Le Canada a libéré les fauves des marchés financiers

Tribune libre

A l'occasion d'un discours prononcé jeudi, le 4 février 2010, devant la Chambre de commerce de Winnipeg, M. Mark Carney, le gouverneur général de la Banque du Canada, a déclaré que la reprise économique serait difficile, dans les mois et les années qui viennent, pour les entreprises, les travailleurs et les retraités.
Avant juillet 2007, les banques du monde ont englouti des milliards de dollars dans la spéculation, sans investir dans l’économie réelle. Les banques canadiennes ont suivi la même stratégie, selon Léo-Paul Lauzon « elles ont dilapidé des milliards en spéculant outrageusement avec l’argent des déposants sur des investissements pourris (PCAA). Afin de les «responsabiliser», les gouvernements leur ont allongé 200 G$ de fonds publics sans aucune condition. »
Comme on ne peut pas mettre l’État canadien en prison, les banques-casinos en prison, la Caisse de dépôt et de placement du Québec en prison, on a libéré les fauves des institutions financières. Ils s’attaquent maintenant aux entreprises, aux travailleurs et aux épargnants. Ils n’ont pas réinvesti les 200G$ qu’Ottawa leur a consentis. Au contraire, ils continuent à faire d’énormes profits sur le dos de la population en augmentant les frais bancaires et les taux d’intérêts.
Selon l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) Olivier Blanchard, la crise économique a creusé des déficits importants dans beaucoup de pays. ­. Selon la stratégie des marchés financiers, les États n’auront pas le choix de décréter l’austérité et de réduire les dépenses de leurs services sociaux, spécialement en santé et en repoussant l’âge de la retraite à 67-68 ans. C’est ce que font Gordon Brown du Royaume-Uni et Barak Obama aux États-Unis. C’est toujours la population qui est saignée à blanc par ces sanguinaires insatiables des marchés financiers. C’est ignoble!
Les temps n’ont pas changé! Voici la déclaration de 1802 de Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis et qui est d’une actualité remarquable: « Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple Américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquise.»
Marius Morin
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