L'argument me jette à terre. Monsieur Charest explique que son salaire d'appoint de 75 000 $ versé par le Parti libéral du Québec "(...) c'est ce que le Parti libéral du Québec et moi avons convenu pour que je puisse avoir ce qu'il me faut pour vivre. C'est tout ".
Monsieur Charest confirme ainsi que cette entente privée était une des conditions pour se présenter à la tête du Parti libéral en 1998. Monsieur Charest n'était pas alors premier ministre du Québec mais allait devenir chef de l'opposition. Devenu premier ministre du Québec en 2003, Jean Charest a continué à percevoir ce salaire d'appoint sans y voir aucun problème éthique.
Monsieur Charest démontre clairement qu'il n'a aucun sens de l'État. Il agit comme un président-directeur d'un quelconque compagnie qui réclame annuellement sa prime de performance. On pourrait croire que monsieur Charest a fixé le prix qu'il pensait valoir sur le marché politique.
Monsieur Charest n'est pas un homme libre; il est devenu un simple otage et cela nous permet de comprendre ses réticences à l'idée de créer une commission d'enquête publique dans la construction.
En outre, face aux nombreux Québécois qui vivent difficilement en ces temps de crise, cette allégation qu'il a besoin de cet argent supplémentaire pour maintenir son train de vie m'apparaît d'une indécence inqualifiable et d'un cynisme criant.
Nous sommes loin d'un René Lévesque qui oubliait pendant des semaines d'encaisser ses chèques de paye de premier ministre.
Jean Archambault
Montréal
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2 commentaires
Tremblay Sylvain Répondre
17 décembre 2009Être engagé pour diriger un parti, ça peut se comprendre, mais être engagé pour diriger une province, alors que nous l'élisons et le payons justement pour celà, il y a bien plus qu'un conflit d'intérêt relevant de l'éthique politique. C'est une mystification, une parodie de démocratie.
Pour qui travaille le Premier ministre du Québec, payé par le parti Libéral du Québec en plus de son salaire de fonction? La seule réponse logique est qu'il travaille pour le parti Libéral en plus de travailler légitimement pour les citoyens du Québec. Le travail rémunéré pour le parti Libéral me semble illégitime dans le cadre de ses fonctions de Premier ministre, car sa fonction première est de représenter les citoyens, tous les citoyens, du Québec.
Soit, on sait qu'un premier ministre partisan d'un parti politique est aussi le chef ou dirigeant de ce parti, mais normalement ce parti assume, ou peut assumer, les dépenses du dirigeant dans ses fonctions inhérentes, soit lors de déplacements, de congrès, etc.. Un salaire, c'est différent. Ça veut dire que le Premier ministre travaille pour son parti même lorsqu'il n'y exerce aucune tâche relative à sa gouvernance. Il travaille pour son parti dans ses fonctions de Premier ministre.
C'est du jamais vu, je pense, à part dans les pays à parti unique, où la fonction de dirigeant de pays se confond avec celle de dirigeant de parti. Ainsi, nul ne peut diriger le pays s'il n'est membre et dirigeant du parti unique. Il est facile de s'imaginer, dans ces circonstances, que le salaire de dirigeant de pays se confonde avec, ou s'imbrique dans, celui de dirigeant du parti unique et exclusif.
Si m. Charest était un très bon premier ministre, que nous n'ayions rien à lui reprocher, nous n'y verrions problablement que du feu, et penserions peut-être simplement que les intérêts du parti dont il reçoit uin salaire se confondent aisément avec les intérêts des citoyens que nous sommes. C'est d'habitude ce qui se passe dans les pays à parti unique et exclusif, les opposants ne faisant tout simplement pas partie du décors, muselés ou en prison, avec une presse strictement idéologique pro-gouvernementale et pro-parti unique, nationalisée ou non, et quelques autres particularités propres à ces régimes, pas intéressantes à mentionner ou parler.
Mais voilà, m. Charest n'est pas si populaire auprès de la population, à cause de toutes sortes de mauvais coups qu'il nous a fait et nous fait encore. Alors, on peut pointer plus facilement le salaire qu'il reçoit du parti Libéral comme étant quelque chose d'anormal, inapproprié; nos intérêts ne se confondent pas avec ceux du parti qui le paie.
Dans ces circonstances, moi je pense que m. Charest devrait arrêter de percevoir un salaire de son parti, et si posssible, rembourser tout ce qu'il a déjà perçu du parti, comme salaire, alors qu'il était en fonction de chef d'État. C'est totalement incompatible, il devrait le reconnaître. S'il ne le fait pas, ça va créer un précédent dont il sera difficile de se sortir par après.
Archives de Vigile Répondre
15 décembre 2009Séraphin Charest et son péché :
« Il était déjà grisé par un nouveau désir lorsque Séraphin revint avec l'argent. Par deux fois, il compta sur la table la somme de quatre-vingts dollars.
Ce n'est pas cent que j'emprunte, demanda Lemont?
C't'affaire! Je retiens la prime pour le service que je vous rends. Les bons comptes font les bons amis. Pas vrai? »
GRIGNON, Claude-Henri, Un homme et son péché