L’oligarchie çà suffit!
Joseph Schumpeter publia en 1942 Capitalisme, socialisme et démocratie dans lequel ouvrage il mentionne : « La joute politique se réduit à une joute entre partis pour capter d’élection en élection les faveurs d’une masse à peu près stupide et conditionnée. »
Il reprend dans son ouvrage une métaphore de Mussolini « Le Premier Ministre d’une démocratie pourrait être comparé à un cavalier si complètement absorbé par ses efforts pour rester en selle qu’il ne peut diriger sa course. »
À lire ces quelques lignes en début du livre de Hervé Kempf : L’oligarchie, çà suffît, vive la démocratie, le constat politique est plus que véridique en nos temps actuels. La tentation autoritaire de nos dirigeants de quelques paliers politiques qu’ils soient municipal, provincial ou fédéral, nous obligent à donner raison à Schumpeter et Kempf.
Quand la démocratie que nous connaissons n’est en fait qu’une joute politique, une joute du pouvoir, peut-on appeler cela de la vraie démocratie ou de la manipulation politique?
Nous allons probablement avoir des élections fédérales dans quelques semaines. Déjà on prépare la masse « stupide et conditionnée » par des publicités politiques partisanes avant même le déclenchement desdites élections, échappant ainsi aux lois régissant les dépenses électorales. Cela en dit long sur la valeur démocratique de nos élus. Quand le déclenchement d’une élection n’est que le résultat d’un sondage favorable ou il est démontré ce que sera la tendance du vote, cela n’est pas de la démocratie c’est de la manipulation politique.
Jean Chrétien avait ce flair de lire dans les sondages la tendance du vote et ne se gênait pas pour déclencher des élections sachant que c’était le moment opportun. Steven Harper ne s’est pas gêné pour faire fi d’une loi sur des élections à dates fixes pour déclencher des élections en 2008. Vous appelez cela de la démocratie? En apparence oui mais dans les faits c’est purement de la manipulation. Dans le domaine sportif, l’athlète doit être au sommet de sa forme au moment des compétitions. Jamais une compétition sportive n’a été fixée en fonction de la forme physique optimale de l’athlète. C’est à l’athlète de s’ajuster et non pas l’inverse.
Entretemps la « masse stupide et conditionnée » se laisse attirer par des slogans du genre « Nous sommes prêts » « Les régions au pouvoir » par des programmes politiques bonbons sans profondeur laissant place à des interprétations souvent biaisées.
Vive la démocratie!
Roger Kemp, Trois-Rivières le 07 mars 2011.