Retour sur l'achat des avions JSF F-35

Les dindons d'une farce "ben plate"

Contrats fédéraux - F-35 - rejet du Québec

De retour de vacances, je prends connaissance du débat qui a
entouré l'annonce par le gouvernement fédéral de la commande d'avions
LOCKHEED JSF F-35 pour mettre "à jour" notre aviation militaire. Or dans
les faits, cet appareil n'est rien d'autre qu'un HARRIER ou un défunt
MIRAGE IIIV en version améliorée avec de la technologie embarquée. Notons
cependant que ce petit joujou coûteux a déjà fait l'objet de centaines de
piratages de ses données confidentielles, ce qui le rend vulnérable. De
plus, il est loin d'atteindre Mach 2. Et même au départ de la Base d'Alert,
je plains le pilote dans l'immensité des T-N-O, ou au dessus de l'Axel
Heiberg ou de l'Ellesmere serrant les fesses en cas de panne moteur de ce
mono-réacteur. S'il a une petite (et même très petite dans un environnement
aussi difficile) chance de s'en sortir, l'appareil n'en a aucune et sera
une perte totale.
La technologie furtive, un domaine en évolution très rapide, peut tout
remettre en question du jour au lendemain. Souvenons nous que les cartes de
crédit étaient infalsifiables, les dollars et les euros aussi. On connaît
malheureusement la suite et les effets bien réels de tous ces leurres, et
l'on sait maintenant qu'un gamin est parvenu à déjouer les codes de la CIA
ou pénétrer au coeur du compte en banque de "l'oncle Sam".
Même si les réacteurs d'aujourd'hui sont d'une grande fiabilité, la vie
d'un pilote ne se résume pas à de la chair à canon comme en 1914, d'autant
que l'on exige depuis longtemps, en toute logique, d'utiliser des bimoteurs
pour traverser certaines zones telles qu'un océan, arctique ou non. En
qualité de pilote, et pour avoir arpenté ces régions dans tous les sens il
y a 40 ans par nuit polaire ou non, je vois mal dans ces conditions
traverser ces immensités pour aller je suppose, intercepter de dangereuses
matriochkas.
Prévu pour être opérationnel en 2018, le JSF F-35 est déjà obsolète. A
cette époque où les progrès technologiques cascadent à une vitesse
supersonique, la mécanique des fluides (la magnétohydrodynamique ou MHD)
aidant, les vitesses dépassent les Mach 14. Souvenez vous qu'il y a un peu
plus de cinquante ans, le X 15 volait déjà à Mach 6. Aujourd'hui un
bombardier SR 71 vole à Mach 3,3, et il ne peut être atteint par aucun
missile. Nous aurions quasiment intérêt à faire les "soldes d'automne" de
ces bécanes stockées sur les "graveyards" du Nevada et qui présentent de
plus l'intérêt majeur d'une grande autonomie de vol et d'un énorme rayon
d'action. On me dira que je confonds bombardier avec chasseur, et je
répondrais à quoi sert d'avoir du matériel si c'est pour le laisser au
garage. Souvenez-vous des fameux sous-marins britanniques qui n'ont jamais
fonctionné et qu'on a payé le gros prix.
Si le Canada dispose d'une pléthore d'aérodromes, il n'a pas pour autant la
réputation d'un pays "va-t-en guerre". On conçoit donc mal la présence de
JSF F-35 sur notre sol, alors que leur configuration VSTOL convient mieux à
l'embarquement sur porte-avion.
Pour autant, si l'avion s'annonce comme furtif, à 120 millions de dollars
l'unité, la "bête" n'aura rien de virtuel pour le malheureux contribuable.
On espère cependant que l'oiseau sera plus fiable que ne l'était son frère
utérin, le LOCKHEED STARFIGHTER F 104, lui aussi censément "à la fine
pointe du progrès". Plus de deux cents exemplaires s'en sont pourtant
retrouvés au tapis, laissant leurs lots de veuves éplorées.
En ces périodes de vaches maigres on a du mal à concevoir de telles
dépenses pharaoniques, même si l'on nous fait miroiter une quelconque
sous-traitance hypothétique. Qui plus est, les coûts d'exploitation de cet
appareil sont à la hauteur de son prix d'achat.
On en vient presque à déplorer le diabolique sabotage de la ligne de
production de notre AVRO ARROW CF 105 qui fut à l'époque le fleuron
technologique de ce pays. Si ce projet avait été soutenu comme il le
méritait à l'époque, le Canada pourrait s'enorgueillir d'avoir développé
une industrie en pointe sur son secteur. A qui croyez-vous donc que ce
"crime" a profité ? Aux mêmes qui viennent aujourd'hui nous refiler leur
stock à gros prix. Dire que si un jour le Québec devient indépendant, il va
falloir non seulement en réclamer un certain nombre mais en plus en payer
la facture.
Christian SÉBENNE


Laissez un commentaire



6 commentaires

  • Christian Sébenne Répondre

    16 décembre 2011

    Additif,
    Nous sommes en guerre qu'on le veuille ou non, et tout est bon pour bloquer ou faire disparaître des pièces à conviction aussi importantes que COLLATERALMURDER http://collateralmurder.com/
    Pour ne pas oublier:
    http://www.dailymotion.com/video/xcufdj_collateral-murder-wikileaks_news
    http://www.youtube.com/watch?v=5rXPrfnU3G0
    http://www.youtube.com/watch?v=6hdEsGiT2Ls&feature=fvwrel
    http://www.youtube.com/watch?v=Zok8yMxXEwk&feature=related
    http://www.youtube.com/watch?v=B6hp8HMstkE&feature=related
    http://www.youtube.com/watch?v=vzUrccV1ko0&feature=related
    http://www.youtube.com/watch?v=H0QYoGynjjc&feature=related
    http://www.youtube.com/watch?v=_RTXKXllEvM&feature=related
    Les mains dans la “marde“, en sus des montagnes de crimes commis par l'Amérique, ses dirigeants ne voient même pas qu'avec une telle "bullshit" ils vont encore traumatiser toute une jeunesse et leur propre jeunesse, rien ne leur sert d'exemple.
    Christian SÉBENNE

  • Christian Sébenne Répondre

    23 août 2010

    Réponse à M. Florent MARQUIS
    Votre intervention est pertinente je le conçois, il est certain que l'on peut toujours approfondir la question des "dogfight" et autres caractéristiques de combats aériens, mais depuis 1945, une donnée est apparue qui à mon sens est le facteur guerre éclaire, si elle est déclenchée par une puissance qui veut intervenir, cela se fera avec un temps de risposte impossible à contrecarrer avec les armes de destruction massive actuelle.
    Croyez vous qu'aujourd'hui, avec les moyens dont possèdent quelques pays on en soit encore aux tactiques de combats aériens comme vous l'avez signalé durant la guerre du Vietnam. Pour ma part, j'ai vu des guerres pour y avoir malheureusement trainé mes guêtres et en avoir vu toutes ces atrocités, c'étaient et ce sont encore des guerres ethniques dans lesquelles la suprématie de l'héliporté avec tout ce que cela implique est hélas plus que jamais d'actualité, demandez au Général Roméo DALLAIRE ce qu'il en pense...
    Si vous n'avez pas le coeur sensible, regardez comment les américains passent de la chasse au massacre en Irak, http://collateralmurder.com/ (sur youtube) voulez vous que le Canada s'associe à ce genre de crimes organisés, après cela on peut toujours parler de "sideslip", de "barrel roll" ou de positionnement de combat en "schwarm" ou si vous préférez "finger four" etc... Le Canada, avec ses défauts et ses qualités a pu jusqu'à aujourd'hui, passer à travers les monstruosités et les sauvageries des différentes crises qu'a connues l'humanité, et ce n'est pas en suivant aveuglément "le rêve américain" que l'on s'en sortira sans égratignure, d'autant que ce rêve américain ferait bien de se réveiller et de s'occuper de la misère de son peuple, plutôt que de gaspiller ses dernières cartouches, car c'est bien de l'intérieur que ça risque de craquer.
    Pour ma part, ce n'est pas au militaire d'imposer telle ou telle ligne de conduite, tout juste peut-il donner un avis ou recommandation. Ma grande crainte dans ce genre de débat est justement de donner du crédit à ce Nouvel Ordre Mondial ce "New World Order" cher au Président Nicolas SARKOZY dont les propos mot à mot, sont ceux de Hitler en 1933, voulez vous de cela pour vos enfants ?
    En ce qui me concerne, les vrais dangers sont les vagues d'immigrations sauvages incontrôlées avec leur cortège de revendications de la part de populations qui viennent non pas pour s'intégrer, mais pour déstructurer ce que des générations ont construit avec sagesse, là est le véritable combat du supposé "chasseur bombardier", et de s'attaquer aux véritables causes de cette immigration (voir l'article de M. Richard LE HIR "identité, immigration, sécurité" tout comme d'autres ont traité du sujet sur Vigile tel Réjean LABRIE "Le monde occidental serait-il envahi à son insu" ?" du 17 août 2010).
    Christian SÉBENNE

  • Florent Marquis Répondre

    22 août 2010

    Deux commentaires plutôt technique:
    1- La vitesse n'est pas tout pour un avion militaire. Durant les années 1950 et 1960, on misait très fort sur la vitesse des chasseurs et on a vu apparaître des avions capables d'une vitesse de pointe de l'ordre de Mach 2 (par exemple: F104 Starfighter, Mirage III). Or, pendant la guerre du Vietnam, on s'est rendu compte que lors des combats tournoyants entre les Mig-21 du Nord-Vietnam et les avions de la US Air Force ou de la US Navy, les avions évoluaient entre Mach 0.8 et Mach 1.2 la plupart du temps. La génération suivante de chasseurs-bombardiers (par exemple: F15, F16, F18) avait une vitesse de pointe moins élevée (tout de même de l'ordre de Mach 1.8, ce qui n'est pas rien) mais bénéficiait d'une plus grande maniabilité que ses prédecesseurs, ceci afin de manoeuvrer plus aisément afin de se placer en bonne position de tir contre son adversaire.
    2- M. Sébenne, vous décrivez le SR-71 comme un bombardier, alors que cet appareil a été conçu et utilisé comme avion de reconnaissance pendant au moins une trentaine d'années. Le SR-71 était un remplacement du U-2 développé durant les années 1950. À ma connaissance, il n'y a pas eu de version du SR-71 destinée aux missions de bombardement. Pouvez-vous m'éclairer là-dessus.
    Un commentaire de nature plus politique:
    M. Sébenne, vous écrivez:
    "Pour moi le débat est le suivant ; le Canada n’a pas vocation de va-t-en guerre, l’acquisition du F-35 n’a pour objet que de nous contraindre à mettre la main dans un engrenage sans fin et d’être embarqué à notre corps défendant dans des guerres qui n’ont fait que ruiner la planète depuis 1945"
    Je partage vos soupçons. Il y a eu un changement de cap à la fin des années 1990-début des années 2000 dans la mentalité des Forces Armées Canadiennes. Ce changement de mentalité s'est fait sous l'influence de Rick Hillier, entre autres. L'objectif avoué était de passer d'une armée de casques bleus à une force capable de se battre aux côtés des meilleurs contre les meilleurs. Les missions de maintient de la paix de l'ONU ont perdu beaucoup de crédibilité durant les années 1990, notamment au Rwanda et dans l'anciene Yougoslavie.
    D'autre part, j'ai côtoyé les militaires (principalement des officiers du grade de major à lieutenant-colonel) d'assez près pendant toutes les années 1990, et beaucoup se disaient frustrés du peu d'importance accordé par le gouvernement aux Forces Armées. Si je les ai bien compris, leur frustration trouvait sa source dans l'incapacité d'agir dans laquelle se trouvait l'organisation qu'ils avaient à diriger, et dans l'incapacité d'agir aux côtés d'autres forces armées beaucoup plus crédibles sur la scène internationale que les Forces Canadiennes. En particulier, les militaires canadiens que j'ai côtoyé me semblaient particulièrement vexés lorsqu'ils se comparaient aux militaires américains.
    Hillier et sa suite ont donc convaincu le gouvernement, Libéral à l'époque, d'augmenter le budget militaire afin de rehausser les capacités des Forces Canadiennes afin de les rendre capable d'agir sur l'ensemble du spectre des conflits. On entend par "spectre des conflits" l'ensemble des menaces à la sécurité de la population. Au bas de l'échelle, on retrouve des missions comme la Recherche et Sauvetage ou l'assistance aux pouvoirs publics (comme lors des inondations au Saguenay ou lors de la crise du verglas). À l'autre bout du spectre on trouve la guerre entre deux pays ou deux groupes de pays. Entre les deux, on retrouve des cas comme les conflits internes (par exemple: l'Algérie pendant les années 1990, ou le Rwanda).
    Donc, c'était comme si nos militaires de haut rang voulaient que les Forces Canadiennes acquièrent les capacités matérielles et humaines de se mêler des conflits internationaux. Le coût humain de telles entreprises semblait être à la périphérie plutôt qu'au centre de leurs préoccupations, et cela même si eux-mêmes ou un de leur proches pouvait faire les frais de ce coût humain.
    Lorsque nous mettrons en place une force de défence pour le Québec, nous devrons nous méfier des trop grandes ambitions militaires. En particulier, nous devrons nous méfier de l'envie de briller aux côtés des autres (comprendre: les États-Unis, ce qui restera du Canada, et les autres membres du club des 5: Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande). Ceci rsiquerait de nous entraîner dans des guerres impériales où les Québécois serviraient de chair à canon pour satisfaire aux ambitions de Washington et de ses valets.
    Florent Marquis
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    21 août 2010

    M. Sébenne
    Oui on s'en souvient des sous-maris britanniques, ces "lada" de sous-marins qui prennent feu et restent au port et qui ont coûté 610 millions plus les frais d'entretien et d'adaptation.
    Voir au 30 juin 2010:
    QUATRE CITRONS ACHETÉS PAR JEAN CHRÉTIEN POUR FAIRE PLAISIR À L’ANGLETERRE
    Les quatre sous-marins britanniques usagés
    l’amitié canado-britannique nous coûte cher
    Robert BARBERIS-GERVAIS, 21 août 2010

  • Christian Sébenne Répondre

    21 août 2010

    Réponse à l'Engagé,
    Votre question concernant les bombardiers et les chasseurs est un problème plus complexe qui n'y parait, au risque de vous décevoir, je ne pense pas que la question se pose en ces termes, c'est un faux débat orienté par le lobby militaire et le politique pour justifier toujours plus d'acquisitions, tel un enfant qui tomberait dans un magasin de jouets et dont les parents ne mettraient pas de freins à cela, imaginez le résultat financier.
    Là, c'est exactement pareil, d'autant que cet appareil que je sache, n'a à priori pas été testé en conditions optimales de "standby" par moins 45° en réchauffe constante avec des Herman Nelson sans quoi toute cette technologie risque de gripper pour un moindre rien, ceux qui auront opéré dans ces conditions me comprendront.
    D'autre part, tout dépend du lieu de stationnements de ces "coffre fort volant" dont la vélocité pourra s'avérer inutile et incapable de décoller en cas de whiteout ou de violent blizzard et n'aura aucun avantage sur des appareils déjà au dessus de la couche critique.
    Je ne voudrais pas être à l'origine d'une tempête dans un verre d'eau. Pour moi le débat est le suivant; le Canada n'a pas vocation de va-t-en guerre, l'acquisition du F-35 n'a pour objet que de nous contraindre à mettre la main dans un engrenage sans fin et d'être embarqué à notre corps défendant dans des guerres qui n'ont fait que ruiner la planète depuis 1945, or, celui qui a toujours agit de la sorte est maintenant ruiné et fait semblant de ne pas le voir, les dés sont pipés, le monde a changé.
    Je réagis comme contribuable soucieux de nos sous, il est certain que les Russes ont une foule de matériels (Mig 35, 39, 31 Fox Hound, toute la gamme des Sukhoi...) or, cette course à l'armement est le fruit de la politique de notre voisin qui, sans relâche a cru benoîtement qu'il allait mettre la main sur les trésors de la Russie, avec Eltsine ils s'y voyaient déjà, c'est dans cette idée qu'ils ont encerclé l'Union Soviétique d'une foule de Bases militaire.
    Donc le débat bombardier/chasseur ou chasseur/bombardier est à mon sens un faux débat, comme je l'ai écrit car soucieux de ne pas ruiner ce pays, avec tous les appareils F 14, F 15, F 18 ou les Lancer B1 et B 52 qui sont remisés dans un parfait état de vol dans le Nevada sont des appareils qui ont fait leurs preuves et que d'autre part l'on peut acquérir pour des sommes modiques.
    Parlons stratégie d'abord, sans aborder le secteur des Lasers et des missiles à longue portée, on peut bien avoir le matériel le plus "High Tech", s'il n'y a pas un stratège derrière ces panoplies, cela ne vaut rien et pour ma part le meilleur stratège est encore la sagesse de ne pas vivre au dessus de ses moyens par des achats intempestifs, qui, si on avait donné les mêmes sommes d'argent à la maison BOMBARDIER aurait sûrement fait aussi bien, voir mieux compte tenu des exploits déjà réalisés par cette entreprise.
    Christian SÉBENNE

  • L'engagé Répondre

    20 août 2010

    Je suis content qu'un pilote confirme les textes de Vigile sur le même dossier. Pourriez-vous nous expliquer en quoi cet avion n'est pas un bon intercepteur ou un bon chasseur?
    Quand on lit le débat technique sur la question, débat que les Australiens semblent avoir fait, on découvre que ce «bombardier» n'aura aucune chance contre les chasseurs russes de dernière génération. Si son avionique lui permet d'éviter les missiles, il n'aurait pas une bonne vélocité. J'écris bombardier car il semble pouvoir s'acquitter de cette tâche avec le soutien de chasseurs, dans le cadre de missions d'attaque, et ce dans le cadre de missions de l'Otan, ce qui n'est pas la même chose qu'assurer la défense du territoire.
    Pousez-vous publier votre texte au Devoir?