Le successeur de Soudas s'en prend aux geignards du Québec et au bilinguisme

Le directeur des communications de Stephen Harper, Dimitri Soudas (sur la photo), sera remplacé à compter de mardi par Angelo Persichilli.

Actualité du Québec-dans-le-Canada - Le Québec entravé

Tel le Michaelangelo terrassant le dragon, Angelo Persichilli remet brutalement en cause la place du Québec dans le Canada uni... C'est le retour du boomerang orange lancé par les Québécois le 2 mai à Ottawa - un boomerang noirci par la bigoterie canadian, annonçant le deuil des fédéralistes québécois. Orange et noir, les couleurs de l'Halloween, fête des morts-vivants... Persichilli : "Persil brûlant", oxymore écrit dans le nom même du bonhomme! Ottawa fait fonction de trou noir pour la nation! Le cul de l'ours! - Vigile
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Hélène Buzzetti Ottawa — L'entrée en fonction du nouveau directeur des communications de Stephen Harper s'annonce fracassante. Angelo Persichilli a écrit il y a un an et demi que les Québécois étaient des geignards compulsifs faisant payer leurs factures par le reste du Canada et qu'il y avait trop de francophones dans l'appareil gouvernemental canadien. Cet été, il a parlé du bilinguisme canadien comme d'un énorme gaspillage défendu par des «croisés du français».
Angelo Persichilli remplacera à compter de mardi Dimitri Soudas auprès de M. Harper. Il était jusqu'à présent chroniqueur pour le quotidien Toronto Star. M. Persichilli ne parle pas français. Le 11 avril 2010, il a signé un billet intitulé «Prenez garde à vos désirs, M. Duceppe, ils pourraient se concrétiser» dans lequel il dénonce la tournée au Canada anglais du chef du Bloc québécois.
«Les Canadiens aiment le Québec, mais Duceppe n'aura peut-être pas à travailler très fort pour les convaincre de laisser partir le Québec [en cas de séparation], écrit-il. Plusieurs sont fatigués des lamentations agaçantes d'une province qui engueule sans cesse ceux qui payent une partie de ses factures et sont préoccupés par la surreprésentation des francophones dans notre bureaucratie, notre Parlement et nos institutions.»
M. Persichilli ajoute que «la notion [voulant] que nous devons faire tout ce qui est nécessaire pour rendre le Québec content afin de préserver l'unité du Canada est non seulement fausse, mais contre-productive. En fait, le traitement spécial réservé au Québec balkanise notre pays en ce que toutes les provinces en viennent à considérer Ottawa seulement comme un guichet automatique qui distribue l'argent».
Le chroniqueur s'était approprié l'analyse d'un think tank de Winnipeg affirmant que les milliards que reçoit le Québec en paiement de péréquation lui permettent de s'offrir des services que nulle autre province n'a. Ainsi, Québec a 217 médecins par 100 000 habitants, contre 176 en Ontario. Les droits de scolarité y sont de 2167 $ (à ce moment), contre 5643 $, et 25 % des enfants québécois ont une place en garderie réglementée, contre 19,6 % en Ontario. Il notait que les dépenses sociales par personne au Québec dépassent les 2300 $, contre moins de 1400 $ en Ontario, mais nulle part ne mentionnait-il que les Québécois payent deux fois plus d'impôts provinciaux que les Ontariens.
À bas le bilinguisme
Dans une autre chronique, celle-là parue en juillet dernier dans l'hebdomadaire Hill Times, publié sur la colline parlementaire et lu par toute la faune politique, M. Persichilli s'en est pris à un récent jugement de la Cour fédérale accordant un dédommagement de 12 000 $ à un couple francophone n'ayant pas pu se faire servir en français chez Air Canada.
«Plusieurs Canadiens ont déjà, et c'est compréhensible, de la difficulté à accepter le gaspillage de millions de dollars à la mise en place du bilinguisme dans ce pays. À bord des avions, c'est particulièrement agaçant lorsque les passagers doivent écouter les mêmes messages sur la façon d'attacher leur ceinture en deux langues.»
Cette chronique, intitulée «On ne peut pas légiférer la culture ou la langue» soutenait, en utilisant l'exemple de l'espagnol aux États-Unis, qu'une langue se préserve d'elle-même et que les batailles juridiques de ce genre font à terme reculer la cause parce qu'elles rebutent bien des gens. M. Persichilli, après avoir déploré que ces «croisés du français» aient fait croire au juge que leur voyage avait été assombri parce que l'agent de bord unilingue leur avait servi du Sprite au lieu du 7Up, concluait: «Il y a plusieurs immigrants plus âgés qui ne comprennent aucune des deux langues officielles, mais je doute qu'ils se laissent gâcher leur voyage parce qu'ils se sont fait servir du 7Up au lieu du Sprite à bord d'un avion.» M. Persichilli est lui-même un immigrant. Il est né en Italie.
M. Persichilli n'a pas répondu à nos demandes de commentaire. Il a répondu au Globe and Mail qu'il ne se souvenait pas de ce qu'il avait écrit sur le Québec il y a 18 mois, mais qu'il a «le plus grand respect pour tous les Canadiens et indéniablement beaucoup de respect pour les Canadiens vivant au Québec, quelle que soit la langue qu'ils parlent». M. Persichilli s'est engagé à apprendre le français. Ses cours débutent la semaine prochaine.
Le bureau de Stephen Harper a seulement indiqué que «le premier ministre accorde une place importante au Québec au sein de notre gouvernement. Il est déterminé à ce que la voix des Québécois soit entendue et à construire une base solide d'appuis au Québec au cours des prochaines années». Le directeur associé des communications, Andrew McDougall, a indiqué qu'il ne ferait «aucun commentaire» sur la pertinence des propos de son futur collègue.
La Ligue québécoise contre la francophobie canadienne a porté plainte au Commissaire aux langues officielles à Ottawa hier contre M. Persichilli. «La nation québécoise, dont la langue nationale et officielle au Québec est aussi l'une des deux langues officielles du Canada depuis plus de 40 ans, est en droit de s'attendre que l'attaché du premier ministre canadien connaisse couramment le français», écrit le porte-parole Gilles Rhéaume dans sa lettre de plainte. «Le Bureau du premier ministre du Canada se doit de rencontrer parfaitement les obligations constitutionnelles de bilinguisme et même plus quand c'est possible et souhaitable. Monsieur Harper doit être rappelé à l'ordre pour un geste aussi discourtois et provocateur.»


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