C-Series, McInnis, Pétrolia, Junex : des milliards perdus

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La catastrophe économique libérale

Nos élus, à la fois amateurs et incompétents


Le chroniqueur Michel Girard titrait ainsi son texte du 8 mai 2018 : « Les Beaudoin (de Bombardier) ont roulé Couillard dans la farine ». Ils ont embobiné Couillard, pas seulement avec la C-Series de Bombardier, mais aussi avec l’autre bébé de la famille Beaudoin-Bombardier, la Cimenterie McInnis en Gaspésie, de loin le plus gros pollueur au Québec dans lequel le PLQ et la Caisse de dépôt ont englouti 1.5 milliard de dollars en fonds publics pour la création de tout au plus de 200 emplois. Je le répète : ce genre de folies se répètent trop souvent. Il faut rendre responsables les élus fautifs en les poursuivant en justice pour abus de biens publics et atteinte à la sécurité nationale de la province, sinon ils vont récidiver. Et pourtant, on nous dit sans cesse que le PLQ a de gros canons économiques comme ministres tels que Carlos Leitao, Martin Coiteux, Dominique Anglade, Pierre Arcand, etc.


Des milliards perdus dans la C-Series


En plus du 1.3 milliard « investi » par le PLQ dans la C-Series, en 2015, il y a eu aussi, la même année, 2 milliards d’allongés par la Caisse de dépôt dans la réorganisation de Bombardier Transport, sans compter les milliards de dollars de fonds publics versés par Québec et Ottawa dans un déluge de subventions de toutes sortes. On n’aurait jamais dû privatiser Canadair à des incompétents et à des inexpérimentés comme la famille Beaudoin-Bombardier qui a coulé ce joyau public. C’est drôle, la division de produits récréatifs de Bombardier (motoneiges et motomarines) va beaucoup mieux depuis qu’ils ont cédé le contrôle effectif à un fonds d’investissement américain qui gère dorénavant la business. Et puis, pendant que Bombardier est tenue en vie artificiellement grâce à l’injection de fonds publics, la « familia » a la bonne idée de se lancer dans le ciment, un domaine qu’elle ne connaît absolument pas. Pas grave, la famille sait que le PLQ et l’État sont là pour les appuyer envers et contre tous. Tiens, lisez aussi cette autre chronique de Michel Girard parue dans le Journal de Montréal le 10 janvier 2018 : « L’État, vache à lait des Bombardier-Beaudoin ». L’État dans le sens de l’argent des contribuables.


Puis, au mois d’octobre 2016, devant une faillite imminente, la C-Series est donnée, oui donnée, gratos, à la transnationale française Airbus. Les fournisseurs québécois en feront les frais puisque le nouveau propriétaire a dit : « C-Series. Airbus veut faire baisser le prix des fournisseurs » (Le Devoir, 7 mars 2018). Le tandem Couillard-Anglade, toujours aussi innocent. Madame Anglade qui affirme tout sourire que : « C-Series. La vente à Airbus était inévitable » (Le Journal de Montréal, 30 janvier 2018). Ce n’est pas une vente pantoute, c’est un don! Une vente à zéro cenne? « Inévitable » qu’elle a dit. Les experts ministres du PLQ n’auraient pas pu s’en apercevoir avant que les Beaudoin-Bombardier étaient des nuls et ainsi épargner des milliards de dollars en fonds publics? Et puis, Philippe Couillard a renchéri : « Partenariat Airbus-Bombardier : un geste nécessaire selon Couillard » (La Presse, 17 octobre 2017). Allô partenariat quand un des associés ne met pas une cenne dans la patente! Bien au contraire, Airbus a reçu en cadeau des millions d’options d’achats d’actions dans Bombardier. Ce « partenariat » ressemble en tout point à vos PPP chéris, des privatisations de biens publics déguisés, dans lesquels l’État investi des milliards de dollars et, contrairement aux prétentions, prend sur lui le gros des risques financiers comme le pont Champlain, le CHUM, la salle de l’orchestre symphonique, le système de paie Phénix, les ponts de l’autoroute 25 et 30, etc. En passant, et avant que je l’oublie, c’est Dominique Anglade qui a aussi affirmé que la vente de Rona à l’américaine Lowe’s était une vraie bonne affaire pour le Québec.


Philippe Couillard de se faire humaniste et philanthrope avec notre argent et qui lance ce cri du cœur : « Le premier ministre dit qu’il faut “aimer” et “soutenir” Bombardier » (Le Journal de Montréal, 11 mai 2017). Jamais il a dit : « Il faut aimer et soutenir nos services publics ». Au contraire, nos programmes sociaux, il les a charcutés afin de pouvoir aider la famille milliardaire Bombardier-Beaudoin à devenir encore plus riche, sur notre bras. Le PLQ et Philippe Couillard, c’est connu et documenté, ont toujours donné préséance au bien-être individuel de certains plutôt qu’au bien commun. Pour eux, l’intérêt individuel prime sur l’intérêt général.


Que vois-je là dans mes vieux dossiers? Je suis tombé sur un article du Journal de Montréal daté du 4 février 2014 : « Québec généreux prêteur de la famille Beaudoin-Bombardier. Plus de 3 G$ accordés pour divers projets ». Un article que vous devriez lire! Des prêts très souvent qui ne sont jamais remboursés et qui s’assimilent à des subventions pures et simples. Pour tromper la population, il arrive souvent que les élus nous fassent passer des véritables subventions pour de simples prêts. La tactique ne date pas d’hier. Alors ça fait longtemps que les robinets coulent.


La cimenterie des Beaudoin-Bombardier


Bon, parlons d’un autre canard boiteux de la « familia » dans lequel le PLQ a encore englouti pour plus de 1.5 milliard $ de fonds publics, soit la cimenterie McInnis en Gaspésie. Création d’emplois en région que s’est exclamé Philippe Couillard. 1.5G de fonds publics allongé (gouvernement du Québec, Caisse de dépôt et Investissement Québec) pour 200 gros emplois créés, ça donne ce que Michel Girard a illustré dans sa chronique du 26 septembre 2017 : « Des emplois à 1.5 M$ chacun ». Ah, ben zut : « L’avenir de la cimenterie McInnis remis en question » (Le Devoir, 6 janvier 2018). En moins d’un an, on doute de la survie de la cimenterie après y avoir injecté 1.5 milliard $ de notre argent. Une autre patente qui sera vendue à des étrangers pour des pinottes : « Les contribuables québécois pourraient perdre gros. Ciment McInnis vaut beaucoup moins sur le marché que le prix payé » (Le Journal de Montréal, 9 janvier 2018). Mais le premier ministre persiste dans ses fantasmes : « Cimenterie McInnis : “c’est un bon projet” — Philippe Couillard » (Le Journal de Montréal, 14 août 2016). Philippe Couillard et Dominique Anglade disaient la même chose de la C-Series de Bombardier.


Et maintenant les pétrolières Pétrolia et Junex


Je le répète, ces deux bineries créées avec peu d’argent, bien souvent par d’ex-politiciens et d’anciens fonctionnaires, ont reçu gratos de nos élus des tonnes de permis d’exploration qui, pour plusieurs, appartenaient à Hydro-Québec. Après encore une fois y avoir injecté des dizaines de millions de dollars en fonds publics, voilà que Junex, et aussi Pétrolia l’an dernier, sont vendues à des firmes albertaines. Un autre cas où les gouvernements ont dilapidé des millions et des millions de notre argent dans des aventures sans aucune étude comparative sérieuse et indépendante en se fiant seulement sur les mirages économiques des arrivistes et de leurs lobbyistes, souvent des politiciens recyclés : « Junex passe sous contrôle albertain » (Le Devoir, 12 juin 2018). Vous n’êtes pas écœurés de vous faire appauvrir par vos propres élus qui par après sont obligés d’appliquer des mesures d’austérité, où, je vous le demande? Des gestes insensés posés par nos gouvernements qui appauvrissent la province et font aussi augmenter sa dette publique. Et les mêmes élus commandités qui, comme à la CAQ et au PLQ, persistent à clamer plus de privé et moins d’État. Comment alors ne pas grimper dans les rideaux? Je reviens la semaine prochaine sur le cas de Junex et de Pétrolia.