FORTUNE DES DESMARAIS

Le frère de Paul Desmarais poursuit pour 100 millions $

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Les magouilles, même en famille

Le frère de Paul Desmarais réclame plus que les cinq millions $ reçus de la succession du puissant homme d’affaires. Il veut plutôt 100 millions $.
Peu avant le décès du grand patron de Power Corporation, le 8 octobre dernier, son frère Louis Desmarais avait reçu un transfert de cinq millions de dollars. Et l’avocat qui s’occupe de la succession lui aurait dit que ce serait «tout ce qu’il allais recevoir, puisqu’il n’y a rien dans le testament».
Louis Desmarais, un ex-député fédéral, estime toutefois qu’il a droit à plus. Car dans les années 70, il affirme avoir passé un accord oral avec son frère concernant la vente d’actions qui vaudraient maintenant 266 355 000 $.
L’homme de 91 ans a donc déposé une poursuite civile pour bris de contrat, en Cour supérieure, où il demande une partie de ce qu’il estime être son dû.
«Le demandeur à choisi de réduire sa demande au montant de 100 millions $», indique-t-on dans le document de Cour dont le Journal a obtenu copie.
Accord verbal
Dans sa requête, Louis Desmarais indique avoir acheté 60 000 actions de Power Corp. en 1975. Il voulait en acquérir 300 000 autres et avait réuni 2 millions de dollars pour l’achat, sauf que son frère avait entre temps lancé un programme de rachat d’actions de la compagnie.
À la demande de Paul Desmarais, le frère avait accepté de céder ses parts, peut-on lire dans la poursuite.
«Je te redonnerai les actions», aurait promis Paul Desmarais lors d’une visite au domicile de son frère.
L’accord n’a jamais toutefois jamais été mis sur papier, «considérant la relation familiale entre Louis et Paul Desmarais», est-il indiqué dans le document de Cour.
«Le demandeur, sachant que son frère était un homme de parole, n’a jamais douté que l’accord entre les deux ne serait honoré», assure l’avocat de Louis Desmarais.
Les choses se sont toutefois corsées l’an passé, quand Louis Desmarais a reçu 5 millions $ de l’avocat qui s’occupe de la succession. Me Guy Fortin aurait d’ailleurs assuré ne pas être au courant d’un tel accord, et qu’il allait se pencher sur la situation.
Peu après, Paul Desmarais décédait.
«Le demandeur a réalisé pour la première fois que feu Paul Desmarais n’allait pas honoré l’accord», indique-t-il dans sa poursuite.
Demande «frivole»
Estimant d’abord la valeur des 60 000 actions à 200 millions $, le frère du défunt aurait demandé la balance à Me Fortin.
«Le défendeur a répondu en qualifiant la lettre de ‘frivole, inappropriée et abusive’», déplore Louis Desmarais.
Dans sa réponse, Me Fortin aurait également indiqué que la valeur des 60 000 actions de Power Corp. serait « significativement inférieure » que 200 millions $. Selon la firme Raymond Chabot Grant Thornton, elles vaudraient toutefois plus de 266 millions $.
Contacté par le Journal, Me Fortin n’a pas souhaité émettre de commentaires puisque l’affaire était devant un juge. Il a toutefois assuré que les avocats de la succession se penchaient sur le dossier.
Louis Desmarais a été député dans la circonscription québécoise de Dollard entre 1979 et 1984, pour le Parti libéral du Canada. Il est aussi comptable agréé.


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