L’Ontario et le Québec perçus comme des empêcheurs de tourner en rond

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De profondes divergences d'intérêt





SAINT-JEAN DE TERRE-NEUVE | Pour leur entêtement sur les questions environnementales, les provinces du Québec et de l’Ontario sont perçues par le reste du Canada comme des empêcheurs de tourner en rond avec les projets de pipeline.


Alors qu’une entente rapide sur la Stratégie canadienne de l'énergie semblait être dans la poche avant que ne débutent les rencontres du Conseil de la fédération à Terre-Neuve, jeudi, les premiers ministres des provinces se sont finalement adonnés à un véritable jeu de négociation.


Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, a donné le ton en témoignant devant les médias, en début de journée, de sa profonde déception quant à faible place occupée par le pétrole dans l’ébauche actuelle du document.


«Le pétrole est à peine mentionné», a déploré le premier ministre Wall. Étonnant pour un pays qui, a-t-il rappelé, est le troisième plus grand producteur de pétrole après l’Arabie saoudite et le Venezuela.


«De ces trois pays, lequel pensez-vous qui et le plus responsable dans le développement de ses ressources énergétiques», a-t-il soulevé. Les Canadiens, selon lui, se doivent d’être fiers de leur or noir et se donner les moyens de leurs ambitions. Par exemple avec des projets comme Énergie Est, qui permettrait d’acheminer par pipeline le pétrole des sables bitumineux vers les raffineries de l’Est du Canada. «Un bon projet» pour le pays et que toutes les provinces, a fait valoir le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant.


Couillard optimiste


À preuve qu’il n’est pas uniquement question que de pétrole dans cette stratégie pancanadienne, les Québécois devraient être rassurés de la sortie du premier ministre saskatchewannais, a analysé Philippe Couillard.


«L’énergie au Canada, ce n’est pas juste le gaz et le pétrole, c’est aussi les énergies renouvelables», a répété le premier ministre du Québec, en fin de journée.


«C’est un fait que le Canada est un producteur de gaz et de pétrole important, mais c’est un fait également le Québec est le quatrième producteur d’hydroélectricité au monde», a souligné M. Couillard, qui tient visiblement à ce que sa province tire son épingle du jeu en adhérant à la Stratégie canadienne de l’énergie.


À l’instar des autres premiers ministres provinciaux, M. Couillard s’est montré positif et optimiste quant à la possibilité de s’entendre sur la Stratégie canadienne de l’énergie d’ici la fin de la rencontre estivale du Conseil de la fédération à Saint-Jean de Terre-Neuve, vendredi.


La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, comme M. Couillard, tiennent à un équilibre entre les intérêts économiques des provinces et la lutte aux changements climatiques. La stratégie se doit donc d’avoir une touche verte, selon eux.


«Clairement, nous avons encore du travail à faire», a constaté en cours de journée l'hôte du Conseil de la fédération cette année, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Paul Davis, en qualifiant les discussions de «work-in-progress».


Khadir propose de «barrer la route» à TransCanada


Par ailleurs, dans un communiqué diffusé à l'occasion du Conseil de la fédération, le député de Québec solidaire, Amir Khadir, propose de «barrer la route à TransCanada» avec son projet de pipeline Énergie Est.


Le député solidaire de Mercier estime que les conditions sont maintenant réunies pour mettre un terme au projet de pipeline de TransCanada.


Amir Khadir rappelle que depuis le début de l'année, des milliers de Québécois ont manifesté en opposition au projet de pipeline de TransCanada.


«M. Couillard doit cesser d'entretenir l'illusion qu'une communauté accueille favorablement un port pétrolier : personne ne veut du pétrole sale issu des sables bitumineux dans sa cour, et pour de bonnes raisons», croit Amir Khadir.




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