Je suis un «radical»

Tribune libre

Je suis un péquiste « pratiquant ». Je n’ai pu participer au dernier congrès mais je m’identifie grandement aux principales orientations qui en sont sorties. J’apprends par les média que notre premier ministre, Jean Charest, m’identifie comme radical.
Est-ce «radical» de demander à son gouvernement qu’il observe une éthique stricte pour lutter efficacement avec tout son arsenal contre la corruption? S’il est radical de penser qu’un premier ministre ne doit pas mentir, je n’y vois que vertu. J’appui aussi l’idée radical que dans une démocratie saine, un parti politique n’a pas deux programme; un pour se faire élire et un autre caché à réaliser après être élu. Si seulement un gouvernement radical n’utilise pas les ressources de l’État pour favoriser son parti, alors j’aspire à un gouvernement radical.
Est-il radical de questionner et même refuser certains diktats de la mondialisation? De penser que l’État a toujours un rôle prépondérant dans la défense de ses citoyens? J’ai l’idée radicale que le plus humain n’est pas d’accepter le plus grand nombre d’immigrants mais de mettre les ressources et les conditions pour bien accueillir et intégrer ceux à qui nous ouvrons nos frontières.
Je défends l’idée radicale que la liberté ne devrait pas servir de prétexte à la destruction du patrimoine culturelle de l’humanité. Si tous sont d’accord pour protéger les cultures des peuples minoritaires pourquoi est-ce radical de vouloir laisser les Québécois protéger la leur? J’ai l’ambition radicale de réaliser la souveraineté du Québec. J’accepte d’être qualifié de radical car Je suis effectivement radicalement plus éthique, démocratique et humain que celui qui se présente comme notre premier ministre.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2011

    Quand le docteur Camille Laurin a réuni son équipe pour préparer le projet de Charte de la Langue Française du Québec, il avait tellement réfléchi qu’en 6 semaines ils en ont pondu les bases, d’abord considérées comme radicales. En ce moment, où l’on projette de poursuivre son oeuvre, au niveau collégial, rappelons une anecdote savoureuse, de 1977, où il fallait remplacer la loi 22 de Robert Bourrassa. C’est à l’époque où Thomas Galt, président de la Sun Life, avait cavalièrement ignoré l’approche de Laurin et décidé le déménagement de son entreprise anglophone en Ontario. Ceci avait d’ailleurs amené Parizeau, ministre des Finances, à proférer le plus retentissant « Bon débarras » que le Québec ait jamais entendu.
    La petite histoire veut que ce soit la jeune fille de Guy Rocher (Geneviève) qui ait été à l’origine du critère de choix entre école française et école anglaise: « Les gens qui avaient des droits acquis étaient ceux qui avaient déjà étudié en anglais au Québec. » Règle de gros bon sens radical! (Camille Laurin, l’homme debout) J.-C. Picard, Boréal, 2003.
    Souhaitons que Pierre Curzi s’inspire de Camille Laurin pour présenter à sa Première Ministre la suite d’un projet aussi radical que la loi 101 au CEGEP: calme presque soporifique, détermination à toute épreuve, pédagogie implacable, téflon aux injures et aux menaces, même venant de son équipe. En faire le projet de sa carrière!

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2011

    cher ami en 68, le radicalisme étudiant s'écrivait sur les murs: "soyons réalistes, exigeons l'impossible" Je ne sais trop de qui vient cette maxime merveilleuse reprise par mon maître en psychanalyse, J Lacan sous la forme plus succinte, le Réel c'est l'impossible. Comme vous le savez certainement, on impute cette maxime au Che et à l'époque je la scandais dans les rues universitaires de LOUVAIN (LEUVEN)dont le flamingantisme nous expulsait au nom du droit du sol de nazie mémoire.Sur certains points ce peuple historique n'avait pas tort de faire valoir ses droits lingustiques et culturels. Le Québec aussi se trouve peuplé d'un peuple transhistorique qui s'est maintenu contre vents et marées malgré les berges fédérales laissées à l'abandon depuis JC premier (non pas Jésus Christ ni Jean Charest mais Jean Chrétien)
    Or le radicalisme dont vous vous réclamez à juste titre a son point de chute tout naturel dans la seconde partie du slogan qui n'est pas encore énoncée, seulement susurrée:
    Soyons radical(aux),déclarons l'indépendance ou à tout le moins, signez la déclaration sur www.independantiste.viens.la
    et faites radicalement la promotion de cet acte
    MERCI
    jp GILSON