RAPPEL - Démission fracassante de Lapointe, Beaudoin et Curzi

L’« union-nationalisation » du PQ

Pauline Marois fait le lit de Québec Solidaire

Chronique de Richard Le Hir


La crise qui couve déjà depuis un certain temps sur les orientations profondes du PQ vient d’éclater au grand jour avec l’annonce samedi que quelques uns de ses députés les plus influents en sont rendus à s’interroger sur l’opportunité d’y demeurer. Selon Le Devoir, Louise Beaudoin songerait même à démissionner ! Heureusement qu’une femme de sa stature fait partie du groupe de contestataires, car toute rébellion ne réunissant que des hommes aurait été immédiatement suspecte de sexisme à l’endroit de Pauline Marois.
Officiellement, le motif de cette contestation est l’appui du PQ au projet de Colisée du Maire Labeaume, mais comme c’est toujours le cas dans une situation pareille, il faut comprendre que cette affaire est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Malgré le vote de confiance à la soviétique que lui ont accordé les membres du PQ au récent congrès, Pauline Marois est loin d’avoir la marge de manoeuvre qu’elle souhaiterait avoir pour pouvoir en prendre à ses aises.
La confiance que lui ont accordée les membres du parti est conditionnelle à son respect des dogmes qui en constituent le fondement : l’indépendance et la social-démocratie. Sur ses intentions de faire l’indépendance, les avis sont partagés. Quant à ses orientations sociales, l’appui qu’elle est prête à accorder au projet Labeaume-Quebecor contre l’avis des membres les plus seniors de son caucus nous montre, si besoin était, qu’elle est prête à sacrifier les idéaux de la social démocratie à des enjeux électoralistes locaux.
Je veux bien comprendre que le PQ souffre depuis le référendum de 1995 du désamour de la région de Québec, mais je ne crois pas qu’une approche aussi vulgairement racoleuse soit de nature à lui gagner des appuis très solides, ni surtout l’estime des gens de Québec.
Il y a des limites à ce que certains membres et députés sont prêts à accepter, surtout dans le contexte de la dégelée subie par le Bloc Québécois aux mains du NPD. Il n’y a pas de doute que les Québécois se situent plus à gauche que la majorité des Canadiens, et les contorsions auxquelles Pauline Marois semble être prête pour s’attirer des votes à droite sont en train de mener certains à se demander à quelle enseigne elle loge au juste. N’a-t-elle pas tout récemment fait un appel du pied à François Legault pour lui dire que les portes du PQ étaient grandes ouvertes au retour de l’enfant prodige au lieu de tenter un rapprochement avec la gauche et Québec Solidaire ?
À force de prendre de la distance avec l’indépendance et la sociale-démocratie, le PQ est de plus en plus en train de ressembler à l’Union Nationale, ce parti devenu ni chair ni poisson à force de reniements à la fin des années 1960, et qui allait disparaître dans les années 1970, piégé par ses propres contradictions.
Ceux qui seraient tentés de croire que j’exagère feraient bien de se souvenir depuis combien de temps le camp des « réalistes » au sein du PQ pèse sur les freins pour l’amener à tempérer ses ardeurs indépendantistes. Qu’il y ait des périodes où la conjoncture soit moins bonne, ou même carrément mauvaise, et où il serait totalement irresponsable de s’engager tête baissée dans l’aventure, est une chose. Que certains dirigeants soient pris de frayeur au moment de passer à l’acte en est une toute autre. Le doute se sent, et nos adversaires, à la recherche de la moindre faille dans notre détermination, sont les premiers à le sentir, pressés qu’ils sont de s’engouffrer dans cette brèche.
En 1995, la conjoncture était favorable, mais le camp des « réalistes » était à l’oeuvre, sous l’influence de Lucien Bouchard qui ne cherchait rien d’autre qu’une porte de sortie par le haut du piège (pour lui-même) dans lequel il s’était enferré avec le Bloc Québécois. Bouchard ne voulait pas faire l’indépendance. Il se voyait plutôt en père d’une nouvelle confédération dans lequel le Québec aurait trouvé sa place « dans l’honneur et la dignité », comme il l’avait écrit dans un discours qu’il avait écrit pour son ami Brian Mulroney en 1984.
Bouchard a donc systématiquement miné le terrain sous les pieds de Jacques Parizeau (qui a été incapable de résister à la profondeur de la vague) en 1994 et 1995, et il a fini par s’imposer à la faveur d’un « putsch » orchestré par Bernard Landry en mai 1995, sous prétexte d’éviter une nouvelle « Bérézina ». Exit la question claire, nouvelle stratégie référendaire, alliance PQ-BQ-ADQ, nomination de Bouchard comme négociateur en chef avec le Canada, campagne Bouchard, défaite Parizeau, démission Parizeau, et entrée en scène de Bouchard qui reporte l’indépendance aux calendes grecques, opère un virage majeur à droite, et entreprend le démantèlement de l’État québécois pour le compte – on le sait maintenant – des Power Corp et autres Talisman de ce monde.
Après Bouchard, c’est la descente aux enfers pour le PQ. Défaite de Landry aux mains de Jean Charest, démission de Landry, entrée en scène de Boisclair, déroute de Boisclair, montée en puissance de l’ADQ. Depuis l’arrivée de Pauline Marois à sa tête, le PQ a bénéficié d’une conjoncture particulièrement favorable avec les affaires de corruption, l’affaire Bellemare, la Commission Bastarache, le gaz de schiste, etc., mais il semble incapable de capitaliser là-dessus.
Certains observateurs expliquent cette situation par le fait qu’il reste deux ans avant les prochaines élections, d’autres y voient plutôt un effet de la montée de la droite et de l’imminence de la formation d’un nouveau parti, sans se rendre compte que ce nouveau parti est essentiellement destiné à remplacer le PLQ, totalement discrédité et condamné à subir le même sort que son grand frère fédéral, le PLC. Mais si la situation est si fluide, c’est que le PQ semble complètement désorienté, et sa dérive électoraliste avec le Colisée de Québec en est l’illustration la plus claire.
Pauline Marois ne s’en doute pas, mais elle est en train de faire le lit de Québec Solidaire, et le tapis risque fort de lui glisser sous les pieds si elle ne se réaligne pas rapidement sur les deux piliers du PQ, l’indépendance et la sociale-démocratie. Au moment où j’écris ces lignes, apparaît sur mon écran la nouvelle de la démission de Lisette Lapointe, Louise Beaudoin et Pierre Curzi. Je ne pouvais imaginer meilleure confirmation de ce qui précède.


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22 commentaires

  • Stéphane Russell Répondre

    6 juin 2011

    Certains au PQ ont maintenant un malaise, car ils ont un oeil sur la petite nouvelle du coin, Québec Solidaire et son député unique.
    Après avoir humilié un Bloc très fidèle en votant massivement pour le NPD et son chef angélique à Ottawa, plusieurs ont décidé que le PQ n'avait plus d'intentions suffisamment pures lui non plus. Faut croire qu'il a passé trop de temps loin d'eux, sur Terre.
    Car si les démissionnaires et leurs supporteurs auraient eu les deux pieds sur terre, ils auraient attendus que le PQ soit élu avant de démissionner. Mais ils étaient trop pressé de remplacer la «vieille» pour satisfaire leurs fantasmes secrets. Ils sont tellement excités qu'ils en ont oubliés que leur geste se fera en faveur du recul de l'indépendance, de la réélection de Jean Charest et d'une armée de jeunes amateurs. Parce que comme pour le NPD, c'est tout ce que Québec Solidaire pourra envoyer à l'Assemblée. Mais y'a rien de trop beau quand on aime!
    Oui, démissionnez et allez donc vous présenter pour le NPD fédéraliste-Québec Solidaire autonomiste! Allez faire tourner en rond la sociale-démocratie, ça fera bien mon affaire après tout. En échange, le mouvement indépendantiste sera mieux défini, plus solide, plus terre-à-terre, à l'image de Mme Marois, sans que personne ne le dénonce comme un sacrilège. Bonne chance Amir!

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    « Voilà pourquoi je suis rassuré de voir quelques-uns de ses députés, et non des moindres, poser un geste qui ne laisse aucun doute sur leurs convictions profondes et sur leur fidélité à leur engagement de faire un pays en refusant tout compromis et en payant de leur personne. » (C G Thompson)
    Voilà qui répond bien à : « Ces 3 démissionnaires me font penser à la démission de Bernard Landry : Des ego malmenés qui n’ont pas su juger de l’importance de leur geste en regard du cheminement de la cause qui leur tient à coeur et qui ont contribué ainsi en quelque sorte à la catastropher ! » (G Boivin)
    Quand Curzi donne une bonne conférence au Mouvement Montérégie Française, le lendemain Pauline lui met la muselière. S’il fait une marche contre les gaz de shit, il le fait contre la volonté de la direction du parti. Les ABCD, Aussant, Blanchet, Cloutier, Drainville, parcourent le Québec en parlant indépendance et moyens pour y parvenir. Jamais Pauline ne fait la publicité des initiatives de ces jeunes députés. Pourtant, ils ne sont pas des nobody. Aussant s’est donné une formation comparable à celle de Parizeau, dans l’ère moderne. Suivront-ils ou choisiront-ils de tenter un redressement de l’intérieur?
    Combien seront-ils à voir que le parti de R Lévesque a eu ses chances? Leur plongeon dans le vide ne va pas tant vers les récifs que vers les chaloupes de la nation qui les attendent et qui font Cap sur l’indépendance en cherchant des militants d’expérience, désintéressés et sincères.
    Ils ne divisent rien d’autre que l’immobilisme.
    Ils coalisent le vent de changement qui nous a surpris le 2 mai. Et ce vent n’a pas favorisé les libéraux, ce que craignent les inconditionnels du péquisme seul porteur d’indépendance (virtuelle).
    Les « insurgés » d’aujourd’hui ne sont pas des baleines au compas déréglé, ils sont les catalyseurs d’UNION vers le pays Québec. C’est ce que réclame ce peuple qui s’éveille : une proposition claire pour un vote massif.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    Pour une rare fois votre pif est bon. On va apprendre dans les prochains jours que Monsieur était derrière le push.
    Quant au successeur, ben voyons, y'a Gilles en attente de la république.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    Je ne crois pas que le PQ puisse se remettre en question. Il est depuis longtemps noyauté de l'intérieur par des carriéristes (devrais-je dire des vautours) qui n'ont absolument pas les compétences ni même la détermination de réaliser l'indépendance et pour gouverner selon des principes universels auxquels souscrivent ses militants.
    Il est vrai que l'idée d'indépendance n'est pas l'apanage d'un Parti en particulier et que, par conséquent, il faut être attentif aux manifestations du degré de volonté de la population de passer à l'acte. D'ailleurs, nos politiciens ont trop souvent répété, et c'est le cas encore cette fois-ci, que la population doit se réapproprier le projet d'indépendance. Il ne faut cependant oublier que le peuple attend aussi un leader fort en qui il pourra faire confiance et qu'il pourra suivre pour effectivement réaliser ce projet. Il faut en finir avec l'attentisme !
    Je crois qu'actuellement le potentiel de volonté dépasse largement le minimum requis et qu'il ne manque donc qu'un certain leadership pour encadrer cette volonté. Je rappellerais enfin qu'il existe d'autres formes de direction que celui d'un seul homme ou femme pour diriger un mouvement.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    Et dire qu'en février dernier, alors que j'ai tenté de communiquer aux lecteurs de Vigile.net les dérives totalitaires du PQ, je me suis fais taxer de "saboteur" pour n'avoir fait que vouloir exercer un minime droit de parole de 2 minutes à un congrès qui se voulait "ouvert aux opinions des citoyens", alors même qu'aucune période de questions n'était à l'ordre du jour, et qu'il a fallu l'intervention de deux membres en règle (et pas les moindres) pour en faire inscrire une (http://www.vigile.net/Post-Mortem-Citoyen-du-Congres).
    Puis-je me permettre de vous dire à quel point je ris dans ma barbe aujourd'hui à voir la si prévisible tournure des événements?
    Puis-je également me permettre de souligner les limites de notre système électoral actuel, qui prend littéralement les citoyens en otages en les forçant à choisir entre divers partis parmi lesquels aucun d'entre eux ne représente pleinement les aspirations des citoyens? Et que même si c'était le cas, une fois au pouvoir les citoyens ne peuvent que faire aveuglément confiance envers ce parti pour remplir ces mêmes promesses? (c'est quand la dernière fois que c'est arrivé?)
    S'il est une chose, c'est que je trouve que le contexte politique actuel se prête très bien à ce genre de réflexion.
    La politique basée sur la partisanerie, c'est un piège à cons. Il faut commencer à penser en dehors de la boite, "to think outside the box", comme disent nos voisins.
    Adam Richard
    Porte-parole Démocratie 2.0 - Québec

  • Michel Pagé Répondre

    6 juin 2011

    Franchement, où tout cela va-t-il?
    Cohésion et Objectifs vont pourtant de paire...
    voir, encore et encore sous le thème indispensable cohésion...
    http://www.vigile.net/Sur-le-theme-de-la-cohesion

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    ... Et imaginez maintenant que Charest en profite pour déclencher des élections générales... Richard LeHir.
    C'est exactement ce Charest et sa clique vont faire, soyez-en assurer. Le Québec risque maintenant de retomber sous un gouvernement libéral ultra-corrompu et ce pour notre plus grand malheur à tous. Les Québécois seront obligés de choisir le "moins pire" des deux. Ajouter à ce tableau le tsunami de propagande fédéraliste qui inondera le Québec lors de la prochaine élection et vous aurez le PLQ au pouvoir pour encore longtemps.
    La plus grave erreur du PQ a été de se faire noyauter par les centrales syndicales et la go-gauche québécoise. Les électeurs veulent une politique du centre. Le PQ est beaucoup trop à gauche et ça inquiète les Québécois. Saviez-vous que le monde des affaires existe au Québec ? Y-a-t-il quelqu'un apte à représenter leurs intérêts au PQ. La réponse est hélas négative. Oui à la social-démocratie, mais pas à n'importe quel prix.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    Les Trois Mousquetaires ont raison et le quatrième aussi.
    Pauline Marois doit démisionner immédiatement pour une course à la présidence au Parti Québecois en septembre et pour construire une véritable coalition indépendantiste pour réaliser l'indépendance du Québec et notre ouverture au monde .
    il est encore temps de contrer les élections de Charest et de son faire valoir ADQ Legault et de Bloquer le QS Khadir
    Il faut trouver un truc pour empècher la destruction des idées politiques des élus par LA LIGNE DE PARTI car c'est totalement anti démocratique cette supercherie fédéraliste royaliste dépassée qui oblige de voter contre ses options personelles pour l'option du chef.
    TÉTRAÈDRE

  • Stéphane Sauvé Répondre

    6 juin 2011

    "C’est le peuple qui fera l’indépendance, et non un parti politique hésitant.
    Cap sur l’Indépendance !" O

  • Luc Bertrand Répondre

    6 juin 2011

    Ça revient à ce que je proposais il y a quelques semaines à la suite de la dégelée encaissée par le Bloc québécois le 2 mai dernier: des États généraux sur l'indépendance du Québec, ça presse. Pour deux raisons: primo, faire en sorte que l'indépendance redevienne l'enjeu de la prochaine élection; secundo, si le Parti québécois refuse d'admettre l'échec de son gouvernement de 1996 à 2003 pour régler les problèmes du Québec et qu'il ne revient pas au principe d'un vote pour le PQ = un vote pour l'indépendance, qu'on invite tous les souverainistes à joindre le Parti indépendantiste. Personnellement, je crois que le PQ a brûlé sa marque de commerce depuis le départ de Parizeau en s'accrochant pathétiquement au pouvoir et en tentant de faire croire qu'il ferait mieux sans d'abord se donner tous les pouvoirs d'un pays normal.
    Il n'y a plus de temps à perdre. Devant les menaces imminentes qui planent sur la possibilité de faire l'indépendance du Québec (division du vote francophone par le nouveau parti de François Legault, élection précipitée commandée par Jean Charest, défense douteuse des intérêts québécois à Ottawa par le NPD, gouvernement Harper majoritaire, affaiblissement incessant du français à Montréal, décrochage populaire vis-à-vis la politique, etc.), nous n'avons plus rien à perdre en mettant cartes sur table avec les Québécois(e)s et ne plus perdre de temps avec la politique dans le carcan canadian actuel.
    Sinon, Charest profitera de sa prochaine majorité pour revoir la carte électorale et la compensation proportionnelle pour assurer la réélection ad vitam aeternam des forces de l'immobilisme et de l'establishment canadian (PLQ ou substitut avec nouvelle étiquette).

  • Claude G. Thompson Répondre

    6 juin 2011

    Monsieur Le Hir.
    Je vous écrivais, le 22 septembre 2010 que vous aviez bien raison d’affirmer qu’au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Je vous répondais alors qu’il faudrait être aveugle, ou même borgne après tout, pour ne pas comprendre que le pays est le but, et le don de soi essentiel. Ce don pouvant même aller jusqu’au sacrifice.
    Ainsi devait-on être capable, en tant que chef, d’envisager sa mort politique et de sacrifier sa survie carriériste, si tant est qu’on en ait une parce qu’après tout, bien des hommes et des femmes politiques n’ont jamais eu de visées carriéristes, mais ont pour l’essentiel, œuvré pour l’avenir de leur nation sans autres considérations.

    Madame Marois ne m’a pas donné l’exemple du courage ni de l’abnégation dont nous sommes en droit de nous attendre de la part de nos chefs politiques. Voilà pourquoi je suis rassuré de voir quelques uns de ses députés, et non des moindres, poser un geste qui ne laisse aucun doute sur leurs convictions profondes et sur leur fidélité à leur engagement de faire un pays en refusant tout compromis et en payant de leur personne.
    Ils illustrent parfaitement l’idée qu’est la mienne que leur espérance inébranlable aura été leur force et jamais n’aura-t-elle été mêlée de doute, ce qui aurait été lâcheté, ni de crainte, ce qui aurait été faiblesse.
    Voilà comment on fait un pays. À toute autre attitude, je ne crois pas.
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    M. O, vous écrivez : « L’île PQ va sombrer. Les plus clairvoyants prennent des bouées »
    Quelles bouées s.v.p. ? La Khadir, la Legault-Sirois ? Ou demeurer simplement les indépendants de la souveraineté ?
    À mon avis, ils tentent de sortir, comme ses prédécesseurs, Mme Marois de la chefferie du PQ afin de la remplacer par un autre nouveau sauveur qu’on ne voit pas venir encore.

  • Gaston Boivin Répondre

    6 juin 2011

    Après avoir tapé, lors des dernières élections, le même clou jusqu'à provoquer la vague orange qui a englouti le B.Q., ils espèrent maintenant en provoquer une plus grosse pour se débarrasser à tout jamais de la grouillance séparatiste:
    Après s'être opposé sans succès à la construction avec des fonds publics d'un nouvel amphithéâtre à Québec, l'entente Lebeaume-PKP leur a fourni l'occasion rêvée pour jouer à nouveau, avec plus de succès , du marteau: Radio-Propagande et Gesca tapent de plus en plus fort pour enfoncer
    leur clou rouillé dans nos cerveaux fragilisés par les évènements et ils sont en train de réussir à provoquer une seconde vague,... plus grosse que la première.
    Et chaque fois, Amir Khadir a été utilisé à cette fin par eux. Chaque fois, il a ouvert les vannes pour que puisse passer la vague.
    Et chaque fois, il s'en est trouvé, parmis les nôtres, pour s'en réjouir.
    Sommes-nous en train de perdre toute raison?
    Quand allons-nous cesser de débâtir, sous prétexte qu'ils sont devenus vieillots, les instruments que nous avions laborieusement édifiés pour nous sortir du pétrin de la conquête au lieu de simplement les rafraîchir.
    Ces 3 démissionaires me font penser à la démission de Bernard Landry: Des égos malmenés qui n'ont pas su juger de l'importance de leur geste en regard du cheminement de la cause qui leur tient à coeur et qui ont contribué ainsi en quelque sorte à la catastropher!
    Notre cause ne doit pas ainsi devenir à la merci du moindre évènement selon les humeurs que chacun peut s'en faire.
    Cessons donc de nous comporter comme ces baleines qui, on ne sait trop vraiment pourquoi, se ruent vers le rivage pour s'y échouer.
    Après plus de deux siècles, il est inconcevable que nous ne puissions pas encore être en mesure de distinguer nos amis de nos ennemis et de prendre les moyens convenables pour s'en écarter en les tassant de notre chemin!

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    Cap sur l'Indépendance mais l'indépendance du peuple souverain du Québec puisque c'est lui le patron!
    Il nous faut invalider la constitution de Trudeau qui s'applique par défaut sur notre territoire national depuis 1982 et que René Lévesque aurait dû faire invaliser par voie référendaire.Le peuple souverain du Québec aurait battu cette infamie à plate couture mais il n'est pas trop tard et c'est ce que je réclamme avec Luc Archambault depuis le 19 février et cela tous les samedis à 14 heures devant l'Assemblée Nationale dans le cadre des Vigiles du Samedi.
    La deuxième étape consiste à écrire et à adopter notre constitution selon nos valeurs propres.

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    6 juin 2011

    Le projet de faire du Québec un pays libre et démocratique n'aurait jamais dû être l'apanage d'un parti politique. Cette erreur historique lui a enlevé la possibilité de recevoir les appuis de tous les membres des autres partis politiques qui depuis les années 1960 auraient été favorables à la libération du pays mais qui à cause de leur appartenance à un parti politique autre que le Parti Québécois, n'ont pas été en mesure de se l'approprier. Pas surprenant dans ces conditions de n'être jamais arrivé à passer la rampe des 50% + 1.
    Ce qui se passe présentement est peut-être la planche de salut de l'indépendance. Je pense que le projet d'entente entre PKP et la ville de Québec pour la gestion de l'amphithéâtre dont la forme manque peut-être de style est loin d'être le scandale que certains prétendent et qu'il n'a été que le prétexte nécessaire à la mise en scène d'une crise dont l'avènement était devenue nécessaire. En cette période de crise, tout redevient possible.
    Est-ce que le parti Québécois, le seul parti à ce jour qui prévoit dans son programme la tenue d'un référendum va soudainement changer à la suite de ces démissions pour prendre des engagements envers la laïcité maintenant que Louise Baudouin n'y est plus, envers la lutte au scandale que représente la pauvreté et l'exclusion et se mettre à défendre les citoyens aux prises entre autres avec l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste dont nous ne voulons pas, alors que Pierre Curzi n'y est plus ? Il faudra voir très rapidement mais comment espérer aujourd'hui ce revirement auquel je croyais encore hier ?
    Bien que l'indépendance soit le projet des Québécois et non celui d'un parti, il faut qu'une majorité d'élus à Québec s'engage à tenir ce référendum et choisisse du moment, autrement il n'y aura jamais de référendum. Est-il envisageable qu'une majorité de députés indépendantistes dont certains soient indépendants de tout parti politique, soient élus non pas pour administrer une province mais pour faire l'indépendance dans le respect de toutes les étapes démocratiques requises ? : ce serait notre salut et cela aurait l'avantage d'éliminer l'oligarchie des partis politiques qui ne répond plus à la démocratie comme le printemps arabe est en train d'en faire la démonstration éloquente. Cela demanderait quand même un support organisationnel d'un mouvement qui favoriserait la liberté de pensée qui manque aux partis politiques et l'organisation de lieux d'échange des idées, mais au point ou nous en sommes avons-nous le choix ? Cela supposerait aussi d'aller chercher la part de vrais indépendantistes qui se trouve dans Québec Solidaire et dans le parti Québécois en mettant de côté provisoirement leurs orientations politiques de gauche ou de droite.
    À suivre.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    À Ottawa, il n'y eut pas d'alarme pour annoncer le tsunami.
    Ce tsunami fut donc pour nous le tremblement de terre qui précède le tsunami, désormais attendu à Québec.
    La vague gronde déjà depuis des semaines, la sirène d'alerte s'entend de partout, et Pauline crâne encore... elle a attendu à ce matin (trop peu trop tard) pour autoriser le vote libre...
    L'île PQ va sombrer. Les plus clairvoyants prennent des bouées, et ils en distribuent à ceux qui ont eu des bouchons gratis de Pauline plantés dans les oreilles.
    Ils sont les René Lévesque (contre Lesage) de l'an 2000. Les insurgés d'aujourd'hui seront-ils plus habiles à flairer la volonté du peuple, que Ti-Poil, au gros ego, qui préféra avaler R.I.N.? C'est le peuple qui fera l'indépendance, et non un parti politique hésitant.
    Cap sur l'Indépendance!

  • @ Richard Le Hir Répondre

    6 juin 2011

    Réponse @ Gilles Bousquet
    Derrière ce putsch, il y a surtout le manque total de flair de Pauline Marois qui prétend n'avoir rien vu venir. Elle EST renversée, dit-elle maintenant. Non, elle A ÉTÉ renversée, et elle est la seule à ne pas encore le savoir.
    Il ne faut surtout pas penser que les choses vont en rester là. Les heures de Pauline sont comptées. Ou bien plusieurs autres députés vont se joindre à la fronde rapidement, ou bien ce sera le supplice chinois, goutte à goutte, jusque son départ s'ensuive.
    Et imaginez maintenant que Charest en profite pour déclencher des élections générales...
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    Voilà la conséquence d'un PQ qui est devenu une pompe à fric intéressé uniquement par le pouvoir à tous prix. Bravo à ces trois députés courageux!
    Je pense aussi que madame Marois n'a pas su s'entourer de gens désintéressés et de convictions profondes.Elle s'est entourée de carriéristes et d'opportunistes qui avaient la bave à la bouche en pensant pouvoir enfin avoir accès à des postes avec tout ce qui vient avec, budgets, salaires etc au détriment du véritable combat à mener pour notre indépendance nationale.
    On nous rabache les oreilles depuis des lustres en nous disant qu'il ne faut pas diviser le vote souverainiste. Le PQ nous prend en otage en nous empêchant de voter selon nos convictions profondes. En ce qui me concerne; c'est terminé!
    Je suis un démocrate et un sociodémocrate. Je ne peux appuyer aux prochaines élections, un parti qui par son appui au projet de loi 204, passe la muselière à des citoyens, se met au dessus de ses propres règles d'éthique et qui prend les fonds publics pour les investir dans une pure aventure de divertissement plutôt que dans le bien-être de sa population alors qu'on nous parle de transparence et qu'on ne cesse de couper dans les budgets alloués à la santé et à l'éducation nourissant par le fait même le cynisme des citoyens par rapport au politique.
    Les québécois et québécoises ne versent plus dans ces combines. Ils l'ont démontré le 2 mai dernier et le démontreront lors des prochaines élections générales.
    Je m'étais promis de ne plus faire de PQ-rentre-dedans mais là, ce sont de grosses pointures qui partent le bal.Ca brasse au Canada et au Québec et c'est tant mieux! Yé temps qu'on se réveille!

  • Steve Brosseau Répondre

    6 juin 2011

    C'était à prévoir... Une discussion pas si lointaine que j'ai eu avec vous... N'est ce pas?
    Salutation
    Steve Brosseau

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    Ayant écris un billet sur mon blogue "Réalisme 101" samedi dernier le 4 juin, billet qui fut publié également sur Vigile sous le titre Extra omnes; absit reverentia vero!, je dois avouer que les évènements de ce matin ne me surprennent guère.
    Lisette Lapointe, Louise Beaudoin et Pierre Curzi ont quitté le caucus du PQ ce lundi 6 juin, et siégeront désormais à titre de députés souverainistes indépendants. Je veux saluer leur courage politique, je lève mon chapeau à l'endroit de ce geste d'éclat, devenu nécessaire dans les circonstances. J'ose croire que d'autres "vrais" de la cause de l'indépendance nationale du Québec vont se lever au PQ pour en faire autant. Il est temps de faire sortir de ce parti politique tous les affairistes de l'électorat, dont la cause souverainiste n'est qu'une planche de "surf" pour se faire élire à l'Assemblée nationale du Québec.
    De Soulanges,
    Normand Perry

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    Mme Marois ment ou les 3 députés mentent. Ils ont dit que Mme Marois ne leur permettait pas de s'absenter ou de voter contre ce projet de loi omnibus sur la gestion de l'amphithéâtre de Québec. Mme Marois vient de dire le contraire, qu'elle acceptait qu'ils votent contre ou qu'ils pouvaient s'abstenir.
    Je le répète, M. Parizeau me semble derrière ce putsch.

  • Yves Claudé Répondre

    6 juin 2011

    Les trois démissions ouvrent la porte à une remise en question globale de l’orientation, de l’organisation et des stratégies du PQ, et plus généralement à un débat dans lequel les citoyens devraient avoir leur place (Cap sur l’indépendance, etc.). En ce sens, c’est une note d’espoir dans une atmosphère plutôt glauque et désespérante : atomisation du mouvement indépendantiste, course du PQ vers la défaite, orientations et stratégies désespérantes de Québec solidaire, etc.
    Yves Claudé