La SAQ et les tromperies du PLQ et de la CAQ

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Privatiser la SAQ, une fausse bonne idée

Le mensonge du « monopole » de la SAQ


Premièrement, j’enjoins vraiment les journalistes d’arrêter de parler du « monopole » de la SAQ, car cela relève de la propagande et de la désinformation. Il est où le supposé monopole de la SAQ lorsque l’on retrouve plein de marchés d’alimentation et de dépanneurs qui vendent du vin et de la bière, sans compter les nombreuses d’agences privées? En agissant ainsi, ils font l’affaire du patronat et de ses universitaires franchisés, qui font toujours référence au « monopole » de la SAQ qui n’existe que dans leur esprit. Les amis, allez-vous à l’épicerie de temps en temps, ou au dépanneur? Et puis même si c’était vrai que la SAQ était un monopole, il est où le problème? Un monopole qui appartient aux huit millions de Québécois et qui verse plus d’un milliard de dollars par année en impôt-dividende dans les coffres du gouvernement du Québec. Aucune compagnie privée n’en verse autant. En plus, la SAQ ne reçoit aucune subvention publique alors que le privé en est inondé de façon indécente.


Quel individu voudrait se départir d’un tel joyau, qui en plus verse régulièrement, intégralement et à temps aux gouvernements la TVQ et la TPS qu’il collecte, ce qui n’est pas du tout le cas avec des milliers de firmes privées, dont plusieurs s’adonnent à la fraude en plus de ça? La population aime et tient à la SAQ. Je mets au défi le PLQ et la CAQ de tenir un référendum sur le sujet. Mais non, ils ne le feront jamais, car ils tiennent à répondre à la commande de ceux qui les financent et les embauchent après leur carrière politique – une carrière politique consacrée aux intérêts particuliers. Que voulez-vous, aujourd’hui ce sont les gens d’affaires et leurs centaines de lobbyistes qui dictent le menu politique? Disons que le fait que plusieurs ex-politiciens et attachés politiques se soient convertis en lobbyistes aide la cause du dépouillement de nos services et biens publics. Je dirais même que plusieurs élus ont dans les faits des lobbyistes attitrés, ce qui explique plusieurs décisions insensées.


Qui veut la privatisation de la SAQ?


Après avoir démantelé partiellement Hydro-Québec au profit d’intérêts privés souvent étrangers, par le biais de l’éolien et de barrages qui coûtent à la population des centaines de millions de dollars par année pour rien puisque nous avons d’énormes surplus d’électricité; après avoir cédé des ponts (25 et 30) à des firmes étrangères; après avoir, pas seulement donné, mais bel et bien payé Airbus pour daigner accepter de prendre la C-Séries de Bombardier administrée par des incompétents québécois, grand B.S. corporatif de luxe; et après avoir vidé la fonction publique de son expertise et de son pouvoir d’agir par des coupures draconiennes au profit de vrais « monopoles » privés opérant dans les secteurs de la construction, du génie, de l’informatique, etc., voilà que le rouleau compresseur du « pas d’État et plus de privé » continue avec la SAQ. Et dire qu’ils prétendent desservir les intérêts collectifs. Privatiser la SAQ à des affairistes qui paieront alors les ex-employés au salaire minimum ne fera qu’accroître davantage les inégalités économiques. Beau projet de société!


Qui est intéressé par la SAQ? Il y a des gens comme le milliardaire Alain Bouchard, propriétaire de Couche-Tard, qui tient aussi à s’accaparer la vente au détail du cannabis. Tout simplement merveilleux. Alain Bouchard, un grand défenseur du bien commun qui a déjà affirmé que le Québec était sur le B.S. Ah oui, il y a aussi la Chambre de commerce et les universitaires affranchis comme Godbout, Fortin, Montmarquette, Gagné, Laurin et d’autres. Toujours les mêmes qui répètent la même cassette et que nos médias se font un devoir de toujours la répéter fidèlement : « Commission sur l’examen de la fiscalité (dirigée par Luc Godbout). Nouveau (le énième) plaidoyer (fondé sur des mirages et des faussetés) pour la privatisation de la SAQ. La Fédération des chambres de commerce du Québec y voit une source d’économies (pour qui?) » (Le Devoir, 21 octobre 2014).


Pourtant, en 2014, un comité mis sur pied par le gouvernement libéral de l’Ontario arrivait à des conclusions fort différentes : « Ontario. Privatiser n’est pas une solution. Le LCBO doit rester un magasin d’État, dit un comité de sages, qui suggère d’autres avenues pour regarnir les coffres de la province » (Le Devoir, 15 novembre 2014). Et ce comité était dirigé par l’ex-président de la Banque TD, qui est loin d’être un socialiste, monsieur Ed Clark.


Plus cher avec le privé


Qui s’est plaint du manque de choix à la SAQ? Franchement, il faut être vraiment « fêlé » pour servir comme avantage du privé un plus grand choix (et y croire). En Alberta, les prix ont augmenté depuis la privatisation en 1993 : « En Alberta, l’expérience est loin d’être concluante, et en plus, le gouvernement albertain a perdu 1.5 milliard en revenus depuis la privatisation selon une étude du Parkland Institute » (La Presse, 1er septembre 2015). Mes amis, saviez-vous qu’au Canada huit provinces contrôlent le commerce des boissons alcoolisées et une vingtaine d’États aux États-Unis? Oh, oh, que vois-je comme titre d’article du Journal de Montréal du 21 février 2017 : « Moins cher à la SAQ qu’en Ontario. La société québécoise (SAQ) arrive à faire mieux que la LCBO sur les prix de ses meilleurs vendeurs ».


Le PLQ et les girouettes


Mai 2014, parole de Philippe Couillard : « Pas question de privatiser la SAQ ou Hydro » (La Presse, 28 mai 2014). Et parole de Jean Charest : « SAQ/privatisation. Charest dit non » (Le Journal de Montréal, 25 novembre 2007). Comme la SAQ est de plus en plus performante et payante pour l’État, alors ça attire les fossoyeurs et les vautours. Comme le poète l’a dit : « Seuls les fous ne changent pas d’idée ». D’après vous, qui fait changer d’idée à Philippe Couillard et au PLQ? J’aimerais bien avoir l’opinion des nouveaux libéraux progressistes autoproclamés, Alexandre Taillefer et l’universitaire-fiscaliste Marwah Rizqy sur la question de la privatisation anticipée de la SAQ. Et pour rire encore plus de vous, Philippe Couillard a retenu, comme experts consultants sur le bradage de la SAQ, des gens biaisés, soit la transnationale de comptables Price Waterhouse. D’après vous, ça va être quoi les recommandations de cette firme comptable? Vraiment pathétique. Naturellement, la population ne fera rien pour empêcher cette dilapidation de leur propre instrument collectif. Price Waterhouse, c’est comme demander au loup de veiller sur les brebis.


Parlons de vrais monopoles


« La variation des prix de l’essence est “apparemment concertée” dit Couillard » (Le Devoir, 31 mai 2018). Et que fera Couillard pour nous affranchir de ce monopole arnaqueur et initier plus de concurrence dans le secteur de l’essence? Rien.


Dans le domaine de l’informatique sous-traitée par les gouvernements au cartel privé de Bell, IBM, Telus, Microsoft et Rogers, que fera Couillard? Rien.


Il ne fera rien même si ces entreprises milliardaires se paient la traite à vos dépends : « Informatique. IG$ d’extras aux cinq géants » (Le Journal de Montréal, 23 juillet 2018).


Et que fera le PLQ pour accroître la concurrence et faire baisser les prix dans les monopoles pharmaceutiques privés? Rien.


En 2014, le prix d’un médicament contre le cancer (le Paclitaxel) est passé subitement de 42 $ l’unité à 4000 $, que le gouvernement rembourse. Et voilà que le « tough » à Gaétan Barrette s’écrie furieusement : « Le côté sombre du capitalisme » (La Presse, 12 juin 2014). Mais Barrette n’a rien fait. Comme le poète, un autre, dit : « Les ténors du PLQ jappent fort, mais ils ne mordent jamais la main de leurs bienfaiteurs ».


Si le PLQ et la CAQ étaient vraiment honnêtes et réellement au service des intérêts supérieurs de la population, ils prendraient des mesures musclées pour augmenter la concurrence et briser les oligopoles qui règnent en rois et maîtres dans l’alimentation au détail où trois gros (Métro, Loblaw-Provigo et Sobeys-IGA) contrôlent environ 75 % du marché (vous vous souvenez du cartel du pain?), dans les domaines bancaires, pétroliers et pharmaceutiques, des cartes de crédit (Visa et MasterCard), du transport ferroviaire (CN et CP), etc. Mais ils préfèrent s’attaquer à nos services publics et intérêts collectifs et les privatiser à des fumistes comme dans le cas de l’éolien, des ponts et autoroutes, de la santé, des écoles et des garderies et par le biais des PPP et de la sous-traitance octroyés à nos frais à des formes de construction, de génie, d’avocats, d’informatique, de comptables, etc. Et les Québécois qui continuent à ronronner et à gazouiller.