Le Mouvement Québec français demande le retrait du programme d’anglais intensif en 6e année

Crise linguistique au Québec 2012


Rimouski, le 15 février 2012 - Alors que les opposants au programme obligatoire d’anglais intensif en 6e année sont de plus en plus nombreux, le Mouvement Québec français (MQF) invite les parents et les intervenants de toutes les régions à intensifier la mobilisation contre ce programme du gouvernement Charest. Depuis janvier 2011, le Ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports du Québec (MÉLS) tente d’imposer aux commissions scolaires de tout le Québec qu’elles étendent à toutes les classes de 6e année d'ici 2015-2016, l'enseignement intensif et obligatoire de l'anglais aux élèves durant la moitié de l'année scolaire et de comprimer le reste de la matière sur l'autre moitié du calendrier. Plus tôt dans la semaine, la Fédération Autonome de l’enseignement (FAE) ainsi que la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) ont quitté la table de travail, emboîtant ainsi le pas aux nombreux professeurs et commissions scolaires dissidents. Le président du MQF, Mario Beaulieu, sera de passage à Rimouski afin de rencontrer les opposants à l’implantation du programme d’anglais intensif en 6e année dans la région du Bas-Saint-Laurent. Il participera notamment à une conférence de presse à 13 h 30 à la Brasserie Le Bien, le Malt, au 141, avenue Belzile à Rimouski.

Bien que le MQF juge important l’apprentissage d’une langue seconde, selon son président, Mario Beaulieu, « le gouvernement libéral dépasse les bornes en imposant ce programme après avoir introduit l’enseignement de l’anglais en première année, et imposé par bâillon de la loi permettant aux riches d’acheter le droit d’envoyer leurs enfants à l’école anglaise. Les libéraux exploitent les craintes de certains parents francophones, dans un contexte où les modifications à la loi 101 ont favorisé l’anglicisation des milieux de travail, incitant les entreprises à exiger de plus en plus la connaissance de l’anglais de façon injustifiée, même pour des emplois en régions entièrement francophones. »

Le porte-parole du MQF du Bas-Saint-Laurent, Jean-François Vallée, ajoute que : « Le MÉLS se lance dans une réforme majeure du système d’éducation de manière improvisée et irresponsable ». Alors que la documentation diffusée par le MÉLS place les parents devant un fait accompli, bien des questions demeurent sans réponses, et les conséquences liées à l’implantation de ce programme n’ont pas été suffisamment évaluées, et notamment, son impact sur les élèves en difficulté et sur l’enseignement des autres matières. M. Vallée observe que cette mesure risque d’être contre-productive dans les régions à forte proportion d’anglophone (Montréal, Outaouais, etc.) où les francophones sont déjà fortement bilingues et où le taux de francisation des allophones est insuffisant. »

Mario Beaulieu rappelle que « les données de Statistique Canada en 2006 montrent que 86 % des jeunes francophones au Québec ont évalué leur aptitude en anglais comme étant de passable à excellente. Le Québec étant déjà l’une des sociétés les plus bilingues au monde. Selon le MQF, l’approche du « tout à l’anglais » adoptée par le MÉLS n’est donc pas en phase avec les besoins réels des Québécois. Aujourd’hui, c’est d’une politique de renforcement de l’apprentissage du français et des langues tierces comme l’espagnol et le mandarin que le Québec a besoin. Il n’y a pratiquement aucune trace actuellement de la langue tierce dans le parcours académique québécois.



Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé