Au moins 11 420 enfants auraient été tués depuis 30 mois en raison du conflit opposant les rebelles et les troupes loyales au dictateur Bachar al-Assad en Syrie, selon une étude britannique coécrite par Hana Salama et diffusée par l’«Oxford Research Group», situé à Londres intitulée Stolen Futures : The Hidden Toll of Child Casualties; ce chiffre étant approximatif puisqu’il représente les enfants dont l’identité a pu être déterminée. L’étude réalisée sur le terrain avec l’aide d’organisations syriennes révèle que 7557 (soit 71%) des victimes auraient perdu la vie avec une arme explosive et 2806, avec une arme de poing. De ce dernier nombre, 764 décès découleraient d’une exécution et 389 d’un tireur d’élite.
Par ailleurs, le rapport nous informe que 100 enfants portaient des marques de torture et que 128 ont été tués avec des armes chimiques; la pire attaque du genre depuis environ 25 ans. Notons que le rapport souligne également la situation catastrophique pour les enfants syriens en général. En effet, selon le groupe de recherche, non seulement le conflit se répercute en vols d’avenir pour les enfants tués, mais il cause également un nombre effrayant de blessures (tant au niveau psychologique que physique) pour les survivants, sans compter le nombre d’orphelins et d’orphelines qu’il génère.
Face à une telle situation, nous sommes justifiés de nous demander comment des différends d’ordre politique peuvent légitimer la mort de milliers d’enfants. À cet égard, comme on peut le constater dans le rapport d’Hana Salama et son groupe, il ne s’agit pas seulement de morts accidentelles, mais dans bien des cas, de vies réduites à néant volontairement. Des êtres venus de l’espace seraient assurément abasourdis de constater que les humains s’autodétruisent en raison de conflits idéologiques. «Comment votre humanité peut-elle sombrer dans une telle inhumanité?», nous demanderaient-ils sans aucun doute. À mon avis, la question contient la réponse dans la mesure où pour en arriver à une telle violence, un processus pur et simple de déshumanisation de l’autre doit se produire dans la tête de ceux qui tuent. C’est en effet au moment où l’autre ne nous apparaît plus comme humain, mais, comme le dirait le philosophe allemand Theodor W. Adorno (1903-1969), en tant qu’«exemplaire» méprisable de telle idéologie, de telle religion ou telle ethnie particulière, qu’il devient normal voire raisonnable de l’assassiner froidement.
Les scènes de violence extrême qui se déroulent chaque jour en Syrie et dans beaucoup d’autres pays du globe devraient, à mon sens, nous faire prendre conscience de la nécessité de dépasser nos clivages divers (idéologiques, religieux, politiques,…) en se rassemblant autour du constat de notre commune humanité et, pour ainsi dire, de notre égalité fondamentale devant le mystère que recèle le fait d’être sur cette petite planète qu’est la terre. Reconnaître une telle situation dans laquelle nous nous trouvons tous, c’est prendre conscience de l’humanité en nous avec toute la richesse infinie que cela implique en termes de dialogues possibles entre individus et entre peuples.
Étude britannique sur les victimes du conflit syrien
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
29 novembre 2013Selon un expert; leur culture tribale serait en cause.
Cela fait plus de mille ans qu'il y a des conflits, et cela risque de durer encore plusieurs siècles.
http://fr.danielpipes.org/7974/calamite-du-tribalisme-moyen-orient
Un excellent géopoliticien, M. Alexandre Del Valle, dit de ne pas se mêler du conflit Syrien.
Les Occidentaux sont sensibles a différentes misères ou calamités de notre planète. Ils veulent sauver des vies et ont développé un mécanisme sophistiqué de protéger toutes sortes de choses, comme; Des vies humaines, ou des espèces en menacés de perditions comme; poissons, mammifères, volatiles, etc...
Mais, ils sont trop confiants et oublient de se protéger eux-mêmes et leurs sécurités.
http://blog.alexandredelvalle.com/archives/402-Attendre-la-fin-de-la-guerre-en-Syrie....html