Réplique à Dominic Desroches

L’apologie douteuse de la colère comme principe politique de libération

Tribune libre 2008

[La politique comme réservoir et déversement de la
colère->http://www.vigile.net/La-politique-comme-reservoir-et]

Vigile-2008 11 13
Dominic DESROCHES - Département de philosophie - Collège Ahuntsic
L’apologie douteuse de la colère comme principe politique de
libération.

Pourquoi se dire indépendantiste si la colère n’y est plus ?
Parce que la colère n’est pas une action mue par un principe de force
politique. Au contraire, la colère n’est que l’exutoire circonstanciel
aussi explosif qu’éphémère d’un aveu de faiblesse. Un aveu d’impuissance et
de perte de contrôle de ses moyens. La force ne s’exprime dans la violence
de la colère que de manière passagère et le plus souvent quand
l’agressivité pugnace n’a pu s’exprimer autrement et de manière efficace
par une action réfléchie. La colère est la faillite de l’efficacité des
actions prises pour combattre ou lutter contre un adversaire supérieur en
force ou en nombre. La force, se trouve non pas dans la colère, mais bien
dans le calme de la détermination activiste ou quotidienne et dans la
dignité de la rationalité sensible et stratégique. La colère n'est pas une
stratégie. La lutte, voire la guerre, est organisée, la colère est
intempestive et fugace. On ne peut rien construire de solide sur la colère
ou la révolte.
Ce n’est pas la colère qui fait l’Histoire.
La colère ne fait pas l’Histoire. Les manifestations de colère ne sont que
des marqueurs circonstanciels de la faiblesse d’une cause, malgré la
grandeur de la cause et des aspirations qu’elle charrie. Contrairement à ce
à quoi nous invite Dominic DESROCHES, Obama qu’il présente en exemple à
suivre, n’est en aucun cas Président des États-Unis parce qu’il « a réussi
à incarner le nouveau, c’est-à-dire à devenir le récipiendaire de la colère
des minorités
». La colère des minorités, la colère noire, tel qu’elle
s’est exprimée dans les années 70, n’est plus de la colère aujourd’hui. Si
Obama a pu être élu, c’est bien parce que la colère ancienne des années 70
a pu se métamorphoser en action confiante pour faire place à la dignité
noire, au calme déterminé et réfléchi de la fierté « rhétorique »
Obamienne.
En aucun cas il n’a agité les foules. Si la question raciale était évoquée
c’était pour dénoncer la noire colère du révérend Jérémiah Wright, et pour
dénoncer le fait qu’il utilise « un langage incendiaire pour exprimer des
vues qui peuvent approfondir la fracture raciale mais qui dénigre la
grandeur et la bonté de notre nation.
», cela pour favoriser l’union
contre la ségrégation, « cela offense véritablement autant les Noirs que
les Blancs
» Il se disait États-unien, comme tous les autres, « ayant
traversé un océan pour échapper à la tyrannie et aux persécutions
».
Au-delà de la colère noire, bien au-delà. Cela, sans pour autant plier le
genou et se soumettre à quelque asservissement que ce soit, mais bien en
faisant l’union de la nation hors la colère, « en comprenant que nous
pouvons avoir des histoires différentes mais que nous avons des espoirs
communs ; que nous pouvons ne pas nous ressembler et que nous pouvons ne
pas venir du même endroit, mais que nous voulons tous aller dans la même
direction - vers un avenir meilleur pour nos enfants et nos petits enfants.
Cette croyance vient de ma foi inébranlable dans l’intégrité et la
générosité du peuple américain. Mais elle vient aussi de ma propre histoire
américaine.
» Si son histoire est invoquée, ce sera pour faire l’éloge de
l’union dans la diversité, contre la colère.
« J’ai des frères, des sœurs, des neveux, des oncles et des cousins, de
toutes races et de toutes couleurs dispersés sur trois continents, et aussi
longtemps que je vivrai, je n’oublierai jamais qu’il n’y a aucun autre pays
sur la terre où mon histoire soit possible.
»
« (...) nous avons construit une puissante coalition d’Africain
Américains et d’Américains blancs.
»
Obama ou Périclès, tout sauf la colère
S’il faut faire l’apologie de la colère comme principe politique moteur de
la mobilisation du peuple, difficile d’invoquer Obama et encore moins
Périclès pour ce faire. Ce grand Athénien, partisan farouche de la «
démocratie », élu 15 fois Stratège, a pu promouvoir l’impérialisme Athénien
grâce non pas à la colère et la guerre, mais bien par la promotion de
l’union des Cités, la collecte d’impôts sous forme de tribu et s’il a
participé à la grandeur de l’Attique, c’est par le développement du
commerce que favorisait les expertises maritimes de cette Thalassocratie.
Contrairement à Sparte, rivale menacée par la fortune d’Athènes, qui
contrôlait la terre, l’Athènes de Périclès a pu et su contrer l’ascendant
terrestre de Sparte en lui livrant une réfléchie guerre par la mer, alors
que la colère des Spartiates pensait écraser Athènes par la seule force
brute de ses armées terrestres.
Si Périclès invite les Athéniens à refuser les conditions de Sparte, au
risque de devoir faire la guerre, c’est bien parce que la colère en est
tout à fait exempte, « nous ne commencerons pas la guerre, mais nous
repousserons les agresseurs.
» écrit-il dans l’un des deux seuls discours
qui nous soient parvenus indirectement via ce qu’en rapporte Thucydide, «
Le plus connu est l'Oraison funèbre : on retrouve dans ce discours toute
la modération, toute la vigilance et surtout la clairvoyance qui
caractérise Périclès. C'est un vibrant éloge de la démocratie et aussi un
hommage patriotique d'Athènes, L'école de la Grèce. On devine à travers
l'œuvre un homme empreint de dignité...
»
Wikipédia
Si Périclès fait la guerre, ce n’est jamais que sous l’influence non pas
de la colère, mais de l’analyse réfléchie et rationnelle, et pour mettre
fin aux conflits quand toutes les ambassades ont fait long feu, tout le
contraire de l’apologie de la colère. Du reste, « le roi de Sparte connu
pour sa modération et sa prudence, était un grand ami de Périclès
» malgré
la guerre qui les opposa.
Le règne de Périclès est plutôt caractérisé par de grands travaux
architecturaux sur l’Acropole, le désir de reconstruire ce que les Perses
avaient détruit. Il « attira à Athènes une foule de savants et d'artistes
qui permirent à la cité de se targuer du titre de capitale culturelle de la
Grèce. Autour de Périclès et d'Aspasie s'organisa bientôt un véritable
cercle intellectuel.
» qui donna à la Grèce le rayonnement que cette
rationalité digne et fière pouvait seule engendrer. Tout le contraire de la
politique de la colère circonstancielle et éphémère.
Une Révolution française ou la chute d'un mur, malgré la colère
La colère du pain de la Révolution française, la prise de la Bastille,
n’étaient pas en soi des événements déterminants de l’Histoire. Cette
colère n’a pu s’exprimer que grâce à l’action autrement plus réfléchie est
calme des élites bourgeoises et aristocratiques opposées à l’absolutisme
d’une monarchie en perte de contrôle. La fuite à Ravenne montrait que ce
Souverain n’avait plus les moyens de s’imposer étant donné sa politique
d’ouverture qui l’a amené à sa perte. Comme celle qu’a voulu mettre en
place Gorbatchev, la perestroïka a fait place non pas au maintient d’un
Empire déliquescent, mais a provoqué un débordement qui à terme a mené à
l’effondrement du Mur de Berlin, parce qu’il avait exclu que les chars s’en
prennent au peuple, comme s’y était obligé aussi Louis XVI après la prise
de la Bastille.
La cause du peuple souverain du Québec
« Ce n’est pas la paix qui a défini le Québec, mais la révolte des
Patriotes et l’écho qu’elle trouvait, en 1955, dans l’émeute du Forum.
»
nous dit encore Dominic DESROCHES. Selon lui, le « Québec manque d’audace,
de fierté et de caractère.
»
« Ce que les souverainistes ont intérêt à inventer, » ce n’est
certainement pas « une manière neuve d’utiliser la colère qui sommeille
dans le repliement identitaire québécois.
» Au contraire. Et ce n’est pas
parce que « S’il n’y a pas d’injustices, il n’y a plus de cause. » Les
Québécois peuvent très bien participer à un nouveau référendum national «
même s’ils ne sont pas fâchés, si la colère est disparue ou n’a plus
d’objet
». On peut très bien « se dire indépendantiste » même « si la
colère devant
» supposément « mener au pays n’a plus de véhicule ». Cela
parce que la colère s’est de manière fort sage et opportune
transsubstantiée ici en confiance, en assurance. La force du peuple
souverain du Québec n’a jamais résidé et ne résidera jamais dans la colère.
Pire, à chaque fois qu’elle s’est manifestée, rien de tangible n’a pu
participer à quelque libération que se soit, autre qu'en pure perte
d’explosion d’agressivité circonstancielle. Un signe d'asservissement,
jamais le signal de la libération de l’asservissement.
La colère est une « émotion » paravent
Si la colère est une émotion, elle est la manifestation explosive d’un
trop-plein d’émotion. La colère est davantage l'expression d'une émotion
qu'une émotion. Elle est donc davantage une réaction, une action de
réaction. Le plus souvent violente, mais aussi irréfléchie qu’intempestive.
Colère : « Réaction violente et passagère, accompagnée d’agressivité, due
à un profond mécontentement.
» ( Antidote ). La colère cache ou est
motivée le plus souvent par les sentiments d’impuissance, de peur, de
tristesse ou d’abandon. La colère trouve donc sa résolution quand on
s’attaque à l’impuissance, quand on s’attaque à la peur. Une politique
fondée sur la colère est une politique de la démission, de la fuite en
avant, face aux vrais enjeux politiques de la libération des peuples que
sont l’impuissance et la peur. La force et la puissance ne se trouvent pas
dans la colère. Elles s’incarnent plutôt dans ce qui permet de contrer
l’impuissance, de contrer la peur de la puissance, peur de la sienne ou de
celle de l’autre.
La colère ne contre pas l’impuissance, elle exprime l’impuissance. Si elle
semble contrer l’impuissance en l’incarnant dans une concrète réplique, ce
n’est le plus souvent que contre soi, que contre sa propre force. Cet aveu
d’impuissance ne manque cependant pas parfois de provoquer un choc qui
permet d’en prendre la mesure. À cet aulne, se mesure ce qu’il importe
ensuite de mobiliser pour y faire face.
Si l’émeute du Forum du 17 mars 1955 est bel et bien une manifestation de
colère, c’est qu’elle manifestait l’impuissance dans laquelle se trouvaient
les Québécois de l’époque, à la grande surprise des puissants du jour. Une
erreur d’arrogance qu’ils se garderont bien de répéter non sans en
contrôler les conséquences pour les instrumentaliser. Ainsi, le Pierre
Elliott Trudeau boutefeu exemplaire avait compris jusqu’où il pouvait aller
trop loin lorsqu'il voulait susciter la colère du peuple, et savait Ô
combien, comment au contraire l’endormir par la société de la distraction
universelle. Il pavanait lors de d’une certaine Saint-Jean, se permettant
de narguer une pluie de pierres et de bouteilles de la colère, lancées
contre lui, seulement dans la mesure où il savait pouvoir attirer ainsi sur
lui la sympathie des masses craignant les extrémismes agressifs de la
colère.
Aujourd’hui, les propagandistes canadianisateurs savent très bien comment
endormir le peuple en lui procurant du pain et des jeux à profusion. Ainsi,
Gesca sait très bien s’allier à son concurrent Canoe pour y parvenir.
Canoe, un empire de la distraction qui se trouve à être le complément
essentiel à leur activisme propagandiste. Cet été cet été du 400e en est
une autre manifestation. On a tenté de provoquer la colère des
souverainistes en canadianisant la fête et en politisant la venue de «
l’entertainer » en chef britannique en vendant à Vidéotron les droits de
diffusion du spectacle. On avait intérêt à mousser la controverse pour
publiciser la vente des abonnements au câble diffuseur du spectacle télé
payant.
D’après ce qu’ils prévoyaient, les raisons données pour justifier la venue
de Sir Paul par les canadianisateurs, ne sauraient que susciter une colère
souverainiste s’opposant à la venue de l’idole. Peine perdue, les
souverainistes ont plutôt dénoncé la canadianisation de la fête tout en
souhaitant la « Bienvenue à Sir Paul ». Déçus, les canadianisateurs ont
inventé de toutes pièces un faux « mouvement d’opposition » à la pourtant
explicite bienvenue venue de l’idole, dans une dérive médiatique sans
précédent qui n’a pas manqué d’échapper au contrôle des apprentis sorciers
activistes de la canadianisation qui provoquaient une levée de boucliers
antisouverainiste supposée demeurer domestique comme prévu, mais qui par
malheur s’est étalée dans les unes du monde entier au grand plaisir de
Canoe qui y trouvait matière à faire des affaires d’or, faisant du coup,
ils s’en aperçurent trop tard, très mal paraître le Canada, dès lors perçu
comme incapable de contrôler ses minorités ethniques et de régler la
question du Québec comme il s’évertue à en faire laisser croire le
contraire depuis la défaite référendaire de 1995. Des milliers de dollars
et d’efforts d’ambassades perdus en quelques heures. Pas étonnant qu’on ait
minimisé l’impact de telle mauvaise publicité internationale. Le Tibet
aurait voulu faire si mal paraître la Chine qu’il n’aurait pas utilisé
d’autres méthodes, malheureusement la Chine n’a pas été aussi stupide.
Comme quoi les canadianisateurs qui ont remplacé les Trudeau de ce monde,
ne sont pas à la hauteur. N’est pas Trudeau qui veut.
Ainsi, à vouloir activer la colère, on ne récolte pas toujours ce qu’on
espère. Par contre, l’exemplaire campagne de Barack Obama nous démontre que
le contraire est infiniment plus payant. La dignité, la fierté,
l’invitation à la calme et sereine détermination du « OUI, nous pouvons »,
ce qui est tout sauf une manifestation de colère, démontre que la
démocratie peut permettre de canaliser l’insatisfaction, voire le profond
mécontentement, autrement que dans l’agressive manifestation de colère. Il
suffit de faire l’unité autour d’un mouvement et d’aller voter.
De la colère ou l’exaltation romantique de l’impuissance
Si la colère n’est pas absente de l’Histoire, si elle se manifeste
parfois, si elle semble participer à quelque révolution ou avancement, elle
ne l’est que par une analyse de surface de ce qui la meut et nourrit.
L’impuissance dans laquelle le Québec se trouve, l’impuissance dans
laquelle le peuple souverain du Québec se trouve, n’est que celle dans
laquelle nous enferme un Canada unilatéral jamais soumis à l’approbation du
peuple démocratique et souverain, déterminé à imposer son statut quo de
blocage, au risque de la honte et du déshonneur qui ne recule devant aucune
menace de représailles pour empêcher la création de l’État souverain que ce
peuple espère et désire.
C’est à cette impuissance qu’il faut s’attaquer. Cette impuissance se
dissout dès lors que le peuple démocratique et souverain est appelé à
invalider cet État de blocage. Si nous ne pouvons sous la contrainte et la
menace, parvenir à nous entendre sur une volonté claire de fonder un État
du peuple souverain du Québec indépendant, nous pouvons nous entendre sur
ce que nous ne voulons pas. Nous, le peuple souverain du Québec ne voulons
pas d’un Canada unilatéral qui s’impose d’autorité est sans se soumettre
clairement à notre volonté démocratique.
Nous en remettre à la colère comme moteur de changement nous livre pieds
et poing lié au Canada propagandiste de son contraire. Celui qui dit que
rien ne la justifie. On peut fort bien tirer parti d’un Canada du statut
quo. On peut fort bien et raisonnablement s’accommoder de ne pas être doté
d’un État nommément validé par le peuple. On peut vivre ainsi indéfiniment,
sans consulter le peuple sur ce qui constitue l’État qui le gouverne.
Manifestement l’argument et le soin apporté par l’État canadianisateur,
les inépuisables ressources qu’il mobilise pour fabriquer le consentement
de nos élites à telle compromission parvient à dissiper toute colère. Ce
n’est pas en tentant de la pomper de force qu’on parviendra à changer quoi
que ce soit à la situation, mais bien en s’attaquant à l’impuissance
particulière qui est la nôtre et dans laquelle toute colère est ici
dissoute.
La double impuissance canadianisatrice
Il est question ici de deux impuissances qui s’annulent. L’impuissance à
fonder l’État du Québec est opposée à la puissance qui serait la nôtre, de
pouvoir changer le Canada. L’impuissance à le réformer, est opposée à la
puissance de fonder l’État souverain du Québec. En minant ce qui
permettrait d’accéder à l’une ou l’autre des ces puissances, on dissout la
colère en retournant l’impuissance toujours contre la puissance du peuple
qui dès lors se place lui-même dans le dénigrement de soi. On est parvenu à
ce que ce peuple s’enferre dans le statut quo, par l’autodestruction, dans
le dénigrement de sa propre force politique, à savoir, ses politiciens. Le
procédé a tellement de succès qu’il est de bon ton d’enfoncer les «
politiques » même souverainistes, sous prétexte qu’ils ou elles ne sont pas
ceci, ou cela, pas suffisamment grands ou grandes, nous qui serons toujours
nés pour un petit pain politique, loin des grands hommes que sont les Obama
de ce monde, bien sûr, forcément hors de notre si petite portée.
Si la colère est un juste sentiment, si elle n’est pas qu’une réaction à
l’impuissance, elle n’a pas à être cultivée. La culture de la colère
prouverait notre incapacité à sortir de l'impuissance, elle cultiverait le
sentiment d'impuissance, l'alimentant en lieu et place de se fonder sur une
effective puissance. Explosant d'impuissance, la colère ne construit rien
d'autre que l'étalage de l'impuissance. La cultiver voire même la canaliser
pour qu'elle s'exprime tel quel, ne fait qu'exacerber l'impuissance.
La colère existe ou n’existe pas. Si elle existe, c’est que nos
adversaires auront fauté. Si quelque chose doit être cultivé à son égard,
c’est non pas attendre telle faute en s'en remettant qu'à l'illusoire
puissance de l'impuissance, mais bien agir de manière réfléchie et
déterminée pour que la colère se transforme en contact avec sa propre
puissance. Si elle surgit, il n’y a rien de plus pressé que de la
canaliser, non pas pour la manipuler, l’instrumentaliser, mais bien pour
métamorphoser l’impuissance dont se nourrit colère, en force articulée dans
une action concrète ayant quelque chance de contrer l’empêchement qui la
provoque. L’action politique concrète qui consiste à démocratiquement
s’incarner dans un parti politique souverainiste est la force noire
d'Obama. La colère faisant place à la calme mais déterminée logique du vote
démocratique. Une action jamais aussi concrète qu’en temps d’élection quand
il s’agit de militer, de faire campagne, d’appuyer le parti souverainiste
qui a le plus de chance de remporter la victoire démocratique qui manifeste
le pouvoir, la puissance du peuple démocratique et souverain du Québec. En
l’occurrence, le Bloc québécois et le Parti québécois.
Dont acte.
Votons en bloc pour le Parti québécois, contre le Premier ministre
démissionnaire du PLQ canadianisateur.
Mieux, fondons l’Union du peuple souverain du Québec rassemblant,
réunissant, unissant dans une même et diversifiée coalition politique, les
adversaires du statu quo canadianisateur. PQ - QS - PI - PVQ – ADQ. Une
Union qui serait seule habilitée à lancer des mots d’ordre d’efficaces
ralliements et désistements en faveur du parti qui, à la veille du scrutin,
se trouve, d’après les sondages dans les circonscriptions critiques,
capable de battre l’adversaire canadianisateur que la division du vote de
l’Union permettrait plutôt d’élire.
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    18 novembre 2008

    M. Desroches,
    « Je montrerai ici pourquoi la colère est et demeurera encore longtemps une étape nécessaire de l’action politique des prisonniers. » nous dites-vous dans votre contribution intitulée « La colère créative des prisonniers » - Tribune libre de Vigile - 2008 11 18
    Vous ne déméritez pas à cet égard, au contraire, votre démonstration est puissante, documentée, et séduisante. Elle ne manquera pas d’emporter l’adhésion d’un très grand nombre de « prisonniers », mais laissera dans le doute certains « hommes » libres. Toute la question est là, sommes-nous prisonniers et le sommes-nous dans la prison que vous décrivez ?
    « (...) un prisonnier sans colère, c’est un prisonnier qui renonce à sa sortie et qui croit que la justice correspond à des limitations. »
    De quels prisonniers parlons-nous ? Du meurtrier qui refuse de reconnaître son crime, ou de celui qui, forcé par la « justice » de le faire, accepte de faire une démarche pour transformer sa culpabilité en rédemption, en réhabilitation, en pardon donné et demandé, en occasion de se rapproprier sa vie, pour se pardonner à lui-même, pour pardonner à la vie, aux circonstances qui l’a fait être incapable de maîtriser, transformer sa colère, elle qui l’a fait être meurtrier.
    De quelle prison parlons-nous ? De la prison punitive, de la prison supplice, ou de la prison confortable et de la prison-soin thérapeutique de la réhabilitation ? Une réhabilitation qui ne peut se faire dans la croissance, dans l’entretien de la colère. Ainsi, questionnant la colère en la transformant, tel prisonnier dans une telle prison de réhabilitation, trouve une véritable porte de sortie. Cela, en acceptant que la justice avait bien toutes les raisons de donner au meurtrier repenti qu’il devient, l’occasion et les moyens de faire le point pour que sa colère, pour que la culture de la colère, se transforme en créativité, en sérénité, en dignité réappropriée, jusqu’à assumer la responsabilité des gestes que la colère qu’il n’a pas refusée lui aura fait poser.
    De quelle colère parlons-nous ? De celle qui provoque le crime qui emprisonne ? Celle qui, entretenue, valorisée, emprisonne le prisonnier dans son crime, dans le refus de s’amender, de se réhabiliter ?
    Toutes des questions qui ne sont pas ici abordées, qui ne sont pas précisées, pour se situer dans l’idéalisation d’un emprisonnement supposé injuste. Tout cela renforçant l’idée que le prisonnier est forcément sanctionné pour un crime qu’il n’a pas commis, forcément question d’une juste colère. Comme si était juste la culture de la colère, de la violence qui a engendré le crime qui est ici évacué, comme s’il n’avait pas été commis. Comme si tous les prisonniers n’étaient que politiques injustement enfermés. Dans un amalgame romantique où la prison et l’emprisonnement correspondraient bien au nôtre, qui bien sûr sommes prisonniers n’ayant jamais commis d’autre crime que celui d’avoir été Conquis. Or notre emprisonnement est tout autre. Il n’est pas question de crime, nous ne sommes coupables d’aucun crime, et surtout, il est question de prison plus que confortable, d’où l’on peut sortir, aller et venir, sans problème, sans ennui, puisque l’on nous procure tout ce qu’il faut pour être bien entouré de paix et de jeux. On est loin de ce qui pousse à la colère. Et, quand il est question de nous y pousser, ce ne sera que pour mieux nous enfoncer.
    Le problème est là !?
    Emprisonnés que nous sommes néanmoins dans l’enfermement canadien, l’injustice de la situation serait à elle seule, capable de ne susciter que de la colère. Une colère qui seule, aurait la capacité de nous libérer de l’injustice.
    « La colère est signe de santé » pour celui qui, prisonnier de sa colère, en fait le centre de sa vie, certes, la colère peut être signe de santé, mais la santé n’est pas que colère. Très utile pour l’émeute, inutile quand il s’agit d’écourter sa peine et de se réhabiliter. Ni même pour s’évader. Pour s’évader au contraire, il faudra la transformer, la métamorphoser en patients travaux, en énergie créative, en imagination. Il n’est dès lors plus question de colère, mais bien d’énergie vitale qui peut s’exprimer en bien d’autres choses qu’en colère, bien que la colère puisse être une forme d’expression, de canalisation, de manifestation de l’énergie vitale. Bien autres choses que la colère peut focaliser, emmagasiner, faire exploser l’énergie vitale. La colère du prisonnier peut être très utile pour être, à la faveur de l’émeute, un fugitif à vie, hors la loi et l’État. Elle est cependant inutile quand il est question de se situer dans la loi de la réhabilitation, dans l’État, tel qu’il se manifeste aujourd’hui, bien différent d’Hegel ou de Platon. Inutile quand il est question d’être apte et capable de se soumettre à sa loi, quand il est fondé par soi. L’État du peuple démocratique et souverain, peut être fondé hors la colère.
    « La colère s’impose comme un contexte de création unique » quand il est question de préparer une évasion. Certainement pas le seul, unique, et efficace recours, quand il est question de vivre au grand jour dans l’État. « La vraie créativité », n’est pas que « force de révolte en mouvement ». La vraie créativité c’est celle qui transcende la commande, qui accepte les règles du genre, qui les intègre, les comprends intimement, les maîtrise à force de pratique, qui sans cesse remet sur le métier son ouvrage, et qui produit une oeuvre, personnelle, unique, se nourrissant parfois de révolte, parfois de sagesse, parfois d’extase, parfois de tumulte, en somme, de tous les sentiments humains et pas seulement de ceux qui provoquent ou qui se cachent sous la colère, peur, impuissance, malaise, mal-être, culpabilité, indignation et autres humiliations.
    « La colère recèle toujours de l’espoir. La colère se donne un rêve. La colère peut impliquer la solidarité. » Pas toujours. Et, l’espoir, le rêve, la solidarité, ne se trouvent pas que dans la colère.
    Si, malgré tout, la colère, cette « réaction violente et passagère, accompagnée d’agressivité, due à un profond mécontentement. » est l’un des moyens à la disposition des prisonniers que nous sommes, un moyen parmi plusieurs autres de canaliser notre énergie vitale, il faut évaluer sa pertinence, son à propos, en fonction de son efficacité, de notre capacité de la canaliser, et surtout en considérant qu’une fois passée cette « réaction violente passagère » il faudra prévoir ce qui advient une fois que cette énergie aura été ainsi dispersée.
    Personnellement, je n’exclus pas le recours, à l’utilisation, à l’instrumentalisation de telle expression de notre énergie vitale dans la colère. Cependant, ce qui importe c’est de savoir comment mobiliser notre énergie vitale dans ce qui permet d’assurer notre libération. Cela passe dans bien d’autres choses que la colère. Cela passe par la lutte, l’implication dans la lutte, par le combat politique et démocratique électoral, cela passe par les partis politiques, par le politique, par les programmes politiques, et tout ce qui s’en suit.
    Et tout cela n’est pas l’estime des autres s’opposant à l’estime de soi. N’est pas non plus, s’en remettre, par dépit, par paresse, par manque d’enthousiasme ou de constance, par romantisme, à des messies, à la messianique colère du peuple, toutes choses qui ne me semblent pas congruentes, responsables, ni logiques et le contraire n’a rien à voir pour autant avec un manque de pugnacité, de vigueur, de vitalité ou de détermination.
    « (..) un prisonnier sans colère, c’est un prisonnier qui renonce à sa sortie » nous sites vous. Cela peut être tout à fait faux si le prisonnier de la colère se trompe de prison. D'autant quand il se trouve dans une prison qui permet la sortie, justement quand la colère a pu se dissoudre pour n'être plus que de l'énergie vitale autrement canalisée.
    Ce n'est pas la colère qui nous a fait prisonnier. Ce sont des conditions adverses qui nous ont fait être Conquis par un Empire concurrent du peuple de France dont nous étions partie. Ce n'est pas davantage un manque de colère qui nous fait prisonnier. Au contraire, les explosions de colère nous ont toujours mis les fers aux pieds.
    Nous sommes toujours prisonniers parce que des conditions adverses, parce qu'une force indue supérieure en nombre, exercée contre nous depuis, nous a empêché de fonder démocratiquement un État valide émanant du peuple souverain que nous sommes. Cela suscite à bon droit notre indignation. Notre énergie vitale nous a toujours permis de survivre à l'assimilation, de nous constituer en parti, de nous rapproprier notre économie, de nous exprimer favorables en presque majorité à la création de l'État souverain du peuple souverain que nous sommes. Cette énergie vitale nous fait nous opposer à l'État unilatéral du Canada. Un État abuseur qui tente de nous acculer à la colère pour mieux nous enfoncer.
    Reste à trouver le moyen de cesser de nous diviser, afin que cette énergie vitale réunie s'incarne, démocratiquement, sans violence ni agressivité, dans un État valide émanant du peuple démocratique et souverain que nous sommes.
    Comment une « réaction violente et passagère, accompagnée d’agressivité, due à un profond mécontentement. » pourrait-elle, cette fois, nous permettre d'avancer vers la sortie de la prison qui est la nôtre ? Là est la question que je pose ?
    En attendant, qu'est-ce qu'on fait ? On attend, on rêve, ou, on travaille, on se prend en main, on travaille à l'élection du Parti québécois souverainiste ? On choisit la politique du pire en participant à la réélection du Premier ministre démissionnaire, pour qui poursuive la canadianisation du Québec, en espérant qu'ils seront assez stupides pour provoquer, ou nourrir la colère du peuple ? Une colère susceptible de le faire majoritairement se soulever, intempestivement, en espérant que celle-là ne sera pas une fois encore l'occasion de nous mieux écraser ? En espérant que dans votre apologie, les jeunes y trouveront inspiration, et que les vieux comptant sur les jeunes, y trouveront enthousiasme, ou débordante et unie mobilisation y trouvent matière à venger l'écrasement dont ont été victimes leurs propres soixante-huitards Mai ou Octobre soulèvements ?
    Ce qui précède est un suite des contributions suivantes :
    La politique comme réservoir et déversement de la colère
    Dominique Desroches - Tibune libre Vigile - 13 novembre 2008
    L’apologie douteuse de la colère comme principe politique de libération
    Luc Archambault - Tibune libre Vigile - 14 novembre 2008

  • Archives de Vigile Répondre

    15 novembre 2008

    Actuellement nous assistons plutôt à la DIVISION ÉLECTORALE que préconisait Lord Durham qu'à l'Union du Peuple souverain. La sainte colère de certains est dirigée, 9 fois sur 10 contre le PQ et madame Marois seuls capables d'arrêter les libéraux. Vigile devient donc un instrument de promotion de la campagne de Jean Charest. Et ce sont toujours les mêmes qui démolissent indirectement les partisans du pays pour la nation québécoise. Il faudrait une identification partisane par un symbole à chaque texte ou un anti-vigile pour les regrouper avec leur langage aggressif. Même si à la dernière minute ils se rallient derrière le PQ, sans aucune enthousiasme, ils ont trop démoli pour que geste de dernière heure répare les pots cassés. Au lieu de laisser jouer et accepter
    la démocratie à l'intérieur du parti et se rallier pour tenter la stratégie adoptée, même si celle-ci ne les inspire guère, quitte à revoir la chefferie après des résultats insuffisants, il partent en guerre contre le Parti québécois font des procès d'intention aux personnes avant les élections pour saper toutes chances de prendre le pouvoir. Ils font élire les libéraux. Est-ce le fanatisme de partisanerie, le noyautage, la crisette émotive temporaire, l'obsession de son opinion infaillible d'égo; choisissez. Pendant ce temps Jean Charest et le fédéralisme triomphent et la nation est laissée pour compte

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2008

    @ M. Raymond Poulin
    Oui, il se peut bien comme vous dites que la colère dont il serait question ne serait pas de la colère, mais qu'il serait question plutôt d'indignation. Or, pourquoi parler de colère donc ?
    Quant au rameau d'olivier, je ne crois pas en avoir parlé. Et, oui, lorsqu'on est écrasé, il faut se concentrer sur nos forces, les rassembler, les mettre en valeur, les mobiliser, les mettre en forme, les formaliser, les verbaliser, les inscrire dans l'action, pour affronter notre impuissance, nos peurs, de manière à trouver comment lutter, comment contrer, affronter, les conditions adverses, les forces qui s'opposent à la nôtre. Il faut les affronter dans la dignité de l'être que nous sommes, il faut refuser l'indignité et le dénigrement.
    Il faut bien comprendre l'adversaire, l'étudier, ne pas se laisser emporter par sa définition qu'il a de ce que nous sommes, ni se laisser entraîner dans les retranchements où il tente de nous maintenir. L'impuissance de la colère est l'une de ces impasses. Nous faisons face à un État abuseur. Il tente de maintenir son étreinte en refusant de se soumettre à la volonté démocratique qui est la nôtre tout en se disant démocratique. Sa logique est sophistique. Il nous faut imposer notre logique, celle qui fait du peuple démocratique un peuple souverain peu importe l'État qui le gouverne. Cet État doit donc émaner du peuple, ce qui n'est pas le cas. Nous refusons l'État que le Canada nous impose. Nous reste à incarner ce refus dans dans la logique de notre loi. Pour ce faire il nous faut nous prononcer formellement à cet égard. Nous devons appeler le peuple souverain à se prononcer sur ce démocratique et souverain refus. De manière à ce qu'il ne soit plus dispersé dans le non-dit de l'Histoire, mais rassemblé dans la lettre de la loi démocratique du peuple souverain. Ne reste qu'à le faire.
    Nous n'avons pas besoin de colère pour ce faire. Notre moteur est là. Dans l'expression claire de notre refus, dans l'action qui le manifeste. Ce qui semble nous manquer ne manque pourtant pas. Il ne manque que le contenant pour contenir ce refus qui est le nôtre.

  • Raymond Poulin Répondre

    14 novembre 2008

    J'ai l'impression que la colère, au sens où monsieur Desroches emploie le mot, a plutôt le sens de l'indignation en action. Passé le stade de l'émotion primaire, la colère devient l'énergie alimentant la résolution du problème qui l'a causée. Et dans le monde humain, on ne peut pas toujours résoudre le problème un rameau d'olivier à la main. Lorsqu'on est écrasé, il faut d'abord faire lâcher prise à la force qui nous écrase. Il faut donc établir un rapport de force à notre avantage, les moyens dépendant des circonstances.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2008

    @ M. Bousquet
    Comme vous le voyez maintenant, en faisant quelques corrections que Vigile a accepté d'afficher dans le présent titre, je me suis inspiré de vos observations. J'ai donc ajouté à la fin un complément abondant à votre suggestion. Sous réserve que je souhaite... sous réserve, peut-être, de la constitution effective d'une Union du peuple souverain du Québec. Je vois mal comment nous pourrions convenir ensemble de mots d'ordre, si l'improvisation s'en mêle... si l'improvisation nous emmêle. Quoique... à défaut... peut-être que le résultat visé pourra de toute manière advenir. Minoriser le parti canadianisateur, puisqu'il est minoritaire s'il est purgé de la droite souverainiste ou nationaliste qui ne votera jamais pour le PQ de centre-gauche. Le désir évident du PLQ d'enfoncer l'ADQ serait une indication forte pour ce faire.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2008

    Cher monsieur Desroches,
    Merci d’avoir pris la peine de lire ma « trop longue réplique », comme vous me le faites remarquer si... gentiment... Et oui, je ne suis pas comme vous un lettré, je ne suis que peintre... Désolé du peu... être bref et concis est une force que ne n'ai pas encore, j'y travaille cependant...
    Excluant ce que vous ajoutez de la même eau : « En bon chrétien », « quand on critique sans comprendre l’existence des épées, » « Relisez les livres d’histoire » « cher monsieur prolixe » « Si vous voulez vous rendre utile » « puisque vous êtes rapide sur le clavier » En excluant donc les reproches personnels que vous me faites en vous adressant à moi plutôt qu’à mes idées je vois que je vous ai froissé. Vous m’en voyez désolé. Ce n’était pas mon intention et permettez que je puisse, moi, le sans-papiers, le sans titre et sans diplôme que je suis, intimé par vous à relire mes classiques, que je « me rende utile » même si je conteste respectueusement vos idées. Du moins ce que je crois en comprendre. Dont acte !
    Vous nous avez invités à considérer la colère. Vous l’avez illustrée en parlant de celle qui s’est déployée en émeute du Forum en 1955, j’avais un an, soit dit en passant. J’ai dit que la colère n’était pas la force. Vous en profitez pour dire que le refus de la colère serait un refus de la force. Or, rien de ce que j’ai invoqué me semble permettre de parvenir à telle conclusion, malgré vos invitations à considérer le contraire. Sauf erreur ! Si tant est, je la corrige.
    La force est bien sûr partie du politique, l’affrontement aussi, voire la guerre, métaphorique ou réelle. Si j’ai déjà fait la défense et illustration du pacifisme en ces pages, ce n’est pas pour se soustraire ni au politique, ni à l’affrontement, ni à la guerre. Nous sommes d’accord.
    Cela dit, justement, je n’oublie pas ce que vous me dites : « les Grecs, contrairement à nous, et vous l’oubliez, devaient à tous les jours sauver leur réputation et seule la force parvenait à incarner la vertu réparatrice. » Ce que je n’oublie pas, contrairement à vous, c’est que nous vivons au 21e siècle et en Occident. Un Occident moderne qui s’oppose par exemple au crimes d’honneurs de semblables cultures patriarcales mâles qui imposent la violence contre les femmes, qui les voilent pour bien marquer le fait qu’elles sont objet de propriété des mâles, seules ou en grappes de harem. Je n’oublie pas que l’Inde a pu grâce à un pacifiste activiste démontrer que la force n’est pas toujours du côté de la colère, de la violence, de la guerre. Cette force a permis de soustraire l’Inde et le Pakistan à l’emprise coloniale britannique. Pareillement pour l’Afrique du Sud un peu plus tard.
    Pour peu que les Grecs soient civilisés, aient participé à la civilisation, donc à l’évolution politique, économique, sociétale et artistique humaine, pour peu que l’on adhère à leur apport, on ne peut que considérer que, les siècles s’écoulant, la civilisation ait évolué et soit en constante évolution, reléguant l’héritage des anciens, du moins, certaines parties de ces héritages, aux oubliettes de l’Histoire. La violence, la colère, seraient partie de ce qui devraient être jeté dans ces oubliettes. Vous n’êtes pas d’accord semble-t-il. Et, encore... puisqu’il n’est peut-être question que de définition et de lexique... Faut voir.
    Cette évolution nous ferait vivre dans un monde où la primauté mâle, la démocratie, ne veut pas dire la même chose aujourd’hui qu’hier. La démocratie n’est plus aujourd’hui l’ébauche qu’elle était chez les Grecs qui ne la réservaient qu’aux citoyens. Esclaves, femmes, et métèques, majoritaires, en étaient exclus. Cela à valeur d’exemple pour le reste.
    Qu’est-ce que la force ?
    Quelle est-elle la force, me semble être la question induite par notre échange ? Peut-être est-ce le nœud de notre accord, ou désaccord. Voyons voir !
    Votre phrase sur les Grecs semble argüer qu’elle ne serait que force brute, virile, violente, armée, ou colérique. Si ce n’est pas ça, c’est donc qu’elle est aussi autre chose que la colère. Si c’est ça, nous sommes d’accord et il me semble que je n’ai rien dit qui contredise cette commune compréhension de la force. Elle peut être bien des choses sauf la colère et la violence. Pourtant, vous persistez à les associer obligatoirement à la force puisque, contestant la validité du bien-fondé de l'instrumentalisation de la colère et de la violence, il ne saurait dès lors être question de force, mais bien que de « chanson d’amour » et de paix factice, comme vous en concluez ici.
    La colère, elle, me semble référer comme vos exemples l’illustraient, ( Forum et Révolte des patriotes ), à la force de l’agressivité, la force physique et musclée, violente donc. Là où le bât blesse. C’est là justement où le bât blesse. C’est cette culture à laquelle je m’objecte. Cette culture romantique de l’exultation musclée, de l’excitation guerrière métaphorique ou réelle. Pourquoi en faire un tel étalage ? Pourquoi y référer ? Que voulez-vous défendre et illustrer ?
    « La colère s’exprime et se contrôle, elle affirme l’existence et témoigne de la volonté d’être. » Nous dites-vous maintenant.
    Une colère qui s’exprime est de la colère. Une colère qui se contrôle, est-elle toujours de la colère ? Je dis que non. La colère contrôlée, n’est pas de la colère, n’est plus de la colère. Pourquoi donc la tenir malgré tout pour colère...
    Quant à affirmer son existence, ou témoigner sa volonté d’être, la colère pourrait être un moyen de le faire, mais est-ce le seul ? Certainement pas. Je vais plus loin, je dis que la colère n’est que paravent de la faiblesse, de l’impuissance ou de la peur. Une force puissante, confiante, n’est pas colérique, même si elle est parfois violente. Pourquoi voir en la colère la seule manière de manifester la force si vous me parlez d’une colère qui, se contrôlant, n’en est forcément plus une ? De quoi parle-t-on ?
    Vous nous parlez maintenant de « Dracon et Clisthène » qui « ont utilisé la colère pour faire des réformes », pourtant vous nous parliez plutôt de Périclès, qui a plutôt choisi autre chose que la colère pour s’imposer ?
    Pour ce qui est de Dracon, il ne s’agissait justement, toujours pas de colère. Il s’agissait au contraire pour la première fois, d’édicter des lois écrites. En somme, question de l’avènement de la loi qui n’est plus que le fait de coutume ou de tyran, verbale et personnelle. Dracon l’affiche, donc nul ne peut l’ignorer. Il s’agit bien pour qu’elle s’impose, de tout autre chose que la colère. Il s’agit d’imposer des punitions sévères, qui n’ont rien à voir avec la colère, mais bien avec la froide application d’un châtiment prévu et annoncé. Rien à voir avec une explosion de la colère. Il s’agit de tout autre chose. Le fait que le châtiment soit draconien, n’en fait pas pour autant de la colère, mais bien plutôt une force extrême et violente, froidement assénée, par la force de la loi écrite et affichée. Ce qui du reste a provoqué sa perte, Dracon fut puni d’avoir pensé que seule la force violente pouvait avoir prise sur le politique et la pacification Cité contre la violence des meurtriers et délinquants. La peine de mort pour toute faute, n’est pas la bonne solution. C’est bien sûr l’observateur du siècle présent qui parle. Vous, de quel siècle nous parlez-vous au fait ?
    Clisthène quant à lui, un tyran, aurait fondé la démocratie contre les tyrans. Il s’agit donc non pas tant de colère encore que de stratégie, que de politique, que de guerres, voire de violence organisée, patiemment et longuement mûries.
    Votre emploi et apologie du mot « colère », ne cacherait-il pas plutôt le mot « violence », verbale ou autre, que vous n’osez utiliser ? La colère se parant de la sincérité romantique qui en serait partie, une sincérité séduisante que n’aurait pas l’emploi froid et stratégique de la violence.
    S’il n’est question ni de violence, ni de guerre armée et bien réelle, mais bien question de force stratégique, pourquoi cette apologie de la colère ?
    « ... vous montrez ainsi à tous votre préférence pour la paix, l’amour et le goût de la cachette. », me dites-vous. Il semble que ma forte pugnacité à contrer votre apologie de la colère ne semble pas contredire à vos yeux cette affirmation fausse. D’autant qu’il me serait difficile de montrer telles préférences puisque je n’en ai pas pour la « paix, l’amour et le goût de la cachette ». Certainement pas pour nos adversaires. Si j’ai de l’amour, c’est pour ce peuple démocratique et souverain du Québec et pour celles et ceux qui l’appuient ou qui pourraient l’appuyer. Si je veux la paix, ce n’est pas pour autant parce que je refuse de combattre pour elle, pour qu’elle advienne. C’est le sens du pacifisme. Faire la paix, il est question d’un faire, d’une action pour ce faire, et non de ne rien faire sous prétexte qu’elle existe alors qu’elle n’existe pas. Quant au goût de la cachette... Quel rapport ?
    « Obama est le résultat de la violence historique des Américains. » dites-vous encore. C’est bien ce que je dis. Or vous le citiez plutôt pour dire que nous devrions comme lui faire l’éloge de la colère. Faudrait savoir ?
    Si « Obama est le résultat de la violence historique des Américains. » comme vous le dites, est-ce à dire qu’il nous faut ici inventer un présent de violence pour qu’ensuite un résultat qui l’exclurait pourrait mieux faire advenir une libération espérée comme le vivent actuellement les états-uniens? Si tant est que notre passé à nous, soit « malheureusement » ( à vous entendre ) exempt de cette violence caractéristique de l’Histoire de nos voisins.
    Nous pourrions discuter longtemps, exemples à l’appui, comme vous le dites du bien-fondé de la violence dans la marche de l’Histoire et de ses principaux retournements. La question est, et il me semble que notre échange la pose bien, est-ce bien la colère qui a provoqué les changements qui comptent, ou plutôt le fait qu’elle se soit plutôt transformée en quelque chose d’organisé qui soit tout autre chose que la colère. La colère serait une explication des mythes, qui personnalisaient les Dieux et donc l'humain, le parcours humain calqué sur les travers humains. Une Histoire inventée. Une Histoire de grandes émotions, jalousie, colère, envie, de Ulysse à Macbeth...
    La Révolution française en serait l’exemple parfait. Ce n’est pas la colère du peuple qui l’a imposé à l’Histoire, comme la chanson l'indique, mais bien l’action stratégique réfléchie de ses acteurs politiques, bourgeoisie émergente, aristocratie opposée à l’autocratie, tentant d’incarner dans le politique les idées nouvelles qui fondaient une démocratie moderne contre la monarchie de droit divin. La colère n’y est pas déterminante dans les faits, mais dans leur apologie, oui. C'est à ce romantisme que je m'objecte, en tout respect, d'autant plus férocement qu'il est admis par tant d'intelligence et de savoir. Je n'ose envisager l'impact sur de moins savantes mouvances. Vous semblez me reprocher d’être trop prolixe face à vos savants étalages, pourquoi ne pas justement s’il est question de perspicacité aller dans le détail. Il me semble que vos idées et la manière forte que vous avez de les défendre méritent une profusion réciproque. Du moins fut-elle plus ample que ce à quoi nous a habitués l’espace public contemporain.
    Vous parlez de peur. Non pas, mais de crainte peut-être. Et s'il est question de peur, je l'affronte en confrontant vos idées. Permettez ! Et ce n’est pas la peur de l’autre, mais la peur de la peur qui provoque la colère. La peur doit se dissoudre ailleurs que dans la colère. Elle doit bien sûr ne pas paralyser, mais bien alerter, pour combattre à l’intérieur de toute réfléchie stratégie, sauf l’intempestive colère.
    La violence de la Révolution française, quant à elle, se parait du contraire de la colère. L’État révolutionnaire imposait le contraire de la colère paysanne. Même violent, le supplice imposé par l’État, la loi, devait se faire sans colère. La guillotine devait supprimer la souffrance, donc la violence, donc la colère. Ce n’est pas la colère qui instruisait les procès, mais une politique de la terreur, de la violence capable de réparer les erreurs des fautifs. Une froide machine broyant même ses propres fabricants. Aussi on a mis beaucoup d’effort pour se plier à la suggestion du docteur Guillotin afin d’afficher le fait qu’il ne s’agissait pas de colère, mais bien de châtiment mérité par la raison. À tort ou à raison, bien sûr. Louis XVI lui-même parait-il suggéra une lame oblique qui fut finalement adoptée, la lame horizontale entraînant la souffrance, la violence donc. La mort hors la colère, ainsi n’engendrait pas de violence physique... Du moins, c’est ce qui était souhaité, voulu, affiché.
    Cette insistance qui semble vous contrarier, vous m’en voyez sincèrement désolé, cette insistance qui est la mienne et qui me fait cacher aucune distinction, ni nuance vocabulaire, vise à éloigner de nous la tentation d’un retour obligé à la colère, à la violence politique que me semble encourager votre apologiste invitation. Oui, je m’objecte, avec force.
    Cela ne veut pas dire pour autant comme vous le suggérez, que s’opposer à la colère et à la violence physique, ou « contrôlée » veuille pour autant dire qu’il faille renoncer à lutter contre nos adversaires. Beaucoup s’en faut. Et, je ne suis pas ce genre de partisan, malgré ce que vous affirmez pour me contredire.
    Mes écrits démontrent bien que je suis loin de plier les genoux ou d’appeler à le faire. Au contraire et j’ai toujours persisté et signé. Je suis le premier à dénoncer avec grande pugnacité et constance les « tactiques déloyales » des canadianisateurs qui développent tant d’ardeur et de force à s’opposer à la nôtre. Je ne prône aucunement la démission devant la force qui s’oppose à la nôtre. Au contraire. Un rapide coup d’œil à mes contributions dans Vigile à la page « Auteur » qui me concerne, vous permettrait d’en prendre acte. Vous y verrez que si je rêve du « Quand les hommes vivront d’amour »... ce n’est pas faute de combattre ni d’exalter la force qui est la nôtre. La force qui ne demande qu’à se déployer dans nos écrits, nos pensées, nos actions politiques, artistiques, sociétales, économiques et culturelles. La force juste qui est la nôtre et qui s’oppose à l’enfermement de la honte qui n’est pas sur nous mais bien sur celles et ceux qui utilisent sans gène aujourd’hui, pour leur plus grand déshonneur demain, les trafics commanditaires, les chantages et malversations immigratoires, le tout obligatoirement et constamment accompagné de menaces de représailles politiques, économiques, sociétales et culturelles.
    Quant à M. Bousquet, lui aussi me semble bien être du côté de cette force-là. Il combat et lutte avec force et constance.
    Je vous invite à renoncer à l’apologie de la colère, pour faire celle de la force, de la lutte, de la lutte forte pour la démocratie que choisit à bon droit d’endosser le peuple souverain et démocratique du Québec, hors la colère et la violence. Puisse notre discussion le permettre.
    Désolé d’avoir une fois encore été trop prolixe... Un jour je parviendrai à être bref, percutant et concis. À force...

  • Dominic Desroches Répondre

    14 novembre 2008

    Cher Monsieur Archambault,
    je vous remercie de répliquer à un court article qui justifie peut-être la désaffection des Québécois pour la cause nationale. La peur peut ici expliquer beaucoup de choses, notamment la peur d'être jugé, la peur de recourir à la force et la peur de passer pour le méchant. Le chrétien a peur du jugement de celui qui voit la colère.
    Or si je vous remercie pour votre réplique sentie, chargée, émotive, c'est parce qu'elle amène de l'eau au moulin de mes propos. Pourquoi ? Parce qu'elle repose sur la volonté exclusive de dire le contraire absolu d'une position qui dérange les plus pacifistes des convaincus, c'est-à-dire ceux qui veulent gagner un combat sans reconnaître le rapport de force. Pour ma part, je me bornerai à rappeler ce que votre trop longue réplique, qui limite la colère à son sens négatif, ne veut pas voir, oublie ou met délibérément de côté. Je serai assez court parce qu'à un adversaire qui ne concède rien - les conflits religieux aboutissent souvent dans une forme d'humour - , l'on se limite à évoquer quelques exemples contraires.
    D'abord, la colère est le moteur du politique. C'est toujours elle qui fait l'histoire. La colère s'exprime et se contrôle, elle affirme l'existence et témoigne de la volonté d'être. Merci pour les exemples de la Bastille et de la Révolution française. Le Québec moderne devrait remercier à tous les jours l'esprit et la force des révolutionnaires français et états-uniens, sans quoi nous en serions encore à la période médiévale, ce que vous ne dites pas.
    Aussi, la colère n'est pas une perte exclusive de contrôle, elle est affirmation de soi. Elle ne mange pas du prochain, elle dirige le corps vers un but. Cessez d'avoir peur des avancées de la biologie et de la psychologie. Relisez Platon, notamment la République, afin de saisir le rôle positif que joue la colère dans la construction de la personnalité et des regroupements politiques dans l'État. Vous pouvez bien consacrer deux, trois ou dix page à dire que les personnes choquées peuvent frapper ou mordre, comme des animaux, vous ne touchez pas le nerf de mon argumentation. Mais vous montrez ainsi à tous votre préférence pour la paix, l'amour et le goût de la cachette.
    Être en colère et savoir élever la voix pour se défendre n'est pas criminel, c'est simplement un signe de respect envers soi-même. Aristote, pour tout vous dire, en explique la nécessité dans sa Rhétorique.
    Ensuite, vous répondez en bon chrétien à une argumentation qui n'est pas moralisatrice. La politique n'a rien a voir avec les bons sentiments. Périclès, vous semblez l'ignorer, n'est pas chrétien et n'est pas intéressé par la paix relative des pauvres qui refusent les possibilités réelles de la démocratie. La démocratie, d'ailleurs, repose sur les combats d'idées, sur les affrontements, les influences et les discours, pas sur l'amour que vous défendez. C'est triste, mais votre lecture vous place dans la direction contraire du politique. Le politique est rapport de force, puissance, sortie de soi. Quand on critique sans comprendre l'existence des épées, on frappe main nue dans l'eau et l'on court le risque de mourir par renoncement. Celui qui refuse d'assumer la réalité porteuse de la colère (symbolique, sublimée, canalisée ou réelle) dans la psychologie humaine et psychopolitique se peinture dans le coin et devient chanteur populaire, spécialiste des balades qui font pleurer les célibataires, peut-être artiste ou photographe dans les mariages. Bref, il parle d'idéaux qui ne concernent pas l'activité politique. Il a peur de l'autre et de son jugement. Il est peut-être Québécois...
    Les raisins de la colère pourtant se mange avec les noyaux...
    Enfin, si Périclès réprésente le chef de guerre (ethos), il n'a pas à valoriser explicitement la guerre violente dans ses discours. Votre vision de Périclès est moderne, dix-huitièmiste, consensuelle, peut-être romantique. Contrairement à ce que vous affirmez, Périclès demeure le récipiendaire des idées de justice. Avant lui, Dracon et Clisthène ont utilisé la colère pour faire des réformes. Les Grecs, contrairement à nous, et vous l'oubliez, devaient à tous les jours sauver leur réputation et seule la force parvenait à incarner la vertu réparatrice. Socrate, le philosophe, avait fait la guerre, ce qui ne l'a pas empêché de participer à la démocratie directe et de chercher à définir le courage et la justice. Le Québec et le Canada sont peut-être les derniers endroits de la planète où la service militaire n'est plus compris comme un moyen de former la discipline des jeunes pleins d'énergie, je le dis sans réviser aucunement ma position fondamentale.
    Obama, il faudra le saisir un jour, représente par sa personne la possibilité de sortir des conflits du passé. S'il canalise une force, il n'invite pas (pourquoi le ferait-il ?) les citoyens à foncer, en pleine crise et tête première, dans la guerre civile. Il n'excite pas, comme Malcom X, à une forme de violence. Obama est le résultat de la violence historique des Américains. Ses discours sont unificateurs parce qu'ils mobilisent les personnes victimes d'injustice. Relisez les livres d'histoire et vous verrez que la colère est partout présente (et il ne sert à rien de dire que la mort des hommes honnêtes n'est pas un bien premier...) dans l'histoire de nos voisins du sud, et ce, jusqu'en 2008. Je ferai une petite prédiction, cher monsieur prolixe, que je n'ai pas peur de perdre : les hommes seront encore en guerre en 2012. Obama ne veut pas faire la guerre, il reçoit la force de ceux qui veulent la mener autrement. Obama dirigera un pays frustré de l'invasion de l'Irak. En voilà presque assez, non ?
    Une dernière question, car je dois manger pour être là demain quand cela comptera : est-il possible, M. Archambault, de trouver dans votre réplique douteuse les signes de la peur ? Pourquoi de nombreux Québécois refusent l'existence de la force, du conflit, et cherchent en même temps des modèles dans la vague des nouveaux boxeurs ? Si vous voulez vous rendre utile, montrez-nous que la paix fait l'histoire et que les Québécois avanceront davantage en pliant les genoux. Montrez-nous que le prochain référendum doit se gagner sans la méfiance face aux tactiques déloyales du gouvernement fédéral. En passant : qui cultive la colère ? Et montrez-nous que le politique se trouve dans la chanson "Quand les hommes vivront d'amour"... Puisque vous êtes rapide sur le clavier, je vous souhaite de tout coeur bonne chance.
    Quant à M. Bousquet, je lui conseille amicalement de ne pas refuser de faire la guerre si quelqu'un la lui déclare. Il a d'ailleurs commencé il y a longtemps sur Vigile...

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2008

    Premièrement, vous avez entièrement raison. La colère est mauvaise conseillère en tout, avec son voisin, son conjoint ou son cousin. Si la colère fait agir quelque fois, ça donne rarement de bons résultats. La réflexion avant l'action est supérieure au pompage de foules. Ça porte mieux à la négociation qu'à l'agression.
    Pour ce qui est de votre conseil de voter PQ. C'est bon pour le PQ mais, ça serait encore mieux de voter pour le candidat de son comté qui a plus de chances de battre le Libéral très provincial. On peut assez bien se fier au dernier sondage local avant le 8 décembre, qui devrait normalement être publié dans les journaux du comté qui donneront les intentions de vote.
    La majorité serait pour des candidats du PQ avec quelques candidats de l'ADQ dans le coin de Québec. Comme ça, il ne resterait à M. Charest que les comtés anglophones en partage. Wow ! Ça serait pour lui...la colère.