Pierre Karl Péladeau s’est inquiété du déclin démographique et de l’immigration qui menace, plus le temps passe, la possibilité de réaliser l’indépendance.
« Nous n’avons pas 25 ans devant nous pour la réaliser. Avec la démographie, avec l’immigration, c’est certain qu’on perd un comté chaque année », a déclaré le candidat lors d’un débat organisé, mercredi soir, par le Comité des jeunes du Parti québécois à l’Université Laval.
« On souhaiterait pouvoir mieux le contrôler, mais ne nous faisons pas d’illusions : qui prend en charge les immigrés qui viennent s’installer ici ? C’est le gouvernement fédéral », a poursuivi Pierre Karl Péladeau.
Le candidat qui mène dans les sondages dans cette course à la chefferie débattait Alexandre Cloutier qui, mal à l’aise, a répliqué que le projet de l’indépendance du Québec pouvait rallier tous les Québécois, y compris les citoyens issus de l’immigration. « Pour moi, l’immigration n’a rien à voir là-dedans ; on tend la main aux nouveaux arrivants, s’est-il exclamé. Je rêve d’un Parti québécois qui soit représentatif de l’ensemble de la population, des Québécois de toutes les origines. »
Dans un point de presse par la suite, Pierre Karl Péladeau a précisé que la diversité était une grande richesse pour le Québec, mais qu’il fallait toutefois contrer la propagande fédérale qui vise les nouveaux arrivants.
«Dérive identitaire»
Le candidat Pierre Céré a associé les propos de Pierre Karl Péladeau à « une dérive identitaire ». Dans un échange avec Alexandre Cloutier, il a pressé le PQ de « se sortir du repli identitaire des dernières années ». Le projet indépendantiste, « c’est pour toutes, c’est pour tous ». L’important, « c’est de bâtir des majorités » en séparant les enjeux.
Animé par le professeur en droit public Patrick Taillon, le débat comportait trois volets généraux : l’éducation, l’économie et le développement durable, et enfin, la souveraineté nationale et l’identité. Pour chacun des thèmes, les cinq candidats faisaient une brève introduction de cinq minutes pour ensuite débattre à deux, à tour de rôle.
Bernard Drainville a été le seul à répondre directement à la question de l’animateur : qu’est-ce que vous faites si, dans un prochain mandat, les appuis à la souveraineté ne sont pas suffisants pour remporter un référendum ? « On ne va pas faire un référendum pour aller dans le mur, a dit le candidat. Ce n’est pas de la mollassonnerie. »
« Ce discours n’est pas très enthousiasmant », a jugé Martine Ouellet, qui, elle, propose de tenir un référendum dans le premier mandat vaille que vaille.
DÉBAT
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