Qui sont ceux qui menacent la sécurité nationale des canadiens?

Le Canada s'en va en guerre

Pourquoi, en temps de crise, autant de dépenses militaires?

Ottawa — tendance fascisante


L’air de rien, le Canada se transforme de plus en plus en un pays guerrier, investissant des milliards de dollars dans l’achat d’armements et le déploiement d’activités offensives dans diverses régions du monde. Selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) les dépenses militaires du Canada ont augmentées, « entre 2005-06 et 2010-11, de 8 G$, soit une hausse de 54,2 %. » Il y a un quelque chose comme « Malbrough s’en va en guerre».
Ce n’est pas rien pour un pays qui est en pleine crise économique et que les déficits accumulés conduisent à couper dans les pensions vieillesse, dans les programmes sociaux et, par des subtilités fiscales, à augmenter les impôts des classes moyennes.
POURQUOI CES INVESTISSEMENTS ?
À ce que je sache, aucun pays ne menace présentement notre sécurité nationale. Qui plus est, nos liens de proximité et d’entendement avec les Etats-Unis, notre voisin immédiat, sont garants d’une paix harmonieuse entre les deux pays. Quant aux problèmes de frontières, pouvant surgir au Grand nord, ils devront plutôt trouver leurs solutions à travers la diplomatie, la médiation des diverses instances des Nations Unies et les Cours internationales de justice. Ce ne sont pas les 6 ou 8 bateaux armés de canons qui vont permettre de résoudre les conflits potentiels de cette nature.
Les achats du nouveau matériel (chars d’assaut Leopard 2, les véhicules de combat rapproché ou encore les 65 avions de combat F-35) visent plutôt des interventions militaires musclées qui n’ont pas beaucoup à voir avec le grand nord canadien. Pour voir de plus près le catalogue de ces achats, je vous invite à visiter « les nouveaux joujoux de l’armée canadienne ». Les lobbyistes ont dû s’en donner à cœur joie et l’échange de petits cadeaux en réjouir un grand nombre. Les industries militaires battent des records.
Alors pourquoi toutes ces dépenses qui s’inscrivent dans un budget qui dépassent présentement les 21 milliards $ ? L’Éducation, la santé, la protection de nos personnes âgées, ne sont-elles pas plus importantes que ces armements? Le Canada serait-il devenu un pays de conquête et d’agression contre d’autres pays?
Je ne vois qu’une réponse qui ressort des engagements militaires récents du Canada sur la scène internationale : le Canada s’est entièrement mis au service des ambitions impériales des Etats-Unis et d'Israël. Son budget militaire n’est plus à la mesure des besoins de sa sécurité nationale, mais à la mesure de ce que Washington et Israël lui demandent.
EST-CE VRAIMENT CE QUE VEULENT LES CANADIENS ET CANADIENNES ?
Ces décisions sont prises par des gouvernements qui n’ont jamais fait, de ces questions de budgets militaires et de la participation de l’armée canadienne à des guerres étrangères, l’objet de débats publics et encore moins de consultations référendaires. C’est comme si la démocratie n’avait pas sa place pour débattre et décider de ces questions.
Tout se passe derrière des portes closes, dans le plus grand secret. Des milliards de dollars, pris à même les poches des canadiens et canadiennes, sont ainsi engagés sur des projets dont les avenants et aboutissants sont connus des seuls initiés. Le peuple canadien n’a rien à y redire, son pouvoir réel lui étant substitué par des gouvernants d’allégeances impériales.
Des questions doivent se poser. Les forces armées canadiennes seraient-elles devenues le bras armé, non pas du peuple canadien, mais de certains groupes d’intérêt aux ambitions financières illimitées? Le sang versé de nos soldats, l’est-il pour des causes nobles ou pour des ambitions répondant davantage à la cupidité et aux ambitions de certains groupes oligarchiques?
De plus en plus de monde réalisent que derrière bien des messages rassurants de coopération humanitaire, d’interventions militaire pacifiques, se cachent des ambitions de conquête et de domination. Le cas de la Libye illustre à merveille cette grande tricherie qui a permis de détruire un pays prospère, à renverser un régime toujours fortement appuyé par la majorité de sa population, à tuer plus de 100 000 personnes dont le Président et plusieurs membres de sa famille et à prendre le contrôle des puits de pétrole, des comptes en banque et des institutions politiques. Ce cas de la Libye est la pointe de l’iceberg d’une tendance qui vise le contrôle et la domination du monde. Le Canada fait partie de ceux qui financent ces incursions et envoie ses soldats pour y verser le sang de ceux qui s’y résistent et y sacrifier la vie de plusieurs des siens. Mais est-ce bien cela que veulent les canadiens et canadiennes?
La démocratie que nos dirigeants ont constamment à la bouche et au nom de laquelle ils envoient nos soldats combattre et mourir n’exige-t-elle pas que le peuple soit le premier à être informé et à décider de ces choses? L’actuel premier ministre du Canada, M. Harper, dirige le pays en roi et maitre avec moins de 25% de l’électorat canadien et moins de 40% de ceux et celles qui sont allés aux urnes. C’est dire que plus de 75% des canadiens et canadiennes ne se sont pas exprimés en sa faveur et que plus de 60% ont voté contre lui. Pourtant, aujourd’hui, il décide, au nom du peuple canadien, de ces budgets militaires dont le détail se discute à Washington. Est-vraiment ce type de démocratie que nous voulons imposer au monde?
Il y a 50 ans, le Canada avait une réputation d’un pays, artisan de paix dans le monde, et sa participation aux missions des Casques bleus des Nations Unies était recherchée et respectée. Lester B. Pearson, ancien premier ministre du Canada, avait été honoré du Prix Nobel de la Paix alors que ce prix avait encore la crédibilité d’un grand honneur mérité. Aujourd’hui, le Canada est complètement identifié aux politiques décidées par Washington et n’a plus de personnalité internationale propre. Il ressemble plutôt à un petit caniche retenu par la laisse de son maitre.
Il est plus que temps de réagir et de reprendre en main notre propre destinée. Nos dirigeants se moquent de nous parce qu’ils savent qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent. Le système est ainsi fait qu'il protège bien ses alliés.
Je laisse à d’autres, plus compétents que je ne le suis, de préciser ceux à qui servent vraiment toutes ces guerres. À l’avance je puis dire que le peuple canadien n’est pas en tête de liste et qu'il sera toujours là pour payer les factures.
Oscar Fortin
Québec, le 3 mars 2011
http://humanisme.blogspot.com

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citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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4 commentaires

  • Serge Gingras Répondre

    5 mars 2012

    Le Canada veut jouer dans la cour des grands mais n'en est pas un. Dans le domaine de la boxe on dit d'un boxeur qu'il frappe au dessus de son poids. Ce n'est pas sage.
    Les Alliancistes\réformateurs\Conservateurs vont nous ruiner dans le seul but d'alimenter l'industrie de guerre américaine, comme l'a fait la Grèce en achetant tout ce qu'on lui proposait.
    Nous sommes en de mauvaises mains. Il faut au plus vite chasser du pouvoir ces assassins de nos valeurs traditionelles qui nous ont bien servies jusqu'à l'arrivée de ces drôles sans conscience sociale.
    Un Québec indépendant ne saurait être hors du cadre de l'OTAN. Même le PQ, du temps de René Lévesque, a dû abandonner cette notion. René lévesque, pour obtenir l'appui de Washington à la sécession du Québec, a dû faire machine arrière dans ce dossier. Le Québec fera parti de l'OTAN. Maintenant, tout est dans la manière. Le Canada a donné l'exemple du temps où il favorisait le port du casque bleue. Le Québec pourraît en faire autant à son tour.

  • Frédéric Picard Répondre

    5 mars 2012

    Le fond de votre analyse est correcte et je l'appuie. Mais de là à gober le Bunga Bunga de Khadaffi, il y a une marge. Ni gober la désinformation de Bachar El Assad ou de Kim Jong 2. Ne tentez pas d'amadouer l'image de ces tyrans pour faire valoir votre point. Ça discrédite la démarche.
    On peut dénoncer la militarisation du Canada. On peut proposer une transformation de l'armée Canadienne. Toutefois, pour ce faire, il faut avoir l'aval des canadians... Et nous ne sommes pas canadians... C'est un peuple très semblable aux anglais, aux américains. Alors, c'est normal pour eux de faire comme les grands frères. Grands frères qui ont un passé de "bullies" à international, comme les autres puissances coloniales (USA, UK, Russie, France, Allemagne, Japon, Espagne et Portugal il y a très longtemps)
    Alors que les Québécois, eux, sont rebelles dans l'âme.
    Les Québécois devraient adopter une sorte d'armée de réserve, comme la Suisse ou la Finlande. Adopter une politique de neutralité absolue. Ainsi, aucun besoin d'intervenir à l'étranger. On se mèle de nos affaires, c'est tout. On fait partie des nations unies, ok. Mais pas plus.

  • Oscar Fortin Répondre

    5 mars 2012

    Tout à fait d'accord avec vous M. Marineau.

  • Henri Marineau Répondre

    4 mars 2012

    Vous dites:
    "Aujourd’hui, le Canada est complètement identifié aux politiques décidées par Washington et n’a plus de personnalité internationale propre. Il ressemble plutôt à un petit caniche retenu par la laisse de son maître."
    Raison de plus pour devenir notre propre "maître"...Harper n'en finit plus de nous fournir des raisons de s'affranchir du ROC!...Qu'attendons-nous pour accepter son invitation?