L’INDÉPENDANCE EXPRESS

La modestie de Gilbert Paquette

La locomotive est sur les rails

Chronique de Richard Le Hir

Depuis que j’ai commencé à partager mes réflexions avec les lecteurs de Vigile, je découvre chaque jour un peu plus, avec un émerveillement certain, toute la force et l’influence de ce réseau, et j’y trouve une satisfaction qui n’aura sans doute échappé à personne. Habitué depuis plusieurs années à garder mes réflexions pour moi-même, je découvre l’occasion de les enrichir au contact des autres.
Ainsi, lorsque j’ai écrit le premier texte de la série [« Pour sortir de l’Ornière »->27294], j’étais loin de me douter que je serais appelé à préciser ma pensée aussi rapidement. Aussi est-ce avec une grande surprise que j’ai reçu la réponse de Gilbert Paquette à mon texte intitulé [L’INDÉPENDANCE EXPRESS->27470], même si je lui avais en quelque sorte « tendu la perche ».
Gilbert Paquette est un grand modeste. Au lieu d’y aller d’une intervention en titre que le contenu du message qu’il m’a adressé aurait largement justifié, il s’est contenté de me faire parvenir un commentaire sur son texte. Il se trouve que ce commentaire est tellement important que je me permets d’en faire le pricipal objet du présent texte en le citant au complet :
« J’ai lu avec plaisir, bien qu’en retard, votre message sur « L’INDÉPENDANCE EXPRESS ». Je suis également convaincu que jamais la conjoncture n’a été aussi bonne pour la reprise du combat indépendantiste, tant la décomposition et la faillite de ce régime deviennent de plus en plus évidentes. Vous y reprenez une idée d’États généraux de l’indépendance que j’ai lancée pour la première fois entre l’élection de 2007 et 2008 et à quelques reprises par la suite. J’ai par la suite mis en oeuvre votre suggestion en rencontrant à plusieurs reprises le président du Conseil de la souveraineté Gérald Larose et plusieurs autres leaders d’opinion indépendantistes depuis presque deux ans. L’idée chemine, mais trop lentement à mon goût. M. Larose s’emploie à mettre d’accord les partis politiques et divers mouvements de la société civile (syndicats, mouvements sociaux,...). Nous avons le même objectif. J’espère me tromper mais je doute qu’il réussisse à faire changer le PQ de sa trajectoire vers le pouvoir provincial, un but noble mais dont on a expérimenté les limites par le passé quand à la progression de l’idée d’indépendance. On le saura au début de juin quand Pauline Marois déposera son projet de programme en vue de leur congrès de juin 2011. »
« De mon côté, j’ai provoqué des réunions de leaders de mouvements indépendantistes pour contribuer à créer un mouvement de concertation en dehors des partis politiques. Il ne suffit malheureusement pas de convoquer les gens pour que la grande Alliance indépendantiste dont je rêve se fasse. Mais je peux vous l’affirmer : nous voulons mettre en place une campagne pour l’indépendance, d’ici, pendant et après la prochaine élection. J’espère que le PQ voudra aussi le faire, mais nous n’attendrons plus après lui. Il faut dès l’automne démarrer une campagne où on dénonce le régime (et non les politiciens) et où on met en évidence que l’avenir passe par l’indépendance. Pour le moment, vous verrez que notre colloque des IPSO du 8 mai, que j’ai organisé avec le Bloc québécois, va faire du bruit. Ensuite suivront les mobilisations de la Fête des patriotes et de la Fête Nationale. Je souhaite qu’à l’automne nous pourrons accroître davantage le mouvement de concertation indépendantiste. »
« Quant au leadership que vous me prêtez, je suis devenu prudent avec les années, tout en étant encore plus déterminé qu’avant. Encore faut-il que l’on mette les chances de succès de notre côté. On a vu ce qui est arrivé au PI. Ce que j’ai commencé à faire avec d’autres « têtes de réseau » est plus solide. Je pense davantage à un leadership d’équipe plutôt qu’à un nouveau sauveur qui tomberait du ciel, ce que je ne suis pas. »
« Je vous remercie de vos interventions. Je suis bien sûr prêt à prendre toutes les initiatives qui m’apparaîtront utiles ou que les autres voudront bien me confier dans un seul but, l’indépendance de notre pays. »

Je tire de ce texte de Gilbert Paquette la conclusion que la locomotive de l’INDÉPENDANCE EXPRESS est déjà sur les rails et qu’il suffit que nous lui donnions tous le coup de pouce nécessaire pour la lancer sur la voie de l’indépendance. Ce coup de pouce tient essentiellement à notre bon vouloir d’adhérer à la démarche et de nous en faire les relais dans tous nos milieux respectifs.
Pour que l’indépendance se fasse, il faut qu’elle soit dans nos pensées, dans nos mots, et sur nos lèvres, tout le temps, et partout. Il nous faut être enthousiastes et contagieux. Imaginez le plaisir que vous auriez à avoir découvert le secret de la pierre philosophale, l’art de transmuter les métaux en or, le moyen d’avoir enfin un pays qui vous ressemble...
Pour que l’indépendance se fasse, il faut que la langueur du découragement fasse place à l’urgence d’agir dans le but d’atteindre un objectif qui n’a jamais autant été à notre portée. Imaginez le plaisir que vous aurez à voir nos adversaires déconfits après avoir subi pendant tant d’années leur triomphalisme insolent.
Pour que l’indépendance se fasse, il faut aller tellement vite que l’adversaire n’y verra que du feu.


Laissez un commentaire



6 commentaires

  • Claude G. Thompson Répondre

    5 mai 2010

    Monsieur Le Hir
    Vous écrivez :
    « Il faudra prendre acte de la nouvelle réalité et réagir au plus vite, ou alors rester sur le quai et regarder passer le train. »
    Je suis bien d’accord avec vous, nous devrons prendre acte de l'éventuel déclenchement d'élections anticipées.
    Le 23 avril, vous écriviez dans
    POUR SORTIR DE L’ORNIÈRE (1)
    Indépendance : Parlons stratégie
    Et si nous avions fait fausse route ?
    Richard LE HIR
    Tribune libre de Vigile
    vendredi 23 avril 2010
    “Alors que faire ? Poser la question, c’est y répondre. Il faut que les citoyens se réapproprient l’idée d’indépendance. Il faut qu’ils réalisent qu’elle ne se fera que s’ils s’en occupent. Il faut que, comme le disait Mao, « cent fleurs » s’épanouissent (me voilà en train d’évoquer les mânes de Mao ; décidément, je ne me reconnais plus).
    Il ne faut pas compter sur le gouvernement. Ce n’est pas sa vocation. Quant à un parti, le seul usage qu’il peut avoir, c’est de s’engager à tenir un référendum lorsque l’opinion publique sera prête, tout en étant consciente que, devant une volonté populaire clairement affirmée, même un gouvernement libéral devrait tenir un référendum, sauf à se faire rapidement éconduire en cas de refus de sa part.”
    “[…] Nous avons un Conseil de la souveraineté, des Intellectuels pour la souveraineté, des Artistes pour la souveraineté, des Économistes pour la souveraineté… Le jour où nous aurons des Épiciers pour la souveraineté, elle ne sera plus loin derrière.
    Acquise dans de telles conditions, la question de sa légitimité ne se posera même pas.
    Alors, il faut se le répéter pour s’en convaincre, jamais les circonstances ne seront plus favorables. Prenez les dossiers un par un : économie, finances publiques, langue française, corruption, accommodements « déraisonnables », environnement, l’avenir d’Hydro-Québec, la représentation du Québec au parlement fédéral, et j’en passe.
    Qu’est-ce qu’on attend pour passer à l’action ?”
    À cela j’ai répondu, en accord avec vous :
    “ Personne n’est au-dessus des citoyens parce que chacun de nous formons la nation. Nous nous sommes habitués à penser que les politiciens que nous élisons sauraient faire parce que sachant mieux que nous ce qui nous convenait. Or, ce qui convient, c’est ce que le peuple en tant qu’autorité démocratique suprême incarne et manifeste. En laissant tout pouvoir aux parlements, nous avons renoncé au nôtre. En nous laissant endormir par la partisanerie et les idées de gauche / droite / centre /centre-ci /centre-ça / rouges / bleus / vert / etc., nous avons oublié qui nous étions et abandonné nos droits aux mains d’individus qui, comme nous, ont perdu le sens de leur véritable identité.
    L’heure est venue, j’en conviens tout à fait avec vous et avec tous ceux qui ont réalisés et compris que nous devions revenir à l’essentiel, c’est-à-dire la raison même de notre existence en tant que peuple et nation, de définir les bases de notre devenir en prenant conscience de ce que nous sommes et des droits que sont les nôtres.”
    Inspiré par vos propos, j’ai ajouté que la conjoncture pouvait être encore meilleure si nous mettions fin à la division de nos forces indépendantistes. À cela vous avez répondu qu’union et concertation viendraient d’elles-mêmes, tout en vous disant douter de la possibilité de parvenir à une éventuelle union des forces indépendantistes avant des élections qui viendraient à leur terme normal, trop de méfiance et de ressentiment accumulés rendant la chose peu probable. Je respecte votre point de vue. Cependant, je crois que nous devons malgré tout y travailler. La prochaine élection ne doit pas être à nouveau le prétexte à la division électoraliste partisane. Pour y parvenir, il faut s'attaquer au problème, et surtout, ne pas l'évacuer sous prétexte qu’il pourrait y avoir ralliement à l'une des forces partisanes. Soyons réalistes, QS ne disparaîtra pas, le PI non plus, encore moins le PQ et rien dans leurs divisions n'incitera nos citoyens abstentionnistes et absentéistes à militer, puis à voter.
    Pour qui voter et pourquoi voter si c'est pour élire un gouvernement livré à un État illégitime sur lequel nous n'aurons pas de prise.
    Le 15 avril, dans
    Le moment est venu de frapper fort
    Le gouvernement de Charest n’a plus la légitimité requise pour gouverner
    Richard LE HIR
    Tribune libre de Vigile
    jeudi 15 avril 2010
    vous avez fait la promotion d’élections précipitées en disant :
    “[…] L’opposition réunie, PQ, ADQ, et Québec solidaire, devrait convoquer la presse et annoncer qu’il ne lui est plus possible de cautionner par sa présence à l’Assemblée nationale la légitimité du gouvernement.
    […]À ce jeu, aucun des partis d’opposition ne peut perdre. Ils ont même tout à y gagner. Et par la même occasion, faire gagner la population du Québec qui leur sera durablement reconnaissante pour lui avoir redonné de quoi être fière, enfin.”
    Puis, vous avez surenchéri en interpelant le PQ et plus particulièrement Pauline Marois :

    C’est parti mon kiki !
    Le reste est à portée de la main
    Richard LE HIR
    Tribune libre de Vigile
    vendredi 16 avril 2010

    Aujourd’hui vous me répondez : “Dans une telle situation, l’opposition doit jouer son rôle d’opposition avec la plus grande énergie et mettre de côté ses préférences de calendrier, au risque de perdre sa propre légitimité.”
    Je me demande bien d'où vous tirez la vôtre pour dire dans votre texte :
    “ « […] reconnaître au premier coup d’oeil ceux dont le propos détonne et avec lesquels toute amorce de dialogue constitue un piège par lequel nous nous trouvons à donner de la légitimité à des idées qui n’en ont aucune. »
    Personnellement, je n’ai fait que dénoncer comme vous une situation décourageante de division de nos forces qui encourage « Les sirènes de la démission ».
    Si nous ne parvenons pas à afficher l'union de nos forces transpartisanes, pour faire pression sur les partis politiques afin qu'ils fassent l'union de leurs forces pour créer l’État, le parti qui remportera les prochaines élections ne pourra pas avoir durablement et efficacement prise sur ce qui domine le gouvernement; à savoir l'État. Il se trouve que cet État est illégitime. Et c'est à cette fondamentale illégitimité que nous devons nous attaquer. Cela, seule une pluralité des voix et des sièges est en mesure de le faire.
    Monsieur Facal a bien compris que dans la situation actuelle, si nous ne faisons rien, nous ne pourrons pas ensuite exercer quelque pression que ce soit sur l'État.
    Joseph Facal L'érosion - Journal de Montréal 2010 05 03

    Voilà pourquoi je partage avec vous mes idées. Elles ne contredisent pas ce qui vous anime. Nous sommes motivés par le même désir de contribuer, chacun à notre façon, à l'affranchissement de notre peuple souverain sous tutelle. Pour y parvenir, nous devons, dans un contexte où la précipitation des élections menace un engourdissement que vous voulez de bon droit fouetter, trouver comment le faire ensemble plutôt que « chacun à notre façon ».
    Ce qui n'est pas le cas actuellement. Nous devons donc y mettre de l'énergie et du temps, et éviter de faire l'autruche ou de sous-estimer le problème en plaquant pour l'évacuer, des solutions qui n'en sont pas. Davantage qu’un ralliement, c’est l'union dans la diversité des partis en présence autour d'un programme commun de gouvernement de souveraineté que nous devons réaliser.

    Dans cette perspective, je parle en mon nom et je ne représente personne.
    D’autre part, je travaille avec d'autres Vigiles, sur un projet d'APPEL CITOYEN, toujours en cours de rédaction.
    Pour éviter les quiproquos inhérents à un travail en élaboration, en l'affichant publiquement, nous échangeons pour le moment par courriel.
    J'aimerais beaucoup vous présenter ce projet pour le soumettre à votre intelligence. J'ai confiance en votre perspicacité, et je mise sur votre expérience du gouvernement ainsi que sur votre engagement citoyen. Nous apprécierions beaucoup recevoir votre avis, vos impressions et vos commentaires, ceux-ci pouvant éventuellement modifier le projet avant sa publication.
    Cet « appel citoyen » mise sur l'union de nos forces transpartisanes citoyennes; une force capable de faire pression sur les partis politiques pour que la prochaine élection ne se tienne pas dans le contexte de la dernière, en opposant des partisans qui pour des raisons électoralistes continueront, ici dans Vigile entre autres, à subordonner l'avènement d'un État valide et légitime à leurs querelles et maraudages respectifs qui découragent tant de souverainistes. Tout cela donnant lieu à une division déprimante qui ne manque pas de provoquer un absentéisme militant débilitant et un abstentionnisme électoral encore plus navrant.
    Nous croyons que nous devons le faire d'autant plus rapidement que si l’actuel gouvernement tombe, nous serons privés du temps nécessaire pour parvenir à construire cette union, qui seule pourrait changer la donne électorale.
    Ce que M. Barberis-Gervais a observé en citant un texte de Luc Archambault :
    Qui a intérêt à provoquer des élections précipitées ?
    Robert BARBERIS-GERVAIS
    Tribune libre de Vigile
    dimanche 18 avril 2010

    Oui, il faut, comme vous l’écrivez dans votre texte d’aujourd’hui, se poser des questions, et l'une d'elles nous demande : « À qui profite le crime ? »
    À qui profite le crime de précipitation? Certainement à tous les pouvoirs affichés ou occultes qui ont intérêt à perpétuer la division de nos forces, à savoir bien sûr la minorité activiste affairiste qui de Bay Street contrôle le Parlement d'Ottawa qui lui contrôle la Couronne canado-britannique qui contrôle et limite le pouvoir du gouvernement du peuple souverain du Québec, ainsi que celui des partisans des divers partis politiques qui, pensant qu'ils disparaîtront s'ils ne peuvent blâmer leurs adversaires de n'être pas assez ceci ou cela, prétendent qu’ils pourraient faire mieux pour la cause qui est la nôtre. Tout cela en pure perte de temps partisane, émaillée des interventions d’ amateurs de sensations fortes pour qui la précipitation et les élections n'est qu'un divertissement de plus (ce que, j’en suis persuadé, vous ne voudriez pas vois devenir votre intervention dans l’actuel débat), sans parler de ceux et celles qui pensent que jamais rien ne pourra advenir de congruent de la part d'un peuple soi-disant aussi peureux, inconséquent, et qui prétendent parler en son nom mieux que lui. Bref, pas mal de monde.
    Si j'ai pris la parole, ce n’était pas pour ajouter à notre division, mais pour encourager l’union qui seule pourra changer la donne lors des prochaines élections. Pour nous entendre sur ce qui permettra de la faire rapidement, nous devrons prendre le temps d’en discuter. C'est-à-dire, exposer chacun ce qui serait le mieux en mesure de la réaliser. Il n’est pas question ici de ralliement à telle ou telle obédience, mais d'union.
    La question que chacun devrait se poser est : “quels principes, quels moyens pour l'appliquer ne contredisent pas mes principes et ne contredisent les principes des forces en présence, qu’elles soient plus ou moins véhémentes ou tranquilles ?
    Je n'en vois qu'un : “la primauté de l'effectivité de l'Autorité démocratique suprême du peuple souverain sur son territoire national du Québec.”
    C’est ce que j’ai exposé et offert à votre curiosité dans ma Lettre à Monsieur Le Hir
    Tribune libre de Vigile 25 avril 2010
    Je l'ai fait dans un esprit de concorde et d’union. Puisque nous sommes menacés de précipitation et d'élections anticipées, nous devons anticiper et précipiter l'avènement de l'union de nos forces. Vos exposés et votre défense de la précipitation m’en ont convaincu parce qu’ils le démontraient d’indéniable façon. Merci d'y avoir éveillé plusieurs. Le temps presse, il est compté.
    Je suis désolé que vous ne le voyiez pas ainsi, car il semble que vous perceviez mon action comme allant contre la vôtre, pour le peuple. Ce n’est pas du tout le cas. Elle se veut au contraire en accord avec vous afin de faire de connivence, des prochaines élections à Québec et à Ottawa des élections décisives, contrairement aux dernières. Pour cela, je propose que nous devrions élire un « gouvernement de coalition de souveraineté du peuple et de l'État ». Et dans ce but, nous devons nous entendre en dehors des simples et trop souvent simplistes ralliements électoralistes.
    Avant que de poursuivre publiquement une querelle qui n'a pas lieu d'être et que nous ne souhaitons pas, je vous offre de me contacter par courriel. J'ai demandé à Vigile d'ajouter la clé privée utile à cet effet afin que je puisse vous inviter à le faire via ce lien, mais sans succès jusqu’à présent. Je suppose qu'en contactant l'éditeur, vous pourriez obtenir mes coordonnées courriel. J'aimerais vous présenter le produit de notre travail citoyen pour recevoir vos commentaires et avis dans le but de participer utilement à l'union de nos forces citoyennes, pour qu'elles cessent de s'opposer pour devenir complémentaires.
    Merci d'accéder à ma demande.
    Citoyennement vôtre,
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2010

    @Messieurs Thompson et Le Hir,
    Des élections rapides? Pourquoi pas. Mais le niveau de mobilisation actuel ne laisse pas présager que ces élections surviendront bientôt. Pas fou le PLQ.
    La concertation pour une convergence? Celle-ci peut se faire sans être liée aux élections. Elle doit se faire suivant son rythme. Et s'il y a des élections, et si cette concertation n'est pas suffisamment enclenchée, ben on poursuivra.
    Le vieux marxiste fini que je suis - et surtout pas dogmatique-, vous dit ceci: le processus en est un inégal, mais combiné. C'est l'articulation, mais surtout la compréhension des contradictions qui permet d'avancer. Vision d'ensemble, combinée à la compréhension de ce qui est perpétuellement en mouvement. Il faut tendre à savoir ce qui est réalistement réalisable dans un contexte X et dans un temps Y. L’idée figée, le dogme, la baguette magique : à proscrire. Dialectique oblige, car la pensée et l’action humaine ne s’inscrit pas tout à fait dans le monde des lois physiques. La liberté existe et elle n’est surtout pas 1+1=2. C’est pourquoi nous devons construire une action citoyenne autonome qui frappera l’imaginaire des partis et des organisations de la société civile au point de les faire agir dans un sens donné, le sens de l’intérêt collectif. Mais cela se fera toujours à l’intérieur d’un mouvement perpétuel et quasiment chaotique. Le soutien du citoyen en phase avec le concept républicain est essentiel. Même s’il ne l’est que par instinct.
    Un plan de match collectif s’impose. Pour enfin avoir une stratégie. Quant aux tactiques, cela est plus compliqué. Celles-ci relèvent de la réalité en mouvement. Mais la tactique, sans stratégie, ne mène qu’à l’impasse. Des États Généraux peuvent s'avérer un outil essentiel. Et une série d'interventions préalables pourraient très bien préparer le terrain, comme essaient de le faire actuellement une bonne vingtaine de Vigiliens.

    Qu’on le veuille ou non, le rôle de l’intellectuel, qu'il soit employé ou prof, prend tout son sens dans ce combat. Il doit s’engager, nager et agir sur les courants. Toujours en acceptant qu’il pourrait bien se noyer. Et ça c’est mon vieux côté sartrien fini qui parle.
    Messieurs, vous êtes des « convergents ». Surtout, ne vous figez-pas.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2010

    Bonjour monsieur LeHir,
    C’est ce que j’espérais qu’il se passe lorsque je vous ai écrit un commentaire le 29 avril dernier. Je vous référais, entre autres à un texte de monsieur Paquette. Voici un extrait de mon commentaire :

    « J’ai écrit deux textes sur la question sur Vigile. Leur contenu est loin d’être exhaustif, mais je vous invite à en prendre connaissance : La société civile : fer de lance de la convergence souverainiste (28 mars 2010) ; Une contribution à la stratégie de convergence (20 juin 2009). À lire aussi (et surtout) : Préparons les États Généraux sur l’Indépendance Nationale, de Gilbert Paquette (22 juin 2009). »
    Visiblement, vous en avez pris connaissance et vous avez répliqué avec un article bien senti. Et monsieur Paquette vous a par la suite répondu.
    Il y a des fois où on se sent bien content de servir à quelque chose.

    Petit train ira loin.
    Salutations engagées

  • @ Richard Le Hir Répondre

    4 mai 2010

    Réponse @ M. Thompson
    L'insistance que vous mettez à revenir continuellement sur le thème de la concertation et de l'échéance électorale commence à devenir suspecte. Si vous avez un intérêt personnel dans cet enjeu, ou si vous représentez certains intérêts particuliers, il serait temps que vous le déclariez.
    La question de l'échéance électorale est un faux problème. À partir du moment où le gouvernement se trouve dans l'illégitimité, ce sont les événements qui prennent le contrôle de l'agenda. Si ces événements créent une pression intenable sur le gouvernement, le gouvernement tombera. Dans une telle situation, l'Opposition doit jouer son rôle d'Opposition avec la plus grande énergie et mettre de côté ses préférences de calendrier, au risque de perdre sa propre légitimité.
    Et jamais la perte de la légitimité du gouvernement ne paraîtra plus importante que dans le cours du débat sur le budget, qui n’est même pas encore commencé. L’Opposition aura à cette occasion le devoir de tirer sur le gouvernement à boulets rouges en mettant en relief tous les exercices de manipulation auxquels ce dernier s’est livré pour tenter de conditionner l’opinion, y compris son recours aux Lucides et à Lucien Bouchard.
    Ce sont justement les questions que j’ai abordées dans mon texte intitulé « Les intérêts supérieurs du Québec », et que vous feignez d’ignorer en n’y répondant pas. Comme je l’écrivais, « un gouvernement illégitime tombe de lui-même, comme un fruit pourri », et ni vous, ni moi, ni Pauline Marois, ni Gilbert Paquette n’y pourront rien lorsque cela se produira. Il faudra prendre acte de la nouvelle réalité et réagir au plus vite, ou alors rester sur le quai et regarder passer le train.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2010

    Allez-y les gars on vous suis.Nous les profanes en politique.

  • Claude G. Thompson Répondre

    3 mai 2010

    Les lecteurs de Vigile pourront aussi lire l'autre message de M. Paquette qui suit celui précité...
    Ce qui me semble contredire la précipitation de M. Le Hir...
    En fait, c'est l'exact contraire de ce qu'il présente ici... et qui se résume par...
    “ Je diffère d’idée avec M. LeHir sur des élections précipitées.
    Il faut bâtir la concertation d’ici les élections et amorcer une campagne sur l’indépendance si on veut qu’il se passe autre chose à la prochaine élection que des chicanes de politiciens pour une gouverne provinciale d’ailleurs évanescente. »”
    http://www.vigile.net/L-independance-express
    Ce qui d’un autre côté ne contredit pas tout ce que dit M. Le Hir sur le reste de la situation qui est la nôtre...
    À une différence près que ne présente pas M. Le Hir... qui affirme triomphalement..,
    “ Pour que l’indépendance se fasse, il faut aller tellement vite que l’adversaire n’y verra que du feu. ” Richard Le Hir
    Versus, le modeste...
    “ Il faut bâtir la concertation d’ici les élections... ” Gilbert Paquette
    Comme monsieur Le Hir, je me permets d’en faire le principal objet de mon commentaire en le citant au complet.
    L’indépendance EXPRESS 3 mai 2010, par Gilbert Paquette

    “M. Thompson, vous écrivez : " concernant les états généraux, j’ai plutôt dit que j’y voyais « pour le moment » une nouvelle occasion de nous asseoir autour d’une table jusqu’à ce qu’une concertation ou une union s’ensuive en ajoutant : Nous passerions d’abord des mois sinon des années à nous "ostiner" sur la forme de la table ! »
    À ceci je réponds qu’il faut d’abord la concertation entre indépendantiste, ensuite les États généraux pour donner de la force au mouvement et assurer une mobilisation populaire large.
    Je diffère d’idée avec M. LeHir sur des élections précipitées. Il faut bâtir la concertation d’ici les élections et amorcer une campagne sur l’indépendance si on veut qu’il se passe autre chose à la prochaine élection que des chicanes de politiciens pour une gouverne provinciale d’ailleurs évanescente. Il faut que la prochaine élection marque le début de l’accession à l’Indépendance nationale.
    Pour cela, il faudra une mobilisation populaire qui ne pourra se faire sans une union des indépendantistes des partis et des mouvances sociales de gauche ou de droite.”