant à moi, contrairement à ce que vous dites, je serais bien tenté d'en accepter le résultat demain matin. Je ne dis pas que cette vision des choses n'est pas bonne. Mais je trouverais plus prometteur, à ce moment-ci, un parti résolument indépendantiste -- ce que n'est pas le PQ en ce moment, on s'entend sans doute là-dessus -- qui débatterait de la démarche avec ses membres, dans un cadre de temps précis, plutôt que de s'y cantonner dès sa fondation.

  • Jacques Bergeron Répondre

    28 janvier 2008

    En régime «anglais», démocratique,selon ces gens, c'est le triomphe de la majorité par le mode électoral à un tour qui fait foi de la victoire, ce que nous subissons depuis 1867;ce que vivent aussi les Anglais, et celles et ceux qui, comme les États-uniens, vivent dans cette démocratie au mode de scrutin uninominal.Contrairement à M. Payne, j'accepterais le résultat d'un tets électoral,alors que l'indépendance serait le thème principal, émanant du système anglais ou d'une élection à deux tours, alors que les deux candidats ayant obtenu le plus de votes au premier tour seraient les seuls aptes à être élus lors de ce 2ème tour. Ainsi, plus qu'un référendum, ce serait les Québécoises et les Québécois de toutes les régions qui voteraient lors d'une élection référendaire pour leur libération politique, qui engloberait sa libération sociale, culturelle et économique.On doit comprendre chez «certains hommes politiques que le référendum n'est qu'un piège ( à rat)ou un outli de l'occupant possédant tous les leviers politiques et économiques pouvant empêcher un peuple de s'émanciper et de se libérer de son étreinte amoureuse, ce que le référendum «VOLÉ» de «1995» nous a démontré avec les scandales des commandites , les citoyennetés accordées par anticipation,les 450,000 votes illégaux, sans oublier les réunions amoureuses dont les dépenses furent payées par les «sbires» fédéralistes,dépenses faites à l'encontre de la loi référendaire du Québec.Et on voudrait nous obliger à continuer dans cette démarche «suicidaire» alors que la population désirant se donner un pays indépendant de langue française diminue chaque jour, et qu'elle est remplacée par des gens qui ont choisi de venir vivre au Canada, en passant par le Québec.Alors qu'il en est encore temps, nous devons opter pour une élection référendaire dans le système anglais qui nous fut imposé par la «constitution de «1867», «laquelle n'a jamais été entérinée»par le peuple des «quatre» provinces faisant alors partie de ce pays.Pourtant on nous impose un référendum afin de nous «émanciper» de ce pays,appelé Canada, qui n'en finit plus «d'assimiler» les Canadiens-français, par ses lois linguistiques et la puissance de l'économie anglo-saxonne.Vraiment monsieur Payne nous ne vivons pas sur la même planète que vous. J'ai vaguement l'impression que vous faites partie des «Politiques» qui craignent l'indépendacne de leur peuple et de leur pays.Comment pouvons-nous interpréter autrement ce manque de volonté de la part de nos dirigeants et de nos dirigeantes de porter notre combat devant les nations unies et le monde alors qu'il leur était facile de démontrer que notre action référendaire venait d'être tronquée par les tricheries «fédéralistes» anglo-saxonnes, avec la complicité des Jean Chrétien, des Stéphane Dion, des Denis Coderre, des Lucienne Robillard, des Pierre Pettigrew et autres collaborateurs, tant Anglais, que Canadiens-français, désireux de garder notre peuple prisonnier du Canada et de ses politiques assimilatrices et économiques contraires à nos besoins et à notre génie.Et il existe des gens comme M. Payne pour nous interdire d'utiliser le système «politique à l'anglaise» pour nous libérer! Est-ce qu'il existe des gens pouvant comprendre ce raisonnement?