PLQ: les lieux communs d’Alexandre Cusson

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Cusson est le symbole du vide abyssal intellectuel qui règne au PLQ


Mes attentes étaient grandioses 


Amis lecteurs, je vous demande juste de vous mettre à ma place. À la suite d'un article d’une page paru dans Le Devoir du 23 novembre 2019 consacré à Alexandre Cusson, l’actuel maire de Drummondville, je me suis alors dit: «Voilà celui qui va ressusciter et régénérer le Parti libéral du Québec» qui, aux dernières élections, a devancé le Parti québécois et Québec solidaire, seulement et uniquement en raison du vote des anglophones et des allophones. Sinon, ça aurait été le néant. Avec lui, les idées et les projets de société vont exploser au prochain conseil général du PLQ, que je me suis dit. L’autre candidate annoncée à la chefferie de ce parti politique n’a qu’à bien se tenir, ai-je rajouté, son chien est mort et enterré.  


Un article élogieux sur le prétendant 


Juste le titre de l’article m’a fait saliver. J’avais hâte d’en savoir plus sur celui qui sera appelé à remplacer «l’érudit» Philippe Couillard. Voici le titre du texte en question: «Cusson, le bon élève».  


Pressenti comme candidat à la chefferie du Parti libéral du Québec, le maire de Drummondville est réputé pour sa personnalité studieuse et disciplinée. Je piaffais d'impatience à l’idée de connaître ceux qui se prononçaient ainsi.  


On interview seulement des personnes qui l’encensent 


Disons en partant que monsieur Cusson a été dirigeant d’une école secondaire. Pour moi, ça s’annonçait bien pour les futurs débats sur les écoles publiques et privées, et sur leur financement public outrageant. On nous a aussi appris dans ce portrait qu'Alexandre Cusson est un ex-champion de l’émission télé de Radio-Canada Génie en herbe. Moi qui suis parfois à court d’idées pour les blogues, j’aurais à l’avenir qu’à piger dans son bol à idées «songées». Dans les années 1980, il a œuvré au sein des jeunes libéraux qui ont toujours porté à droite. Que d’informations utiles et pertinentes.  


Mais, je dois avouer que j’ai commencé à avoir des soupçons, alors que seule l’opinion de gens et amis favorables à M. Cusson a été sondée. Comme Alain Caillé du bureau de comptables Deloitte, des experts en fiscalité, qui a dit de lui qu’il est d’une «intelligence rarement vue» et qu’il est un gars «compétitif». Et puis, il y a le directeur actuel du collège privé Saint-Bernard, où a travaillé Alexandre Cusson, qui a dit qu’il est «une des cinq personnes les plus intelligentes et les plus cultivées qu’il puisse connaître». Trop de superlatifs c’est comme pas assez. En plus de ça, ses amis ont dit qu’il est «perfectionniste et minutieux». Et Jean-Pierre Boisvert, journaliste du journal régional L'Express de Drummondville, qui mentionne qu’il «fait ses devoirs et est tout le temps en contrôle». Finalement, c’est presque une faveur qu’il nous fait de vouloir devenir premier ministre libéral du Québec! C’est vraiment un don du ciel. Les autres candidats de tous les partis politiques doivent se sentir bien petits. Qui ne rêverait pas d’un tel portrait élogieux en se présentant à la chefferie d’un quelconque parti?  


Conseil général du PLQ: le génie accouche d’une souris 


Franchement, ça dépasse les bornes. Comment quelqu’un qui est aussi supposément brillant et qui aspire à devenir chef du PLQ peut-il larguer de tels clichés? Comme il veut devenir premier ministre, on est en droit de s’attendre à ce qu’il élabore clairement sa vision, ses idées, ses projets de société, enfin, qu’il soit un peu sérieux. Mais non, au dernier conseil général du PLQ, Alexandre Cusson a été vide et a tenu des propos vraiment insignifiants. Ainsi, pour lui, les «Québécois de souche sont ceux nés ici et de partout dans le monde». Vraiment très clair! Et comme grosse généralité passe-partout, il veut offrir aux Québécois une «société plus juste, plus équitable et qui répond aux besoins de tout le monde». Qu’en dites-vous? Personne n’est contre la vertu.  


Et plus solidaire que les députés de Québec solidaire, «Alexandre Cusson refuse de critiquer l’austérité libérale» (Le Journal, 24 novembre 2019).  


Pas seulement la protectrice du citoyen qui, en 2016, a dénoncé les coupures en disant que «Les plus vulnérables ont payé le prix de l’austérité», mais aussi le premier ministre de l’époque lui-même: «Les coupes ont touché les plus vulnérables, admet Couillard» (Le Devoir, 30 septembre 2016 et le 20 septembre 2015).  


Mais M. Cusson n’a pas voulu critiquer et «jouer au gérant d’estrade». Pourtant, c’est le propre de l’humain d’observer et de critiquer ce qui s’est fait dans le passé, encore plus les partis politiques.  


Ah oui, et comme les autres libéraux il est en «faveur d’une société laïque qui respecte toutefois les droits des minorités». Pouvez-vous s.v.p. décoder ces propos pour moi?  


En voulez-vous d’autres, des clichés? 


M. Cusson a aussi dit qu’il se «méfie» de l’intervention de l’État dans l’économie (va-t-il couper les grosses subventions publiques?) ou dans d’autres sphères de la société (comme quoi, certains services publics par exemple). Quant à l’environnement, l’approche de monsieur Cusson est terriblement floue, pour ne pas dire près du néant: «Il faut faire les choses de façon pragmatique et prendre les décisions intelligentes.» Ça n'annonce rien de bon pour l’environnement, ça. Et M. Cusson rajoute que le «débat constitutionnel ne l’intéressait pas. Ce n’est pas ça qui fait qu’on est heureux ou moins heureux».  


Le chef intérimaire du PLQ se porte à sa défense 


Devant tant de vacuum abyssal émanant de celui qui veut devenir le chef du PLQ et premier ministre, le chef intérimaire du PLQ, Pierre Arcand, est venu à la rescousse de l’aspirant-vedette en demandant aux journalistes de «lui laisser le temps d’arriver» et de lui «donner une chance, quand même». Je m’excuse, mais devant un tel néant, on est tous en droit de se poser des questions légitimes et de lui demander de préciser ses «idées». Et Dominique Anglade qui en rajoute une couche en disant qu’elle aimerait bien avoir des débats d’idées avec M. Cusson, mais encore faut-il qu’il en ait, des idées.