La baloune annuelle des bobos

Nous sommes supérieurs au pauvre peuple et s’il faut l’appauvrir encore plus pour que tout le monde deviennent riche, allons-y

Tribune libre 2011

En 2009 c’était Allaire... revisité, en 2011 –en retard- c’est Legault/Sirois. Le second disparaissant presque aussi vite que le premier.
Passons sur le simplisme des deux, les idées reçues, l’avalanche de statistiques, nous sommes dans le pur boboïsme. Nous sommes supérieurs au pauvre peuple et s’il faut l’appauvrir encore plus pour que tout le monde deviennent riche, allons-y.
En premier les idées reçues.
Abolissons toutes formes de taxations, nous serons tous plus riches. Comment expliquer alors que l’époque la plus prospère de l’économie américaine et canadienne fut celle où les impôts particuliers étaient bas et ceux des sociétés hauts?
Nous sommes les plus taxés du monde. Faudrait s’entendre un peu sur le sujet parce que le président américain -dans son Discours annuel sur l’État de l’Union- disait la même chose. Nous savons tous que les Américains sont de perfides voleurs, mais iraient-ils jusqu’à nous voler notre titre de plus taxés de l’Univers?
Par exemple, M. Legault (j’exclus son guignol accompagnateur de mention pour des raisons évidentes) sait-il que le taux normal de TVA en Europe est dans une fourchette variant entre 18 et 25%?
On n’épargne pas assez, autre crédo boboïste. Prenons les Chinois par exemple, ils épargnent eux! Justement, ils épargnent pourquoi? Parce qu’il n’y a pas de filets de sécurité sociale. En effet, sans assurance santé, sans assurance emploi, sans système de pension, vous devez épargner. Il ne s’agit donc pas d’épargne au sens que l’on entend ici, mais bien d’une réserve en cas de catastrophe. Or, la véritable épargne c’est celle d’une réserve patrimoniale, l’héritage ou des dépenses de luxe : Voyages, maisons secondaires, objets de luxe. Or au Québec, une partie importante, plus qu’ailleurs en Amérique des Nord et moindres que dans plusieurs pays européens, des revenues des citoyens est orientée vers des services de types assurances ou de prêts déguisés qui ailleurs exigent des déboursés personnels.
Les assurances sont connues, il s’agit d’offrir l’égalité des chances aux citoyens. Donc qu’un malheur (une malchance) ne le ruine pas et que par des assurances d’état il puisse redevenir le plus rapidement possible un citoyen normal, donc productif au bien être de la société.
Les prêts déguisés sont plus complexes à analyser. Il y a bien sûr toutes les subventions, personnelles, organisationnelles, commerciales. Par exemple, les parents de M. Legault auraient-ils pu lui payer son MBA aux HEC aux taux américains? C’est le prêt personnel déguisé. Auraient-ils pu devenir multimillionnaires (ce n’est pas un péché) si les aéroports (partout à travers le monde) n'étaient-pas d’énormes gouffres financiers subventionnés directement ou indirectement? C’est le prêt organisationnel déguisé. Enfin, auraient-ils pu s’acheter le moindre avion, si les avionneries à travers le monde n’étaient pas subventionnées directement ou indirectement par leurs états respectifs? Pour les détails, voir le contentieux entre EADs (Airbus) et Boeing. Ou celui, plus proche, entre Bombardier et Embraer. C’est le prêt commercial déguisé.
Pourquoi une société fait-elle le choix de prendre dans la poche des contribuables, via l’ensemble des ponctions fiscales, de tels prêts. La réponse est aussi proche qu’un stationnement de la moindre industrie de l’aérospatiale au Québec. Pas une minoune en vue!
Les travailleurs de cette industrie ont bénéficié d’un système d’enseignement performant, ils en sont la preuve parfaite en passant et leurs entreprises bénéficient d’un avantage marquant par rapport à celles des États-Unis par exemple dans le fait que leurs bénéfices marginaux sont une ponction moindre ici qu’ailleurs. Ils sont donc plus riches et redistribuent leurs richesses en achat de service.
Je ne peux que souligner que l’acolyte de M. Legault, le modèle parfait du fils à papa, a fait fortune dans un secteur ENTIÈREMENT réglementé, celui des télécommunications. Où la concurrence est inexistante au Canada. Voir votre état de compte de téléphonie mobile et comparez avec un européen.
Revenons à la Chine. Cet épargne est un poids énorme sur le pays, car ce n’est qu’une assurance personnelle et elle diminuera considérablement au cours des prochaines années.
Naturellement, le Parti Communiste Chinois a un peu plus de jugeote collective que M. Legault et son acolyte comme l’explique, non pas un maoïste mais le Non-Executive Chairman of Morgan Stanley Asia, M. Stephen Roach.
En deuxième, M. Legault et ses pareils d’hier et de demain, abusent de la statistique qui dans la bouche d’un médiatisé devient vérité, même si elle est mensonge. Ce travers est incurable.
Donc, hors des idées reçues, quoi d’original sur la pâture annuelle des lucides d’aujourd’hui? Celles d’hier alors que le monde est déjà à celle de demain.
Et quel est le sujet du jour ailleurs qu’ici, les frontières.
N’en demandons pas trop à M. Legault, on parle comme on lit…
L’Aveugle national


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