Le fantasme du front commun

Pacte électoral - gauche et souverainiste


On a beaucoup blâmé Pauline Marois de rejeter du revers de la main la
proposition de front commun avancée par Pierre Curzi, proposition qu'on
mûrissait dans des cercles restreints depuis un certain temps.
Ces accusations envers la chef du PQ semblent un peu vaines. Je dirais
même : amnésiques. Récapitulons. Depuis 1995, le Parti québécois a
entrepris, et achevé, une profonde transformation, en se déplaçant vers la
droite, d'une part, et en délaissant l'objectif indépendantiste d'autre
part. Cela dans son ensemble a sans doute nourri l'émergence de Québec
solidaire, et la question plus spécifique de la démission indépendantiste a
fait perdre beaucoup d'appuis au PQ, en plus d'être directement responsable
du départ de Jean-Martin Aussant pour fonder Option nationale, un parti qui
met l'indépendance au centre de sa démarche.
Quand on en est rendu à s'impliquer dans un nouveau parti, c'est souvent
qu'on a longtemps essayé, sans succès, de modifier la course de son ancien
parti. Le PQ a précisément été le théatre de ce genre de désillusion, et à
répétition, depuis plusieurs années. D'autre part, quand on choisit
d'appuyer un jeune parti qui, de toute évidence, n'est pas un favori du
pouvoir dans un avenir immédiat, c'est que les partis établis n'offrent
rien qui nous motive, et rien qui à nos yeux les distingue vraiment les uns
des autres. C'est dans cet état d'esprit que de nombreux électeurs
s'intéressent à QS et ON, même en ces temps d'ébullition anti-libérale.
Le PQ refuse catégoriquement de s'engager pour l'indépendance depuis
maintenant très longtemps. Tout au plus consent-il, en tout dernier ressort
lorsqu'il est au bord de la catastrophe, à quelque gadget -- de
l'"occupationnel ", comme on dit dans le milieu -- pour gagner du temps et
calmer des militants ayant déja dépassé l'extrême limite de toute patience
raisonnable. En effet, il reste toujours, dans les assemblées péquistes,
quelques voix fatiguées pour crier tardivement " on veut un pays ", pendant
que l'orateur parle d'autre chose. Une génération entière, désormais, n'a
jamais entendu un discours indépendantiste, hormis quelques moments de
poésie, gracieuseté d'artistes populaires qui tiennent le fort.
Malgré tout, on continue de jongler ça et là, comme on le fait depuis des
temps immémoriaux, avec le fantasme de l'union des forces, comme si des
forces n'ayant pas du tout le même objectif pouvaient être unies sans foire
d'empoigne. Le PQ a eu cent fois, mille fois, la chance de se réformer, de
sortir de sa torpeur électoraliste contre-productive. Il ne l'a pas fait.
Depuis l'arrivée de Pauline Marois à sa direction, ce parti est demeuré
remarquablement inflexible dans sa posture souverainiste-un-de-ces-jours.
Il n'a pas bougé d'un iota, malgré les crises, l'impopularité, les
démissions, etc.
Depuis Lucien Bouchard, il a poussé les uns à se redéfinir d'abord selon
l'axe gauche-droite ( QS, CAQ ), et les autres dans une nouvelle démarche
indépendantiste ( ON ). Deux nouveaux partis, et un hybride PQ-ADQ, ce
n'est pas anodin. Mises bout-à-bout, les énergies investies dans ces
entreprises politiques représentent des années de travail, et des montagnes
de conviction. Il faut bien mesurer cette somme pour comprendre à quel
point l'inadéquation péquiste ne date pas d'hier, et à quel point la
ennième fièvre d'union à laquelle on assiste en ce moment comporte un
décalage, je dirais, astronomique. Malgré toute sa bonne volonté, Pierre
Curzi -- qui, lui-même, n'est pas capable de s'entendre avec le PQ -- a
l'air de quelqu'un qui appelle les pompiers après que le feu eut rasé
l'immeuble et se soit éteint de lui-même.
***
Mais de toute façon, à part le fait que les unionistes arrivent trois
millions d'années en retard, c'est toute la poutine des rapports électoraux
entre partis qu'il faut revisiter chaque fois qu'on se lance dans la
question de l'union, et avec toujours la même conclusion : non, les votes
ne sont pas des données inertes qu'on additionne et soustrait au gré de ses
fantaisies, en faisant, par exemple, se joindre les uns et les autres
malgré eux pour le simple plaisir de faire perdre l'abominablissime et
monstrueux Charest ( et, incidemment, faire gagner le formidable PQ ! ).
Ainsi, il est tout à fait possible de conclure que si l'on joignait PQ, QS
et ON en une seule offre politique, celle-ci ne recueuillerait pas
davantage d'appuis que le PQ actuel à lui seul. Autrement dit, le tout ne
représenterait pas la somme de ses parties. Pire encore, le bilan pourrait
même être négatif. Voici pourquoi, en un exemple : les sondages donnent
environ un tiers des électeurs de QS qui ont le PQ comme deuxième choix. Un
tiers de 9%, le taux actuel de QS, donne 3%, que le PQ peut donc
théoriquement récupérer de QS. Mais à quel prix ? En effet, combien de voix
le PQ perdrait-il au profit de la CAQ, par exemple, en étant lié d'une
façon ou d'une autre à Amir Khadir ? Plus simplement, combien en côute-t-il
à droite de s'étendre à gauche, sachant qu'un parti comme la CAQ est deux
ou trois fois plus populaire que QS ? Et voilà. Quand on entre dans ce
bazar-là, on n'en sort plus, et on se rend vite compte que les rapports de
foce électoraux ne se résument pas à de simples mathématiques.
Du reste, le concept du front commun a aussi le problème suivant : lorsque
des partis ayant chacun attiré un bassin d'électeurs distinct, décident de
jouer aux cartes avec leurs appuis, d'en faire une marchandise électorale
qu'on transige, combine et tripote dans l'unique but de battre un
adversaire commun, aussi détestable soit-il, les notions de cynisme et
d'électoralisme sautent aux yeux de l'électorat, qui, à raison, trouve la
manoeuvre plus ou moins éthique. Il y a donc potentiellement une prime
politique à payer pour tous les partis qui décident de jouer de cette
musique-là. Voilà qui réduit encore les chances de " rentabilité " d'un
front commun.
Évidemment, ce qui pourrait légitimer un front commun, ce qui serait en
fait un vrai front commun, c'est un... programme commun. Et j'ai une bonne
idée d'un programme commun qui m'intéresserait : Un programme
indépendantiste, c'est-à-dire un engagement clair et immédiat de
réalisation de l'indépendance. Bingo ! Mais, j'y pense... un front commun
avec un tel programme a déja existé ! Il s'appelait Parti québécois...
Et voilà, la boucle est bouclée. On veut refaire une alliance qui a déjà
existé, sans réparer ce qui l'a rendue inopérante. Voilà pourquoi le
fantasme du front commun tourne en rond.
Depuis que la question de l'indépendance se pose, le Parti libéral
bénéficie d'un vote artificiel qui le rend anormalement puissant. Plus on
fera semblant que la question nationale peut dormir indéfiniment dans un
tiroir, plus le débat sur les autres enjeux ne pourra se faire sans
déséquilibre en faveur du PLQ. Prenons-en acte, au lieu de s'inventer des
combines pas possibles de midi à quatorze heures pour mieux fuir en avant.
Nic Payne
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juin 2012

    Pour Q.S., la constituante n'est qu'un bonbon qui s'adresse à une clientèle qui représente une frange souverainiste molle, apathique, atone, amorphe, endormie, tout comme au PQ. Au fond, ils n'en n'ont rien à cirer du résultat de leur constituante. Ce que QS veut c'est de prendre le pouvoir pour appliquer leur programme de justice sociale. Par contre, il est important de souligner que la constitution proposée par Option Nationale INCLUE la déclaration d'indépendance. POURQUOI ? Parce qu'à ce stade, le Québec sera déjà indépendant en vertu du rapatriement de son L.I.T. (Lois, Impôts, Traités. Nuance !

  • Nic Payne Répondre

    13 juin 2012


    Mme Fortin,
    Vous fondez votre raisonnement sur des assertions que vous ne démontrez pas, et qui se résument bien dans le passage suivant : " Car, au fond, bien peu de choses différencie ( sic ) Khadir-David de J.-M. Aussant. À Marois de comprendre qu’elle doit se soumettre à ce qui la dépasse comme simple cheffe de parti "
    1) La démarche et le discours de Jean-Martin Aussant sont résolument et indubitablement indépendantistes. Les objectifs que portent au quotidien le tandem David-Khadir, ainsi que le programme de QS, sont d'un tout autre ordre.
    2) Qui, dans l'état actuel des choses et au regard de l'histoire péquiste depuis 1995, peut forcer Mme Marois à se soumettre à quoi que ce soit, à fortiori un engagement indépendantiste concret ?
    NP

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2012

    Qu'est-ce qui est le plus important : faire l'indépendance, établir la république par une Constitution ou se préoccuper des programmes de parti, qu'il soit de gauche ou de centre-droit ?
    Pour quelle raison notre souhait d'un pays devrait se décliner à partir des "caprices",des détails se retrouvant dans chacun des programmes de ces partis ?
    Le Pq, Qs et O.n. ont-ils l'intention de gouverner une province s'échelonnant sur plus d'un mandat ?
    À ce que je me souvienne Qs et O.n. proposent de mettre sur pied une Constitution. Le Pq semble un peu plus frileux ou discret à ce sujet. Dans ce cas, la balle est dans le camp du Pq. S'il tient à gouverner une province qu'il le dise et maintenant ! Quant à Qs et O.n., avec "leur" Constitution respective, qu'ils sachent que celle-ci n'appartient qu'au peuple et uniquement au peuple. Dans la même foulée, Qs devra un jour, pas trop lointain, nous expliquer comment il compte composer avec une Constitution qui serait rédigée par une majorité de membres-constituants pas autant à "gauche" qu'il ne le souhaiterait; considérant qu'il tient à ce que ces mêmes membres-constituants soient élus au suffrage universel "sans influence de groupes d'intérêts quel qu'il soit" :
    À 00'.40"
    http://www.youtube.com/watch?v=cPyCguHA4lw
    En clair, est-ce qu'avec un gouvernement péquiste, solidariste ou "oniste" , il y aura, dès le premier mandat, une Constitution d'État indépendant du Québec ?
    Si oui, donc, dans tous les cas, ces partis ne devraient gouverner la province que quelques années, même pas un mandat au complet.
    Et pour un seul mandat, il faudrait prendre le risque de faire réélire le parti de Charest ?
    Et qui nous dit qu'une alliance RÉPUBLICAINE, au-dessus des idéologies gauche/droite, n'aura pas pour effet de galvaniser tout le Québec ?
    Le sort d'un peuple n'a pas à dépendre d'une poignée d'ego se tirant la couverture entre la gauche et le centre-droit. Car c'est bien ces chicanes de chapelles qui fait en sorte que de nombreux Québécois progressistes et nationalistes se désengagent de la politique partisane.
    Les politiciens soucieux de leur idéologie se représenteront devant l'électorat une fois la République bien établie. D'ici là, que les valeurs propres à notre nation s'élèvent au-dessus des simples considérations partisanes. Car, au fond, bien peu de choses différencie Khadir-David de J.-M. Aussant. À Marois de comprendre qu'elle doit se soumettre à ce qui la dépasse comme simple cheffe de parti. Les valeurs universelles de la République doivent, il me semble, dominer les intérêts de toute formation politique.
    Avec le Pq, Qs et O.n. préparons le pays, notre République ou qu'un parti gouverne à la petite semaine comme toute bonne province soumise à Ottawa et Toronto !
    Il est indécent que l'émancipation de tout un peuple fasse l'objet de tant de calculs.
    -

  • Nic Payne Répondre

    12 juin 2012


    M. Desbois,
    Vous nous citez-là un vibrant -- mais rare -- plaidoyer indépendantiste émanant d'un député du PQ.
    Cela ne change toutefois pas les faits : le PQ n'a pas d'engagement indépendantiste. Ce que propose ce parti, c'est de la gouvernance de province d'abord, et, dans un deuxième temps, un jour, peut-être, un référendum.
    NP

  • Laurent Desbois Répondre

    12 juin 2012


    « Le PQ refuse catégoriquement de s’engager pour l’indépendance depuis maintenant très longtemps.»
    Le seul ministre avec Charest, lors de la défaite dans Argenteuil, c’est cette illustre ministre libéral Alain Paquet, qui a posé la question sur la pertinence de l’indépendance à Bernard Drainville!!! MDR
    On dirait que Charest était aussi pale que Claude Ryan! MDR
    "Si le Québec était indépendant..." - Bernard Drainville
    http://www.youtube.com/watch?v=jQR1zg0cTn0
    11 mai 2012 - Que ferait-on de différent dans le pays du Québec ? Réponse au ministre libéral Alain Paquet, qui pose la question à Bernard Drainville.
    Ce n’est pas mon pays ! Je ne m’y connais pas ! Tu l’aimes ce Canada !
    « On veut changer de gouvernement, changer de direction, changer de pays! » PM

  • François Ricard Répondre

    8 juin 2012

    La victoire du PQ, une victoire éclatante, suppose l'avènement de trois choses:
    ---le PQ met le cap sur l'indépendance comme le prône l'ON.
    ---le PQ et l'ON fusionnent.
    ---Mme Marois se retire et M. Aussant la remplace.

  • Nic Payne Répondre

    8 juin 2012


    M.Gendron,
    Ne soyez pas désolé, car, non, ce n'est pas comme ça. À Outremont ou à St-Henri, c'est quand on joue ce qu'on aime qu'on est à son mieux.
    Ceci dit sans rapport avec la musique de mon ami Lapointe, Éric de son prénom, avec qui je collabore depuis des années.
    Salutations,

    NP

  • Henri Marineau Répondre

    8 juin 2012

    Vous dites:
    "Malgré toute sa bonne volonté, Pierre Curzi — qui, lui-même, n’est pas capable de s’entendre avec le PQ — a l’air de quelqu’un qui appelle les pompiers après que le feu eut rasé l’immeuble et se soit éteint de lui-même".
    Question: Maintenant que l'immeuble péquiste a été rasé par les flammes, qu'est-ce que Pierre Curzi attend pour s'atteler à l'ouvrage et bâtir un nouvel immeuble moderne en compagnie de l'équipe d'Option nationale?

  • Marcel Haché Répondre

    8 juin 2012

    « Il s’appelait Parti Québécois… ». Il s’appelle encore Parti Québécois.
    Votre texte est d’une redoutable logique. Cependant, le P.Q. n’a pas cessé d’être indépendantiste en 1973. Il a accepté alors, en fin de campagne, d’emprunter le chemin du référendisme, ce qui est devenu un très long calvaire.
    Mais un calvaire pour qui ? Pour les indépendantistes, pas si nombreux. Certainement pas pour l’électorat, insouciant encore à l’égard de l’indépendance.
    Quant au front commun, je partage votre point de vue que « le tout ne représenterait pas la somme de ses parties ». Si je puis dire : la politique, c’est de la physique, ce n’est pas de la chimie, au quel cas il suffirait d’ajouter ici et là quelques pincées de ceci et de cela pour que la recette lève…
    Mais je persiste à penser qu’en campagne électorale, le P.Q. aurait avantage à faire le plein de votes de sa propre mouvance et que, pour ce faire, il lui appartient- c’est Pauline Marois, çà- de bien faire savoir à tous les électorats, et tout particulièrement l’électorat indépendantiste pur et dur, qu’une fois élue, le P.Q. élu, les choses ne se passeraient plus comme du temps des libéraux mais surtout, surtout, comme aux temps perdus et gaspillés par le P.Q. dans le passé. Si Pauline Marois est la chef qu’elle prétend être, à défaut de pouvoir dire le mot indépendance, elle devrait du moins être capable de prononcer le mot « Désormais » Autrement dit, Nic Payne, non pas un « front commun » dans l’espace politique, mais une trève suspendue, le temps d’une élection, afin que les indépendantistes ne soient plus leurs pires ennemis.


  • Benjamin Trottier Répondre

    8 juin 2012

    Que Vigile.net utilise la même photo que les vautours de Gesca qui bien sûr n'ont que celle-là pour illustrer Pauline Marois de façon complaisante alors qu'il existe des dizaines de clichés en distribution libre sur internet de la chef du PQ, démontre bien qu’en cette période politiquement cruciale, parlant de l’avenir de notre pays, un site aussi viscéral que Vigile.net ne sait toujours pas faire la part des choses en tombant lui aussi dans le panneau de la division des forces souverainistes...

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2012

    Monsieur Payne,
    J'ai jonglé avec les chiffres. Je me suis aussi dit qu'une coalition fera gagner ça à l'un et à l'autre, mais d'autres fuiront. Une coalition PQ-QS, par exemple, fera qu'une partie de l'électorat péquiste ira vers la CAQ, tandis que d'autres s'abtiendront, etc.
    J'évalue et je suis perplexe. Même si je suis de ceux qui prônent une coalition intelligente et minimalement satisfaisante pour les partis concernés.
    Votre texte met en évidence notre désarrois. Pour ma part, si je pouvais cocher ON, PQ et Qs sur mon bulletin de vote, je le ferais. Mais c'est impossible. Voter utile pour le PQ pour respirer un peu d'air? Voter ON parce que je m'y retrouve mieux qu'avec le PQ ou QS, tout en sachant que son score sera alléatoire? Voter pour QS, parce son tonus de gauche me rejoint sur bien des points, tout en sachant que la division contribuera à accélérer le démantellement de notre État?
    Le Québec est bloqué. Il semble que nous devrons passer par ce long purgatoire qui a débuté il y a 17 ans et qui va perdurer pendant plusieurs années.
    Mais je persiste et signe: une coalition, un programme commun, voire des fusions, seront nécessaires à terme pour que ça bascule dans le sens de la république. Nous ne sommes pas prêts? Tant pis pour nous et continuons à brandir nos petits drapeaux en hurlant "Chacun pour soi!"
    C'est le lot des vrais colonisés (et vaincus)que de se déchirer comme nous le faisons.
    Alors on fait quoi? Je milite davantage pour le PQ, pour QS ou ON? J'ai envie de vous dire "laissons le bon temps rouler", et en attendant que ça se réveille quelque part, ben je vais voter pour la réélection de ma députée qui fait un sapré bon travail sur le terrain. En plus, elle est pour la laïcité sans adjectif, s'occupe du monde et se bat pour une revitalisation correcte de nos coins puckés dans Hochelaga-Maisonneuve et Ste-Marie.
    Pas de changement de paradigme, stratégiquement parlant? Arrangez-vous, moi je vote à l'ancienne : pour la meilleure du coin. Comme elle est péquiste, cela fait que mon compromis ne sera pas trop dur à assumer. Elle est pro-Marois? M'en fout. Sur le terrain, elle excelle, mais comme Québec solidaire, elle ne parle pas trop d'indépendance. ON aurait intérêt à aller se faire suer sur le terrain. C'est pas jet set "le terrain". C'est rough dans les vieux quartiers, ça gueule, ça "varge", c'est plein de préjugés, c'est bum. Mais ça dit "oui" à l'indépendance à plus de 60%. Les citoyens de mon coin n'en ont rien à cirer des puristes des partis ou de quelque ligne juste que ce soit.
    Bordel, existe-t-il quelque part un zouf ou une zouve capable d'articuler les idées social-démocrates et indépendantistes pour en faire un tout cohérent et digestible qui pourrait organiser un front commun contre les fédérastes de droite, tout en ajoutant au débat une connotation républicaine totalement absente du discours des partis soi-disant indépendantistes et progressistes?
    Et pour terminer, je parle au musicien que vous êtes, pour que vous saisissiez le sens de mon commentaire: dans Hochelaga, on joue quoi pour rejoindre le monde? Éric Lapointe, ou bedon Pierre Lapointe? Le blues ou le jazz? Le country du bas du fleuve, ou la chanson française?
    C'est comme ça, désolé.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2012

    Ca le mérite d'être clair. Très clair.
    Vous m'avez convaincu.