La tolérance du Québec doit faire notre fierté

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Frédéric Bastien, une voix forte pour la défense du Québec

Avec les lois 21 et 96, les Québécois se font à nouveau accuser d’intolérance. On connaît la chanson. Nous sommes des racistes et nous violons la sacro-sainte Charte canadienne. Comme ailleurs, il y a du racisme chez nous. Mais au jeu de la comparaison avec le Canada anglais, et avec beaucoup d’autres nations, nous faisons bonne figure. Plusieurs exemples illustrent cette situation.  


Crimes haineux


Prenons le nombre de crimes haineux rapportés à la police. Le Québec est presque toujours en dessous de la moyenne canadienne. Continuons avec la question de l’homosexualité. Québec a reconnu les unions homosexuelles avant Ottawa et tous les partis politiques étaient d’accord.


Cette attitude n’est pas nouvelle. Dans les années 70, sous le leadership du ministre péquiste Jacques Couture, notre peuple s’est mobilisé pour l’accueil des boat people. Des centaines de milliers de personnes en provenance du Vietnam, du Laos et du Cambodge fuyaient la terreur des communistes. Ils ont été très nombreux à venir chez nous et les Québécois leur ont ouvert les bras. Ce fut la même chose pour les gens qui voulaient échapper à la dictature des Duvalier en Haïti ou à celle de Pinochet au Chili. 


Les descendants de ces réfugiés se sont assimilés. Ils sont devenus nos médecins, nos écrivains ou nos élus. Tout le monde se fiche éperdument du fait que leurs ancêtres venaient de Saigon, de Port-au-Prince ou de Santiago. Ils font partie de la nation et leur parcours témoigne de l’universalité de notre culture.


Autochtones


Outre ces exemples, la question autochtone illustre aussi l’attitude des Québécois. Certes, plusieurs Premières Nations font face à des problèmes sociaux importants ou vivent dans la pauvreté, entre autres. Nos rapports avec les Amérindiens ne sont pas parfaits, loin de là. Reste que, quand on regarde l’histoire des relations entre les Anglais, les Français et les Autochtones, notre bilan est bien meilleur que celui du Canada.


C’est la Nouvelle-France qui a noué des alliances avec les Premières Nations et qui a signé la Grande Paix de Montréal. Pendant ce temps, le général Amherst voulait distribuer aux Indiens des couvertures contaminées à la variole pour les exterminer. 


Au 19e siècle, les fédéraux ont écrasé les Métis dans l’Ouest canadien tandis que les Québécois se mobilisaient pour les défendre. Honoré Mercier, un de nos grands premiers ministres, parlait d’eux comme de nos frères. John A. Macdonald, lui, avec le soutien massif des Canadiens anglais, a fait pendre Louis Riel. 


Plus récemment, c’est Robert Bourassa qui a signé la Convention de la Baie-James avec les Cris. Nos deux peuples continuent de bénéficier de cette entente. Même chose pour la Paix des braves avec Bernard Landry. C’est aussi au Québec que les langues autochtones sont le mieux préservées. Ce n’est pas un hasard. 


On peut toujours s’améliorer, mais nous n’avons pas à rougir de notre bilan en matière de tolérance. Il doit plutôt être une source de fierté!


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Frédéric Bastien167 articles

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Titulaire d'un doctorat en relations internationales de l'Institut universitaire des hautes études internationales de Genève, Frédéric Bastien se spécialise dans l'histoire et la politique internationale. Chargé de cours au département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal, il est l'auteur de Relations particulières, la France face au Québec après de Gaulle et collabore avec plusieurs médias tels que l'Agence France Presse, L'actualité, Le Devoir et La Presse à titre de journaliste. Depuis 2004, il poursuit aussi des recherches sur le développement des relations internationales de la Ville de Montréal en plus d'être chercheur affilié à la Chaire Hector-Fabre en histoire du Québec.