François Legault

L’intendant

Chronique de Louis Lapointe

Empressé à la veille de Noël de voir enfin réaliser ses rêves de fusion de la CAQ avec l’ADQ afin que tous les Québécois jasent de la fusion de ces deux partis lors de leurs soupers des fêtes, François Legault a oublié une des règles les plus fondamentales en démocratie : ce sont les membres d’un parti politique qui décident de son avenir, pas les parlementaires ou les membres de son comité exécutif.
Jusqu’à preuve du contraire, l’ancien parti de Mario Dumont était un parti qui respectait les règles les plus élémentaires de la démocratie. L’erreur que François Legault vient de commettre en ne respectant pas les membres de l'ADQ pourrait bien lui coûter le pouvoir qu’il convoite tant à l’occasion des prochaines élections.
François Legault a montré son vrai visage aux membres de l’ADQ et plus largement à tous les Québécois, celui du petit dictateur d’un parti d’un seul homme, la CAQ, tant il est pressé de prendre le pouvoir à Québec, plus ambitieux encore que l’empereur qui règne à Ottawa.
Que les Québécois se le tiennent pour dit, s’ils élisent François Legault à Québec, ils se retrouveront avec un intendant à Québec pour administrer les affaires de la "Province of Quebec" que voudra bien lui laisser le monarque qui trône à Ottawa!

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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 janvier 2012

    Pour ajouter à ce que vous dites, à savoir que ce sont les membres qui doivent décider de l'avenir de leur parti, j'ajouterais que dans le cas présent c'est encore plus odieux parce que c'est un individu de l'extérieur qui vient déterminer l'avenir organisationnel de l'ADQ. Faut le faire. Si j'étais adéquiste je serais en furie.
    À les regarder aller on a l'impression d'une horde de lemming. La plupart vont se précipiter dans le vide possiblement en masse avec Legault.
    Je ne suis pas du tout certain qu'en bout de ligne tous ces gens vont servir à autre chose que de donner quelques crédits et peut-être une reconnaissance rapide au caquetage dans l'Assemblée qui n'a plus de Nationale que le nom.
    Et à voir se développer le trahisisme (scuzez le néologisme non approuvé par l'Académie...) car c'est bien de ça qu'il s'agit, comme si c'était un nouveau sport, on voit bien que la confusion s'installe en force dans l'univers politique Québécois.
    La volte-face de monsieur Rébello pour lequel j'avais une certaine sympathie et la faiblesse de son argumentaire montre à quel point il s'agit d'un geste particulièrement opportuniste. Bas de gamme le monsieur malheureusement.
    Peu me chaut que la NDP (oui: enne di pi) vire libérale. Elle l'était sans doute de toutes façons. Mais quand on affirme être fermement souverainiste et qu'on s'en va s'asseoir à côté d'individus comme Delteil, Caire et autres dretteux de bas-étage, ça me rappelle beaucoup «les jeux de cons du professeur Choron» du temps d'Hara-Kiri...
    Tout cela est bien triste.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 janvier 2012

    Je pense que, de plus en plus, les leaders des partis politiques se fichent de leur base militante. Partout on observe moins de démocratie, tant au sein des partis que des gouvernements, et ce même chez-nous. Je tiens à dire que je ne suis pas d'accord avec ces tendances, mais je dois bien constater leur présence. Plus on ira chercher nos leaders chez les affairistes, et plus ce sera le cas. Les affairistes ont, en effet, une conception du leadership politique qui a plus à voir avec le monde des affaires qu'avec la démocratie. Ils voient souvent cette dernière comme un boulet et une entrave à leurs initiatives. Ils préfèrent avoir les coudées franches pour réaliser leur vision, comme ils le feraient en entreprise.
    C'est malheureusement ce qui prévaut au sein de nos formations politiques, sauf peut-être Québec solidaire et Option nationale, ces dernières formations étant plus à gauche et donc plus axées sur l'importance de la démocratie.
    Ceux qui croient que le PQ échappe également à cette conception du leadership devraient relire les textes de Pierre Cloutier à cet égard, textes qui rappellent ce que la leader actuelle du parti et son prédécesseur, André Boisclair, ont fait de décisions prises en congrès par les membres du parti.
    Alors, tant que la faveur populaire se portera sur des partis affairistes, le bon peuple assistera au déploiement de ce type de leadership, et se plaindra ensuite qu'on ignore ses volontés.
    C'est aussi ça, l'incohérence populaire.
    L'éducation politique aurait décidément un bel avenir ici.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 janvier 2012

    On vit dans un étrange système politique dans lequel un élu péquiste ou adéquiste a le droit - pour une frustration ou une autre - du jour au lendemain de siéger comme indépendant. Le système lui permet même de passer d’indépendant à un autre parti politique. Ce que je considère comme un manque de respect majeur des populations qui ont élu ces gens afin de les représenter à l’Assemblée Nationale. Les carriéristes d’abord, la démocratie ensuite. Étrange !
    Quant à François Legault, il n’est qu’une marionnette. Vous oubliez toujours de parler de Sirois, son ombre et de leurs alliés qui aiment bien concentrer l’argent dans leurs poches. Legault est un homme qui veut gérer le Québec avec une mentalité dépassée. Le changement qu’il propose consiste à vouloir faire du neuf avec du vieux, ce qui donnera en bout de ligne faire du vieux avec du vieux. Un discours trompeur qui contribuera à augmenter notre indignation s’il est élu.
    La prochaine élection générale sera importante pour l’avenir de la nation québécoise et le vote devra en être un non pas uniquement idéologique mais surtout pratique. L’avenir et l’immédiat chez les souverainistes devront se tendre la main et travailler ensemble. Sinon la division fera naître les mauvais fruits.