Les États-Unis veulent à tout prix imposer un changement de régime au Brésil

Dcff7aa62c56ff11d99a612f674d5aee

Une spécialité des États-Unis dans laquelle ils rencontrent moins de succès qu'autrefois

Dans un précédent article [2], nous avions indiqué que, derrière la candidature de Marina Silva à la présidence du Brésil lors des élections d’octobre 2014, les États-Unis engageaient toutes leurs forces pour provoquer la chute de l’actuelle présidente Dilma Rousseff et pour ainsi replacer le Brésil sous leur influence directe.
Dans l’immédiat, il s’agirait d’empêcher que ne se renforce, sous l’influence du Brésil et sans doute aussi de l’Argentine, une zone de libre échange et de coopération dite Unasur (Unión de Naciones Suramericanas) rassemblant les deux unions douanières existantes, la Communauté des Nations andines et le Mercosur (Mercado Común del Sur, comprenant l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela avec 5 membres associés, le Chili, la Bolivie, la Colombie, l’Equateur et le Pérou). L’Unasur s’opposerait de fait à l’OAS (Organization of American States), que Washington promeut en vue de rassembler les gouvernements sous son influence.
A moyen-terme, il s’agit d’affaiblir la constitution du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), en le privant du soutien d’un Brésil redevenu hostile. Nous avons plusieurs fois exposé le rôle essentiel que jouera le BRICS pour contester le Fonds monétaire internationale, la Banque mondiale et à terme le dollar. Le BRICS pourra fonctionner sans le Brésil, mais ce dernier, sous l’action énergique de Dilma Rousseff, serait un acteur majeur, représentatif de tous les pays latino-américains désirant s’émanciper de Washington, de ses interventions politiques et économiques permanentes, ainsi que de l’espionnage électronique permanent, dont Dilma Rousseff se déclare une adversaire résolue.
Or, dans cette guerre aujourd’hui déclarée contre Dilma Rousseff, Washington met toute ses forces, officielles comme occultes, dans la balance. Il s’agit d’abord de faire élire une Marina Silva soutenue par les milieux brésiliens les plus rétrogrades, notamment les églises évangéliques. Mais il s’agit surtout de provoquer un véritable regime change, dont Washington s’est toujours faite le champion à travers le monde, que ce soit en Amérique latine, en Afrique et maintenant en Eurasie. Pour cela, tous les moyens sont bons, notamment le recours à la CIA et à des organisations ad hoc promues par elle avec force dollars à l’appui.
Un article de Nil Nikandrov, dans Strategic Culture, donne de ces interventions américaines une description détaillée Marina Silva – élément d’un plan pour déstabiliser le Brésil [3]. Le site comme l’auteur s’efforcent de résister à la propagande incessante des grands médias dits « Occidentaux », mais cela ne retire rien, au contraire à la pertinence de leurs analyses.
Les optimistes pensent que le nouveau plan américain échouera, comme d’autres dernièrement à travers le monde. Mais ceci n’est pas sûr, compte tenu de l’enjeu que représentera pour l’Amérique un Brésil redevenu docile.
Jean-Paul Baquiast
Notes
1][ Le cauchemar de Washington se précise : le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine s’étend (vineyardsaker, français, 23-09-2014)
1] [De Dilma Rousseff à Marina Silva, le Brésil en voie de ré-américanisation ? (vineyardsaker, français, 14-09-2014)
2] [Marina Silva – Part of Plan to Destabilize Brazil(strategic-culture.org, anglais, 23-09-2014)


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé