Le cégep en français, une chicane de famille?

quel est le plus important, rabrouer les belles-mères même lorsqu’elles ont raison ou servir le Québec ?

Cégep en français

Pour des raisons que j’ai déjà mentionnées, et bien que je ne sois pas d’accord avec l’orientation actuelle du Parti québécois, je ménage mes critiques envers ce parti. Cependant, cette fois, sa position à propos de l’urgence d’obliger les étudiants néo-québécois à fréquenter à s’inscrire exclusivement cégep français me révulse.
Le 15 juin 2008, un article de Charles Castonguay dans Lautjournal, [repris dans Vigile le 3 septembre->14038], montre à quel point cette mesure est devenue non seulement nécessaire mais essentielle.
Le 3 septembre également, un article de Cyberpresse, [repris dans Vigile->21497], rapporte une déclaration de Bernard Landry où ce dernier insiste sur cette urgence. Dans le même article, on trouve une réplique de Pierre Curzi, qui se prononce au nom du Parti québécois, à ce qu’il semble.
« Il ne suffit pas de dire que l’on va appliquer la Loi 101 dans les cégeps et que le français va s’épanouir. Le phénomène est plus large et touche non seulement la langue d’enseignement mais aussi la langue de travail et un ensemble de facteurs », a soulevé M. Curzi, député de Borduas. Dans cette affaire, le PQ ne se laissera pas enfermer « dans une petite porte étroite » et adoptera une « proposition solide, cohérente, avec des effets réels », a-t-il ajouté.
En quoi le fait de réclamer le cégep français au plus sacrant empêcherait-il le parti de réclamer aussi d’autres mesures, maintenant ou plus tard, et pourquoi faudrait-il attendre un programme plus détaillé pour commencer à s’activer là-dessus? Le PQ préfère-t-il que rien ne se fasse jusqu’à ce qu’il prenne le pouvoir afin de bénéficier électoralement de la mesure? Le jeu politicien passe-t-il avant un geste de salut public? En quoi ce geste enfermerait-il le PQ «dans une petite porte étroite», et en quoi le cégep en français, dans ce cas, se résume-t-il à une petite porte étroite ?
Je comprends que le parti n’apprécie pas l’intervention des belles-mères dans son ménage, mais enfin, quel est le plus important, rabrouer les belles-mères même lorsqu’elles ont raison ou servir le Québec ?
Vous avez dit : langue de bois? Tu quoque, Petrus?


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2 commentaires

  • Élie Presseault Répondre

    4 septembre 2009

    Il appert que les fédéralistes s'ingénient actuellement à battre en brèche toute aspiration québécoise de renforcir la langue française, notamment dans le réseau de l'Université du Québec. Nous en sommes maintenant rendus à devoir justifier ce qui apparaît comme une évidence historique : le français doit être consolidé dans le réseau québécois, à plus forte raison celui francophone.
    Ayant fréquenté les bancs d'écoles montréalaises dans un quartier à profil pluraliste, je fus à même de voir l'apport de nombreux groupes ethniques prenant part à la société québécoise. Dans une bonne partie des cas, même si le respect régit nos rapports, nos liens avec les communautés ethniques sont fragilisés. L'une des raisons de cette fragilité est la facilité avec laquelle une bonne proportion de ces mêmes gens croient le recours à l'anglais plus souhaitable que le français.
    Le français souffre toujours d'une dévaluation en ce qui concerne la place qu'on lui consacre, notamment dans les institutions de l'éducation au Québec. Il est anormal qu'une proportion aussi élevée des institutions universitaires soient de langue anglaise dans notre contrée de langue française. Les résultats de notre laxisme collectif sont alarmants, à plus forte raison dans la région montréalaise.
    Un premier pas important vers la résolution de notre contrat social québécois serait de consolider l'accès aux institutions postsecondaires de langue française. Non seulement nous devons élargir l'accès des cégeps de langue française aux communautés culturelles du Québec mais également, nous devons revoir les principes qui sous-tendent les priorités et le développement du réseau universitaire, toutes langues confondues. La primauté du français devra être reconfirmée à défaut de quoi le glissement de terrain continuera de plus belle.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 septembre 2009

    Je lis dans un autre article que la cheffe du parti hésite à ouvrir la «boite de Pandore»... Elle est bien bonne celle-là. Quelle boite de Pandore ??
    l'Éducation est une responsbilité de l'État et même une juridiction exclusive selon la Constitution. Et l'État proclame que le français est la langue commune des québécois. De quo parle la cheffe du PQ? Elle n'a qu'à prendre la décision un point c'est tout. Elle déguise son manque de courage en vertu prudentielle ?
    Et je suis du même avis que Bernard Landry : on intègre les immigrants ou on les intègre pas! À l'heure actuelle ce laxisme est de trop et dure depuis trop longtemps. Le Cegep en français pour tout le monde ça c'est un geste intégrateur. Comme dirait le gros Coderre lui-même, That's it that's all!