Quand tout le monde parle de malheur, quel enchantement qu’une vision d’ensemble propose la joie – la plénitude de la satisfaction – comme antidote à la souffrance et à notre propension à la violence!
Le philosophe Robert Misrahi nous démontre en effet dans son livre La jouissance de l’être , rien de moins que la réalisation du bonheur humain s'appuie sur la personne comme être de désir.
Son propos englobe successivement le corps, la conscience et la dimension cognitive, avant de déboucher sur la mise en lumière d'une crise où s’exprime la révolte face à l'intolérable, pour enfin se convertir à la joie. Il affirme que « L'essence de l'être humain est une sociabilité heureuse ».
Sa clé du bonheur : l’humain est un être de désir et cette éthique de la joie rayonne sur les autres. La santé n’est-elle pas une expérience du bien-vivre qui résulte d’un équilibre en mouvement, imbriquant à la fois le physique, le psychique et un environnement social et écologique?
« Si nous déplorons les famines, les tortures, les exclusions, c'est que nous considérons qu'il s'agit là de trahisons de l'essence même de l'être humain. Nous sommes scandalisés uniquement par référence implicite à la situation opposée, que nous avons toujours clairement en tête même sans la formuler : une condition humaine pacifiée, amicale et heureuse. »
Certes, beaucoup d’objections viennent à l'esprit du lecteur – d'abord, cette prescription du bonheur pour gens déjà heureux (si on peut l’être!) ne s’adresse pas à une large part de l’humanité en proie au fléau de la famine, à l’extrême pauvreté et aux injustices les plus ignobles. Aussi, à l’extrémité de la pyramide du bonheur, notre philosophe ignore chez l’humain la félicité de la conscience d’être partie d’un tout, d’être « un » dans la globalité des existences sensibles et… plus subtiles. Cette transcendance… Ce n’est pas là son propos.
Enfin! Il est rare de fonder le parcours des individus et des collectivités sur le désir, sur la joie d'être, car sans elle, rien d'humain ne serait. Ni vous ni moi!
Gilles Châtillon
La Jouissance d'être. Le sujet et son désir. Essai d'anthropologie philosophique, Robert Misrahi, Encre Marine, 426 p.
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En un mot, j'aspire à être un humaniste en quête de
d'égalité et de solidarité. Une espèce rare et en perdition.
Ma vie professionnelle débute dans l'enseignement, du primaire à
l'université (1963-1970). Pour la suite, à titre de haut fonctionnaire au...
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En un mot, j'aspire à être un humaniste en quête de
d'égalité et de solidarité. Une espèce rare et en perdition.
Ma vie professionnelle débute dans l'enseignement, du primaire à
l'université (1963-1970). Pour la suite, à titre de haut fonctionnaire au
Conseil exécutif du Gouvernement du Québec (1977-1984), j'ai facilité le
dialogue social et la concertation au Québec en dirigeant les Conférences
socio-économiques – les 52 « sommets » – ainsi que les dix-sept
Commissions régionales et nationale sur l'avenir politique du Québec.
De 1990 à 2006, j'ai été président-directeur général du Cercle des
présidents du Québec, un réseau sélect de 80 PDG de grandes entreprises du
Québec INC. à l'affût des signaux faibles des futurs possibles pour
éclairer leur gouvernance.
Professeur, administrateur public, dirigeant et consultant d'entreprises,
aussi carnetier sur le Web, je suis diplômé en philosophie, en pédagogie et
en administration (MBA). J'ai œuvré au sein de gouvernements, de
coopératives et d'entreprises privées.
Aujourd'hui, je suis à créer L'institut Québec – Le Monde, un lieu
de réflexion, de propositions et d'influence réunissant des experts et des
universitaires, des gens d'affaires et des artistes, des travailleurs et
des citoyens, des seniors et des jeunes, tous habités par l'idée que
l'avenir ne sait pas attendre et qu'il vaut mieux le convoquer soi-même.
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