«Dans une virulente sortie, le ministre responsable de la Capitale nationale, Sam Hamad, a affirmé vendredi que le gouvernement du Québec se dissocie de la manifestation artistique prévue les 12 et 13 septembre à Québec, visant à commémorer le 250e anniversaire de la bataille des Plaines. Le ministre Hamad reproche particulièrement aux organisateurs de prévoir la lecture du manifeste du Front de libération du Québec et de s'associer à Patrick Bourgeoys, du Mouvement de résistance du Québécois, qu'il accuse de préconiser les appels à la violence. «Ils sont rendus loin de la poésie. Le FLQ pour moi, le souvenir que j'ai, ce sont les assassinats, les bombes», a déclaré le ministre Hamad en entrevue à La Presse Canadienne. Il a ajouté que les organisateurs, dont Biz, le leader du groupe rap Loco Locass, minent le sentiment de fierté ressenti par les gens de Québec depuis le succès du 400e anniversaire de la ville en «encourageant les gens dans le FLQ». Dénonçant le caractère politique de l'événement, le ministre précise qu'aucun représentant du gouvernement n'y participera.»
Extrait de: :
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/200909/04/01-898936-quebec-accuse-le-moulin-a-paroles-de-faire-lapologie-du-flq.php
Misère....
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Quant au maire Régis Labeaume il ne veut pas être vu en présence de trop de souverainistes - comme si cela tenait de la maladie honteuse -, dans la mesure, bien sûr, où ils ne sont pas accompagnés d'autant de fédéralistes... Avec un peu de Purell, il aurait sûrement été bien protégé...
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/bataille-des-plaines/200909/03/ (...)
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Et pourtant, c'est le même maire qui, bizarrement, ne s'est senti aucunement mal à l'aise tout au long du 400e.
Ni lors de son lancement en France par la Gouverneure générale du Canada, représentante de la Reine.
Ni en entendant le discours révisionniste, et politisé, du gouvernement Harper faisant de l'événement une commémoration de la «fondation du Canada» et qualifiant la Gouverneure générale de descendante de Champlain...
Tout comme il n'avait été nullement troublé par le programme controversé de la Commission des champs de bataille nationaux présentant le 250e de la bataille des Plaines d'Abraham comme une activité récréo-touristique dénuée de toute signification historique. Au contraire, il entendait même y assister avant que les protestations de la société civile n'aient obligé la CCBN à annuler.
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Et combien vous pariez qu'ironiquement, le même ministre, offusqué et outré qu'un extrait du manifeste du FLQ y soit lu en tant qu'élément de l'histoire, soit néanmoins opposé à tout changement de nom des rues Wolfe, Amherst ou Durham sous prétexte que ces personnages, dont l'oeuvre en fut pourtant une de destruction et de mort pour les deux premiers, et d'un projet d'assimilation pour le troisième, font justement «partie de l'histoire»?...
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L'inculture au pouvoir. Voilà bien ce que ça donne.
Et ce, que la couleur politique de l'inculture soit bleue, rouge, verte ou mauve picottée jaune...
L'inculture est en effet un phénomène tout à fait transpartisan et universel...
Peut-être que Loco Locass pourrait nous pondre un petit «Libérez-nous de l'inculture»!
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Ce mercredi soir, au Théâtre St-Denis de Montréal, j'ai eu l'immense privilège de voir et d'entendre une conférence d'Elie Wiesel, l'auteur mondialement reconnu et prix Nobel de la paix.
Le coeur de son message pour tous les peuples: seule une identité forte ouvre les portes à l'universalité; l'éducation est le fondement de la paix et du combat contre les préjugés et le racisme; le devoir de mémoire et de connaissance de l'histoire est essentiel à la construction de tout projet d'avenir.
L'inculture et l'ignorance de l'histoire, dont la sienne propre, en sont l'opposé absolu...
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(*) Voici d'ailleurs de la part de ce ministre un bel exemple d'insensibilité, cette fois-ci, doublant l'inculture:
http://lcn.canoe.ca/lcn/infos/national/archives/2007/04/20070423-213855.html
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De fait, il est dommage qu'on ait invité des politiciens à participer directement à cet événement. Quel qu'en soit le parti ou le niveau de gouvernement.
Pas que les politiciens ne soient pas de gentilles personnes. Ou qu'ils n'étaient pas libres d'y assister.
Mais parce que l'intérêt et la force de cet événement, fort bien pensé et original par ailleurs, auraient sûrement été mieux servis, il me semble bien humblement, s'il était demeuré entre les mains des artistes et de la société civile. Après tout, c'est cette dernière qui a fait reculer la CCBN ce printemps. Et non les partis politiques d'ici, qui ont été lents et craintifs à s'exprimer clairement sur cette question.
Et puis, il est de ces moments taillés sur mesure pour les artistes et les citoyens...
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