Le groupe féministe PDF obtient une aide gouvernementale

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Les féministes laïques reçoivent des subsides de l'État


(Montréal) Le groupe Pour les droits des femmes du Québec, souvent perçu comme un pendant de la Fédération des femmes du Québec, mais qui a parfois défendu des positions différentes, recevra pour la première fois de son histoire une aide du gouvernement du Québec.


L’organisme voué à la défense des droits des femmes, mieux connu sous son acronyme PDF Québec, recevra une somme de près de 120 000 $ à compter de l’exercice 2019-2020.




 



C’est une première pour ce regroupement féministe, qui ne recevait auparavant pas de subvention de la part du gouvernement du Québec, contrairement à la Fédération des femmes du Québec.


«C’est vraiment une grande nouvelle. Ça fait plus d’un an qu’on avait déposé notre demande de subvention. On était un peu inquiètes, vu qu’on n’avait pas de nouvelles. Alors apprendre ce matin qu’on va avoir enfin une aide financière pour nous aider à poursuivre nos projets… On fonctionne depuis 2013 seulement avec des bénévoles», s’est exclamée en entrevue Diane Guilbault, présidente de PDF Québec.


 

Lors du débat sur la laïcité de l’État, par exemple, la Fédération des femmes du Québec et PDF Québec n’avaient pas défendu la même position.


«Nous, on pense que c’est très important que l’État et les religions soient nettement séparés, de façon républicaine, c’est-à-dire que l’État agit pour le bien commun, pour l’ensemble des citoyens, et que les règles religieuses ne peuvent pas venir s’immiscer dans la gestion de l’État. L’État n’a pas à prendre en considération des règles qui relèvent d’une religion ou d’une autre pour l’administration de ses citoyens», a résumé Mme Guilbault.




 



«Les règles religieuses sont souvent très discriminatoires — peuvent l’être — discriminatoires à l’égard des femmes. Et on pense que sans la laïcité, les droits des femmes sont facilement bafoués», a-t-elle soutenu.


Quand on lui a demandé si elle pensait que son groupe avait reçu cette subvention, pour la première fois, afin de faire contrepoids à la Fédération des femmes du Québec, Mme Guilbault a répondu qu’il valait mieux poser cette question au gouvernement.


«Nous, on ose croire que c’est par rapport au travail qu’on fait», a-t-elle ajouté, citant le travail réalisé au sujet des mères porteuses, des femmes dans les emplois non traditionnels et de l’immigration, notamment.


De son côté, la FFQ s’est opposée à la loi sur la laïcité de l’État, affirmant qu’elle s’en prenait aux musulmanes. «La FFQ rejette également l’idée selon laquelle la religion serait automatiquement associée à l’oppression des femmes», avait-elle déclaré en mai. Elle voyait dans cette loi une volonté de contrôler le corps et la vie des femmes.




 



La présidente de la FFQ, Gabrielle Bouchard, s’est dite peu étonnée du fait que PDF Québec ait reçu à son tour une subvention. La FFQ en reçoit depuis plusieurs années et celle de 2019-2020 sera du même ordre que celle de PDF Québec.


«Il est de bonne guerre que le gouvernement choisisse de financer des organismes tels que PDF Québec qui vont avoir des agendas similaires plutôt conservateurs», a commenté Mme Bouchard.


Écologistes et autres





PC


Jean Boulet





PDF Québec fait donc partie d’une liste de 12 organismes nationaux, régionaux ou locaux de défense des droits, qui se sont vu accorder une somme globale de 1,16 million en soutien à leur mission, et ce, pour la première fois. L’annonce a été faite lundi par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet.




 



Parmi les autres organismes qui recevront une subvention pour la première fois, on trouve la Fondation Rivières, Vigilance OGM, la Coalition jeunesse montréalaise de lutte à l’homophobie, le Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec.


En entrevue, Alain Saladzius, président du conseil d’administration de la Fondation Rivières, s’est dit soulagé d’obtenir ainsi de précieux fonds. «Ça nous sauve la vie!» Il explique que le groupe écologiste recevait une subvention pour l’embauche d’employés, mais pas pour remplir sa mission. «Ça assure notre survie.»




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