Une affaire d'écoles

Le fair-play des anglos...On repassera!

Tribune libre

Situation absurde à Repentigny.

Il y a onze ans, la Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier recevait l’autorisation du ministère de l’Éducation de construire une école primaire anglaise dans le sud de Lanaudière. Le besoin se faisait sentir surtout du côté de Mascouche, mais, voulant « s’étendre », la CS jetait son dévolu sur Repentigny.

Mais à une condition : que la ville de Repentigny lui cède le terrain nécessaire. Qu’à cela ne tienne : Repentigny, alors conduite comme aujourd’hui par Chantal Deschamps, ne lésinera pas. Elle va acheter d’intérêts privés des terrains d’une superficie de quelque 330 000 pieds carrés au prix d’environ 700 000$. Elle va remettre le tout à la CSSWL.

Celle-ci construira en 2003-2004 l’école Franklin-Hill en utilisant 110 000 pieds carrés de ces terrains. L’école accueille aujourd'hui autour de 400 élèves, dont plusieurs francophones exemptés de l’odieuse loi 101 via passerelle ou autrement. Beaucoup, sinon la majorité, sont de l’extérieur de Repentigny.

Et voilà que le quartier de Valmont-sur-Parcs, où est la dite école, se développe beaucoup et que l’école française du lieu, l’école de la Paix, déborde malgré un agrandissement récent. Pour septembre 2016, on prévoit un déficit d’au moins 400 places-élèves. Il faut donc construire une nouvelle école et le ministère de l’Éducation donne le feu vert à la Commission scolaire des Affluents en mai 2013.

Le hic est que les terrains sont devenus rares dans Valmont-sur-Parcs. On envisage divers scénarios, dont l’utilisation d’un terrain de jeu de la ville, le parc Claudel. Mais les citoyens du quartier s’y opposent et la ville se range à leur avis. Les autres options sont écartées.

Il ne reste, à vrai dire, qu’une solution, soit l’utilisation d’une partie des 220 000 pieds carrés des terrains de Franklin-Hill qui ne servent pas. Ou plutôt qui n’avaient pas de vocation jusqu’à ce que la CSSWL décide tout récemment d’y aménager un terrain de soccer et de dépêcher de la machinerie avant même d’avoir reçu un permis de la ville de Repentigny. Notons qu’un terrain de soccer existe à cinq minutes de marche de l’école.

Les parents francophones de Valmont-sur-Parcs prônent cette solution des terrains adjacents à F-H depuis plusieurs mois. La ville de Repentigny y voit aussi une façon de sortir de l’impasse et la Commission scolaire des Affluents s’est ralliée à ce choix. Les représentants du PQ et de la CAQ ont aussi donné leur appui à ce projet.

Malgré ce front commun imposant, la CSSWL a opposé un refus catégorique à la rétrocession de terrains qui ne lui ont rien coûté et qui sont inutilisés. Les pourparlers traînent en longueur en dépit de l’intervention du ministère de l’Éducation, qui ne veut toutefois qu’agir en médiateur. Mais le problème doit se régler en septembre au plus tard.

Beaucoup sont d’avis que le ministre de l’Éducation aurait le pouvoir d’obliger la CSSWL à céder ses droits sur les terrains vacants objets du litige, d’autant plus que ces lots seraient formellement la propriété de la Société immobilière du Québec. Mais usera-t-il de ce pouvoir?

Il saute pourtant aux yeux qu’un peu de bonne volonté de la part des dirigeants de la commission scolaire anglophone réglerait l’imbroglio. À moins que Repentigny ne s’anglicise à un rythme accéléré dans les prochaines années, ce qui est peu probable malgré les passerelles de la loi 115, la CSSWL n’a aucunement besoin de ce surplus de terrains qui permettrait d’accommoder la population francophone du nord-est de Repentigny. Mais rien n’y fait : je tiens, je garde!

Les francophones n’ont quand même pas manqué de bienveillance quand les anglophones ont frappé à leur porte en 2003. Ils ont même été d’une générosité sans bornes. Aujourd’hui, au moment de rendre la pareille, les anglophones font preuve de mesquinerie, d’arrogance et de mépris. Oublié le fair-play, cette qualité supposément bien britannique!

Devant tant d’égoïsme, que feront nos dirigeants, et au premier chef notre impécunieux ministre de l’Éducation? Oseront-ils s’affirmer en faisant prévaloir le bon sens et la justice ou, au contraire, plieront-ils l’échine, montrant l’exemple d’un peuple timoré et asservi? À suivre.


Laissez un commentaire



8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 septembre 2014

    Trancher en faveur de la CSA revient à récompenser l'incompétence magistrale des gestionnaires de la CSA qui n'a pas fait ses devoirs dans ce dossier.
    À deux reprises (2008,2012), la ville a contacté la CSA afin de leur offrir un terrain leur permettant d'accueillir les nouveaux élèves du primaire. À deux reprises, la CSA n'a pas jugé bon de procéder.
    C'est seulement en 2014 que la CSA se rend compte du manque de places disponibles dans les écoles primaires. Le rôle premier des commissions scolaires est justement de prévoir l'occupation des classes dans les secteurs sous sa juridiction.
    Demander à la CSSWL de faire la charité, de donner à la CSA une portion de son terrain (inoccupé ou pas!) et de jouer fair-play lance un message clair! Ne vous occupez pas de gérer votre capacité, quelqu'un d'autre le fera à votre place!
    De plus, l'école Franklin Hill est occupée à plus de 96%. Depuis quelques années déjà, la CSSWL prévoit agrandir FH. Le terrain est nécessaire à cet agrandissement. Voici un exemple de bonne planification.
    Au fait, M. Richard, dans la vie, il ne suffit pas simplement de bien écrire le Français lorsque nous élaborons un argumentaire. Il faut savoir présenter les faits! Argumenter un dossier sans connaître le contexte vous place au niveau des gestionnaires de la CSA. Par contre, ne comptez pas sur moi pour jouer fair-play!
    Signé: Un Québecois francophone pur laine!

  • Claude Richard Répondre

    25 août 2014

    Madame Vincent et monsieur Alexis,
    Vous n'êtes sûrement pas des lecteurs assidus de Vigile. Mais je suis content que ma prose se soit rendue jusqu'à vous Le contact de ce site vous permet de voir qu'il y a des Québécois fiers de leur langue et de leur nationalité et qui ne se laissent pas manger la laine sur le dos.
    J'ai intitulé mon texte: Le fair-play des anglos... On repassera!, mais j'aurais peut-être dû écrire : Le fair-play des anglotropes... On repassera!, car vous me confirmez que les francophones qui se sont placés dans l'orbite anglaise sont nombreux à la Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier et parmi les parents d'élèves de l'école Franklin-Hill.
    C'est d'ailleurs une grande partie du problème parce qu'il n'est plus question ici des droits historiques de la minorité anglophone, mais des réclamations injustifiées d'une frange de francophones qui ont décidé de faire un pied-de-nez à leur communauté d'origine au moyen de dispositions plus ou moins légitimes de la loi.
    Vous avez décidé, dites-vous madame Vincent, d'inscrire vos enfants à l'école anglaise pour leur donner une éducation bilingue. La belle affaire! Comme si l'anglais n'était pas enseigné à l'école française et comme s'il n'y avait pas telle chose que les programmes d'anglais intensif en 5e ou 6e année du primaire français. Non, en réalité, vous voulez angliciser vos enfants plus que les bilinguiser parce qu'avec des études en anglais leur français a bien des chances d'être déficient. (Au moins autant que le vôtre à voir les multiples fautes d'orthographe dans votre commentaire.)
    Vous êtes tous les deux en porte-à-faux avec votre communauté. Vous avez décidé de vivre en marge. Le français et les francophones ne sont pas assez bien pour vous. À tel point que vous avez décidé de vous faire un terrain de soccer bien à vous alors qu'il en existe un, municipal, tout près de l'école. Nous ne sommes pas loin de l'apartheid là.
    Mon texte portait sur le fair-play qui manque dans votre attitude. Dans vos commentaires, vous passez par-dessus ce point. Pour vous, il n'y a que les besoins des anglophones et des anglotropes qui comptent. Les francophones n'ont qu'à se contenter de ce qui reste, peu importe que votre "patrimoine" soit inutilisé et qu'en fait il ne soit pas "votre patrimoine" du tout, mais celui de la communauté repentignoise. Devant votre fermeture, le ministre n'a pas d'autre choix que de trancher en faveur de la Commission scolaire des Affluents.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 août 2014

    Vous avez oublié dans votre article de mentionner que le terrain avait et offert à la C.S des Affluents 2 fois et elle a refusé les deux offres. Le terrain, si gentillement donné au Anglos, a due être décontaminer au coût de 300 000$. Aussi, l'école FHE est à pleine capacité.
    Plusieurs options ont aussi été offertes à la C.S. des Affluents et à ville. Elles ont été rejetées.
    Je comprends que le but de vôtre site Web est de promouvoir la francophonie mais tout ce que vous avez fait avec cet article c'est semé la zizanie entre concitoyens.
    Merci.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 août 2014

    Bonjour M. Richard,
    Arrêtez aussi de faire paraitre comme quoi c’est une guerre Franco-Anglo, + de 70% des étudiants de l’école sont francophones, on est en banlieue! Nous avons décidez, mon conjoint et moi de leur offrir une éducation bilingue, et alors?! Ces un choix personnel et selon moi, un plus pour eux. Ceci étant dit, je trouve bien décevant de lire votre article au sujet de l’École Franklin Hill.Mes 2 enfants fréquentent cette école et je fais partir des parents qui essayent de se faire entendre er s’oppose au projet. Mettre 1400 élèves ensemble sur un même petit terrain c’est impensable… Sachez que le projet de construction du terrain de soccer est prévu depuis plusieurs années déjà, nous faisons plusieurs levées de fonds pour arriver à financer ce projet depuis des années !!! Ce qui est ridicule quand on fait nos devoirs, c’est de savoir que la Ville de Repentigny a offert un terrain en 2008 et 2013 à la CSA, que la CSA a refusé !!! Maintenant, ils se réveillent et disent avoir un besoin urgent d’école dans le secteur. Quelqu’un a mal fait ses devoirs à la CSA. Aussi, 2 écoles ont fermées leur porte à Repentigny ces dernières années, pourquoi vouloir investir des milliers de dollars dans la construction d’une nouvelle école ?!!! C’est ça notre cher Gouvernement, jeter de l’argent par les fenêtres! NOTRE argent ! On est habitué à ca de toute façon au Québec ! Les plans présentés par la CSA sont de toute façon irréalistes et je suis convaincu que le projet ne sera pas envisageable, à cause de tous les zonages, restrictions etc. que la construction peut engendrer. Je garde bon espoir.
    Une mère tannée de toute cette histoire…
    Mme. Vincent

  • Archives de Vigile Répondre

    19 août 2014

    Un Anglophone de l'Ontario nous envoie des fleurs pour ce qui est de l'Éducation.
    http://www.jewishtribune.ca/commentary/2014/06/24/ontario-has-much-to-learn-from-quebec-subsidies-of-jewish-education

  • Archives de Vigile Répondre

    18 août 2014


    Pendant qu'on surfinance systématiquement les services en anglais au Québec, contribuant à notre propre assimilation, des élèves de l'École Boréale, en Saskatchewan, doivent suivre leurs cours dans une cuisine, faute de financement.
    Cette vérité, c'est celle d'un apartheid, alors que les anglophones du Québec sont une minorité gâtée pourrie, nageant dans le financement, pendant que les francophones, eux, n'ont que des pinottes.
    C'est aussi ça, le Canada : une machine à exterminer le fait français.
    https://www.facebook.com/#!/156743514375142/photos/pb.156743514375142.-2207520000.1408371113./487100638006093/?type=3&theater

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    17 août 2014

    Le comportement despotique des "empereurs" autoproclamés s'explique souvent par de réelles maladies physiques:
    "Se basant en partie sur ses « visions » et son comportement erratique, des psychiatres ont pensé qu’Idi Amin Dada pouvait souffrir d’une neurosyphilis : Deborah Hayden étudie cette hypothèse dans son ouvrage Pox: Genius, Madness and the Mysteries of Syphilis."
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Idi_Amin_Dada#Huit_ans_de_tyrannie

  • Archives de Vigile Répondre

    17 août 2014

    Controverse autour de la construction d'une école francophone à Calgary.
    Des résidents d'un quartier de Calgary s'opposent à la construction d'une école francophone dans un de leurs parcs.
    En plus de défendre leurs espaces verts, ils estiment que la nouvelle école ne s'intégrera pas bien à la communauté.
    3 août 2014
    http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/regional/autresregions/archives/2014/08/20140803-195656.html