La face cachée derriere l'incident de Cooke

Tribune libre

Entendre, voir et lire une nouvelle peut apporter son lot de confusion, selon l’angle que nous prenons. Voyons comme exemple, la nouvelle diffusée sur des patients de la résidence Cooke de Trois-Rivières, tombés par terre au pied de leur lit sans qu’aucun préposé ou personnel médical pour remédier à la situation. Certains media ont traité la nouvelle comme étant de la cruauté de la part du personnel de laisser des patients dans cet état. J’entends déjà plusieurs personnes mettre aux piloris ces préposés qu’on accusera de manquer à leur devoir.

On se calme les pompons!

Il est trop facile de faire du sensationnalisme avec cet incident. Je comprends la dame qui a pris en vidéo lesdites images. Elle voulait démontrer que dans des résidences de soins de longues durées il y a un manque flagrant de personnel et cette situation montre aussi toute l’incohérence de notre système de santé et la résultante des coupures dans ce régime d’austérité imposé par le gouvernement Couillard.

Un système de santé efficace n’est pas seulement une question de rémunération de médecins, de la quantité d’heure travaillée par ceux-ci, c’est aussi d’assurer dans certains établissement du type de la Résidence Cooke du personnel de première ligne en quantité suffisante pour assurer un service de qualité à nos patients. Il y avait trois préposés pour s’occuper de 60 patients. Il suffit que trois cloches sonnent en même temps que nous nous retrouvons devant 57 patients dont plusieurs d’entre eux aussi à risque de chute qui se retrouvent avec la même situation que celle décriée. Nous sommes devant un manque de personnel de première ligne. Si on devait doubler le personnel de préposés, combien cela aurait-il coûté au système dans ces établissements. À peine 20% de l’augmentation accordée aux médecins, pas du salaire mais de l'augmentation. C’est certain pour pouvoir en donner en haut, il faut couper en bas.

De nos jours, le profil des patients en soins de santé a changé. Prenons simplement celui de l’obésité. Il arrive très souvent que pour mobiliser ces patients ayant un fort gabarit, qu’il faille deux préposés et parfois même trois préposés pour un seul patient en perte d’autonomie. La tâche n’est pas facile et provoque souvent des problèmes de mal de dos à ces préposés. Souvent aussi ces personnes malades ont des problèmes cognitifs qui font en sorte que les soins à donner demandent plus de temps auprès de celui-ci. C’est un incident malheureux qui a le mérite de nous permettre de réfléchir sur nos choix.

Un vieil adage dit qu’avant de condamner quelqu’un, chausse ses mocassins et portent les sur trois kilomètres. Seulement après cela, tu pourras le juger.

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Roger Kemp110 articles

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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2 commentaires

  • François A. Lachapelle Répondre

    22 juillet 2015

    Félicitations à Johanne Panneton pour son courage d'avoir sorti son film sur un déficit de soins dans un centre d'hébergement de longue durée pour des cas lourds.
    Trois évidences ont poussé Madame Panneton à agir:
    1. pas un de nos ministres Dr, Barrette et Couillard ne tolèreraient que leurs parents soient exposés à autant de négligence envers leur dignité;
    2. le silence et la complicité des dirigeants syndicaux qui font le jeu des politiciens et des gestionnaires hospitaliers qui veulent sauver la face;
    3. le mutisme des employés assignés à ce travail par peur d'ostracisme au travail, et pire, la peur de perdre leur gagne-pain: 99,9% des employés d'État se taisent pour éviter des problèmes au travail. Pourtant, des abus doivent être dénoncés pour être corrigés, sinon, des citoyens subissent l'enfer avant de mourir.
    Ne me dites pas que je ne connais pas Cooke: ma tante MB y est morte il y a peu et dans son état, elle répétait "j'ai soif". J'ai vu les quelques préposés débordés. Cri à Gaétan BARRETTE ce gros pdc: vous êtes insensible à cette situation et responsable à cause de vos fonctions de Ministre. Vous êtes indigne et devez démissionner et le Dr Couillard votre patron doit aussi prendre ses responsabilités.
    Et comme le témoigne Roger Kempt, les cas sont de plus en plus lourds comme dans les cas d'obésité et de perte cognitive, d'incontinence, etc. Merci Madame Johanne PANNETON.
    Le présent scandale à Cooke démontre une fois de plus que Claude CASTONGUAY, ex-ministre de la santé, a raison d'écrire dans son livre LA FIN DES VACHES SACRÉS, que c'est une grave erreur de confier le Ministère de la santé à un Docteur.

  • Jean Lespérance Répondre

    21 juillet 2015

    Même si la norme est de 13 patients par PAB, elle n'est jamais respectée. Pourquoi les employées ou PAB ne font pas de griefs? Parce que le syndicat ne fait pas son travail. Certains chefs syndicaux qui ne défendent pas leurs employé(es) vont pouvoir être récompensés en travaillant pour la Commission des relations du travail. Ayant passé devant la Commission des relations du travail pour avoir défendu la fausse équité salariale des brigadiers et brigadières scolaires de Montréal sans succès, j'ai compris le jeu de certains syndicats. À Santa-Cabrini, il y a 34-35 patients pour 2 préposé(es) aux bénéficiaires, donc la norme n'est pas respectée. À quoi bon instaurer des normes si on ne les respecte pas?