Si la guillotine était en usage au Québec, on aurait entendu le couperet tomber hier sur le cou du premier ministre Charest au moment du témoignage de l’ancien ministre de la Justice Marc Bellemare devant la Commission Bastarache. En quelques paroles aussi pointues qu’incriminantes il a, à toutes fins pratiques, mis fin à la carrière politique de Jean Charest, et aux travaux de la Commission.
Le tribunal de l’opinion publique fonctionne selon des règles différentes de la justice. Le critère de preuve n’est pas le même, et les apparences peuvent détruire une réputation plus rapidement et plus durablement que le dossier le mieux étayé. On peut déplorer que ce soit le cas, mais ça n’en reste pas moins le cas, comme la démonstration en a été faite des milliers de fois, ici comme ailleurs.
Aujourd’hui, les Québécois on vu un témoin de premier plan s’avancer en toute assurance et affirmer que la nomination des juges au Québec répondait aux caprices des prévaricateurs et faiseurs d’élections pudiquement nommés pour la circonstance argentiers (qu’en termes élégants ces choses-là sont dites !), ou plus prosaïquement solliciteurs de fonds. Et à l’évidence, ils ne font pas que solliciter des fonds. Les Québécois s’en doutaient, ils en ont eu la confirmation.
Certains analystes prétendaient hier que Marc Bellemare allait être contre-interrogé par la Commission et que sa belle assurance pourrait fondre comme neige au soleil, ou être durement malmenée. C’est ignorer qui est Marc Bellemare. C’est un avocat de plusieurs années d’expérience qui a l’habitude de plaider devant les tribunaux. Il connaît la valeur de la préparation, et c’est sans doute le dossier qu’il a le mieux préparé de toute sa carrière. N’est-il pas, avec Jean Charest, celui qui, a le plus à perdre dans cette affaire ?
Cela fait des mois qu’il baigne dans le dossier, et il a bénéficié de l’aide d’un collègue pour se préparer. Il n’y a pas un angle qu’il n’ait pas fouillé, et pas une réponse dont il n’ait au préalable testé la solidité. Qui plus est, il est le seul témoin à charge. À partir de maintenant, à moins qu’il n’ait attendu d’être contre-interrogé pour faire des révélations supplémentaires, la suite des choses devient un anti-climax. À partir de maintenant, rien de ce qui sortira des témoignages devant la Commission n’aura l’intensité des révélations de Me Bellemare ni n’aura autant de portée, et si j’étais à la tête de cette Commission, je chercherais les moyens de la clore au plus tôt par crainte d’être accusé d’étirer la sauce à mon profit.
La suite des choses est donc nécessairement et uniquement politique, et elle n’attendra pas la fin des travaux de la Commission pour se jouer devant nos yeux. Les deux sondages rendus publics cette semaine, l’un par Le Devoir et l’autre par La Presse confirment le diagnostic que j’énonçais dans mon article du 6 juillet dernier « Un autre clou dans le cercueil de Jean Charest » écrit au lendemain de la victoire du PQ à l’élection partielle dans Vachon « Rien ne peut plus désormais arrêter la descente aux enfers de Jean Charest », et j’ajouterai cette fois-ci, « ni celle du Parti Libéral du Québec », car non seulement le témoignage de Marc Bellemare incrimine-t-il Jean Charest, il incrimine toute la machine du PLQ. Il aura donc pour le PLQ les mêmes effets que le scandale des commandites a eus pour le PLC.
Dans un système démocratique sain sachant reconnaître l’illégitimité de la situation, la sanction serait immédiate et impitoyable. Le premier ministre démissionnerait de son poste dans les quarante-huit heures. Mais aussi triste ce constat soit-il, notre système démocratique est bien mal en point, usé et abusé par des années d’indifférence de la population et d’indolence de l’opposition, tant élue que non élue. L’échec référendaire de 1995 y est pour quelque chose.
Au cours des derniers mois, l’opposition a repris un peu de mordant, sans toutefois se montrer à la hauteur des circonstances. Au fond, chacun pour ses raisons, aucun des deux partis ne souhaite ou ne se pense vraiment en mesure d’assumer ou de prendre le pouvoir à court terme. Et il faut alors mesurer tout ce que ce constat peut avoir d’affligeant pour une population qui aspire tout simplement à être bien servie par sa classe politique.
Devant les développements des dernières heures, les premières réactions de l’Opposition sont encore bien timides, et surtout, on ne voit pas encore se manifester ce sursaut d’indignation qui devrait ouvrir les vannes du changement que la population appelle désormais de tous ses vœux. « Hé là-dedans ! Les vacances sont terminées ! »
Requiem pour Jean Charest
Le couperet est tombé
Devant les développements des dernières heures, les premières réactions de l’Opposition sont encore bien timides
Chronique de Richard Le Hir
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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25 commentaires
Archives de Vigile Répondre
27 août 2010La prise de retraite du PM,M.Jean Charest…suite 1
[ « En politique, l'argent est le nerf de la guerre, et ceux qui assurent les rentrées ont plus de pouvoir dans un parti que tous les militants réunis.
Officiellement, tout le monde appuie encore Jean Charest dans la famille libérale mais, si l'argent commence à se raréfier, on pourrait vouloir lui trouver une porte de sortie honorable avant les prochaines élections en 2013, au plus tard.
Au Québec, les partis politiques ne peuvent recevoir de dons des entreprises depuis près de 35 ans, mais tout le monde dans le milieu sait que cette loi est fréquemment contournée au moyen de prête-noms.
Par définition, les collecteurs de fonds sont des gens discrets et ils disparaissent généralement lorsque leur nom fait les manchettes. Dans le climat pourri actuel, bien des donateurs hésiteront à signer un chèque au Parti libéral. Soit ils ne croient plus en Jean Charest, soit ils ne veulent pas voir leur nom accolé au PLQ dans les registres publics du Directeur général des élections.
On peut s'attendre aussi à voir une baisse substantielle des dons «personnels» venus, en bloc, d'employés de grandes firmes de génie-conseil, de construction, d'avocats ou de consultants. Du moins pour un temps, on se gardera une petite gêne, au même titre que l'on remarque une baisse des prix dans les chantiers de construction publics depuis quelque temps. Tiens, tiens, comme par hasard.
On a constaté, en 2009, une forte diminution des dons versés au PLQ (le PQ et l'ADQ ont connu le même sort). De 12,7 millions en 2008, les dons au PLQ ont chuté à 9,1 millions l'an dernier. On ne connaîtra pas avant juin 2011 les résultats de 2010,»]
Source ; Vincent Marissal,La Presse,27 août 2010
Jean-Claude Pomerleau Répondre
26 août 2010@ Denis Julien de Lotbinière
Je ne joue pas sur les mots, je donne une appréciation du cadre juridique.Et j'invite tout avocat à invalider mon point de vue.
Vous en appelez au respect du cadre juridique, je vous dis de quoi il s'agit: Il n'y a pas d'accusé dans cette commission d'enquête. Il n'y a donc pas de présomption d"innocence.
Le premier principe d'un cadre juridique est que non seulement la justice doit être rendue mais qu'il y ait aussi APPARENCE de justice. Or Charest a clairement violé cette règle sacré en créant lui même cette Commission Bastarache et en l'instrumentalisant avec des nominations partisanes, le même jour qu'il a inscris une poursuite au civil (c'est l'argument de Me Bellemare, qui sera débattu aux mérites).
Sur le fond la poursuite au civil de Chrarest permettra à Me Bellemare de produire le test du polygraphe (La Cour Suprême est claire là dessus). Suis je seul à entrevoir ce qui peut trancher le noeud du litige: la crédibilité de Me Bellamare c. celle de Charest du point de vue de la jurisprudence (prépondérance de preuve).
....
Sur le plan politique il n'y a pas non plus de présomption d'innocence; il n'y a qu'un lien de confiance entre le citoyen et le politiciens. Or ce lien est rompu et avec raison:
les libéraux sous Charest baignent dans une corruption endémiques; dans le cas de la Caisse de dépôt et de l'Hydro Québec, ils ont passé la ligne rouge: De la corruption à la trahison de l'intérêt nationale.
S'il y a des innocents quelques part ce sont ceux qui croient encore en Charest.
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
26 août 2010Rappelons-nous que Jean Charest avait téléphoné « à un juge » dans l'affaire Ben Johnson, lorsqu'il était au fédéral.
Il faut croire qu'il se sent à l'aise dans ce milieu.
Gaston Boivin Répondre
26 août 2010Monsieur Julien, votre sens de la justice vous honore. Mais, dans le cas qui nous occupe, j'estime que vous faites montre d'une trop grande bonté:
Ce matin un sondage de la maison Léger nous apprend que "69% des Québécois croient que c'est Marc Bellemare qui dit la vérité, contre seulement 13% pour Jean Charest." Et il y a une raison à ce résultat: Cela fait assez longtemps que les Québécois voient aller Jean Charest pour qu'ils aient été en mesure de se faire une idée sur le bonhomme et sur sa crédibilité. Je ne répéterai pas ici toutes les couleuvres qu'il a essayé de nous faire avaler depuis qu'il est au pouvoir, notamment, peu avant les dernières élections, concernant l'état de santé de la Caisse de dépot du Québec et la connaissance exacte qu'il en avait. Je ne ferai pas également état de toutes les entourloupettes dont il nous a habitué, une des dernières étant l'élection partielle dans Vachon en pleine période estivale.
N'oublions surtout pas, relativement à la crédibilté des 2 hommes, que c'est un fait connu depuis longtemps que Marc Bellemare s'en était allé en politique pour changer les lois concernant l'assurance automobile et l'indemnisation des victimes d'acte(s) criminel(s)et qu'il l'avait quittée parce qu'on ne lui avait pas permis de le faire, ce qui donne un poids certain à l'affirmation qu'il a faite devant la Commission Bastarache lorsqu'il y a dit qu'il est venu en politique parce que Jean Charest lui avait promis qu'il pourrait faire ces réformes et qu'il l'a quitté parce qu'il voyait bien qu'on ne lui permettait pas de les faire, et ce qui, de surcroit, donne, par ailleurs, également de la crédibilité aux autres assertions qu'il a pu aussi faire devant la Commission.
Comme le dit, si bien, monsieur Le Hir:
"....Le Tribunal de l'opinion publique fonctionne selon des règles différentes de la justice..."
En parlant de justice, que dire de la façon dont l'un des deux belligérants dans ce combat de coq a décidé de son arbitrage, en en nommant lui-même l'arbitre, lequel dernier a lui-même décidé de ceux qui pourraient y intervenir, tant et si bien qu'à part le procureur de la Commission et celui de Me Bellemare, tous ceux qui pourront contre-interroger les parties, à part l'avocat représentant le Barreau, seront pour la grande majorité des avocats représentant soit le parti libéral, ou le premier ministre, ou, à la rigueur, s'il en est, des témoins proches du parti libéral. Aucun représentant des autres partis plolitiques, même si toute cette affaire relève grandement de la politique. Pauvre monsieur Bellemare, j'ai bien peur qu'en terme du poids et de l'ampleur des contre-interrogatoires, c'est sur lui que l'on s'acharnera: Justement "belle justice" en perspective! Et au bout de la ligne: L'état qui paiera pour la représentation du parti libéral et de monsieur Charest et ce dernier qui ne perdra, au surplus, aucun des émoluments de sa fonction politique, alors que monsieur Bellemare devra défrayer les honoraires de son avocat et qu'il devra , de surcoît, assumer le temps qu'il aura consacré en préparation et en audition pour cette Commission, qui sont autant de temps perdu qu'il aurait pu consacrer, dans le cours de sa profession, à ses propres clients, temps pour lequel, c'est légitime, il aurait pu recevoir des émoluments: Belle justice en effet!
Archives de Vigile Répondre
26 août 2010Portrait affaire Bellemare : sondage Léger Marketing réalisé par internet, 1 020 répondants, le 25 août 2010.
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2010/08/20100826-045435.html
Archives de Vigile Répondre
26 août 2010Écoutez la radio-poubelle de Québec ces jours-ci. Toute la classe politique est mise dans le même sac. Ne contribuons pas plus de notre côté à ce cirque.
La seule chose que je reproche à monsieur Charest, c'est le point de presse inacceptable qu'il a tenu, lui donnant l'occasion de démolir devant les citoyens du Québec, la crédibilité du témoignage de monsieur Bellemare. C'est un abus de pouvoir et Roy en a remis! Il a aussi par ce geste violé les règles de la commission qu'il a lui-même créé. Bastarache devrait le lui rappeler lundi matin ce qu'il ne fera pas parce qu'il est lui-même non crédible.
Marois fait bien de se taire du moins de se garder une petite gêne.
Charest aura l'occasion d'être entendu et on ne peut lui faire un procès et le déclarer coupable à l'avance. Je le dis et le redis: ''Ne soyons pas aussi dégoûtant qu'eux!''
Votre argumentation monsieur Pomerleau est très courte!
Archives de Vigile Répondre
26 août 2010Ne jouez pas avec les mots monsieur Pomerleau!
Que la commission Bastarache ne soit pas un tribunal officiel ne nous dispense pas d'un minimum d'éthique, je m'excuse!Ne soyons pas aussi pourri qu'eux s'il vous plait!
C'est cela qui écoeure les citoyens! Oeil pour oeil et dent pour dent n'est-ce pas! Je suis peut-être naïf mais je ne mange pas de ce pain là!
Archives de Vigile Répondre
26 août 2010Le PM Charest gagnera la finale.
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Archives de Vigile Répondre
26 août 2010En marge de la commission Bastarache
Selon Me Bellemare le processus de nomination des juges au Québec est un système correct qui fonctionne bien.Il n’a pas parlé de trafic d'influence, ce qui est un crime.
il faut faire la différence entre les faveurs pour services rendus et le trafic d'influence au sens criminel, qui consiste à acheter directement une charge ou un avantage.
Le vrai problème, c'est le poids du financement politique dans la prise des décisions gouvernementales en général.Cela n’est pas dans le mandat de la commission.
D'un point de vue politique, Jean Charest, étant agonisant, parcequ'il traîne une mauvaise odeur autour de son gouvernement depuis deux ans, ne peut pas mourir tellement plus.
Source ; Yves Boisvert,La Presse,26 août 2010
Archives de Vigile Répondre
26 août 2010La prise de retraite du PM,M.Jean Charest.
Je vous prédis que le PM Charest démissionnera à l'automne 2011,suite à plusieurs enquêtes de terrain dans les comtés,suite à une préparation minutieuse de sa succession,d'une campagne de marketing et suite à une ordonnance des organisateurs et argentiers du Grand Conseil Libéral,réuni en secret dans Charlevoix.
Pour l'instant patience et espoir.Comme l'animal qui a fain d'une nouvelle bouffe et qui besogne fort pour l'avoir.Son plaisir est toujours satisfait sauf s'il meurt avant.
Archives de Vigile Répondre
25 août 2010Charest doit pédaler dans l’affaire Bellemare.
La cause de la crédibilité a déjà été entendue: les Québécois, dans une écrasante proportion, croient davantage Marc Bellemare que Jean Charest. Cela en dit plus long, d'ailleurs, sur le peu de confiance qu'ils ont envers le premier ministre.
L'ancien ministre de la Justice a lancé un grand seau de boue dans la cour du premier ministre avec ses allégations.
Que fait-on pour nettoyer un tel dégât, surtout lorsqu'on est éclaboussé soi-même? Aucune option ne garantit un lavage plus blanc que blanc.
Option 1 : Donner du temps au temps.Ne rien faire. Cette fois, il n'a pas le choix, il doit réagir puisqu'il a lui-même créé la commission Bastarache.
Option 2 : La négation. C'est la stratégie «ma parole contre la sienne» et, à ce chapitre, on sait déjà que le premier ministre part avec un sérieux retard.
Option 3 : La contre-attaque violente et documentée. Jean Charest a intérêt à avoir en main des éléments de preuve démontrant clairement les fabulations de son accusateur,aidé par les témoignages des autres acteurs clés, dont Franco Fava.
Option 4 : L'admission. Les libéraux pourraient faire le pari de la franchise et dire que, comme tous les partis, ils nomment des gens qu'ils connaissent et en qui ils ont confiance. Faute avouée est à moitié pardonnée, dit-on. Pas dans ce cas-ci. Il est trop tard. La confiance des Québécois est trop ébranlée pour accepter une telle explication. De plus, il ne faut pas oublier que Jean Charest poursuit Marc Bellemare et qu'il ne peut donc pas lui donner raison.
Option 5 : Trouver un bouc émissaire. Il s'agit de démontrer que, s'il y a eu entorse, cela s'est passé aux étages inférieurs de la hiérarchie, par la faute de quelques acteurs intéressés ou peu scrupuleux.
Option 6 : Faire diversion avec des annonces et de bonnes nouvelles. Une recette éprouvée à maintes reprises. Jean Charest doit sortir des gros lapins de son chapeau.
Si Jean Charest espère sortir indemne de cette commission, il n'a pas le choix de miser sur la troisième option.
Source ; Vincent Marissal,La Presse,25 août 2010
Archives de Vigile Répondre
25 août 2010Les tizamis en politique.
Des organisateurs et des collecteurs de fonds qui font des pressions auprès de ministres pour faire placer des amis du parti au pouvoir...
Si vous pensez vraiment qu'il s'agit d'une nouvelle, soit vous êtes d'une touchante naïveté, soit vous venez d'une autre planète.
Tous les partis ont des listes et des organisateurs qui aiment bien, par pur power trip ou pour assurer les renvois d'ascenseur, montrer qu'ils sont capables de placer leur monde. Seulement, ces histoires ne sont généralement pas étalées sur la place publique, comme les petits secrets de famille dont on ne parle pas hors de la maison.
Source ; Vincent Marissal,La Presse,25 août 2010
Archives de Vigile Répondre
25 août 2010Oui.. " Notre langue est exquise "... comme le soulève L'Engagé
Et le propre d'un Universel empreint d'une humanité s'avère pour l'Être la Pensée portée par l'Être, le seul animal ayant cette faculté de porter cette Pensée par la langue qu'il aura apprise à manier par la connaissance qu'il aura d'elle.
Au-delà des noms impliqués dans toute cette histoire et qui sont soulevés dans cette commission Bastarache, existe une tristesse liée à la constatation de l'utilisation d'une langue qui révèle un type de discours ne respectant pas le seul fondement possible d'une langue partageable, cad son fondement éthique. Pas grand chose peut lier les Êtres humains entre eux.. sauf le fondement de la parole en un acte de foi à pouvoir accorder ou non à l'autre.
Dans ce début de commission, une emphase sur un "qui dit vrai" subjectivement ressenti qui laissera probablement des marques de discrédit sur tel ou tel discours et c'est cela le plus grave à mon point de vue : une constatation de plus d'une dégénérescence du Discours utilisant la langue pour porter de petits discours en ne sachant plus ou pas toujours pour le citoyen ce qui relève de sa fiabilité. Il s'agit d'un ordre symbolique remis en cause qui n'est pas sans conséquence pour le rapport au symbole dont toute culture et toute langue dépendent.
Le plus grave selon moi n'est pas la menace qui guette la survivance ou la disparition d'une langue, mais plutôt que l'on sache de moins en moins respecter un rapport à un discours fondé dans le temps par le temps qui passe et au-delà des espaces rencontrés et contingences.
De mon point de vue, les ravages d'un Discours se modifiant selon les contingences rencontrées et se manifestant alors dans une absence de fondements s'avèrent ce dont nous devrions nous préoccuper, au-delà des noms et d'une langue particulière. Il me semble que seul le Discours fondé au-delà des contingences saurait de lui-même porter sa langue et sa transmission de par un effet subjectif identificatoire. A ce niveau nos institutions portent une responsabilité certaine, ainsi que nous tous.
Suzanne Caron
Jean-Claude Pomerleau Répondre
25 août 2010@ M Denis Julien de Lobinière
La présomption d'innocence ne s'applique pas dans une commission d'enquête puisque personne n'est accusé.
La question de fond porte sur la crédibilité des acteurs. Charest a mis en place cette commission justement pour diminuer celle de celui qui est maitre du jeux: Me Bellemare.40 témoins plus tard cela ne risque pas de changer de beaucoup.
Ce qui pourrait trancher le débat définitivement pour le publique et l'histoire se jouera dans un autre forum juridique: La poursuite au civil de Charest contre Me Bellemare.
Dans ce cas le fait que le noeud du litige porte sur la crédibilité des deux joueurs Me Bellemare pourrait avoir recours au test du polygraphe pour établir sa prépondérance de preuve. La Cour Suprême au produit un arrêt qui lui permet d'agir en ce sens:
http://csc.lexum.umontreal.ca/fr/1987/1987rcs2-398/1987rcs2-398.html
Cette perspective me laisse croire que cette poursuite va mourir au feuilleton après le départ de Charest.
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
25 août 2010L’affaire Bellemare en images
http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef0133f34f4ee0970b-800wi
http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef01348673d359970c-800wi
http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef01348673eb50970c-800wi
http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef0133f34fbae5970b-800wi
http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef0133f3504934970b-800wi
Archives de Vigile Répondre
25 août 2010Le texte qui a déclancher l’affaire Bellemare.
C'est la réplique de Jean Charest à un article du Soleil daté du 14 mars 2010 qui a incité Marc Bellemare à s'ouvrir sur ses années en tant que ministre de la Justice. Lisez ce que Me Bellemare a bien pu dire à notre journaliste Matthieu Boivin au point d'inciter le premier ministre du Québec à réfuter ses propos.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201003/13/01-4260474-le-premier-ministre-taxe-de-frilosite-face-a-la-ftq.php
M. Bellemare avance que l'influence de la FTQ est beaucoup trop importante dans la politique québécoise et qu'il est grand temps que le premier ministre se tienne debout devant ce syndicat.
Il est convaincu que M. Charest ne veut pas brusquer les hommes d'affaires qui aident à financer son parti.
Archives de Vigile Répondre
25 août 2010Monsieur Pérez, vous excellez dans la diversion!
Mon intervention était pour rappeler aux vigiliens un principe de droit fondamental qui est la présomption d'innocence et dont doit bénéficier monsieur Charest sinon nous sommes aussi dégoûtants que nos amis d'en face.
Aussi je n'ai jamais dit qu'on devait exclure le volet parlementaire dans notre lutte pour l'indépendance. Ce que je dis depuis le début, c'est que lorsque les politiques se détournent des buts et du sens profond du combat qui nous occupe, la pertinence d'un mouvement citoyen non partisan a plus que sa place.Le RIN agira comme un chien de garde de l'orthodoxie via les compatriotes de la base et je trouve cela drôlement sain.
Lisez le livre d'André Larocque ex-attaché politique dans le cabinet de René Lévesque,AU POUVOIR,CITOYENS! Mettre fin à l'usurpation des partis politiques.Préface de Claude Béland. BLG.
Ya tu quelqu'un qui va venir sur VIGILE dire qu'il l'a lu le livre!
Je sais bien monsieur Pérez qu'en bon péquiste obéissant que vous préférez leur remettre un chèque en blanc, vous taire et leur faire confiance. Et bien pas moi monsieur, et plusieurs compatriotes au Québec pensent la même chose. On va les surveiller comptez sur moi. On attendra pas encore 40 ans pour faire l'indépendance du Québec.
L'engagé Répondre
25 août 2010JLP
Je suis parfois dur envers vous, mais lorsque vous parlez du Québec, vous êtes éloquent.
J'étais d'accord avec votre propos, mais pour la forme :
«concaténation», bravo!
Elle est exquise notre langue.
Archives de Vigile Répondre
25 août 2010Monsieur LE HIR,
Vous êtes définitivement bien naïf : « Dans un système démocratique "sain" sachant reconnaître l’illégitimité de la situation... »
Mais nous ne vivons pas en démocratie, Monsieur LE HIR. Et celui qui est au pouvoir y reste. Clinton, Bush, Sarkozy, Blair, et j'en passe.
Vous devriez savoir, après avoir frayé dans ce milieu, que celui qui s'est hissé au faîte du pouvoir par la ruse et l'hypocrisie ne devient jamais vertueux par la suite. Lisez les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar. Puis, on s'en reparlera...
André Meloche
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
25 août 2010À Monsieur Julien de Lotbinière
Dans ce monde de dualisme politique et judiciaire, à quoi servirait le RIN sans un corps électoral procurant du pouvoir parlementaire ?
Voici un rappel de ce que vous ne voulez pas reconnaitre :
L’un des aspects les plus révélateurs dans l’exercice démocratique au Québec depuis l’événement de la prise du Pouvoir par le PQ en 1976, est qu’à chaque fois que le nationalisme politique et économique perd ce même pouvoir, les pro-fédéralistes se renforcent exponentiellement par l’action de gouverner et de contrôler l’administration publique en conquérant plus d’espace politico-économique soustrait à ce même nationalisme québécois, espace d’autorité qui sera employé sans égards contre les intérêts généraux des Canadiens français, puisque ce sont eux, en majorité, qui ont fait de ce nationalisme fondamental et anti-centraliste fédéral, depuis les années soixante, l’instrument politique indispensable à leur survie collective*.
JLP
-..-..-..-..-..-..-..-
*. Pour plus d’information à ce sujet, consulter Lettre ouverte aux irréductibles souverainistes québécois
http://www.vigile.net/Lettre-ouverte-aux-irréductibles
Archives de Vigile Répondre
25 août 2010Monsieur Éric Tremblay vient de nous démontrer sa très grande immaturité politique.Je suis aussi étonné qu'une personne telle que lui qui est avocat, ne défende pas la règle de droit la plus fondamentale de notre société dite de droit qu'est la présomption d'innocence.Le PI m'inquiète!
Archives de Vigile Répondre
25 août 2010Attention monsieur Le Hir de ne pas tomber dans le populisme. Nous vivons encore dans une société de droit et un accusé est présumé innocent tant qu'il n'a pas fait la preuve de sa non culpabilité hors de tout doute!
Je suis très mal à l'aise avec le lynchage qu'on fait au premier ministre du Québec actuel monsieur Jean Charest.Je trouve dangereux que les médias et monsieur et madame tout-le-monde se substituent au processus judiciaire. Moi je ne me réjouis pas de cela!
Par conte, je ne suis pas d'accord avec les points de presse que monsieur Charest improvise présentement à mesure que monsieur Bellemare témoigne.Il se sert de son poste de premier ministre et des tribunes dont il bénéficie largement pour essayer de miner la crédibilité de Bellemare. Ce n'est pas digne du premier ministre et constitue un véritable abus de pouvoir.
Aussi je pense que l'opposition devrait s'abstenir de tout commentaire en attendant que monsieur Charest ait la chance à son tour de s'exprimer devant la commission.
Nous avons affaire encore une fois, à un cirque médiatique qui va contribuer à augmenter encore plus le cynisme des citoyens à l'égard de la politique. Quel dommage!
Archives de Vigile Répondre
25 août 2010Avez vous oublié Mr Le Hir que le PQ ne peut pas se prononcer sur la culpabilité de Mr Charest tant que celui-ci n'aura pas témoigné? Nul ne peut trouver un coupable avant d'avoir entendu la défense des 2 partis et c'est très prudent de se contenir à ce moment ci. «La parole est d'argent mais le silence est d'or» et ça s'applique expressément dans la situation présente.
Je suis avec le PQ, il doit user de prudence et surtout attendre le résultat de la Commission Bastarache. En attendant il fait ce qu'il faut faire il se questionne sur les limites de la Commission et tout les secrets qui entoure le PLQ. Comme on est en face de la parole de l'un contre la parole de l'autre il faut s'abstenir de tirer des conclusions hatives.
Moi je penche à 100% pour Mr Bellemare, mais ça n'a aucune conséquense sur ma vie et ma carrière, mais le PQ, tout dépendant du dénouement, ça pourrait être dommageable s'il tire des conclusions trop rapidement.
C'est ça la politique Mr, c'est comme marcher toujours sur la corde raide sans savoir de quel côté on va tomber selon le développement positif ou négatif tant qu'on est dans l'inconnu. Je suis étudiante en politique et croyez moi je commence à comprendre le jeu tordu qui se passe en coulisse quand la corruption et les attaques mesquines et sauvages d'un parti qui marche tout croche se met sur ton cas. La prudence s'impose.
Pour le PI qui se prononce immédiatement sur le sujet je crois que c'est facile et sans conséquence pour lui car il n'est pas au pouvoir, il ne représente pas la population et il ne peut pas être poursuivi comme le PQ en dehors de la Chambre. Rien de comparable.
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
25 août 2010La trajectoire politique de Jean Charest* ne pouvait aboutir qu’à ce que nous constatons aujourd’hui
Quand un mercenaire de la politique est mandaté à effectuer un travail sale, il doit, pour réussir, corrompre le maximum de personnes influentes afin d’échapper à la Justice, de manière à s’approprier en toute impunité le butin accordé.
Mais pour une fois, la concaténation de la corruption institutionnalisée du PLQ de Jean Charest a pu être dénoncée grâce à un avocat ―Marc Bellemare― qui, ne trahissant point sa conscience et respectant la déontologie de sa profession, ne veut pas être un autre mercenaire du monde judiciaire, évitant ainsi de réaliser une commande mafieuse au nom de son « parrain » politique.
JLP
-..-..-..-..-..-..-..-
*. Pour plus d’information sur ce mercenaire de la politique, consulter Lettre ouverte à Monsieur Jean Charest (Premier ministre du Québec)
http://www.vigile.net/Lettre-ouverte-a-Monsieur-Jean,24357
Archives de Vigile Répondre
25 août 2010Commission Bastarache.
Voici la déclaration du chef du Parti indépendantiste, Éric Tremblay, suite aux travaux préliminaires de la Commission Bastarache : «Cette Commission n'est qu'une mise en scène méprisable et un leurre politique.»
"Il est évident que cette Commission a un parti pris et qu'il lui est absolument impossible de jouir de l'indépendance d'esprit que commande pourtant une telle démarche. Les liens qui unissent son Commissaire au gouvernement et au Parti libéral sont évidents et troublants; l'apparence de neutralité n'existe carrément pas, les pires soupçons de partialité pèsent lourdement sur ses travaux."
Le Parti indépendantiste appuie et soutient Me Marc Bellemarre qui a hélas raison de se méfier de cette malheureuse entreprise partisane que semble vouloir être la Commission Bastarache qui, de surcroît, en refusant le statut de participant aux autres partis, tout en se penchant sur la nomination des juges au temps des gouvernements précédents, vient de confirmer non seulement son inaptitude mais sa mauvaise foi caractérisée. Pour nous le Commissaire est un bon libéral nommé pour blanchir ses semblables.
"La Commission Bastarache ? Un autre contrat consenti aux amis du régime Charest. Un gaspillage éhonté des fonds publics."
Parti indépendantiste – Équipe du Comité national des communications –
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