Le monde imaginaire de Québec solidaire

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Des irresponsables !






Jean-François Lisée a proposé à Québec solidaire une candidature commune en vue de l’élection partielle qui aura lieu dans la circonscription montréalaise de Verdun.




Québec solidaire a évidemment dit non.




Permettez-moi ici une petite parenthèse historique. Ce ne sera pas long, je vous le promets.




En 1919, le plus grand de tous les sociologues, Max Weber, prononça une conférence qui est devenue un texte classique des sciences sociales.




Dans l’arène politique, disait Weber, vous avez certes des filous sans scrupules. Mais vous avez aussi des gens motivés par une éthique sincère.




Il y a toutefois une opposition entre deux éthiques: l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité.




Moralisateurs




L’éthique de conviction, c’est celle de la personne qui est absolument convaincue d’avoir raison et qui veut par-dessus tout préserver sa pureté morale.




Cette personne ne se soucie guère des conséquences concrètes de son atti­tude.




Si son dogmatisme provoque une catastrophe, ce n’est pas elle, mais les autres qui sont à blâmer.




L’éthique de la responsabilité, au contraire, c’est d’accepter les conséquences de nos gestes.




Cela implique le compromis et la modération pour éviter les catastrophes, précisément parce que, si elles surviennent, vous acceptez votre part de responsabilité.




Weber, évidemment, était dans ce dernier camp.




Je reviens à Lisée et à Québec solidaire.




Les dirigeants de Québec solidaire sont si convaincus d’être les seuls à avoir raison qu’ils se croient moralement supérieurs.




Il est donc hors de question pour eux de se salir les mains en faisant le moindre pacte avec les petits bourgeois arrivistes du PQ.




Ces derniers seront toujours trop ceci ou pas assez cela. On fabriquera au fur et à mesure des objections.




Imaginons un instant que Québec solidaire participe à un hypothétique gouvernement de coalition avec le PQ.




Il découvrirait d’abord que son monde imaginaire ne correspond pas au monde réel.




Il devrait ensuite assumer ses respon­sabilités pour les inévitables erreu­rs qu’on commet quand on gouver­ne.




Il est beaucoup plus facile de sermonner les autres du haut des gradins.




Ce type de personnalité, disait Webe­r, se fiche des conséquences de son attitude puisque c’est toujours la faute des autres.




Visiblement, Québec solidaire s’accommode fort bien de laisser le PLQ au pouvoir.




Que l’incompétence libérale fasse du tort aux gens que Québec solidaire prétend aider vient très loin derrière la préservation de sa pureté morale.




Vote utile




Évidemment, M. Lisée savait d’avance que son offre d’une candidature commune dans Verdun serait bala­yée du revers de la main.




Mais il doit montrer que, s’il n’y a pas de convergence des partis d’opposition, ce ne sera pas parce que lui, au moins, n’aura pas essayé.




M. Lisée ne parle pas aux dirigeants de Québec solidaire. Il parle à leurs électeurs.




Il leur dit que la seule manière de chasser du pouvoir un PLQ qui ne fait même plus d’efforts pour être compétent et intègre, c’est d’être un peu moins convaincus d’être les seuls détenteurs de la vérité et de se comporter de manière un peu plus responsable.



 



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