L’appel au ralliement de Péladeau accueilli tièdement

Les souverainistes demandent au chef du PQ de clarifier son projet de pays

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On se calme! Rome ne s’est pas faite en un jour





Pierre Karl Péladeau a lancé un message clair pour faire du Québec un pays, mais les forces souverainistes n’ont pas l’intention pour autant de se rallier sans condition derrière le nouveau chef du Parti québécois.


Dans son discours de victoire après son élection à la tête du PQ, vendredi soir, PKP a réaffirmé haut et fort son désir d’indépendance, puis a appelé au rassemblement politi­que des forces souverainistes.


Mais son invitation au ralliement n’a pas trouvé preneur, hier, auprès des souverainistes de Québec solidaire (QS).






« Les tenants du fédéralisme et les partisans du statu quo ont trop profité de nos divisions. [...] Il faut placer les intérêts supérieurs du Québec avant nos intérêts personnels »
– Pierre Karl Péladeau








«On ne va pas donner un chèque à blanc à n’importe quel sauveur qui veut faire la souveraineté», insiste le co-porte-parole solidaire Andrés Fontecilla. Pas question pour QS de laisser de côté ses positions progressistes.


«[Pierre Karl Péladeau] veut faire l’indépendance, certes, mais ne veut pas rouvrir la loi antibriseurs de grève pour ne pas déplaire aux patrons», renchérit-il.


Plus nuancé, le chef d’Option nationale, Sol Zanetti, s’est dit ouvert à se rallier au PQ dans l’éventualité d’un référendum sur la souveraineté.


«Le rassemblement des forces souverainistes est nécessaire et souhaitable [...], mais ça doit être fait autour d’une volonté claire de réaliser l’indépendance dans le prochain mandat», précise M. Zanetti, exhortant PKP à clarifier son projet de pays.


« Flou »


Plusieurs, incluant l’ancien premier ministre Bernard Landry, ont d’ailleurs demandé hier au nouveau chef péquiste de clarifier «le flou» sur le moment et le mode d’accès à l’indépendance.


«Sur l’indépendance, [M. Péladeau] est d’une clarté absolue, soutient Bernard Landry. Mais il ne faut pas qu’il y ait de flou sur la façon d’y arriver.»


Reste que M. Landry, qui a appuyé PKP «dès les premières secondes de sa course», est convaincu que le magnat de la presse a le vent dans les voiles pour réaliser l’indépendance.


«L’appui à la souveraineté est de 41 %, c’est plus élevé que 10 mois avant le référendum de 1995», note-t-il.


syndicats discrets


Le couronnement du député de Saint-Jérôme a laissé les syndicats bien discrets, hier. La CSN est demeurée muette, tandis que la FTQ a refusé de commenter.


«On a dit ce qu’on avait à dire lorsqu’il a déposé sa candidature, précise le conseiller syndical Atïm León. On va maintenant développer une relation avec lui et on verra au fur et à mesure comment ça va évoluer.»


Prudent, le syndicaliste Marc Laviolette affirme qu’avant de faire l’indépendance, PKP doit consacrer ses énergies à unifier ses troupes, puis l’ensemble des forces souverainistes.


«Il a un gros contrat et la politique étant un sport extrême, puis [à cause de] son inexpérience à ce niveau-là, il va falloir qu’il mange des croûtes rapidement», croit-il.


L’ancien chef du Bloc, Gilles Duceppe estime lui aussi que le défi de PKP, c’est l’unité des troupes. «Mais il y parviendra, car il a la stature d’un chef d’État», dit-il.


Les Anglos inquiets


La communauté anglophone s’est montrée «inquiète», hier, devant ce retour en force du projet d’indépendance.


«Oui, ça nous préoccupe de voir que le projet référendaire est dans l’air», admet Sylvia Martin-Laforge, directrice générale du lobby Quebec Community Action Network, qui représente 45 groupes d’expression anglaise. La directrice a néanmoins salué le discours bilingue du nouveau chef péquiste.


 




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