Gros show à Toronto pour annoncer à tout le Canada quels sont les joueurs de hockey canadiens qui représenteront le pays aux jeux de Sotchi. Faisait deux semaines que tout le Canada et toute la presse sportive du Québec se passionnaient à savoir si P.K. Subban allait être de l’« Équipe » de rêve.
À titre de joueur du Canadien de Montréal (peut-il y avoir au Canada une équipe plus emblématique que le Canadien ?), titulaire du trophée Norris, accordé chaque année au meilleur joueur de défense de la L.N.H., toute une campagne de publicité de bas étage a été entretenue à propos de la participation de P.K. Subban à l’ « Équipe » olympique du Canada. Beau joueur, notre presse sportive s’est évidemment prêtée à l’exercice. Et ce qui coulait de source, à savoir la participation d’un « Norris » à l’Équipe olympique, s’est transformé rapidement, pour notre presse à genoux, d’abord en inquiétude puis en turpitude. C’est à qui, parmi nos experts de l’agenouillement, sportif et national, c’est à qui allait pouvoir s’agenouiller le plus bas, trouver les « p’tites choses » reprochables à « P.K. », à fouiller le jeu de P.K. pour les « bonzes » et les patrons de Toronto, en somme à qui jouerait le mieux ici le rôle de traducteur docile des inquiétudes que s’est plu à laisser planer la gang de T.S.N.
Car ce Subban a beau provenir lui-même de Toronto et être un pur produit du R.O.C, c’est un noir. Eh oui, un noir… Avec une grande gueule en plus. Et ce qui est bien plus embêtant encore : une gueule de star. Eh oui encore, surtout une star : cette sorte de star capable de prononcer quelques mots en français, afin de bien faire sentir qu’au delà de la langue française, il reste en communion avec son public. P.K. Subban est de cette sorte de star, en effet, qui n’a aucune crainte de faire son épicerie parmi Nous…et, conséquemment, qui n’a jamais rien fait ni rien dit pour s’obtenir un laisser passer pour Sotchi. S’il n’avait été qu’excellent, sa participation à l’Équipe de rêve canadienne n’aurait fait aucun doute ni causé aucune inquiétude, feinte ou réelle. Mais une star véritable, brillant sans rien mépriser de Montréal, ma foi, c’est pour le R.O.C quelque chose d’aussi exotique que le fut la montée de Céline Dion au firmament des vedettes.
Et pendant que tout le Canada et nos experts publicitaires s’inquiétaient à s’en morfondre pour le sort de l’excellent canadien P.K. Subban, pendant que nos publicistes de la télé d’État croient maintenant pouvoir se racheter, maintenant que l’Équipe est constituée et après qu’ils eurent eu une telle frousse, ils croient pouvoir se racheter et montrer du cran, en s’indignant pour l’exclusion de Martin St-Louis. Pourtant…Pourtant, l’excellent compagnon de jeu de P.K. chez le Canadien, Andrei Markov, lui aussi de la même équipe emblématique du Canada, aussi étincelant et aussi canadien que « P.K. »lui-même - eh oui, Andrei Markov est canadien- sera plutôt participant au rêve de l’équipe de la Russie. Mais cela était-il son rêve à lui, Andrei Markov ?
Toute notre presse à genoux s’est-elle demandé une seule seconde si, plutôt que de picosser le jeu et le statut de P.K. Subban au profit de la gang de Toronto, il n’aurait pas fallu considérer un tipeu Andrei Markov ?
Y a-t-il seulement les rêves du R.O.C. qui comptent? Sur les 25 joueurs de l’Équipe du rêve, il y a seulement quatre canadiens qui proviennent de tous les « territoires » à l’Est de l’Ontario (9 viennent spécifiquement de l’Ontario, parfois de la même ville. Le Québec est à la traîne de la Colombie qui en a 4, à égalité avec la Saskatchewan 3 et le Manitoba 3) Il y a le coach, bien sûr, un ancien de McGill qui prône pour du jeu et des joueurs responsables…
Fallait les entendre hier, à Toronto, et faudra les entendre encore si on a le cœur de suivre le hockey de Sotchi à la télé : « from Ontario » à toutes les phrases, sinon à toutes les passes. Au hockey, Sotchi sera la fête du R.O.C.La fête est déjà commencée.
Mais c’est à Andrei Markov et son équipe, la meilleure, que je souhaite la meilleure des chances à Sotchi
Sotchi et...
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4 commentaires
Marcel Haché Répondre
13 janvier 2014@ O
Et bravo pour la rime ...
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
12 janvier 2014"il commence par la lettre v, et ce n’est pas le mot victoire…"
...ce n'est pas non plus le mot "ventru".
Marcel Haché Répondre
10 janvier 2014C’est quand même extraordinaire que tous ceux-là parmi Nous qui n’en ont que pour la victoire, alors pourtant que le CH n’a rien gagné depuis vingt ans, que les mêmes fassent bof à l’identité des joueurs, et même et surtout à propos des jeunes qui proviennent du Québec. Mais peut-on être plus colonisé ?
L’important, c’est de gagner qu’ils Nous disent, quand bien même le premier trio du CH serait fait de trois chinois. Fort bien. Il faudrait Nous expliquer pourquoi alors organiser de grands tournois sur la base des identités nationales avec drapeaux dans tous les recoins. Les jeux olympiques ne sont pas le seul événement sportif d’envergure. Mais tous les grands événements passent par l’appartenance nationale. Sauf à Montréal évidemment, où une p’tite gang assez minable fait comme si Nous n’existions pas.
Pour un en particulier, le lien est direct entre avoir vendu les Nordiques et célébrer à Toronto l’Équipe de rêve du R.O.C. aux jeux de Sotchi. Il y a un mot pour ce genre d’individu : il commence par la lettre v, et ce n’est pas le mot victoire…
Archives de Vigile Répondre
9 janvier 2014Les jeux olympiques sont surtout un divertissement des riches élites-Système.
Et en plus, ils sont l'occasion d'une bonne dose de diversion alors que pendant quelques semaines, on ne parlera pas de la situation économique des citoyens qui se détériorent encore et encore.
Je me souviens que le grand Michel Chartrand disait qu'un revenu de citoyenneté universel nous rendrait enfin libres. De plus en plus, j'ai tendance à croire que c'est justement ce que nos élites-Système ne veulent surtout pas voir advenir, que nous soyons libres.
Ça fait-y assez dur?
Historiquement, les contre-civilisations comme la nôtre sont emportées dans de grands cataclysmes naturels comme à l'époque de Noé.
Il n'y a qu'à voir les dérèglements de la nature qui s'accélèrent pour constater qu'on est à la veille d'une catastrophe naturelle du genre.
Et dans l'avenir, il n'y aura pas d'historiens qui regretteront la fin d'une civilisation comme la nôtre, pas plus qu'il y en a qui regrettent aujourd'hui la civilisation du temps de Noé d'avant le déluge.