La journaliste canadienne qui a critiqué la couverture médiatique de la crise syrienne lors d'un récent sommet de l'ONU, a déclaré à RT que ses rapports avaient été qualifiés de «partiaux» en faveur des gouvernements russe et syrien.
Eva Bartlett, journaliste indépendante et militante des droits de l'homme qui tient un blog sur RT.com, a récemment suscité une polémique en s'exprimant à l'ONU. Lors d'une conférence de presse organisée par la mission syrienne auprès de l'ONU, elle a qualifié d’«erronée» la couverture médiatique occidentale de la guerre en Syrie, affirmant que leurs sources de l'Occident n’étaient «pas crédibles» et même, dans le cas d'Alep, irréelles. Pour la journaliste, qui couvre les événements en Syrie depuis les années d’avant-guerre civile, bien qu'il y ait «certainement des journalistes honnêtes au sein des très corrompus médias d'establishment», nombreux sont ceux qui semblent tout simplement éviter la vérification des faits. La réaction sévère qu'ont rencontré ses critiques était tout à fait illégitime, selon elle.
«Certaines personnes ont contesté ce que j'avais dit parce que je critiquais la plupart des reportages sur la Syrie et, au lieu de digérer ce que j'ai dit et de critiquer en détails de ce que j'ai dit, les gens ont opté pour la tactique habituelle, essayant de faire courir des rumeurs sur ce que je suis et de prétendre que je suis un agent de la Syrie ou de la Russie, ou des deux», a déclaré Bartlett, ajoutant qu'il avait été ouvertement dit qu'elle était salariée des gouvernements syrien et russe. Le fait qu'elle contribue activement à la section «opinions» de RT a également été évoqué un peu partout.
«Il semble qu’aux yeux de certaines personnes, le fait que je contribue à la section «opinions» de RT, soit compromettant. J'ai commencé à contribuer à [cette] section quand je vivais à Gaza, et ce n'était pas un problème pour les gens, qui appréciaient mes écrits», a-t-elle déclaré. La journaliste a également nié avoir été payée par le gouvernement syrien pour son intervention à l'ONU.
«Ce n'est pas le gouvernement syrien qui a organisé mon intervention à l'ONU. C'était ma demande, et je l'ai adressée parce que [...] je pensais que c'était une bonne occasion pour partager avec un public plus large ce que j'ai vu lors de mes visites indépendantes en Syrie [...] La seule chose qui est en rapport avec le gouvernement syrien est le fait que l'ambassadeur syrien à l'ONU a accepté de m’aider», ajoute Eva Barlett.
Selon le discours de la journaliste à l'ONU, les grands médias rapportent des informations qui sont à «l'opposé» de ce qui se passe réellement sur le terrain, alors que les reportages sont le résultat d'une interaction personnelle avec le peuple syrien pendant ses six voyages dans un pays déchiré par la guerre.
«Ceux que je cite sont des civils syriens que j'ai rencontrés en Syrie», explique-t-elle encore.
«Si les gens ne veulent pas entendre la voix des civils syriens et s'ils veulent rester sur leur rhétorique qui suit celle de l'OTAN (c'est-à-dire la voie de la déstabilisation de la Syrie, de la diffamation du gouvernement syrien et de l’ignorance de grands souhaits du peuple de syrien) ils font cela, ils m'accusent de répandre de la propagande », souligne la journaliste.
L'Occident considèrant RT comme un média de propagande du gouvernement russe, les liens de Bartlett avec RT ont été utilisés pour l'accuser de produire de faux rapports – faux, parce qu'ils diffèrent de l'image de la crise syrienne présentée par les médias occidentaux, selon elle.
«Que je décrive ce que je vois en Syrie lorsque je suis sur le terrain, quand je parle aux civils, et écrive parfois pour RT, est soudain devenu un problème pour ces mêmes personnes qui me soutenaient quand j’écrivais depuis la Palestine, depuis Gaza [...] Je suis pigiste et j’écris pour qui je veux. J’envoie un article à RT, et ils décident s’ils le publient ou non, c’est comme ça que ça marche», explique-t-elle en revenant sur son travail.
«Le fait que mes écrits soient en accord avec [la position du] peuple syrien […], et parfois aves les rapports des médias russes, ne signifie pas que je diffuse de la propagande russe, et cela ne signifie pas que ce que les médias russes diffuse est de la propagande. Il se trouve que je dis la vérité telle que je la vois sur le terrain, et que certains médias russes arrivent à faire état de la vérité telle qu'ils la voient sur le terrain», affirme-t-elle.
«Pourquoi ne voyons-nous pas ces accusations quand un journaliste de la BBC va en Syrie et livre ce qui me semble souvent ne pas être une histoire complète ? Pourquoi ne sont-ils pas accusés de travailler pour l'Etat angleterre ? Pourquoi les journalistes d'Al Jazeera ne sont-ils pas accusés de travailler pour le Qatar ?», interroge Bartlett, ajoutant que toutes ces «accusations tendancieuses» sont lancées contre elle afin de discréditer ce qu'elle a à dire.
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