Quiconque examine le parcours de cette comète reste mystifié par sa trajectoire. De ses origines modestes au Lac St-Jean à aujourd’hui, il sera passé par les prétoires de province, les parties de bras de fer dans les négociations de l’État avec ses employés, les feux de la rampe à l’occasion de commissions d’enquêtes très médiatisées, la diplomatie sur l’une des scènes les plus prestigieuses du monde, Paris, les ors de la République, les coulisses et l’avant-scène du pouvoir, tant à Ottawa qu’à Québec, le rôle de chef d’une nation en quête de son indépendance à qui il avait promis de la faire avant de se défiler à la sauvette dans les couloirs feutrés d’un prestigieux cabinet d’avocats, pour aboutir aujourd’hui dans le rôle de propagandiste des intérêts d’un gros joueur d’une industrie sale qui cherche à faire la passe en exploitant les richesses du sous-sol québécois qu’elle a acquises à rabais en s’acoquinant avec des politiciens peu scrupuleux.
En cours de route, Bouchard a fait la preuve qu’il n’avait aucune loyauté, ni envers ses amis (il s’est retourné contre Mulroney, un ami de longue date qui l’avait pourtant nommé ambassadeur avant de le faire accéder, par-dessus la tête de bien d’autres, au cabinet fédéral), ni envers ses engagements politiques, et le plus surprenant est qu’il n’en a sans doute pas envers lui-même, tant le hiatus est profond entre les fonctions qu’il a occupées jusqu’ici et celles qu’il accepte d’occuper aujourd’hui. Et que dire du fait qu’il ne semble pas en être conscient ! Ou alors si il l’est, il est animé d’une forte volonté d’autodestruction.
Revenant sur le passé, certains seront tentés de voir dans l’épisode de la bactérie mangeuse de chair qui a failli le terrasser une manifestation externe d’un mal de l’âme qui le grugeait au plus profond de lui-même et qui avait fini par s’emparer de son corps.
Mais si le personnage Bouchard est suffisamment riche pour alimenter les ragots d’un bataillon de concierges, inspirer un nouveau Balzac, ou constituer un cas modèle pour les psychanalystes en herbe, il mérite surtout notre intérêt pour ce qu’il nous apprend sur les mœurs de notre classe politique actuelle et sur l’effort systématique en cours pour déposséder les Québécois des gains économiques de la Révolution Tranquille.
En effet, il faut comprendre que l’épisode des gaz de schistes n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une suite de décisions où le Gouvernement du Québec, sous la poussée de lobbys aussi gloutons qu’ambitieux, s’est laissé convaincre, au nom d’une prétendue maturité à laquelle l’économie québécoise en serait arrivée, à renoncer à d’importants leviers qu’il avait créés justement pour la dynamiser.
Sont ainsi passés à la trappe au fil des années des instruments comme SOQUIP (dont on découvre aujourd’hui combien ses travaux auront été utiles) dans le secteur du pétrole et du gaz, SOQUEM dans le secteur minier, et SOQUIA dans le secteur agro-alimentaire, REXFOR dans le secteur forestier, SIDBEC dans la sidérurgie. L’État québécois a également abandonné au secteur privé DOMTAR dans le secteur des pâtes et papiers, puis, plus tard Gaz Métro dans la distribution du gaz naturel, dans une série de transactions complexes au bénéfice d’on ne sait trop qui.
D’autres instruments ont vu leur profil se réduire, ont été fusionnés, ou sont carrément disparus. On pense ici à des organismes comme la SGF, la SDI ou Investissement Québec.
Dans le noyau dur des sociétés d’État qu’il nous reste, citons Hydro-Québec, la Caisse de Dépôts et de Placements, la SAQ, la SAAQ et Loto-Québec.
Que toutes ces initiatives n’aient pas toujours été couronnées de réussite, que l’on ait même connu certains fiascos cuisants (la Société nationale de l’Amiante SNA) que certaines aient perdu leur pertinence au fil du temps, cela ne fait aucun doute. Mais leur création répondait à une vision dont les Québécois auraient mauvaise grâce à nier les bienfaits tant ils en ont bénéficié à tous les niveaux et dans tous les domaines.
Depuis quelques années, on assiste à un démantèlement massif de tout cet appareil de leviers dont s’était doté l’État québécois, sans autre justification que l’idéologie conservatrice, la conviction quasi-religieuse de la supériorité du capitalisme débridé, dont on découvre depuis deux ans tous les méfaits. La chute de l’empire américain, ce n’est pas rien ! C’est pourtant le produit de cette idéologie - et il s’en trouve encore qui continuent de la promouvoir ! - soit qu’ils sont bien placés pour en tirer un profit personnel, soit qu’ils sont obnubilés par le dogme. Mais la preuve est désormais faite que cette idéologie n’est pas au service du bien commun, et qu’elle en constitue même l’antithèse.
Devant une preuve aussi accablante, on se serait attendu sinon à un renversement immédiat de la vapeur, du moins à une pause et à un examen sérieux des choix que le Québec doit faire pour tirer son épingle du jeu dans ce nouveau contexte. Mais non, on continue sur la même lancée, comme si de rien n’était.
Dans ce contexte, le dossier du gaz de schiste prend valeur de symbole pour illustrer tous les vices, les excès et les dérives d’un système où l’enrichissement d’un petit nombre prime sur l’intérêt collectif, sur la sécurité publique, sur la santé publique, sur la qualité de l’environnement, avec en prime, dans le cas du Québec, une désagréable odeur de corruption en raison de la faiblesse des redevances qui avantagent l’industrie d’une façon éhontée et constituent ni plus ni moins qu’une spoliation de notre patrimoine collectif.
C’est dans ce contexte qu’arrive dans le dossier notre sauveur national qui, en plus de s’être posé en homme de la providence pour le Québec, était à titre de premier ministre le gardien de l’héritage de la révolution tranquille. Et quel camp choisit-il ? Le camp des prédateurs. On ne peut pas reprocher à un loup d’être un loup, mais on peut reprocher au berger de lui ouvrir les portes de la bergerie.
Or qu’il le veuille ou non, que cela fasse son affaire ou non, un ancien premier ministre conserve des responsabilités après son départ. En contrepartie du privilège qui lui a été donné d’exercer les plus hautes fonctions, il aliène une partie de sa liberté pour l’avenir et ne doit rien faire qui vienne jeter une ombre sur la noblesse de celles-ci. Ce n’est pas tant de représenter l’industrie qui pose problème, comme le « deal » en vertu duquel il devient l’homme de paille de l’entreprise qui le paie, Talisman Energy, qui entretient des liens étroits de copinage avec le gouvernement Charest par le truchement de Dan Gagnier, encore tout récemment chef de cabinet du premier ministre. En principe, une personne qui a occupé ce genre de fonction doit s’abstenir de faire du lobbying auprès du gouvernement pendant un certain temps. Nous avons ici la preuve que cette règle n’a pas été respectée.
Mais ce n’est pas tout. Dan Gagnier est aussi le président du conseil d’administration de l’Institut international du développement durable (IIDD) dont on apprend ceci sur son site :
« En 1990, le Premier ministre du Manitoba, Gary Filmon, et le ministre de l’Environnement du Canada, Lucien Bouchard, signent l’accord qui crée officiellement l’IIDD pendant la conférence Globe à Vancouver (Colombie-Britannique). L’Institut est établi en vertu de la partie II de la Loi sur les corporations canadiennes en tant que corporation sans but lucratif dirigée par un conseil d’administration international indépendant. »
Et je vous conseille fortement la consultation de la liste des membres de son conseil d’administration, vous allez y faire des découvertes intéressantes, dont la présence d’un certain Hugo Delorme, au palmarès aussi court qu’instructif. Enfin, ceux qui ont la mémoire longue se souviennent que le successeur de Lucien Bouchard au ministère fédéral de l’Environnement avait été… Jean Charest.
Et tant qu’à y être, si vous allez sur le site de l’Association pétrolière et gazière, vous décrouvrirez aussi que le président de l’une des entreprises membres, Gastem, et membre du conseil d’administration, est nul autre que Raymond Savoie, un ancien ministre libéral délégué aux Mines sous le gouvernement Bourassa.
Quant à Talisman Energy, c’est une « spin-off » de BP (l’entreprise qui a fait cadeau au monde l’été dernier de la plus grande catastrophe environnementale de l’histoire), c'est-à-dire une entreprise qui a été détachée de sa compagnie mère pour en maximiser la valeur. Le président de talisman est un ancien de BP, imprégné de la même culture d’entreprise. C’est une des plus grandes entreprises pétrolières et gazières au Canada qui a des activités tout autour du monde et qui se distingue en étant sans doute une des rares entreprises à avoir déjà été accusée de génocide devant les tribunaux pour ses activités au Soudan.
En consultant le site de Talisman, on découvre qu’une québécoise siège sur son conseil d’administration, Christiane Bergevin, vice-présidente aux partenariats stratégiques du Groupe Desjardins, et anciennement vice-présidente de SNC-Lavalin, membre associé de l’Association pétrolière et gazière dont prend les commandes Lucien Bouchard. Je suis prêt à parier que la plupart des sociétaires des Caisses Desjardins n’ont aucune idée de la façon dont a évolué le Mouvement Desjardins ces dernières années, ni que sa présidente, Monique Leroux, est également membre du conseil d’administration (tout comme le PDG d’Hydro-Québec, Thierry Vandal) du Conference Board, cette officine de propagande fédéraliste qui déverse régulièrement son fiel sur le Québec. Je serais très curieux de savoir ce qu’en pense Claude Béland.
Alors voilà dans quelle galère s’est engagé Lucien Bouchard. C’est lui qui va être chargé de vendre aux Québécois non pas la révolution tranquille, mais la dépossession tranquille, le renoncement pacifique et progressif à l’héritage qu’il tient de son histoire et de sa géographie, ses richesses naturelles, à ceux qui veulent mieux les exploiter pour mieux les dominer tout en les exploitant.
De la part d’un ancien premier ministre du Québec, et du PQ par surcroît, on se serait attendu à autre chose. En février dernier, dans un de mes tout premiers articles sur Vigile, j’avais posé la question « Pour qui roule Lucien Bouchard ?» en marge de sa sortie fracassante à l’occasion du 100e anniversaire du Devoir dans laquelle il avait entre autres déclaré que la souveraineté n’était pas « réalisable ». Maintenant, on a la réponse, et ce n’est pas pour le Québec.
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21 commentaires
Archives de Vigile Répondre
20 décembre 2011Votre recherche monsieur Le Hir nous démontre bien a quel sorte de péril et surtout a quel sorte de souveraineté cet individu préparait les Québécois dans le cas d'un oui majoritaire.
Cet taupe fédédéraliste manipulatrice représentait le meilleur des deux monde pour les fédéralistes.
Dans le cas d'un non ,la question était régler temporairement et la situation changait pour le pire dans les années a venir avec Jean Charest .
Dans le cas d'un oui ..Lucien Bouchard en faisait son affaire personnel et hélas on voit bien aujourd'hui ou se situait les vrais intérets et la loyauté de Bouchard qui une fois son masque tombé pour de bon sont les priorités de Talisman,Power corp et autres prédateurs voraces de nos biens collectifs.
Qu'il fasse partie des prédateurs qui sont les bienvenue au repère de Sagard ne me surprend pas.
Des négotiations avec ses amis fédéralistes du roc qui n'auraient jamais abouti favorablement a la souveraineté et a une protection des intérets supérieur du Québec mais a une plue value des intérets personnel de Lucien Bouchard qui auraient cotoyé les intérets de ceux de Power Corp dont il est maintenant l'invité de marque a l'occasion de remise de légion d'honneur Sarkosienne et de rencontre de grattage de dos mutuel avec Sarkosy et la famille Desnmarais a Paris.
Bouchard et Desmarais n'ont même plus une petite gène a dévoiler leur jeu de prédateurs infect devant le peuple Québécois .
La taupe fédéraliste avait une position gagante-gagante a tout les niveaux .
Finalemnt le destin de Lucien Bouchard en auras été un de déloyauté envers Mulroney,les indépendantistes et les Québécois.
Archives de Vigile Répondre
5 octobre 2011J'ai déjà dépeint Lucien Bouchard comme étant l'Anakin Skywalker transformé en Darth Vador. Et plus l'actualité nous en apprend à son propos, plus cette analogie quitte le terrain de la symbolique pour s'imposer en une triste réalité infiniment tragique!
Il est inquiétant de constater qu'il n'y à l'horizon politique québécois, ni un Obi-Wan Kenobi, ni un Maître Yoda, ni un Luke Skywalker. Le côté sombre de la Force remporte une victoire sans opposition et les Sith régnerons sur le Québec comme sur l'Empire Inter-galactique de Star Wars. L'Empire Contre-Attaque est le film à l'affiche dans la grande salle cinéma du Québec depuis plusieurs années, et personne ne semble vouloir lever la Rébellion nécessaire pour anticiper le Retour du Jedi!
Il n'y a plus qu'à sortir nos mouchoirs et brailler toutes les larmes de nos corps.
De Soulanges,
Normand Perry.
François A. Lachapelle Répondre
31 janvier 2011Voici une question pertinente posée par Marie-France VALLÉE, je cite, «La vraie question est la suivante : comment se fait-il qu’aucun gouvernement, à moins que je n’en aie rien su, particulièrement le péquiste, n’ait songé à amender les lois concernant nos richesses naturelles ?»
Il fallait prévoir comme Mme Vallée écrit, ce que le PQ au pouvoir n'a pas fait. Actuellement, il existe à l'Assemblée Nationale du Québec le projet de loi 79 amendant l'actuelle Loi sur les mines scélérate. Je ne sais pas tous les avantages pour le Québec que ce projet de loi 79 comporte. Y en a-t-il qui vont dans la direction d'un enrichissement de l'État du Québec pour augmenter la rémunération et le personnel de nos 2 grands systèmes publics, la santé et l'éducation?
Si ce projet de loi est équipé pour protéger le bien commun contre le vol de nos ressources naturelles et avantageux en termes de retombées de revenus de redevances à plus de 55% des revenus perçus par les gazières, c'est un bon projet de loi. Actuellement, je crois que le pourcentage des revenus "à percevoir" est de 3%.
L'arrivée de l'avocat Lucien Bouchard dans le dossier des gaz de schiste au Québec ne peut que faire diversion. Il est d'aucune aide pour protéger le bien commun d'autant plus que la population concernée se tient debout et s'organise en comités de vigilance un peu partout au Québec.
L'avocat Lucien Bouchard ne peut qu'être le berger de son client, celui qui paie ses honoraires et non le sauveur du bien commun du Québec.
Archives de Vigile Répondre
31 janvier 2011C'est toujours le même scénario : nous nous plaignons et nous geignons après-coup. Et les Québécois attendent encore une fois un sauveur... qui les délivrera des méchants...
La vraie question est la suivante : comment se fait-il qu'aucun gouvernement, à moins que je n'en aie rien su, particulièrement le péquiste, n'ait songé à amender les lois concernant nos richesses naturelles ? Pourtant le PQ a été au pouvoir pendant des années. Qu'a-t-il fait ? Quelles corrections a-t-il apportées à ces lois, compte tenu que son objectif premier était l'indépendance du Québec. N'aurait-il pas dû préparer le terrain (!) ?
Des amateurs ! Ou des opportunistes... ou des rêveurs. Ou encore pis des peureux. Et pire encore des ignorants. Et pourquoi pas tout simplement des colonisés jusqu'à l'os.
Il y a des années que les Québécois savent qu'on leur vole leurs richesses naturelles. Et notre Lucien national se trouve bien heureux aujourd'hui de ne pas les avoir nationalisées. Il engrangera personnellement pour les temps difficiles.
Et dire que la plupart d'entre eux dénonçaient Duplessis avec son fer de l'Ungava à une cenne la boulette, disait-on.
Archives de Vigile Répondre
30 janvier 2011@Gébé Tremblay,
Talisman n'est pas une couverture pour l'américaine Imperial Oil.
C'est un spin-up de BP (British Petroleum ou Beyond Petroleum), détaché pour raison de revalorisation.
Derrière BP, la puissance de Rothschild.
Comme vous savez, BP tient à coeur l'environnement.
Stéphane Sauvé Répondre
30 janvier 2011...et oui, sans même s'en rendre compte.
Le peuple peut être dupé, une fois, deux fois....puis vient un moment où comme en Tunisie, la coupe déborde....
Nous sommes tous près.
Jacques Bergeron Répondre
30 janvier 2011On doit se souvenir de l'ambassadeur qui à Paris a tout mis en oeuvre pour dévaloriser la Délégation du Québec en organisant des activités aux mêmes dates et heures que celles de la Délégation. J'étais, unjour, chez un ami de Paris qui avait ses bureaux rue De Rivoli, qui me demandait quel jeu jouait Lucien Bouchard avec tous les documents dont il inondait son bureau. Et oui, l'homme, qui de libéral était devenu, pour un moment (seulement) souverainiste,puis ayant retrouvé ses vrais couleurs oeuvraient contre le Québec pour Ottawa, jusqu'à devenir ministre fédéral sous son ancien ami Mulroney. Puis dans une de ses grandes colères il a soudainement retrouvé ses couleurs souverainaistes en se dissociant de Mulroney et de son gouvernement.Pour celui qui n'a jamais été un fan de cet homme c'en fut assez pour essayer de convaincre ses amis que cet homme n'avait pas sa place à la tête du PQ.Un de ces derniers m'avait même fait parvenir une lettre ,pas gentille du tout m'accusant de tous les maux, jusqu'à ce que un jour il se rende compte que Lucien le lucide les avait tous floués et qu'il me fasse parvenir ses excuses. Mais il lui avait fallu le voir à l'oeuvre comme premier ministre du Québec pour comprendre que cet homme était épris de lui-même avant toute chose.Et c'est ainsi que le nouveau président d'un certain groupe qui veut mettre la main sur les ressources et les biens du Québec a fait reculer notre idéal de plusieurs années,certains disent de plus de 30 ans. Quant à l'auteur de ces lignes il prétend que Lucien Bouchard,plus que Jean Chrétien et Stéphane Dion réunis, a probablement fait disparaître le désir d'émancipation politique de notre peuple indéfiniment,sinon pour toujours.Lorsque nous voyons l'arrivée massive d'immigrant-e-s qui se joignent,par assimilation linguistique, devenant politique au cours des ans,se joindre aux ennemis de notre idéal,il nous est presque interdit d'espérer voir le Québec devenir indépendant. J'ajouterai que les Canadiens-français québécois,sans oublier ceux du Canada, sont appelés à devenir des Anglophones dans quelques années,pas trop éloignées,
lorsqu'on y regarde de près. C'est ainsi que Lucien Bouchard aura contribué à la disparition d'un peuple intelligent,travailleur et créateur de l'Amérique du nord et des Amériques.Merci Lucien d'avoir contribué,avec Jean et Stéphane, et de nombreux fédéralistes canadiens-français,toutes ethnies confondues, à la disparition de notre peuple, par ton travail politique et économique acharné à la disparition du peuple qui t'a vu naître.
Archives de Vigile Répondre
29 janvier 2011"Jouxtant le 45è degré de latitude Nord, dans le présent système économique, est-il réaliste de croire que le Québec pourrait devenir indépendant sans une ’aimable composition’ avec l’Empire ?"(Jean-Pierre Bélisle)
Les Québécois ne sont pas moins cappables de résister que les Tunisiens, les Algériens, Les Vénézuéliens, les Iraniens, les Chinois, les Russes, etc...
L'Empire est encerclé.
Nous ne nous ferons pas le premier maillon faible parce que nous sommes plus près. Le Canada Anglais est un excellent tampon. Sa conscience d'esclave pour USA ne doit pas être éveillée.
Le nationalisme québécois éveille le nationalisme canadian.
La patience des Québécois leur a toujours servi.
Jean-Pierre Bélisle Répondre
29 janvier 2011Le pauvre homme. En plus d'un miroir pour se regarder, voila qu'on lui donne maintenant un croc-en-canne :-)
Vindicte de croyants décus contre un faux prophète?
De fait, le thaumaturge serait-il décédé de sa bactérie que nous lui aurions construit un mausolée qui ferait maintenant l'envie du frère André.
Mais notre héros fabriqué a survécu. Puis, après les désastres que nous connaissons, la vie quotidienne a continué pour lui comme pour d’autres saintes figures de notre naïveté politique … Guy Chevrette, André Boisclair et la « Lionne de Bourget » pour ne parler que des plus visibles parmi celles-là.
Décevoir un jour ou l’autre, c’est la destinée la plus prévisible des carriéristes qui répondent à l’appel du pouvoir, à la fringale de l’assiette au beurre parlementaire assurée par la cooptation, le parachutage sinon le couronnement pur et simple. Ainsi fonctionne notre système démocratique.
Que Lucien Bouchard devienne président de l'Association pétrolière et gazière du Québec, qu’il soit rémunéré par Talisman(*) ne m’émeut pas plus qu’il faut. C’est « cheapette », c’est provincial et ça me fait honte comme québécois qui s’attend à plus de réserve et de distinction d’un ancien premier ministre souverainiste. Mais Lucien Bouchard demeure cohérent avec son parcours de tourne-veste et de mange-miettes aux festins du jetset.
« Quatre pieds de glace ne gèlent pas en une nuit » dit le proverbe chinois. Nous pouvions le voir venir, mais nous avons fermé les yeux car il était notre messie.
Plus fondamentalement, même si Lucien Bouchard ou autre était devenu premier président d’un Québec indépendant, cela n’aurait rien changé à la donne.
Dans la cour de l’Empire, les transnationales de l’énergie sont plus puissantes que les États. Ceux d’entre eux qui tiennent à leur souveraineté et résistent le moindrement sont subvertis. Par la corruption de leurs élites, par les rétorsions de tous genres, par des coups d’État, et, si cela ne suffit pas, par des interventions militaires d’appoint ou globales.
Jouxtant le 45è degré de latitude Nord, dans le présent système économique, est-il réaliste de croire que le Québec pourrait devenir indépendant sans une 'aimable composition' avec l'Empire?
J.P.B
p.s.:
“In Quebec, I should mention, we’ve basically drilled 5 wells in Quebec, with 2 yet to complete which we should do in the first half of next year. Once we’ve done those 5 wells, completed this 5 wells, we will have to sit back and understand what sort of a play we have… We have a massive position in Utica Shales in Quebec but I think we… we must need to take our time and understand what it looks like and whether or not we can progress that commerciality and we’ll know enough to take the next steps of evaluation.”
John A. Manzoni, President & Chief Executive Officer / Talisman Energy
Global Energy Conference, 10 novembre 2010
L'engagé Répondre
29 janvier 2011fleurdelys
Vous avez raison et ne craignez pas pour mes habitudes, sauf que le pouvoir de Quebecor et de Gesca est disproportionné et comme vous dites ils sont de mèche avec ceux qui nous dépossèdent.
Une partie de «notre» travail (intellectuel, militant, politique) consiste à démasquer les mécanismes de la propagande de la triade SRC/GESCA/QUEBECOR, que l'on pourrait qualifier de Commission Trilatérale de Désinformation du Québec.
Vous pouvez aussi inverser et en faire la CDTQ ou la Commission de Désinformation Trilatérale du Québec aussi appelée « C'est-des-Trous-du-Q». Excusez ma vulgarité, mais la vulgarité est parfois la voie royale vers la vérité.
Stéphane Sauvé Répondre
29 janvier 2011Ah...que ca fait du bien de vous lire M. Lehir.
Merci
Archives de Vigile Répondre
29 janvier 2011@L'engagé: vous devriez laisser tomber l'information de Desmarais et de Péladeau (qui sont de mèche avec la clique des gaz de schiste), et privilégier la presse INDÉPENDANTE comme Le Devoir, un excellent journal. D'ailleurs, Vigile publie aujourd'hui (et le fait souvent) un excellent texte du Devoir.
Archives de Vigile Répondre
29 janvier 2011Ce que vous décrivez, c'est l’expropriation de l’État du Québec.
C'est la nouvelle stratégie d’État du gouvernement canadien.
C'est la Doctrine Charest/Desmarais.
http://www.vigile.net/La-nouvelle-strategie-d-Etat-du
Rhéal Mathieu.
L'engagé Répondre
29 janvier 2011Merci pour cette enquête et surtout les questions que vous posez Monsieur Le Hir, j'espérais faire des vagues en jetant un pavé populiste dans la mare de Vigile. Il n'y a pas que des anguilles dans ce dossiers, mais de véritables vipères. Il est important de les traquer.
Heureusement, il y a Vigile pour diffuser les informations capitales et les liens que vous venez de faire, mais c'est bien la preuve qu'il y a une véritable chape de plomb dans notre univers médiatique.
Ce ne sont pas les cadres et les pigistes du Journal de Montréal qui peuvent faire des enquêtes, et le peu de journalistes qu'entretiendra Quebecor ne permettra pas de véritable recherches. Quant à Gesca, n'en parlons même pas, elle contribue à l'aveuglement.
Dans une démocratie saine, ces informations feraient la une et tous comprendraient la farce, combien ici, serons seulement conscient des enjeux que vous évoquez?
Archives de Vigile Répondre
29 janvier 2011Au Soudan, ils ont fait de la place à Talisman et aux autres en utilisant les unités spéciales de mercenaires et les chars. Et tant pis pour les Soudanais.
Autres lieux autres moeurs, au Québec, ils utiliseront Lucien Bouchard pour faire de la place à Talisman et aux autres. Et tant pis pour les Québécois.
Au Soudan, les Soudanais ont résisté dans la mesure de leurs moyens. Au Québec, les Québécois résisterons aussi dans la mesure de leurs moyens.
C'est aussi une guerre qui se livre au Québec dont l'enjeu est le respect du territoire national et les Québécois sont déjà en mesure de savoir de quel bord est le mercenaire Bouchard. C'est Talisman qui le paie!
Archives de Vigile Répondre
29 janvier 2011Pendant tout le temps ou il a été premier ministre,les indépendantistes se sont interrogés sur ses convictions,tellement,il se conduisait comme un collabo fédéraliste.
Puis,il est parti travailler pour les chasseurs de primes et s'est même permis en entrevue de dire que la politique,c'était presque du bénévolat(et qu'il y avait beaucoup plus d'argent à faire ailleurs).
Cela dit,les fédéralistes vont toujours le mépriser et une grande partie des indépendantistes aussi.
Talisman le pense crédible et influent...ils se trompent lourdement.Lucide Bouchard,ce n'est plus qu'un vieux crapeaud étampé sur l'asphalte.Sauf pour monsieur Pratt évidemment...
Archives de Vigile Répondre
29 janvier 2011Pour qui roule Lucien Bouchard? Excellente question, Monsieur Le Hir! Et la réponse est: pour l'Alberta!
Incroyable, mais vrai.
Une véritable honte. Cet homme est en train de détruire lui-même sa propre réputation. Et sa place dans l'histoire du Québec. Peut-être veut-il construire celle qu'il aura dans l'histoire du Canada.
André Taillon Répondre
29 janvier 2011Merci M. Le HIR,
Lucien Bouchard s’inspire de La technique IKÉA pour désorienter le peuple Québécois sur son avenir.
Pareil à un labyrinthe, tu connais l’entrée, mais tu cherche en désespoir la porte de sortie.
La stratégie utilisée par IKEA pour retenir les clients dans ses magasins et leur faire acheter plus d'articles, ressemble à s’y méprendre à la stratégie de l’industrie gazière à nous vendre et à nous entrée dans la tête l’acceptabilité sociale.
Nous ne sommes pas sorties de ce maudit labyrinthe sans issues, à moins d’une révolte et faire sauter les murs de cette machiavélique industrie avec de la dynamite.
(Sens figuré) Sortir en masse comme le peuple Égyptien et exiger l’extradition de ces dictateurs en puissance!
Je nous souhaite bonne chance!
A T
Archives de Vigile Répondre
29 janvier 2011À mon avis, il ne fait aucun doute que Lucien Bouchard a toujours été un fidel agent pour les USA.
Il n'a jamais été un véritable nationaliste québécois. Son rôle était de supporter le mouvement souverainiste afin d'affaiblir le Canada pendant que Mulronney faisait la même chose avec le libre-échange. Les conservateurs ont toujours été au service des américains. Ils n'auraient jamais fait vraiment l'indépendance, biensûr, le plan étant de détourner l'attention des canadiens des conséquences du libre-échange.
Il serait très mal vue que la plus grande compagnie pétrolière du Canada, Imperial Oil, prenne possession du pétrole et gaz du Québec ou même des autres provinces, car Imperial Oil est une entreprise sous contrôle américain à 70%.
Alors ils ont créé Talisman qui fait le tour des provinces pour achetter leurs industries pétrolières et gazières, faisant croire à un effort de reprendre le contrôle national de l'industrie avec un entreprise 100% "canadian".
Quelques provinces ne se sont pas laissé prendre au jeu. Il faut convaincre les Québécois de ne pas tomber dans ce piège.
Une fois les industries des provinces sous Talisman, Imperial Oil prendra possession de Talisman.
Imperial Oil a été vendue aux américains dès 1898. Le gouvernement canadien et britanique avaient refusé le financement nécessaire à son développement. Les entrepreneurs canadiens n'ont eu le choix de vendre aux américains qui leur faisaient déjà des offres depuis des années.
Il fut découvert que des ministres canadiens reçurent des actions en échange de ce refus de financer les entrepreneurs.
Bienvenu au Canada.
Archives de Vigile Répondre
29 janvier 2011Bonjour M. Le Hir
Que dire de plus sur Lucien Bouchard que vous n'ayez déjà dit..concernant son parcours.
Quand je le vois réapparaître de temps à autre dans les médias parlés ou écrits, une sensation d'écoeurement me soulève. Sa démission comme Premier Ministre m'a laissé un goût amer.
Peut-être un beau cas de psychanalise, narcissique, il me fait penser à Denise Bombardier, 2 personnes incapables de se faire oublier, un besoin d'être à l'avant-scène avec le même ton moralisateur et prenant les gens pour des ignorants.
La soif du pouvoir sur les autres attire Lucien Bouchard beaucoup plus que l'argent, j'imagine qu'il est déjà très riche.
C'est une opinion personnelle qui n'est pas infaillible.
Lise Pelletier
Archives de Vigile Répondre
29 janvier 2011Pourquoi Lulu est là-dedans?
Pour 650 piasses de l'heure.
Comme Lulu travaille fort lui (50 heures par semaine) ca fait des payes de 32,500$. Sur 50 semaines, ca va lui faire une année de 1,625,000$ (on peut penser qu'il a sans doute eu des options de Talisman ce qui doublerait, voire triplerait la somme?)
Rappelez-vous que Lucien n'a pas quitté la politique tellement parce qu'il en avait marre des chicanes au PQ. Il a quitté d'abord et avant tout pour faire de l'argent avant de mourir