Le vase

Depuis hier matin, les libéraux de Jean Charest rient dans leur barbe. Ils devraient s'abstenir.

Pacte électoral - gauche et souverainiste


Louise Beaudoin, Pierre Curzi et Lisette Lapointe, pendant le point de presse au cours duquel ils ont annoncé leur démission du Parti québécois.
Photo: PC



Les trois députés qui ont claqué la porte du caucus du Parti québécois, hier, ont tous dit que le projet de loi 204, destiné à blinder l'entente entre la Ville de Québec et Quebecor, est la goutte qui a fait déborder le vase. Cependant, si la goutte est la même pour tous, le vase diffère.
Pour Lisette Lapointe, le malaise a pour source le plan de «gouvernance souverainiste» concocté et imposé par Mme Marois et son entourage. Mme Lapointe trouve que cette approche risque d'éloigner le Québec de l'indépendance.
Louise Beaudoin et Pierre Curzi ont plutôt parlé du fait que le projet de loi était symptomatique d'une vieille façon de faire de la politique. «Les partis, dit M. Curzi, placent trop souvent leurs intérêts partisans et opportuns avant les intérêts de citoyens et de citoyennes.» Selon les deux députés, la partisanerie excessive dont font preuve les formations politiques, au Québec et ailleurs, est à l'origine du profond désabusement des citoyens à l'égard des politiciens.
Il est frappant que ce constat soit fait en même temps par une politicienne d'expérience et par un néophyte. Depuis son retour à la politique active en 2008, on sentait Mme Beaudoin mal à l'aise face à la culture politique contemporaine: «J'ai commencé à m'interroger sur la partisanerie qui souvent rend aveugle, qui nous force à toujours être dans la certitude, jamais dans le doute, sur le ton guerrier que l'on se croit obligés d'employer.» Ce sont des maux, prédit-elle, «dont la politique est en train de mourir».
Pierre Curzi est visiblement déçu de ce qu'il a découvert en plongeant dans la marmite politique il y a quatre ans: «On se rend compte que les partis politiques s'éloignent de plus en plus de ce que les gens disent et souhaitent. Les gens demandent qu'on ait une liberté de parole, qu'on affirme des principes et qu'on respecte ces principes-là.»
Ainsi, ces démissions, au-delà de leur impact sur le Parti québécois, ont une signification plus large qui concerne toute la classe politique québécoise. Elles s'ajoutent au coup de semonce qu'a tiré l'électorat québécois le 2 mai dernier en votant en masse pour des candidats sans expérience politique.
Depuis hier matin, les libéraux de Jean Charest rient dans leur barbe. Ils devraient s'abstenir. Eux-mêmes portent une lourde part de responsabilité dans le désabusement populaire actuel. Selon la rumeur, certains députés libéraux sont eux aussi mal à l'aise à l'idée de voter en faveur d'une loi mettant l'entente Labeaume-Péladeau à l'abri de toute contestation judiciaire. Parmi eux, qui aura le courage des Beaudoin, Curzi et Lapointe, le courage de dénoncer la «vieille politique» que pratique leur parti sans doute ou remords?
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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