L'exode des médecins

Tribune libre

Un sondage Léger Marketing sponsorisé par
l'Association médicale du Québec nous apprenait
le 31 août dernier que près du quart des médecins
envisagaient de quitter le Québec au cours des 5
prochaines années.
Stupeur et consternation! Et pourtant, il n'y a
là rien de nouveau. Les statistiques du CAPER
(Canadian Post-MD Education Registry) nous apprennent
que 5 ans après l'obtention du diplôme, environ
25% des médecins gradués des universités québécoises
pratiquaient ailleurs qu'au Québec. Et cette
proportion de départs est stable depuis au moins 10
ans.
Si on observe les chiffres attentivement, on peut
constater qu'une part disproportionnée des
départs provient des gradués de McGill University
(autour de 50% de départs par année!) tandis que les
médecins gradués de l'université de Montréal
pratiquent au Québec dans une proportion de 87%
environ. Entre 1995 et 2002, alors que le Québec
subissait une perte nette de 355 médecins, 450
médecins gradués de McGill quittaient le Québec pour
aller s'établir ailleurs (CAPER et Southam Medical
Database).
Outre l'insatisfaction peut-être réelle des
médecins quant à leurs conditions de travail, on peut
penser qu'une façon simple et équitable de régler
une grande partie du problème de l'exode des
médecins au Québec serait d'assigner plus de
places d'études en médecine aux facultés de
langue française et de diminuer la proportion
attribuée à McGill (25% des places environ). Il
serait également pertinent de remettre en question
l'investissement d'au moins 1,6 milliard
de dollars pour construire un mégahôpital pour la
faculté de médecine de McGill, mégahôpital qui, en
dernière analyse, sevira à former des médecins pour
l'Ontario et les Etats-Unis.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    19 septembre 2006

    Voilà un article bien éclairant et qui met les choses au point.Mais avec les colonisés que nous avons à Québec,va-t-on en tenir compte.
    En passant,en français,on dit diplômés et non pas gradués...laissons les graduations aux diverses mesures qu'elles représentent.