La politique est un boomerang.
Nous venons d’en avoir une nouvelle preuve avec la révélation du « scandale du Bloc ». Le parti fédéral Bloc Québécois est accusé d’avoir utilisé des portions de son budget parlementaire pour payer l’important salaire du président de son organisation politique et électorale. Pourtant le Bloc recevait du gouvernement, comme les autres partis reconnus, des millions $ pour ses fins électorales calculés sur la base du nombre de ses électeurs à l’élection générale précédente.
C’est le même Bloc qui s’est toujours prétendu plus blanc que neige, le défenseur de la veuve et de l’orphelin, et qui n’a jamais manqué de s’offusquer, d’attaquer et de détruire les pécheurs politiques des autres partis. Avec raison.
Lors du fameux « scandale des commandites », nous étions tous en accord avec le Bloc, qui accablait avec des accusations précises le Parti Libéral du Canada d’avoir utilisé malhonnêtement les argents du gouvernement pour ses fins électorales et d’être un parti sale. Suite à l’enquête de ce scandale, nous avons chassé le PLC du pouvoir pour le punir.
Aujourd’hui, c’est Gilles Duceppe, l’ex-chef du Bloc qui a pris cette décision de mal utiliser les fonds et son parti qui sont au banc des accusés.
Et ça tombe mal !
En effet, une pression grandissante venant d’une myriade d’opposants vise la chef du Parti Québécois (PQ) afin qu’elle quitte son poste et soit remplacée par Duceppe. Ce n’est que le plus récent putsch contre Pauline Marois et il est motivé par le même leitmotiv, soit la faible situation du PQ dans l’opinion publique et son impossibilité de reprendre le pouvoir aux prochaines élections.
Accusé, Duceppe a surpris par sa réaction en annonçant subitement son départ définitif de la politique disant vouloir dédier tout son temps à se défendre contre l’accusation. Son geste laisse croire qu’elle est fondée puisqu’on ne rejette pas ses ambitions politiques pour des riens.
Pauline Marois obtiendra donc à nouveau la confiance de son parti, lors de la rencontre du bureau national du PQ durant le prochain weekend.
C’est par une Une éclatante, suivie d’une page 3 de même nature, que La Presse a appris le « scandale du Bloc » aux Québécois. À Ottawa, le parti libéral et le NPD ont déclaré vouloir éclaircir cette situation et, si elle est vraie, réclamer le remboursement de près de 1 millions $ de Duceppe et du Bloc.
Dès la publication de la nouvelle, un grand nombre de séparatistes-souverainistes-indépendantistes, parmi ceux dont la plume est la meilleure mais la plus virulente et la plus partisane, ont déclenché des accusations gratuites contre le journaliste, auteur de l’article, et les propriétaires de La Presse. Pour eux, la ligne éditoriale du journal est fédéraliste, donc c’est un coup monté pour empêcher la venue de Duceppe à la tête du parti Québécois et la reprise du pouvoir par le PQ. En somme, ils s’attaquent au messager au lieu du message et montrent ainsi leur vrai visage.
Au lieu d’affirmer qu’ils sont choqués par la révélation, qu’elle est inacceptable si elle s’avère fondée et que ce n’est pas le genre de pays qu’ils veulent faire du Québec, ils cherchent à défendre directement ou indirectement la décision de Duceppe, à la qualifier de « pas grave », à la justifier en prétextant que d’autres ont fait pire, à la réduire à un coup monté, etc.. En somme, deux poids, deux mesures !
Le « scandale du Bloc » n’a pas l’envergure du « scandale des commandites ». Mais il a la même importance puisqu’il brave ostensiblement et brutalement les principes moraux. Et, on se demande, après, pourquoi les électeurs en ont « plein le casque » des politiciens.
Non, ce n’est pas acceptable. Tous les partis doivent s’élever contre une telle façon de faire et le dire, à chaque fois. Le cynisme des électeurs est suffisamment élevé contre la gente politique. Il faut que cessent ces attitudes partisanes et ce genre d’argumentation qui faussent la réalité, surtout lorsqu’on n’a pas de preuve.
Pour renverser ce courant malsain, nous devons nous donner des femmes et des hommes qui comprennent l’importance de cela dans chacun des partis politiques. Ce n’est pas une question de fédéralisme ou de séparatisme. C’est une question qui touche le genre de Québec que l’on veut, qu’il soit dans le Canada ou indépendant.
Claude Dupras
La politique est un boomerang
Pauline Marois obtiendra donc à nouveau la confiance de son parti, lors de la rencontre du bureau national du PQ durant le prochain weekend.
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5 commentaires
Serge Jean Répondre
25 janvier 2012Bonjour monsieur Dupras
Vous savez, occuper une fonction quelconque, ou un métier quelconque pour un employeur quel qu’il soit , ne signifie pas à mon sens la perte automatique de sa capacité individuelle de jugement et de responsabilité envers nos semblables et les choses.
Un travailleur technicien par exemple qui travaillerait disons pour Telus et qui serait appelé à forer un trou dans un plafond de gypse à l’intérieur d’une garde-robe , dans une résidence privée , eh bien sachant lui-même par expérience que cette opération dégage beaucoup de poussière et de granulats de gypse , il prendra au moins le temps d’enlever les vêtements propres qui sont dans le rayon immédiat de l’intervention et les posera sur le lit ou ailleurs n’est-ce pas?
C’est cela le jugement responsable et souverain d’un individu conscient dans une communauté ou société, ou civilisation consciente et responsable.
Dans le cas du journaliste et des propriétaires de cette gazette qui ont propulsé cette ‘’bonne nouvelle ‘’ au firmament sans étoiles du peuple caché sur l’affaire Duceppe, eh bien, et le lanceur et le messager et le message n’étaient manifestement qu’un seul et même conglomérat d’intention commune. L’ostracisme. On connait ça nous le peuple du Québec l’ostracisme, ça fait deux-cent cinquante ans qu’on en mange de l’ostracisme .
D’ailleurs toute la presse qui nous tombe sur la gueule nous les gens du peuple , aux endroits que nous fréquentons comme les petits restaurants du coin , les cantines, ect. eh bien cette presse n’est pas autre chose que des ramassis d’insignifiance, d’anecdotes divertissantes, de crimes du peuple, de publicité ,et surtout , insidieusement des traités d’infantilisation pour arriérés mentaux. Jamais on verra une nouvelle qui dirait par exemple, que Desmarais a tenté de nous voler l’hydro Québec pour la larguer en territoire fédéral , oh non ça jamais , eille tsé bin , on est pas assez intelligent pour comprendre ça nous , et puis, c’est pas de nos affaires hein?
Oh , on y parle bien de politique, des affaires du pays Qc. bien sûr, mais toujours dans cette puanteur de colonisé-colonisant bosseux . À ce propos, je suis souvent extrêmement étonné de la façon effronté et incroyablement naturelle de voir des ministres présenter à tour de rôle des projets de loi absolument préjudiciables soit à notre culture ou au pouvoir économique personnel du peuple . Ça ressemble à une école de réforme là où on distribue les punitions pour ce peuple malcommode qui veut pas écouter. Et cela dans le plus pur silence de mort.
On y entend bien parfois quelques bougonnages dans la salle et dans le peuple , mais qui se dissipent vite comme des fantômes. Le parlement ça ressemble à un hôpital où on tente de faire faire un voyage astral forcé au peuple pour s’en débarasser et ne garder que la carcasse du mort-vivant pour qu’il devienne docile et productif comme les lucides le souhaiteraient.
Les quarante milliards de la caisse de dépôt , on en a parlé, mais jamais on s’est aventuré à perçer des trous dans les cloisons pour voir un peu plus loin. Les papiers commerciaux , oui, oui, bien sûr , on connait ça nous le peuple les ‘’papiers commerciaux’’ . Je crois bien que ça m’a pris une semaine de recherche pour découvrir qu’est-ce que c’était ces mystérieux papiers commerciaux , et encore quand j’ai trouvé l’information j’avais le sentiment de faire des pirouettes dans ma tête pour arriver à synthétiser tout ça et en arriver à une image logique et rationnelle. Impossible. Il est impossible de taponner de la boucane dans ses mains et tenter de la modeler pour en faire un objet avec une signification logique quelconque. La presse populaire nous traite comme des arriérés mentaux au Québec, et elle est au service du pape noir Desmarais, alors….
Je vous ai placé monsieur Dupras les paragraphes de loi sur le Parlement du Canada qui touchent particulièrement l’affaire du bloc Québécois et de monsieur Duceppe. Je les ai copiés à partir de la page de monsieur Pierre Cloutier : http://www.vigile.net/Autopsie-d-une-ecoeuranterie-et-d
Jugez par vous-mêmes.
Voyez-vous , c’est comme ça qu’un journaliste , un journal, devraient nous renseigner. On est capable de juger par nous-mêmes si quelque chose est vrai ou pas. Ce que nous n’avons pas besoin , c’est d’un maudit journaliste qui nous cache le soleil volontairement pour faire ricocher les bénéfices de notre jugement dans la cour des manipulateurs et voleurs politiques .
Merci.
Jean
La Loi sur le Parlement du Canada
"La Loi sur le Parlement du Canada autorise le Bureau de régie interne à prendre des règlements administratifs pour régir l’utilisation, par les députés, des fonds, biens, services et locaux mis à leur disposition [325] . Le Manuel des allocations et services, produit conformément aux Règlements administratifs du Bureau de régie interne, renferme des directives administratives sur l’obtention et l’utilisation des fonds, biens, services et locaux auxquels ont droit les députés."
"L’expression « fonctions parlementaires » désigne les obligations et activités qui se rattachent à la fonction de député, où qu’elles soient exécutées, y compris les affaires publiques ou officielles et les questions partisanes."
"Chaque député a qualité d’employeur et peut à son gré recruter, embaucher, promouvoir et congédier ses employés [334]. Les députés ont toute discrétion quant aux tâches exécutées pour leur compte par leurs employés sous réserve seulement de l’autorité du Bureau de régie interne de la Chambre des communes. Il appartient aux députés de décider des tâches à exécuter, des heures de travail, de la classification des postes et des échelles de traitement, et ils sont responsables des relations de travail. Sous réserve de certaines modalités précises, les députés peuvent retenir les services
Archives de Vigile Répondre
25 janvier 2012M. Dupras a écrit:"Dès la publication de la nouvelle, un grand nombre de séparatistes-souverainistes-indépendantistes, parmi ceux dont la plume est la meilleure mais la plus virulente et la plus partisane, ont déclenché des accusations gratuites contre le journaliste, auteur de l’article, et les propriétaires de La Presse ".
Mon commentaire:
Ce que vous écrivez est tout à fait vrai. Imaginez un instant qu'un "pépin" du genre aurait touché Legault ou Khadir ou Charest. On aurait, ici, magnifié le courage des journalistes.
Moi, je suis un vrai bloquiste. Je suis devenu souverainiste quand Meech a coulé. Je fus de ceux qui ont cru "au retour du Québec dans l'honneur et l'enthousiasme".
Pour dire la vérité, à lire ce qui s'écrit ici, parfois, j'en suis à me demander si, effectivement, Legault n'a pas raison? Je voterai péquiste, quoiqu'il advienne, pcq c'est le seul parti à avoir un chance minime de prendre le pouvoir.
J'achève d'intervenir sur ce forum. C'est vraiment décourageant! Ça traduit le cul-de-sac du mouvement souverainiste! Toujours à la recherche du chef idéal, de la formule idéale....dans la suspicion, parfois, "maladive".
Archives de Vigile Répondre
25 janvier 2012Pauvre M. Dupras... De combien votre chèque de paie a été majoré - Par Gesca/Desmarais - pour que vous réussissiez à mettre ce papier torchon sur Vigile..?
Vous savez très bien que Gilles Duceppe était l'homme à abattre par votre clan, car il menaçait une prise de pouvoir majoritaire devant votre nouveau pantin potentiel: François Legault, et votre pantin actuel: J. J. Charest.
Vous clamez haut et fort que Pauline Marois a le champ libre, car c'est ce que souhaitent ceux qui vous dictent vos textes... Pauline, vous la voulez là, vous la souhaitez là, car elle devient une proie facile, pour ne pas dire docile et malléable, par vos dictateurs, elle est déjà dans votre engrenage.
Ne perdez pas votre temps sur Vigile, ici tous vous connaissent, et savent que vous avez l'Empire et L'Union Jack tatoués au coeur...
Transmettez nos salutations l'Oncle Paul !
Michel Dion
Charlevoix
Voisin de l'Oncle Paul
Michel Laurence Répondre
25 janvier 2012« ...des accusations gratuites contre le journaliste, auteur de l’article, et les propriétaires de La Presse » ???
"Dans une opération d’une rare brutalité digne des coups les plus fumants réussis par le grand magnat de la presse William Randolph Hearst aux États-Unis au début du siècle dernier, Duceppe est passé de vie à trépas. En effet, samedi matin, La Presse frappait un grand coup. Le tiers supérieur de sa première page lui était consacré, avec une photo bien léchée, mais “vacharde” à souhait, et un texte faisant état d’une “utilisation douteuse des fonds publics”. Fatal à souhait.
La manœuvre est tellement grosse qu’elle mérite qu’on s’y arrête. Sur la photo, Duceppe apparaît renfrogné et buté. Ses yeux sont exorbités et ses lèvres pincées. La tête rentrée dans les épaules, il a l’air furieux. Le message de la photo est clair, c’est un sale type. Quant au texte, il est formulé pour démolir Duceppe dans l’opinion publique sans exposer son auteur ni La Presse au risque d’une poursuite judiciaire." Richard Le Hir
En vous lisant, Claude Dupras, je me suis dit : « Desmarais peut dormir tranquille. Voilà une bonne relève pour Denis Lessard ou Vincent Marissal. »
Essayez de leur soumettre vos textes, vous serez plus lu qu’ici.
Si la politique est un « boomerang », vos textes équivalent à cracher en l’air, et devinez où ça retombe ?
Archives de Vigile Répondre
25 janvier 2012Monsieur Dupras
Vous êtes en retard dans les nouvelles puisque tout ce que vous avancez dans votre texte a été dénié dans le journal le Devoir d'avant- hier. D'un autre côté, vos propos ont un sens positif puisque je prends conscience de quel côté, vous êtes politiquement branché; ils deviennent de plus en plus rares, au Québec, les gens comme vous et j'en pleurerai pas. Comme on dit en anglais "no future"!
André Gignac 25/1/12