Le ministre fédéral des ressources naturelles Joe Oliver viendra cette semaine au Québec pour discuter entre autres du transit vers l’est du pétrole bitumineux de l’Alberta via le pipeline Montréal-Sarnia.
Tout en tentant d’amadouer les Québécois, le ministre Oliver a toutefois déclaré que peu importe les études ou les choix environnementaux du Québec, la décision d’acheminer ce pétrole vers l’est relèvera uniquement d’Ottawa, qui possède la juridiction en vertu de la constitution canadienne.
Les années d’à-plat-ventrisme du Parti Libéral ont laissé des traces. Et si le ministre Joe Oliver ne sait pas que sa position d’un autre âge est une offense, il risque d’apprendre très vite que les années de silence béat des Québécois viennent de prendre fin.
Tout d’abord, Joe Oliver invoque une constitution dont le Québec ne reconnaît pas la légitimité. De plus, les Québécois sont maîtres de leur territoire, ils sont chez eux et il n’en tient qu’à eux de décider ce qui est bon pour eux.
Même s’ils n’ont pas réalisé l’indépendance en 1995, les Québécois se sont dotés d’une loi fondatrice, celle sur les « droits fondamentaux et prérogatives du Québec » qui réaffirme le principe de souveraineté sur toutes les questions le concernant. Il s’agit d’une loi de nature constitutionnelle qui crée un droit nouveau. En vertu de cette loi, Daniel Breton, le ministre québécois de l’environnement, a bien raison de dire que le Québec aura le dernier mot sur cette question du pipeline.
Si Joe Oliver s’acharne à vouloir contrer la volonté québécoise et persiste à nous considérer comme une simple colonie du régime d’Ottawa, il provoquera lui-même la crise constitutionnelle que redoutaient tant de déclencher les fédéralistes québécois tellement ils étaient veules.
Le Québec n’a pas à plier encore et encore surtout quand on sait que la Colombie-Britannique, qui est aux prises avec un enjeu similaire d’un pipeline construit chez elle sans respecter ses conditions, a menacé de déclencher une crise constitutionnelle majeure si Ottawa passait outre à ses revendications.
Pourquoi le Québec, qui aspire historiquement à l’indépendance, devrait-il accepter l’interprétation d’Ottawa alors que la province de la Colombie-Britannique, elle, la refuse haut et fort ?
Le réseau Cap sur l’indépendance, qui regroupe 25 groupes citoyens, invite le gouvernement du Québec à maintenir le principe historique voulant que les Québécois soient Maîtres chez eux et non plus subordonnés à l’agir et aux intérêts du Canada.
Vive l’indépendance.
Maxime Laporte, coordonnateur du réseau Cap sur l'indépendance
Transit vers l'est du pétrole albertain
Le ministre fédéral Joe Oliver offense les Québécois
Tribune libre
Maxime Laporte32 articles
Maxime Laporte, LL.B, étudiant à la maîtrise en science politique à l’UQÀM. Président général, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.
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1 commentaire
Jean-Claude Pomerleau Répondre
24 novembre 2012Dure réalité pour l'Idée fédérale.
Géopolitique 101 : le principe d'effectivité.
En d'autres mots, qui a le contrôle effectif du territoire.
Le Ministre Daniel Breton a pris un posture : C'est là qu'on va voir si on est Maitre chez nous.
Réactions : un "extrémiste" (CAQ); un "hystérique" (Le pratte à penser)qui soutient que c'est le fédéral qui va décider :
"Cela dit, ce n'est ni Québec ni Edmonton qui décidera. Le projet de renverser le flot de l'oléoduc 9B, entre l'Ontario et Montréal, ne relève pas des gouvernements de ces provinces, mais de la société propriétaire du pipeline, Enbridge, et de l'Office national de l'énergie."
http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/andre-pratte/201211/23/01-4597151-lautoroute-du-petrole.php
En fait ce que ne comprennent pas ces propagandistes de l'idée fédérale, c'est que nous ne sommes plus dans le Canada de Trudeau. Et que les alliés de Québec dans la défense du contrôle effectif du territoire des provinces sont en Colombie Britannique, Alberta, Saskatchewan,.
Ted Morton, une voix prépondérante de l'Alberta,est tout à fait contre l idée que le fédéral impose d'autorité le passage de l'oléoduc en Colombie Britannique (ce qui vaut pour aussi pour le Québec) de peur de créer un précédent qui pourrait se retourner contre l'Alberta dans le futur.
Faudrait rappeler à Pratte que c'est l'Alberta qui contrôle Ottawa et non le contraire. Et le jour où Ottawa ne servira plus en priorité ses intérêts, l'Alberta va partir. Dure réalité pour l'Idée fédérale.
JCPomerleau