Le nouveau nationalisme

L’inconscience d’une nation

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Tribune libre

Depuis quelques temps nous entendons d’anciens souverainistes devenir…nationalistes. Voilà la magie a opéré, aujourd’hui il est dans l’air du temps d’être nationaliste. Il ne faut surtout pas se dire fédéraliste ou souverainiste, non le mot à la mode est le nationalisme. Et voilà la CAQ vole au-dessus de tous les autres partis dans les intentions de vote au Québec.


Il y a deux partis qui sont honnête et juste; le parti libéral et le parti québécois, et se sont justement ces deux partis qui n’ont pas la cote. Imaginez, deux partis avec des orientations très clair mais les Québécois préfèrent …le vaseux des trois autres partis.


Après Caroline St-Hilaire, Bernard Drainville voilà que la veuve de Jacques Parizeau, Lisette Lapointe lance des louanges à la CAQ. Le nationalisme semble être la porte de sortie tant souhaitée par ces gens avec plus d’ambition que de vision d’avenir pour ce peuple errant vers son dernier souffle avant sa définitive disparition de ce continent nord-américain.


Même le parti conservateur avec son programme vaseux et les paroles évasives de son chef marque mieux que les deux partis ayant des programmes clairs. Un parti qui veut privatiser à peu près tout ce qui bouge au Québec, attire les grands partageurs de la richesse du Québec! Les anti-masques, ceux qui savent mieux que les docteurs, quand est le temps ou non de mettre un masque et de recevoir ou non un vaccin sont sur une vague de popularité. Quand la science est remise au rancard au profit des investisseurs privés qui n’attendent que ce moment pour s’enrichir davantage sur le dos de tous; ce parti récolte une belle tranche de l’électorat. On leur dit qu’on va confisquer le bien commun et le donner aux égoïstes, et les gens votent pour ça! 


Imaginez!


Le parti libéral promet une réplique du Canada au Québec; la diversité et l’effacement des obstacles québécois qui l’empêche de remplir sa mission de standardiser tous les Canadiens, fini l’identité française surtout québécoise; nous voulons affirmer et remplacer toutes les identités sur ce peuple « fondateur ». C’est clair, pas rassembleur mais clair. Ce parti est le grand rassembleur de toutes les minorités persécutées par la culture québécoise et la langue française!


Imaginez!


Le parti québécois, au contraire veut l’indépendance pour cette fragile majorité québécoise. Malheureusement ce peuple ne se sent pas assez menacé, donc il cherche ailleurs, dans le vaseux. 


Il trouve chez le QS des gens qui sont similaire aux libéraux mais nébuleux sur la souveraineté. D’ailleurs à quand remonte une explication claire sur le sujet par les membres de ce parti? Ouvrons les vannes de l’immigration clament-ils, sans limite, sans balises; d’ailleurs pour eux c’est bien correct que le pouvoir de l’immigration doit demeurer au fédéral, malgré leur supposé revendication de proposer la souveraineté. Pourquoi donc le Québec doit s’occuper d’un tel dossier sans importance et sans intérêt?


Imaginez!


Et voilà les québécois trouvent que la CAQ, ce parti timide, les représente bien.


Après une gestion de la pandémie somme tout, assez ordinaire, un peu à l’image de l’Europe quoi, sans plus sans moins juste correct; on peut maintenant regarder les grands progrès faites dans la société. Ils ont réussi à écrire une loi sur la laïcité et une autre loi pour apporter quelques propositions d’amélioration à la loi 101. Ces deux lois seront contestées bientôt, avec l’aide du gouvernement fédéral. À part ça…je cherche…non rien d’autres! Voilà le bilan de ce gouvernement mené par le nationaliste en chef, François Legault. Quatre ans pour apporter si peu. Voilà que ce bon peuple est émerveillé par la promesse de rapatrier les pouvoirs sur l’immigration même si le premier ministre canadien a déjà dit NON! Nous avons déjà la réponse à ce nationalisme nouveau, qui est un gros NON, mais nous persistons dans cette voie sans issue. Nous connaissons déjà la réponse mais on veut la réentendre! Bien sûr que ce parti n’a pas de plan B en cas d’échec. Ce parti offre…la fierté! Ah oui, il promet la construction d’un musée pour afficher cette fierté nationaliste! Que de brave gens, sont-ils. Vraiment. Le courage de construire un musée pour que nous puissions admirer ce que nous aurions pu faire! 


Imaginez!


Voilà, où nous en sommes. L’avenir est là dans ce nationalisme nouveau de la CAQ, buté contre un fédéralisme qui n’a rien à en cirer de ces petits fragiles chialeux québécois. Continuez votre sérénade, le Canada ne vous entend même pas. Un parti sans plan pour obtenir la moindre étincelle de succès d’Ottawa. Rien.


Surtout ne pas mêler fédéralisme et souverainisme avec le nouveau mot d’ordre; le nationalisme. Ah que non!


Nous voilà sur le long chemin de l’éternel recommencement. Quand nous pensons à Georges-Étienne Cartier et notre insertion dans cette Confédération canadienne en 1867; ou du mouvement de l’affirmation du Chanoine Lionel Groulx; ou encore le rôle du nationalisme canadien-français de Maurice Duplessis; ou même la suite avec Daniel Johnson; toute cette grande mouvance d’élan nationalisme timide de par les décennies ne jamais servie à nous affranchir dans ce Canada. On a beau à continuer avec ce nouveau nationalisme, nous savons déjà comment se termine l’histoire; en déception. En perte d’influence. En perte politique. En perte de notre nation.


Quand allons-nous parler de la vraie solution : l’indépendance du Québec?


 



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4 commentaires

  • Normand Bélair Répondre

    9 juin 2022

    Bonjour,


    Jamais, la CAQ, objectivement, n'a fait plus pour la nation que le PQ. C'est complètement ridicule d'affirmer une telle chose. La CAQ a fait 2 choses durant son mandat; la laicité et de doucees modifications à la loi 101. Point à la ligne! Rien d'autre pour la nation, rien! Avez-vous oublié la liste de mesures sociales que le PQ a fait durant son temps au pouvoir? C,est pas sérieux d'affirmer une telle chose.


    Pourquoi toujours revenir avec le référendum?


    Hmmm?


    C'est ça l'argumentaire contre la souveraineté; qu'on veut pas de référendum? Ce n'est pas un argumentaire sérieux.


    On est contre la souveraineté parce que on voit l'avenir mieux dans le canada pour les raisons x,y,z...mais pas pcq on veut pas de référendum!


    Qui parle de ça, à part les nationalistes moux de la CAQ? Je ne vois pas la nécessisité de ceci. Cessons de parler de quelque chose qui n'est même plus sur la table. Parlons d'abord de la souveraineté. Votons par conviction pas pcq on veut pas un certain procédé...Le procédé se change, le but reste le même, la souveraineté.



  • Alexandre Cormier-Denis Répondre

    8 juin 2022

    Objectivement, la CAQ en fait plus pour la nation que le PQ depuis la ratification de la Charte de la langue française en 1977.


    Souhaiter un troisième référendum est une stratégie suicidaire qui n'aurait pour effet que de faire reculer l'intérêt national, puisqu'il se solderait par une cuisante défaite.


    De plus, rappelons que le Canada n'aurait jamais reconnu la validité d'un référendum gagnant, ni en 1980, ni en 1995.


    Comme les Patriotes de 1837-38, les péquistes se sont laissés emporter par un romantisme sans lien avec la situation géopolitique réelle de notre nation.


    Les naïfs du mouvement souverainiste qui se sont excités en Catalogne ont démontré à quel point ils ne comprenaient pas ce que signifait réellement la construction d'un État souverain.


    Un référendum aussi « gagnant » soit-il, ne transforme pas magiquement un territoire en pays. Parlez-en aux Catalans, aux Kurdes, aux Australiens de l'Ouest, etc.


    Les États ne se laissent pas démanteler par le cumul de quelques bouts de papier.


    Les souverainistes québécois se sont enfermés dans une stratégie perdante qui ne pouvait qu'échouer et que le peuple a eu l'instinct de rejeter après deux échecs succesifs.


    L'objectif actuel des souverainistes ne doit pas être d'attendre magiquement le Grand Soir, mais de construire l'État québécois petit à petit.


    La prochaine étape sera probablement la ratification d'une Constitution québécoise incluant la reconnaissance de la nation française d'Amérique. À la constitution non-ratifiée de 1982, il faudra opposer une constitution québécoise pour créer un conflit de légitimité afin de changer progressivement l'ordre juridique en notre faveur.


    Or, pour prouver sa bonne foi, le gouvernement actuel doit forcément mettre de côté le souverainisme, afin de sécuriser la population et se donner une image de modération face à Ottawa. La CAQ a une marge de manoeuvre que n'aura jamais le PQ qui sera toujours accusé de faire des demandes déraisonnables à Ottawa pour attiser la « chicane » et promouvoir le séparatisme. En évacuant le souverainisme, Legault se débarrasse de l'accusation de mauvaise foi.


    Considérant les circonstances, la stratégie de la CAQ est la meilleure qui soit, bien qu'elle demeure bien trop molle aux yeux des plus déterminés d'entre nous.


    • Éric F. Bouchard Répondre

      10 juin 2022

      Construire l’État de Québec petit à petit ne nous avance à rien s’il ne se reconnaît pas d’abord comme servant les Canadiens-Français à titre d’État national. Car Québec, de par les lois 101 et 99, sert depuis 50 ans un peuple québécois bilingue, multiculturel et multinational. Et les dispositions de la loi 96 n’y changent rien. Le législateur a beau y démultiplier les dispositions unissant le Québec au français, cela n’annule pas l’obligation qu’il a d’agir que dans le respect des droits consacrés de la communauté québécoise d’expression anglaise et de ses institutions. Avec la loi 96, la CAQ ne fait qu’aggraver l’équivoque identitaire dans laquelle nous pataugeons. Tant qu’on ne sera pas en mesure de s’extirper de la québécitude, de distinguer à nouveau les Canadiens-Français des Canadiens anglais au Québec, en sorte d’opposer leurs droits respectifs (nationaux pour nous, minoritaires pour eux), notre impuissance et notre déclin ne pourront que s’aggraver. Ne serait-il pas tant de se rencontrer et d’y travailler?

      • Normand Bélair Répondre

        12 juin 2022

        Des Canadiens anglais au Québec ça n'existe pas. On doit distinguer entre les Canadians et les Québécois. Il n'existe pas de minorité anglaise au Québec; il existe seulement une majorité Anglaise qui s'appelle: Canadians.
        S'accrocher à sa race ne mène strictement à rien. Notre Québec est la base de la société française en Amérique du Nord. Nous sommes ça, des Québécois en majorité issus des français, mais nous ne somme pas des minus de canadiens tiret français.
        Ëtre Canadien tiret français est justement ni un, ni l'autre; nous ne sommes pas des Canadiens et nous ne sommes plus des Français. Ici il nous reste le Québec, donc, nous sommes des Québécois.