Énergie éolienne

Le PQ ne prône pas l'expropriation

PQ - Conseil national - Québec 30 octobre 2006


Presse Canadienne (PC) Norman Delisle

Malgré le voeu d'une majorité de délégués du Conseil national du Parti québécois, il n'est pas question de nationaliser la totalité du secteur éolien, a soutenu dimanche la chef du Parti québécois, André Boisclair.
Une proposition avait été adoptée quelques heures plus tôt par une forte majorité de délégués péquistes, en vertu de laquelle un éventuel gouvernement du Parti québécois se serait engagé à nationaliser tout le secteur éolien.
«Je veux être clair sur le fait que l'expropriation des droits acquis par les compagnies (éoliennes), c'est non. Je suis contre l'expropriation», a répliqué M. Boisclair.
Ce que veut M. Boisclair, c'est que Hydro-Québec puisse se lancer dans l'aménagement d'éoliennes après avoir remporté des appels d'offres, ce qui lui est interdit actuellement par une décision du gouvernement Charest.
Tous les militants péquistes du Conseil national favorisaient une plus grande prise en charge du secteur éolien par Hydro-Québec. Le gouvernement libéral de Jean Charest a en effet décidé depuis 2003 de confier le développement éolien au secteur privé. Mais c'est sur la notion de «nationalisation» que les péquistes se divisent.
Selon la députée péquiste de Rosemont, Rita Dionne-Marsolais, le Parti québécois doit éviter d'utiliser le mot «nationalisation» qui veut dire, selon elle, «expropriation». Hydro-Québec pourrait contrôler le secteur éolien sans nécessairement l'exproprier, a-t-elle fait valoir.
Mais plusieurs militants péquistes ont plaidé que ce secteur énergétique d'avant-garde devait être entièrement sous le contrôle public par l'entremise d'Hydro-Québec.
L'un d'eux, le syndicaliste Marc Laviolette, ancien président de la CSN, a rappelé que René Lévesque n'avait pas eu peur lorsqu'il a prôné en 1962 la nationalisation pure et simple des compagnies d'électricité, qui étaient alors privées. Les effets de cette nationalisation ont été à l'avantage des Québécois, croit M. Laviolette.
«L'éolien est un domaine stratégique du développement économique. Ceux qui le développent actuellement viennent de l'Ontario et de l'Alberta, a signalé le syndicaliste. L'énergie est un bien commun».
Il y a actuellement des installations éoliennes capables de produire 1000 MGW au Québec et des appels d'offres ont été lancés pour l'ajout de quelque 3000 MGW supplémentaires. La production d'électricité par le vent est en hausse croissante dans le monde entier, compte tenu que ce type de production est écologique.
M. Boisclair a illustré le type d'inconvénient qu'il voit quand on confie tout le développement éolien au secteur privé. «Le développement se fait de façon quasi anarchique. Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) a dit que le projet de SkyPowers (à Rivière-du-Loup) ne respecte pas les règlements de la MRC, les principes de consultation de la population, et risque de détruire le paysage», a-t-il dit.
En raffinant sa politique environnementale, le Parti québécois a, en fin de semaine, adopté les mesures suivantes:
un éventuel gouvernement péquiste fasse adopter un nouveau règlement imposant des normes plus élevées en matière de qualité de l'air;
une démarche sera entreprise pour réduire la dépendance au pétrole, notamment par une politique d'usage des véhicules électriques;
permettre à la ville de Montréal de créer une zone de péage au centre-ville pour réduire la circulation;
s'assurer que des études indépendantes sont menées avant de permettre l'implantation de ports méthaniers;
tenir un débat public sur l'usage de l'énergie nucléaire.


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