Québec aurait pu facilement éviter que sa nouvelle plateforme d'achat local Panier bleu tombe en panne après avoir été trop sollicitée, soutiennent des experts en informatique.
Des milliers, voire des millions de personnes écoutent chaque jour les points de presse quotidiens du premier ministre François Legault sur la Covid-19. Il était ainsi prévisible qu’en annonçant la mise en service du site Internet Le Panier Bleu, l’achalandage sur le site allait exploser.
Quelques secondes après l’annonce, le site Web créé pour aider les entreprises locales est devenu inaccessible à cause de sa popularité. C’est l’achalandage rapide dans un court laps de temps qui a généré le tout, admet le ministère de l’Économie.
Une première impression qui a laissé un goût amer à plusieurs personnes. Le directeur chez Nurun, Steve Tremblay s’est dit déçu. « L’enjeu est sur le plan de la performance lorsqu’on lance un site Internet à heure de grande écoute et que des millions de personnes écoutent le point de presse du premier ministre. Il existe des techniques pour être capable de résister à un large trafic qui ont été développées », dit-il.
Solutions existantes
À première vue, ceux qui ont conçu lepanierbleu.ca ont omis de mettre en place un système capable d’accueillir un fort trafic. Pourtant, des entreprises d’ici offrent des solutions efficaces pour contourner ce problème. « Ce qui m’a vraiment déçu dimanche, c’est qu’il y a des techniques que nous avons développés avec nos clients à l’international pour être capables de soutenir ce genre de trafic. Ça n’a pas été appliqué avec Le Panier Bleu. Ça aurait permis au site de répondre à la demande durant la période de pointe », indique le développeur de renom. Selon lui, la présence d’un expert en performances techniques devrait être consultée avant de mettre en ligne ce type de service.
Des sources ont également mentionné que le groupe à la tête du projet a eu des problèmes de serveurs et que le site éprouve plusieurs problèmes techniques.
Les créateurs ont toutefois eu un très court délai pour livrer le produit. Steve Tremblay mentionne que l’équipe a tout de même réussi à mettre en ligne un bon produit. « Oui, il y a des fonctionnalités qui restent à développer et d’autres qui ne fonctionnent pas bien encore aujourd’hui, mais c’est correct dans cette situation vouloir livrer quelque chose de rapide. Je pense que les gens ont travaillé très vite pour réussir à livrer ça », a-t-il précisé. Malgré les rumeurs, les experts consultés par le Journal ont confirmé que le site Web était bel et bien hébergé au Québec.