S’il est porté au pouvoir lors des prochaines élections, le Parti québécois exigera que les nouveaux arrivants connaissent le français, et ce, avant même leur arrivée au Québec. Les immigrants seront aussi fortement incités à s’installer en région.
« Aucun travailleur qualifié ni aucun conjoint ne seront admis s’ils ne présentent aucune connaissance du français », annonce sans équivoque le plan dévoilé mardi matin par le chef péquiste, Jean-François Lisée, à la permanence montréalaise du parti.
Ce document, intitulé « Les propositions du Parti québécois en immigration : pour passer vraiment de l’échec au succès », souligne que l’exigence de connaître le français sera toutefois « modulée en fonction de la qualification de l’emploi convoité ou obtenu ».
Si l’emploi exige « un niveau de débutant », les « candidats » à l’immigration « pourront se qualifier s’ils réussissent un test de ce niveau ». Si les tâches sont « plus complexes », les connaissances devront être plus élevées.
Quant aux candidats à l’immigration qui ne répondent pas à une demande d’emploi précise, ils devront « satisfaire le niveau de français requis par le type d’emploi qu’ils recherchent ».
Ce « changement de cap complet » est essentiel, selon M. Lisée. Selon les données présentées par la formation souverainiste, 42 % de tous les immigrants arrivés au Québec en 2017 connaissaient le français.
Pour appuyer sa proposition, Jean-François Lisée a souligné que 17 des 27 pays de la zone européenne « réclament déjà la connaissance de leur langue nationale avant l’entrée dans leur pays ».
Le chef péquiste a toutefois précisé que des « exceptions » continueraient de s’appliquer, comme c’est le cas actuellement, pour certains spécialistes dont les institutions et les entreprises québécoises ont besoin.
Cette nouvelle exigence linguistique ne s’appliquerait par ailleurs pas aux réfugiés et aux demandeurs d’asile. Pour ces situations, des cours de français « rémunérés obligatoires » seraient offerts dès leur arrivée. Ils seraient « préalables à leur entrée sur le marché du travail ».
Immigrants en région
Le Parti québécois a également confirmé mardi qu’il souhaiterait que, au terme d’un premier mandat, quelque 25 % des immigrants choisissent de s’installer en région. Actuellement, 90 % d’entre eux s’installent d’abord dans la région de Montréal.
« Un gouvernement du Parti québécois agira rapidement en modifiant la grille de sélection [des travailleurs qualifiés] afin que 16 points soient accordés aux immigrants ayant une offre d’emploi validée en région, ce qui représente le double des points présentement accordés à une offre d’emploi validée dans la région métropolitaine », a fait valoir le porte-parole en matière de développement des régions, Sylvain Gaudreault.
Quant au nombre d’immigrants qui seraient accueillis chaque année sous un gouvernement péquiste, M. Lisée a ouvert la porte à une réduction, sans toutefois préciser de « cible ».
« On va additionner les succès. Est-ce qu’on va en additionner 30 000, 33 000, 36 000, 40 000 ? On va additionner les succès. » Le vérificateur général serait appelé à faire une « recommandation » au gouvernement.
POSITIONS DE LA CAQ ET DE QS
Coalition avenir Québec: Réduire le nombre d’immigrants admis de 50 000 à 40 000 par année. Soumettre les candidats à l’immigration à un test des valeurs québécoises et de français. Mettre en place un programme de francisation obligatoire. Faire passer la proportion d’immigrants sélectionnés par le Québec à 94 % en rapatriant du fédéral la gestion des dossiers de réunifications familiales.